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Lu, vu, entendu

Des enseignantes et enseignants ont lu ces ouvrages et les ont évalués pour vous.

Pour des ressources en anglais, rendez-vous à Professionally Speaking. Vous pouvez emprunter la plupart des ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson, à l’exception de certaines trousses de classe. Composez le 416-961-8800 (sans frais en Ontario : 1-888-534-2222), poste 689 ou envoyez un courriel à biblio@oeeo.ca pour réserver votre exemplaire.

En train avec Champlain

Un jour, Anne Forrest-Wilson a la bonne idée de réunir 24 auteurs pendant 24 heures, dans un train, pour écrire un roman. Son projet s’appelle Les 24 heures du roman. Malheureusement, la compagnie ferroviaire française, la SNCF, ne saute pas sur l’occasion et le projet tombe à l’eau.

Vingt ans plus tard et maintenant installée à Toronto, l’écrivaine, traductrice et enseignante approche VIA Rail avec un concept similaire. Cette fois, l’idée est de fêter les 400 ans de présence française en Ontario. Elle veut inviter 24 auteurs à voyager en train pendant 24 heures pour écrire l’histoire de Samuel de Champlain, fondateur de la Nouvelle-France, en mélangeant histoire et fiction. La réponse de VIA Rail est un oui enthousiaste.

Anne Forrest-Wilson réunit alors des auteurs d’Acadie, de France, d’Ontario, des Premières Nations et du Québec. Entre Toronto et Halifax, un des parcours de Champlain, ils ont écrit chacun un chapitre de la vie du célèbre explorateur.

«J’avais envie d’écrire un roman, et non pas un livre d’histoire, explique Mme Forrest-Wilson, qui avoue qu’en réalité la vie de Champlain n’était pas des plus trépidantes. En mettant en commun notre imagination, on a eu la possibilité de faire quelque chose de beaucoup plus littéraire, tout en tenant compte de la réalité historique. On a pu ainsi inventer une trame romanesque alors que, dans la vie de Champlain, il n’y en avait pas.» Sur les traces de Champlain en est l’aboutissement.

En rentrant du voyage, Mme Forrest-Wilson trouve dans sa boîte aux lettres l’avis confirmant qu’elle accède à la citoyenneté canadienne. «On était vraiment dans le symbolisme de A à Z! C’était assez rigolo!»

– Rochelle Pomerance, responsable de cette rubrique

Illustration de la couverture du roman Sur les traces de Champlain : Un voyage extraordinaire en 24 tableaux qui représente les silhouettes d’un orignal et d’un homme tenant un symbole religieux en main.

Sur les traces de Champlain : un voyage extraordinaire en 24 tableaux

Collectif, Les 24 heures du roman

La beauté de ce roman collectif et éclectique réside dans son étonnante force puisée dans sa fragilité, c’est-à-dire dans ses mélanges, à la fois historiques, culturels et littéraires. Cette fragilité surprend, étonne et émerveille le lecteur comme un funambule au-dessus de la chute Montmorency se jouerait des clameurs de la foule.

Ces 24 récits écrits entre deux levers de soleil tiennent ensemble par le souffle, la sueur et le sang de Samuel de Champlain. D’un point de vue littéraire, ils appartiennent à des univers différents. Citons notamment la ritournelle de Paul Fournel pour l’enfant Samuel, la poésie d’Ian Monk dans la rencontre de «l’homme blanc» et de «Grand Chef», l’art oratoire et incantatoire de «la Gougou» de Mireille Messier et l’entrevue onirique de l’explorateur-aventurier menée par Herménégilde Chiasson.

Une des clés de lecture de cette fresque au confluent des cultures, des continents et des époques se trouve à coup sûr dans ces paroles rêvées de Samuel de Champlain : «Pour le moment, je reste, je garde espoir, je suis encore là, conscient que ma présence continuera de voyager dans la mémoire qu’a laissée la France en cette terre d’Amérique. Mon œuvre suivra son cours comme la mer immense qu’il nous faudra toujours traverser pour nous rejoindre, cet océan porteur d’un rêve démesuré, cet océan que je retrouve à travers le regard de cet enfant qui, autrefois, s’est imaginé un monde grand comme la mer qu’il n’a cessé de parcourir pour en revenir chargé de merveilles.»

