Des enseignantes et enseignants ont lu ces ouvrages et les ont évalués pour vous.
Pour des ressources en anglais, rendez-vous à Professionally Speaking. Vous pouvez emprunter la plupart des ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson, à l’exception de certaines trousses de classe. Composez le 416-961-8800 (sans frais en Ontario : 1-888-534-2222), poste 689 ou envoyez un courriel à biblio@oeeo.ca pour réserver votre copie.
Ce second roman de Marie-Josée Martin a remporté quatre prix importants : le prix Le Droit 2014, le prix Émergence AAOF 2014, le Prix du livre d’Ottawa 2013, et le prix Christine-Dumitriu-van-Saanen 2013, en plus d’avoir été finaliste au Prix des lecteurs de Radio-Canada et au prix littéraire Trillium, ainsi qu’au prix Handi-Livres, en France.
Traductrice et réviseure à l’emploi du gouvernement fédéral, Marie-Josée Martin vit à Ottawa. Elle a consacré sept ans à l’écriture de ce roman, émue par l’affaire Tracy Latimer, qui a eu lieu en 1993 en Saskatchewan (on se souviendra que Robert Latimer a tué Tracy, sa fille gravement handicapée). «Le personnage de Corinne est largement inspiré par Tracy Latimer. Je voulais décrire un personnage qui, comme elle, est très marginal, et ne peut entrer en relation avec le monde parce qu’elle ne peut pas utiliser la parole», explique l’auteure. Un sujet encore d’actualité, traité avec finesse.
– Rochelle Pomerance, responsable de la rubrique
De Marie-Josée Martin
L’esprit de Corinne est prisonnier de son corps brisé par un manque d’oxygène à la naissance. L’auteure lui prête la parole en lui réservant la narration du roman. On comprend alors un peu mieux sa réalité : les efforts que nécessite un simple mouvement de sa part, la frustration d’être mal comprise, sa peur des chirurgies, sa hantise d’être placée en institution et sa culpabilité d’exister. Mais aussi et surtout, ses petits bonheurs.
Au travers de son père Raymond et de sa mère Magalie, on comprendra davantage le défi parental qu’exige d’être l’aidant naturel d’une enfant qui ne sera jamais autonome. L’impuissance, l’incompréhension, la culpabilité et la grande fatigue des parents nous amènent à développer rapidement de l’empathie pour cette famille de fermiers québécoise.
La jeune auteure a une fine plume; avec maturité, elle nous oblige à regarder en face la diversité humaine. L’étendue de son vocabulaire surprend agréablement. Il vous sera facile de lire ce roman d’un trait. La fin ne vous laissera pas indifférent; vous serez ému et bouleversé. Je recommande cette lecture aux jeunes du secondaire et à tout adulte désirant vivre un moment empreint de riches émotions et prêtant à la réflexion.
Critique de Shane Drugas, EAO, enseignante-ressource en éducation de l’enfance en difficulté à l’école St-Edmond de Windsor, Conseil scolaire catholique Providence.
Un jour, ils entendront mes silences; Les Éditions David; Ottawa; 2012; ISBN 978-2-89597-270-9; 210 p.; 23,95 $; 613-830-3336; info@editionsdavid.com; editionsdavid.com
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Corrigé / compilé par Louise Roy et Emanuele Setticasi
Voici un recueil rafraîchissant sur le thème de l’humour rédigé par une brochette d’auteurs réputés : on y retrouve, entre autres, un monologue de Louis-José Houde, une chronique de Stéphane Laporte, une chanson de Clémence DesRochers et même un extrait de Molière!
Chaque texte respecte les trois temps de la lecture : présentation de l’auteur et mise en contexte, activités pour optimiser la lecture, et série de questions de suivi. Ces dernières, nombreuses et variées, seront fort appréciées des enseignants, car elles touchent aux différentes compétences évaluées, dont l’habileté de la pensée.
Le contenu et le type de certains textes conviennent davantage aux cours de français de 10e année et plus. Par exemple, dans Film d’horreur de Suzanne Myre, on demande d’expliquer l’effet comique généré par certains passages. Il faut aussi une certaine maturité pour comprendre l’humour de Martin Matte traitant les troubles de mémoire et le manque d’inhibition de son frère, à la suite d’un grave accident.
