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Enseignants remarquables

Photo de Dara Howell, skieuse olympique, appuyée contre le mur extérieur d’un chalet. Plusieurs paires de ski sont alignées, également contre le mur, de chaque côté d’elle. Elle porte sa médaille d’or olympique des jeux de Sotchi de 2014.

Une fille en or

Rêves fous, ambition, persévérance, appui sont autant d’ingrédients pour une recette gagnante. La skieuse olympique Dara Howell a eu la chance de goûter à ce gâteau de la réussite.

De Richard Ouzounian
Photo : James Heaslip; coiffure et maquillage : Buffy Shields/Judy Inc.

Au début de l’année, la skieuse acrobatique Dara Howell a atteint de nouveaux sommets quand elle est rentrée chez elle avec une médaille d’or olympique. Elle n’aurait jamais réalisé un rêve aussi utopique sans deux enseignants agréés de l’Ontario.

«Plusieurs personnes m’ont aidée à monter sur le podium, dit l’athlète de 20 ans. Mes parents, mes amis et mes entraîneurs ont évidemment joué un rôle important, mais je n’aurais pas réussi sans l’aide de M. Byl et de Mme Williams.»

Dara Howell parle de ses admirateurs les plus fervents et les plus enthousiastes de l’Huntsville High School : Nico Byl, EAO, conseiller en orientation, et Kim Williams, EAO, directrice de l’école.

En 2009, le destin a souri à Mme Howell quand on a jumelé l’ambitieuse adolescente à M. Byl. Ancien élève de l’école, l’enseignant était non seulement bien placé pour la conseiller sur son parcours scolaire, mais étant un skieur invétéré et son ancien entraîneur de course, il détenait également de solides connaissances du sport.

«Je me souviens d’une rencontre avec Dara et son père, raconte M. Byl. Elle était en 8e année et faisait du patinage artistique à l’époque. Elle explorait déjà les options qui s’offraient à elle, et cherchait à concilier études et performances athlétiques.»

L’esprit mûr de Mme Howell et sa capacité à effectuer plusieurs tâches en même temps n’ont pas surpris M. Byl. Propriétaires pendant nombre d’années d’un gîte traditionnel pour familles à Muskoka, les parents de l’élève manifestaient les mêmes aptitudes. Je regarde Dara, et je reconnais Doug et Dee – ce sont des planificateurs nés. C’est dans la famille.»

En rétrospective, la médaillée d’or reconnaît qu’en plus de fournir l’assistance requise d’un conseiller en orientation, M. Byl lui a apporté l’appui dont elle avait besoin.

«Relever le défi de réussir sur tous les plans a contribué à forger le caractère de la skieuse.»

«M. Byl savait à quel point le ski était important pour moi et il connaissait mes objectifs. Il me comprenait.»

Ces trois derniers mots sont probablement les plus importants qu’un élève puisse prononcer au sujet d’un pédagogue. Mme Howell a eu la chance de se sentir encouragée non pas par une, mais par deux présences empathiques.

Kim Williams est entrée en scène plus tard; toutefois, sa perspective dynamique et son expérience antérieure avec des élèves à haut rendement lui ont permis de comprendre la situation en peu de temps.

«Je suis arrivée à Huntsville pour les deux dernières années d’école de Dara. Ses projets d’avenir prenaient forme rapidement, explique la directrice d’école, originaire de Brampton. J’occupais mon poste depuis à peine quelques semaines quand son père est venu me rencontrer pour discuter de l’absence prolongée de sa fille, prévue pour l’hiver suivant.»

Mme Howell a réussi pendant ses premières années scolaires à synchroniser les sports et les études sans difficulté, mais son engagement pour le ski acrobatique a grandi au même rythme que ses obligations scolaires. «Je savais qu’il allait être difficile d’allier les deux domaines, et je voulais tout réussir, se rappelle l’athlète olympique. Il m’importait d’obtenir mon diplôme en même temps que les camarades avec qui j’avais grandi.»

C’était difficile pour Mme Howell de maintenir cet équilibre, mais Mme Williams lui est venue en aide. «Dara était fantastique : une jeune femme qui tenait à son rêve et se consacrait à le réaliser, tout en sachant que ses études étaient tout aussi importantes», déclare la directrice d’école.

Bien que la jeune athlète ait dû manquer une bonne partie de l’année en raison de son entraînement, elle a tout de même réussi à obtenir son diplôme en fin d’année avec ses camarades. «C’est grâce à Mme Williams, si tout a marché», déclare l’athlète.

Illustration créée à partir de divers aliments. Un autobus scolaire est fait d’une tranche de courge et de framboises pour les phares. Un chauffeur et deux élèves sont à l’intérieur. Une tranche de citron représente le soleil; une fleurette de chou-fleur, des nuages; des feuilles de laitue, des buissons. Une élève lance un cerf-volant (tranche de fraise). Une tranche de pain, un craquelin et des tranches de céleri forment l’école où se dresse un drapeau du Canada.
Dara Howell est entourée de ses plus fervents admirateurs, M. Byl et Mme Williams, ses enseignants remarquables.

En prêtant une oreille attentive aux besoins de son élève et en surveillant de près sa vie scolaire, athlétique et sociale, Mme Williams a veillé à ce que Dara bénéficie d’un appui personnalisé et de séances de travail en ligne avec ses enseignants.

«On ne donne pas des crédits pour rien, explique Mme Williams. Dara a travaillé fort et mérite tout ce qu’elle a acquis; certains crédits lui ont donné plus de difficultés que d’autres. Par exemple, elle a dû terminer son cours de mathématiques en ligne, et c’est une épreuve difficile à surmonter pour un élève.»

Le processus était exigeant pour une élève qui s’entraînait constamment pour la compétition, mais la jeune femme était déterminée à gagner. «Elle faisait ses travaux pendant les voyages. Elle faisait du ski toute la journée et des exercices de maths le restant de la soirée dans sa chambre de motel», ajoute la directrice d’école.

Relever le défi de réussir sur tous les plans a contribué à forger le caractère de la skieuse. «Mes amis m’appuyaient, mais ils ne comprenaient pas ce que je vivais, dit-elle. Parfois, ils ne s’expliquaient pas pourquoi je ne pouvais pas me joindre à eux.» Avec un sourire dans la voix, elle ajoute qu’«en fin de compte, tout s’est arrangé pour le mieux».

Mme Williams se souvient de l’énergie qui a animé l’Huntsville High School, le 11 février 2014, le jour où Dara Howell a gagné la première médaille d’or jamais décernée pour le ski acrobatique aux Jeux olympiques d’hiver.

«Nous avons ouvert les portes de l’école en plein milieu de la nuit afin de permettre aux élèves de regarder les Jeux ensemble. Cogeco avait fait don de téléviseurs pour donner la chance à tout le monde de visionner les émissions; nous les avons installés dans la cafétéria. Quand Dara a gagné, nous avons tous pleuré de joie. Puis nous avons fêté sa victoire avec un déjeuner aux crêpes.»

Ce n’est pas le succès de Mme Howell qui compte le plus pour Mme Williams; c’est ce qu’elle a fait pour y arriver qui la rend fière. «Dara se fixait un objectif et continuait de monter la barre. Elle a prouvé qu’on peut vivre dans une petite communauté, avoir des valeurs familiales solides et des amis, et réaliser quand même ses objectifs – pourvu qu’on soit prêt à travailler fort.»

Cette rubrique met en vedette des personnalités canadiennes qui rendent hommage aux enseignantes et enseignants qui ont marqué leur vie en incarnant les normes de déontologie de la profession enseignante (empathie, respect, confiance et intégrité).