Critique de Bertrand Ndeffo Ladjape Mba, EAO, enseignant de français, 11e et 12e année, Collège français de Toronto, Conseil scolaire Viamonde, Toronto.

Sur les traces de Champlain : un voyage extraordinaire en 24 tableaux; Éditions Prise de parole; Sudbury; 2015; ISBN 978-2-89423-189-0; 304 p.; 24,95 $; 705-675-6491; info@prisedeparole.ca; prisedeparole.ca.

Illustration de la couverture de l’ouvrage L’atlas Gallimard Jeunesse : Un outil indispensable pour le collège et le lycéequi représente une moitié du globe terrestre sur fond vert et le titre en lettres multicolores.

L’atlas Gallimard Jeunesse : un outil indispensable pour le collège et le lycée

Collectif, traduction de Sylvie Deraime et Catherine Zerdoun

Cet atlas du monde est un ouvrage complet pour les jeunes apprenants de l’élémentaire et du secondaire. Au début, un guide de quelques pages permet de bien comprendre les cartes en montrant comment dessiner le monde, faire les cartes, les lire et utiliser l’atlas. Les illustrations permettent aux élèves de bien saisir les nombreuses informations dont regorge l’ouvrage. Chaque page comporte une carte ou une image.

Chaque région du monde, parcelle de continent ou de pays, est scrutée à la loupe à l’aide de textes, de graphiques, de symboles et de cartes. C’est l’idéal pour les activités de recherche lors d’une présentation sur un endroit méconnu ou moins connu de notre planète.

Une vingtaine de pages sont consacrées entièrement à la France (car cet ouvrage est publié dans ce pays), mais le reste de l’atlas traite bien de tous les autres sujets essentiels de la géographie du monde : la cartographie, le monde physique, les populations et l’économie.

Je recommande cet atlas jeunesse non seulement aux enseignants de géographie, mais à tous ceux qui veulent en savoir un peu plus sur notre monde.

Critique de Jean-François Maheu, EAO, enseignant de français, d’histoire et de géographie, école secondaire catholique Franco-Cité, Conseil des écoles catholiques du Centre-Est, Ottawa.

L’atlas Gallimard Jeunesse; Gallimard Jeunesse; Paris; 2015; ISBN 978-2-070-66679-9; 160 p.; 36,95 $; 514-499-2012; librairie@gallimardmontreal.com; gallimardmontreal.com.

Illustration de la couverture du livre Cerveaux rebelles qui représente des caricatures amusantes de scientifiques sur un fond noir avec une étoile irrégulière jaune sous le titre.

Cerveaux rebelles

De Dan Green, illustrations de David Lyttleton

Cet ouvrage s’adresse aux jeunes des cycles intermédiaire, supérieur et postsecondaire. En tant qu’enseignant, j’ai moi-même adoré cette lecture sur la géologie, la chimie, la physique, la biologie, la génétique, l’énergie et la microbiologie.

Ce livre nous emmène dans le monde de la science de façon ludique et nous séduit visuellement avec des couleurs vives, des caricatures extrêmement bien faites et de l’information à jour. Le portrait de chacun des scientifiques présentés démontre le point culminant de sa vie. Par exemple, les nombreuses découvertes d’Isaac Newton sont clairement abordées dans les domaines spécifiques des forces, de la chaleur et de la lumière. Albert Einstein se retrouve aussi dans plusieurs sections, chaque fois en format de bande dessinée humoristique. N’oublions pas la contribution de plusieurs femmes scientifiques importantes, dont la chasseuse de dinosaures Mary Anning et la biologiste évolutive Lynn Rothschild.

Les ajouts comiques se retrouvent à chaque section et nous permettent de rejoindre différents âges de lecteurs. C’est avec plaisir que j’ai partagé les faits précis et intéressants avec mes élèves. Au début d’un nouveau module traitant des propriétés mathématiques et scientifiques, je leur ai présenté les personnages qui ont contribué à ces domaines. Depuis, mes élèves de la 9e année (SNC1D et MPM1D) me demandent régulièrement de travailler avec «le livre avec les caricatures drôles». Je lui attribue une note de 10 sur 10!

Critique de Roland Perron, EAO, enseignant, école secondaire catholique Père-René-de-Galinée, Conseil scolaire du district catholique du Centre-Sud, Cambridge.