Il est intéressant de souligner que les Éditions CEC offrent aussi ce livre en format numérique sur une clé USB. Cela permet de projeter les pages de l’ouvrage au tableau. Parfait pour ceux qui aiment intégrer la technologie à leur enseignement!
Critique de Mélanie Gamache, EAO, enseignante au secondaire, ALF et PANA, en 9e-12e année, au collège catholique Franco-Ouest, Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (Ottawa).
Une foule d’histoires 4 : Pour les fins et les fous; Éditions CEC; Anjou (Québec); 2013; ISBN 9-782-76176-221-2; 150 p.; 20,95 $; 1-800-363-0494, poste 2; sac@editionscec.com; editionscec.com
Avec la collaboration d’Annie Dupré
Cet ouvrage de quelque 200 pages s’avère un outil précieux pour quiconque souhaite utiliser un lexique mathématique à jour. La première section englobe tous les concepts enseignés de la 3e à la 6e année en Ontario. Les notions, présentées en ordre alphabétique, sont accompagnées d’exemples clairement illustrés. Une deuxième section sert de soutien à la compréhension de la géométrie et de la numération, et suggère de brefs exercices de manipulation, nécessitant cependant du matériel pédagogique particulier (planchette, cubes-réglettes, miroir et symétrie, papier calque). C’est un complément utile pour la qualité de son aspect visuel, car il est simplement présenté. Une troisième partie regroupe des annexes de toutes sortes, telles que les nombres en lettres, les tables d’addition et de soustraction, des formules pour calculer l’aire ou encore les procédures pour mesurer des angles.
Une version numérique de ce livre permet à l’enseignant de projeter tous les concepts en plus de pouvoir accéder à plus d’une cinquantaine de capsules web. Plusieurs liens URL sont aussi disponibles dans la version imprimée.
Enseignants ressources, titulaires, parents et tuteurs y trouveront plus leur compte que l’élève. Même si son format est convivial, il s’agit surtout d’un ouvrage de référence.
Critique de Chantal Leclerc, EAO, directrice de l’école élémentaire Francojeunesse, Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (Ottawa).
Dictionnaire mathématique CEC jeunesse; Les Éditions CEC; Anjou (Québec); 2012; ISBN 978-2-76173-754-8; 180 p.; 22,95 $; 1-800-363-0494, poste 2; sac@editionscec.com; editionscec.com
De Camille Bouchard, Collection Gazoline
Ce drame social met en scène des événements et des personnages de tous les jours.
María est la Barbie de l’école : avec son beau sourire et sa belle posture, elle attire l’attention de tout le monde, et surtout de tous les garçons de la polyvalente bien sûr, sauf… celui qu’elle admire le plus : Sébastien Véronneau, le bel athlète de l’école. Hélas, Sébastien s’intéresse à Brigitte Lanssen, une fille qui semble, a priori, très ordinaire, sauf qu’elle est studieuse et intelligente. María est décidée à tout pour renverser la vapeur. Mais en réalité, ce vendredi soir au gymnase, les événements prennent une autre tournure pour elle. Que s’est-il passé pendant les célébrations des victoires des Margot?
À travers les questionnaires de M. Roy, le psychologue de l’école, le lecteur ne cesse de vouloir en savoir plus pour dénouer l’intrigue.
L’auteure utilise une organisation libre du texte (prologue, événements, situation finale et épilogue). Les procédés narratifs et stylistiques sont riches et utiles pour les compositions écrites. À suggérer aux lecteurs expérimentés du programme d’immersion (9e-10e année) au palier secondaire, ou du programme de français intensif (11e-12e année).
Critique d’Elsa Reka, EAO, enseignante suppléante de français cadre et d’immersion à St. Catharines, District School Board of Niagara.
