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Lu, vu, entendu

Des enseignantes et enseignants ont évalué ces ressources pour vous.

Pour des ressources en anglais, rendez-vous à Professionally Speaking. Vous pouvez emprunter la plupart des ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson, à l’exception de certaines trousses de classe. Composez le 416-961-8800 (sans frais en Ontario : 1-888-534-2222), poste 689 ou envoyez un courriel à biblio@oeeo.ca pour réserver votre copie.

Accroché au polar jeunesse

En 2005, quand Claude Forand présente un de ses premiers polars, Ainsi parle le Saigneur, aux Éditions David, on lui propose de modifier son manuscrit pour rejoindre les 14-18 ans, surtout les garçons. «C’est souvent l’âge où les garçons décrochent, explique-t-il. Ils passent à l’anglais ou ils quittent l’école. Mais si on leur met dans les mains des livres qui les intéressent, peut-être qu’ils vont lire…»

Finalement, le polar est publié en 2006 en deux versions, l’une pour adultes et l’autre pour adolescents. En 2007, Ainsi parle le Saigneur devient finaliste au Prix Trillium et remporte le Prix des lecteurs 15-18 ans Radio-Canada et Centre FORA. L’ouvrage suivant, une collection de nouvelles, sort également en deux versions : On fait quoi avec le cadavre pour un lectorat jeunesse et R.I.P. Histoires mourantes pour les adultes, avec des nuances et des différences appréciables.

Son prochain polar, Un moine trop bavard, qui a reçu le Prix du livre d’enfant Trillium 2013, est écrit pour les adolescents. «J’ai commencé à aimer ça!», avoue l’auteur avec enthousiasme.

On lui fait souvent remarquer que, dans certains de ses romans, il n’y a même pas d’adolescents. «Quand j’étais jeune, je lisais Edgar Allan Poe ou Agatha Christie, raconte-t-il. Une bonne histoire, c’est une bonne histoire. J’aime mieux une histoire qui n’a pas d’ados et qui est intéressante, qu’une histoire avec des ados, mais qui est ennuyante!»

Mais pourquoi des romans policiers? «J’ai essayé d’écrire autre chose et ça ne fonctionne pas. J’aime jouer au chat et à la souris avec le lecteur. J’aime fournir des informations mais, en même temps, en cacher et amener le lecteur plus loin. Ce jeu de créer un peu d’émotion chez le lecteur m’intéresse beaucoup», précise-t-il. Avant d’être écrivain, Claude Forand était journaliste et il sait bien qu’en journalisme, il faut accrocher le lecteur dès le premier paragraphe.

C’est le genre de conseil qu’il donne durant les ateliers qu’il offre dans les écoles, une activité qu’il fait très souvent.

– Rochelle Pomerance, responsable de cette rubrique

Photo de la couverture du livre Cadavres à la sauce chinoise.

Cadavres à la sauce chinoise

De Claude Forand

De retour dans une autre enquête policière, l’inspecteur vedette Roméo Dubuc quitte sa zone de confort. Ayant jusqu’ici limité son territoire d’enquête à l’Estrie, il est maintenant mêlé à une sordide histoire en plein cœur du quartier chinois de Toronto.

Avec le détective franco-ontarien Dave Blanchette, un collègue tout aussi rusé et intuitif que lui, Dubuc doit élucider le meurtre de Sophie Létourneau, la meilleure amie de sa nièce. Tous les personnages qui gravitent autour de ces deux jeunes filles deviennent des suspects : Francis Francoeur, un petit ami de cœur véreux aux allers-retours des plus intrigants; Mme Krikri, qui offre la location de logements à des prix douteux; Elvis Bianco, le chauffeur de taxi trop souvent au bon endroit au moment propice; Jim Wilson, un travailleur social infidèle qui cherche à sauver son mariage; et Johnny Simard, le propriétaire du Bikini Club qui trempe dans tout ce qui est louche et illégal. Quartier peu sécuritaire, sac à main disparu, argent volé, appartement saccagé, bas-fonds du crime organisé, réseau clandestin, disparitions… Tout est bien fignolé pour garder le lecteur en haleine jusqu’à la fin.

Encore une fois, Claude Forand réussit à créer une intrigue policière qu’on peut facilement laisser entrer dans nos classes. Sans abuser des descriptions macabres et lugubres, l’auteur propose un roman policier à suspense d’une grande crédibilité pour les 14-18 ans. Ce livre réunit toutes les caractéristiques nécessaires pour étudier le récit dans un cours de français au secondaire.

Critique de Dominique Roy, EAO, enseignante de français à l’école secondaire catholique Sainte-Marie, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières (New Liskeard), actuellement en prêt de service au CFORP.

Cadavres à la sauce chinoise; Éditions David; Ottawa; 2016; ISBN 978-2-89597-550-2; 200 p.; 14,95 $; 613-695-3339; info@editionsdavid.com; editionsdavid.com.

Photo de la couverture du livre Changer d'état d'esprit : une nouvelle psychologie de la réussite.

Changer d’état d’esprit : une nouvelle psychologie de la réussite

De Carol S. Dweck, traduit de l’anglais par Jean-Baptiste Dayez

Vous venez de rendre les devoirs à votre classe et une élève obtient un rendement inférieur à 76 %. Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit? Est-ce que vous vous dites que ce n’est pas si mal, que cette élève a fait de son mieux et que, de toute façon, son rendement n’avait jamais franchi ce seuil l’année précédente?