Cerveaux rebelles; Éditions Petit Homme; Montréal; 2015; ISBN 978-2-89754-027-2; 80 p.; 19,95 $; Messageries ADP; 450-640-1237 ou 1-866-874-6237; adpcommandes@messageries-adp.co; messageries-adp.com.

N/A

Meursault, contre-enquête

De Kamel Daoud

Ce récit succulent et vertigineux a remporté plusieurs prix, dont le Goncourt 2015 et le Prix des Cinq continents de la Francophonie 2014. Il a l’étendue de l’horizon, la profondeur de l’abîme.

Meursault, contre-enquête, du journaliste Kamel Daoud, se lit comme une réponse à L’étranger d’Albert Camus. Ce nouveau roman porte toute l’intensité d’une quête linguistique, culturelle, historique et identitaire. Il plonge au cœur de la période trouble des indépendances, explore les enjeux de notre société comme les droits des femmes et l’intégrisme religieux, et tente de dessiner l’avenir. Car «le crime compromet pour toujours l’amour et la possibilité d’aimer».

Plus de un demi-siècle après les faits, le narrateur mène une contre-enquête sur la mort de son frère, tué sur une plage d’Alger. Perpétré en temps de paix, ce crime échappe, en apparence seulement, à l’absurdité de la haine ou de la convoitise.

Moussa (ou «l’Arabe»), le frère du narrateur, est tué un jour d’été, à 14 h, sur une plage trop ensoleillée, par un Français, un certain Meursault. Le narrateur et sa mère, M’ma, «encore vivante», portent ce deuil toute leur vie et se feront un honneur de révéler l’identité de la victime : son nom, bien sûr, mais aussi sa famille, sa ville, son histoire, sa culture et son identité.

Meursault, contre-enquête se lira à la suite de l’étude de L’étranger. Ils forment désormais une fraternité littéraire que les élèves du secondaire apprécieront, au même titre que la relation entre Meursault et Moussa, ces deux inséparables.

Critique de Bertrand Ndeffo Ladjape Mba, EAO, enseignant de français, 11e et 12e année, Collège français de Toronto, Conseil scolaire Viamonde, Toronto.

Meursault, contre-enquête; Actes Sud; Arles; 2014; ISBN 978-2-330-03372-9; 160 p.; 32,95 $; 1-800-361-2847; socinfo@socadis.com; socadis.com.

Illustration de la couverture blanche de l’ouvrage Persévérance : susciter l’audace, cultiver la détermination.

Persévérance : susciter l’audace, cultiver la détermination

D’Égide Royer

Comme la majorité de mes collègues, je me questionne régulièrement sur la réussite de mes élèves. Que faire pour les motiver? Comment les amener à fournir quotidiennement des efforts? Y a-t-il une façon de maintenir leur engagement? En tant que pédagogue, on ne peut que chercher des solutions.

Auteur de nombreux ouvrages sur la réussite, ce spécialiste de l’adaptation scolaire nous aide ici à mieux comprendre ce qu’est la persévérance. Il nous propose en première partie, dans «Comprendre : évolution, contes, sentimentalisme, sexe et mythes», les théories et les fondements reliés au sujet. Ces synthèses des recherches actuelles sont présentées sous forme d’idées importantes à la prédiction, à la compréhension et au soutien de la persévérance. J’ai particulièrement aimé la troisième idée, qui aborde la malbouffe émotive et son effet négatif sur la réussite des élèves. Fidèle à sa réputation, M. Royer communique un contenu scientifique de manière claire, compréhensible et accessible.

J’ai toutefois préféré la deuxième partie, où il partage des anecdotes, des histoires et des statistiques qui encouragent les jeunes à cultiver cette persévérance. Les personnes ayant participé aux dernières conférences de M. Royer y reconnaîtront d’ailleurs certaines de ses anecdotes. Cela m’a inspiré à essayer, avec mes collègues, une de ses suggestions avec un élève ayant un problème d’assiduité. Les résultats ont été concluants dès la première semaine!

Encore une fois, l’auteur nous inspire à donner à nos élèves la chance de développer et d’actualiser leur plein potentiel.

Critique de Mélanie Gamache, EAO, enseignante-ressource de la 9e à la 12e année, collège catholique Franco-Ouest, Conseil des écoles catholiques du Centre-Est, Ottawa.

Persévérance : susciter l’audace, cultiver la détermination; École et comportement; Québec; 2015; ISBN 978-2-92226-654-2; 180 p.; 30 $; 418-529-6038; ecolecomportement.com.