L’affaire María Gómez; Les Éditions de la Bagnole; Montréal; 2013; ISBN 978-2-89714-083-0; 144 p.; 15,95 $; Messageries ADP; 1-866-874-1237 ou 450-640-1237; adpcommandes@messageries-adp.com; messageries-adp.com
De Natasha Dufour
Un dictionnaire pour les mathématiques? Mais oui! Voici une ressource qui peut facilement avoir une grande importance dans la salle de classe. Répartie en trois sections, elle peut être utilisée par l’enseignant et par l’élève.
La première section touche tous les termes mathématiques employés dans la salle de classe, que ce soit les angles ou la formule quadratique. Les termes de la 1re jusqu’à la 12e année sont expliqués et illustrés de façon claire et précise. La deuxième section sur les noms propres présente les mathématiciens qui ont influencé le domaine ainsi que leurs contributions. La dernière section, l’annexe, explique des formules et des problèmes pour aider la compréhension des termes. On retrouve la décomposition d’une résolution avec des stratégies, les symboles et leur signification.
Ce trésor nous arrive au moment où la numératie et la littératie vont de pair. C’est la ressource par excellence que l’on devrait trouver dans chaque classe de numératie au Canada, avec un lien direct aux «murs de mots» du local de la classe. Un recueil magnifique! Pour les matheux, si a = 4, b = 5 et c = 1, j’accorde à ce dictionnaire un... a + b + c sur 10.
Critique de Roland Perron, EAO, enseignant de mathématiques en 9e et 10e année et matheux dans l’âme, école secondaire catholique Père-René-de-Galinée, Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (Cambridge).
Dictionnaire mathématique CEC; Les Éditions CEC; Anjou (Québec); 2011; ISBN 978-2-76173-394-6; 332 p.; 22,95 $; 1-800-363-0494, poste 2; sac@editionscec.com; editionscec.com
De l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF)
Ce septième fascicule de l’ACELF porte sur le concept de construction identitaire par l’entremise des fondements de l’école communautaire citoyenne et du passeur culturel. On y présente des pistes de réflexion sur les moyens qui s’offrent à la direction d’école pour exercer son leadership et des suggestions pour que la direction tire profit de la force des membres de sa communauté. Des hyperliens permettent d’approfondir ses connaissances sur ces sujets.
Le fascicule contient toutefois deux limites importantes. D’abord, on ne mentionne que rarement la situation des écoles canadiennes de langue française qui évoluent souvent dans un milieu où les francophones sont fortement séduits par l’anglais ou influencés par le plurilinguisme. Il manque donc des pistes concrètes menant à une construction identitaire, à la croisée des langues et des cultures. De plus, des termes comme «scolaire», «communautaire » et «pédagogique» décrivent le leadership de la direction sans qu’il en soit donné pour autant une définition.
Cela dit, ce texte suscite une première réflexion sur le concept de construction identitaire, car les documents ministériels indiquent que le rôle des intervenants et des partenaires de l’école de langue française dépasse la simple transmission des savoirs des programmes scolaires.
Critique de Mélissa Villella, EAO, ex directrice d’école, actuellement doctorante en éducation à l’Université d’Ottawa.
Comprendre la construction identitaire 7; Association canadienne d’éducation de langue française; Québec; 2013; 418-681-4661; info@acelf.ca; acelf.ca
Collectif d’élèves
Comment ne pas saluer l’imagination et la créativité des adolescents autrement qu’en leur enseignant la littérature de leurs pairs? Pour le concours Mordus des mots 2012-2013, les Éditions David ont bien choisi : la science-fiction. Ces nouvelles répondent à une question d’autant plus intéressante qu’actuelle : les progrès scientifiques et technologiques servent-ils l’humain ou se développent-ils plutôt au détriment de sa santé, de son environnement et de sa liberté?
Les mêmes éléments reviennent de nouvelle en nouvelle, mais ils ne prouvent qu’une chose : cette future génération est consciente des besoins criants de notre planète. On parle de pollution extrême, d’air impur et irrespirable, et des besoins de trouver une autre planète. On aborde aussi par ricochet la surpopulation et le manque de ressources. L’accent est aussi mis sur les mutations génétiques et sur l’évolution de l’humain qui se dénature. Pour ma part, j’ai particulièrement aimé une nouvelle à propos du suicide qui met en jeu un sac à dos à remonter le temps.
En somme, voilà un petit bijou pour l’enseignement de la nouvelle littéraire. La science-fiction est une littérature particulièrement aimée des garçons, élèves souvent difficiles à plaire. Je vous recommande ce recueil pour vos bibliothèques scolaires, car elles ont encore leur place dans nos écoles!
Critique de Mélany Bouchard, EAO, enseignante de français à l’école secondaire catholique Franco-Cité, Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (Ottawa).
Petites chroniques du futur; Les Éditions David; Ottawa; 2013; ISBN 978-2-89597-375-1; 208 p.; 10 $; 613-830-3336; info@editionsdavid.com; editionsdavid.com
De François Gravel
Illustrations d’Élise Gravel
Yannick est au chalet de ses parents. Avec la pluie, la panne d’électricité, le manque de piles pour son iPod, il ne sait plus quoi faire! C’est alors qu’il découvre des jeux de société datant, d’après lui, de la préhistoire, et il décide d’inventer des règles du jeu pour se donner plus de chances de gagner.
Ce petit roman vous donnera envie de ressortir vos jeux de société. L’auteur ne suggère pas aux enfants de tricher, mais plutôt de s’amuser, comme Yannick, à réinventer les règles.
Yannick accélère les parties de Serpents et échelles en recommandant «de jouer avec vingt dés plutôt qu’un seul». Pour le jeu de dominos, il nous invite à peindre les pièces de couleurs différentes et de suivre nos propres instructions. Avec le jeu d’échecs – très compliqué selon lui – il suggère de ne pas utiliser certaines pièces, par exemple le cavalier, qui finira bien par se faire manger! C’est ainsi qu’il invente de nouvelles tactiques pour une douzaine de jeux très connus, pour rire et gagner!
Finalement, Yannick s’est bien amusé durant cette panne d’électricité! Un livre qui plaira à nos jeunes de 9 ans et plus, et surtout aux garçons.
Critique de Monique Sack, EAO, accompagnatrice pédagogique, Services des programmes d’études, Ottawa-Carleton District School Board (Ottawa).
Le guide du tricheur 1 : Les jeux; Québec-Amérique; Montréal; 2012; ISBN 978-2-7644-1316-6; 88 p.; 12,95 $; 514-499-3000; quebec-amerique.com
D’Yves Beauchemin
Découvert dans les années 1970 avec L’Enfirouapé, auteur à succès dans les années 1980 avec Le Matou, Yves Beauchemin n’a jamais cessé de rouler sa bosse dans le domaine littéraire. La serveuse du Café Cherrier saura plaire en cette période de vacances estivales.
Beauchemin présente un récit relatant les épreuves qui pavent le parcours de Mélanie Gervais. Enfin sortie de l’enfer dans lequel sa mère la tenait prisonnière, elle fait la rencontre d’un artiste qui vit aux crochets de la société. Malgré les trente-six ans qui les séparent, Pierrot Bernard réussit à séduire la serveuse avec ses talents d’auteur empruntés.
Elle fait ensuite la rencontre de deux personnes qui deviendront des alliées inestimables : sa nouvelle patronne et un étudiant. Ces deux nouveaux amis prendront de l’importance dans la vie de la protagoniste et tenteront d’apaiser les terribles souffrances qui pèsent sur les épaules de Mélanie.
Par son écriture, l’écrivain enjôle ses lecteurs à adopter le rôle de protecteurs de la protagoniste. On se fait complice de Mélanie pour la sortir des griffes de sa mère, brasser son père, affronter Bernard et se venger du machiavélique Justin Périgord.
Bref, c’est en plein le genre de récit qui plaît autant à la fille, à la mère qu’à la grand-mère.
Critique de Dominique Roy, EAO, enseignante de français à l’école secondaire catholique Sainte- Marie, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières (New Liskeard).
La serveuse du Café Cherrier; Québec-Amérique; Montréal; ISBN 978-2-7644-2560-2; 440 p.; 16,95 $; 514-499-3000; quebec-amerique.com