Illustration de la couverture du livre Cinq sportives de talent qui représente une mosaïque de femmes qui ont fait leur marque dans le monde du sport.

Cinq sportives de talent

D’Emmanuelle Bergeron
Illustrations de Caroline Merola

Qu’est-ce que c’est, être une fille? Qu’est-ce que c’est, être une fille courageuse et sportive? Au XXe siècle, ce n’était pas toujours chose facile, surtout pour les cinq femmes talentueuses de ce livre historique et biographique qui explore le thème féminin dans le monde des sports.

À découvrir : Marie-Louise Sirois, la Québécoise la plus forte qui, un soir, soulève quatre hommes à la fois; Myrtle Cook, une coureuse olympique canadienne qui, à 15 ans, devient membre de l’équipe nationale féminine d’athlétisme et, en 1928, fait partie des six premières Canadiennes sélectionnées pour les Jeux olympiques; les soeurs jumelles Sharon et Shirley Firth, membres de la Première Nation Gwich’in et skieuses olympiques du Grand Nord; et Nadia Comaneci, gymnaste roumaine qui, à 14 ans, est la première à obtenir la note parfaite de 10 aux Jeux olympiques. C’était à Montréal, en 1976.

Ces femmes ont fait preuve de courage et de persévéranc pour surmonter les préjugés de leur siècle. En démontrant que les filles ont autant d’aptitudes que les garçons, ces sportives sont devenues des modèles et une source d’inspiration pour les femmes de tout âge.

Un livre suggéré pour les lectrices et lecteurs de neuf ans et plus, sportifs et curieux. Les illustrations de Caroline Merola donnent vie au texte. À la fin de chaque biographie, on trouve autant de renseignements supplémentaires sur les différents sports et la présence féminine que sur les lieux et les moments historiques. Des références (livres et sites web) sont aussi données pour en savoir plus.

Critique d’Elsa Reka, EAO, enseignante suppléante de français-cadre et d’immersion, District School Board of Niagara, Saint Catharines.

Cinq sportives de talent; Soulières éditeur; Saint-Lambert; 2015; ISBN 978-2-89607-334-4; 96 p.; 9,95 $; Messageries ADP; 450-640-1237 ou 1-866-874-6237; adpcommandes@messageries-adp.co; messageries-adp.com

Illustration de la couverture de l’histoire Élisabeth à la rescousse représente quatre personnages scientifiques au travail dans un laboratoire.

Élisabeth à la rescousse

De Susan Glickman, traduction de Christiane Duchesne

Élisabeth, une petite fille en 3e année, est reconnue par son entourage comme une championne en sciences. Elle possède plusieurs livres qui expliquent comment faire des expériences sans faire exploser la maison ni faire enrager sa mère, car elle est une vraie de vraie scientifique.

Pour les vacances d’été, Élisabeth décide de rejoindre ses amies dans un camp de jour. Elle n’est pas tout à fait convaincue qu’elle s’y amusera, car elle doit participer à beaucoup d’activités sportives. À sa grande surprise, le camp n’offre pas seulement des activités sportives, mais aussi scientifiques! L’animatrice, Lucille, sait comment emballer son groupe dès la première journée. Lucille, Élisabeth et tous les autres scientifiques en herbe décident d’essayer de résoudre une énigme concernant la disparition de grenouilles dans l’étang voisin. On discute longuement de toutes leurs hypothèses et on les compare avec les faits. Finalement, ils décident de ramasser quelques têtards à des fins d’observation.

Élisabeth à la rescousse est une belle histoire pour faire découvrir à vos élèves l’importance de la méthode scientifique. Lisez ensemble quelques pages, arrêtez-vous avant les hypothèses émises et laissez vos élèves trouver les leurs. Prenez le temps de laisser les élèves discuter entre eux afin de leur faire découvrir que la science, c’est passionnant. Parfait pour les élèves de 3e et de 4e année.

Critique de Monique Sack, EAO, accompagnatrice pédagogique, service des programmes d’études, Ottawa-Carleton District School Board, Ottawa.

Élisabeth à la rescousse; Éditions du Boréal; Montréal; 2015; ISBN 978-2-7646-2393-0; 160 p.; 12,95 $; Dimedia; 514-336-3941; info@dimedia.qc.ca; dimedia.com.