Carol S. Dweck montre qu’il existe deux états d’esprit : un état d’esprit fixe et un état d’esprit de croissance. Si les remarques précédentes vous sont venues à l’esprit facilement, vous avez sans doute un état d’esprit fixe, ce qui veut dire que vous avez tendance à penser qu’on est bon ou qu’on ne l’est pas, et donc que la réussite est une affaire de talent. Par contre, les personnes qui manifestent un état d’esprit de croissance savent qu’avec «de l’exercice et de l’entraînement, et surtout de la méthode, on arrive à augmenter son attention, sa mémoire, son jugement et à devenir littéralement plus intelligent qu’on ne l’était auparavant».

Comment peut-on aider nos élèves à réussir? Selon Mme Dweck, réduire les attentes et distribuer des compliments peuvent encourager la paresse. Au contraire, les pédagogues doivent rehausser les exigences, créer une atmosphère de confiance et non de jugement, faire accepter l’erreur comme source d’apprentissage ainsi que s’appesantir sur les stratégies, les efforts et les choix effectués par les élèves plutôt que sur les résultats.

La maîtrise progressive des compétences du XXIe siècle passe par l’acquisition de l’état d’esprit de croissance. Apprendre à apprendre et développer la pensée critique, par exemple, aidera les élèves à relever les défis d’un monde en constante évolution.

Critique de Bertrand Ndeffo Ladjape Mba, EAO, enseignant de français (11e et 12e année), Collège français de Toronto, Conseil scolaire Viamonde.

Changer d’état d’esprit : une nouvelle psychologie de la réussite; Éditions Mardaga; 2010; ISBN 978-2-8047-0034-8; 320 p.; 32,99 $; 514-499-2012; librairie@gallimardmontreal.com; gallimardmontreal.com.

Photo de la couverture du livre Mes parents sont dans ma classe.

Mes parents sont dans ma classe

De Luc Blanvillain

Comme nombre d’adolescents, Fanny déteste l’école. Et ses parents la taquinent sans cesse en lui disant qu’ils aimeraient tant revivre cette période de leur vie. Or, un jour, c’est le choc! Ses parents décident de l’accompagner à l’école en se faisant passer pour des cousins en visite. Quelle honte! C’est bien la dernière chose qu’elle souhaite.

Au début, tout se passe bien. Puis, ils commencent à attirer l’attention et les ennuis, au plus grand désespoir de Fanny. Comment faire pour que tout redevienne normal? Ce roman fantaisiste, qui aborde des thèmes comme l’autorité, l’adolescence et les relations familiales, peut servir de piste de réflexion dans la classe, que ce soit pour une discussion ou une rédaction. On peut par exemple demander aux élèves d’imaginer qu’ils se retrouvent du jour au lendemain avec le physique et les responsabilités d’un adulte, mais toujours avec l’expérience de vie d’un jeune. On peut aussi leur suggérer de s’intéresser à la vie, aux intérêts et aux préoccupations de leurs parents à leur âge, question de voir les deux côtés de la médaille.

Cette histoire originale utilise l’humour, l’exagération et les retours en arrière de façon particulièrement efficace pour rejoindre les jeunes, lesquels se reconnaîtront dans plusieurs situations et dans les réactions des personnages. Un livre pour les bons lecteurs en raison du niveau de vocabulaire, des référents culturels français et de la densité du texte.

Critique de Marie-Christine Payette, EAO, enseignante contractuelle et traductrice-réviseure, La Tuque (Québec).

Mes parents sont dans ma classe; L’école des loisirs; Paris; 2015; ISBN 978-2- 21122-213-6; 168 p.; 15,95 $; 514-499-2012; librairie@gallimardmontreal.com; gallimardmontreal.com.

Photo de la couverture du livre Apprendre les sciences autrement : recueil d'activités psychomotrices collectives destinées à l'enseignement des sciences au primaire.

Apprendre les sciences autrement : recueil d’activités psychomotrices collectives destinées à l’enseignement des sciences au primaire

De Martin Périard

Ce recueil d’activités vous plaira assurément. Non seulement pourrez-vous approfondir vos propres connaissances de certains concepts scientifiques, mais vos élèves pourront aussi les comprendre, tout en s’amusant. Par exemple, les activités vous permettent de comprendre comment les pneus gonflés peuvent supporter le poids d’une auto, pourquoi un objet flotte et un autre coule, ou encore pourquoi un ballon colle sur le mur si on se l’est frotté sur les cheveux.

Chaque activité est présentée avec les catégories suivantes : Note aux professeurs, Concepts scientifiques, Activités psychomotrices et Questions associées. On s’aperçoit très vite que ce format est facile à naviguer, tout un atout lors de la planification des leçons.

De plus, toutes les activités sont de nature psychomotrice, c’est-à-dire qu’elles comportent une participation physique de la part des élèves. Ce recueil contient plus de 40 activités destinées à l’enseignement des sciences. Il vous donnera envie d’enseigner, vous incitera à vouloir en savoir plus et retiendra, sans aucun doute, l’attention de vos élèves.

Alors, comme nous le suggère l’auteur : «Chaussez-vous confortablement et… amusez-vous!» Parfait pour les élèves de la 6e à la 9e année.

Critique de Monique Sack, EAO, accompagnatrice pédagogique au Service des programmes d’études, Ottawa-Carleton District School Board (Ottawa).

Apprendre les sciences autrement : recueil d’activités psychomotrices collectives destinées à l’enseignement des sciences au primaire; Éditions MultiMondes, Montréal; 2016; ISBN 978-2-89773-005-5; 96 p.; 18,95 $; Distribution HMH; 514-523-1523 ou 1-800-361-1664; adresse courriel; multim.com.

Photo de la couverture du livre Différence et liberté : enjeux actuels de l'éducation au pluralisme.

Différence et liberté : enjeux actuels de l’éducation au pluralisme

De Georges Leroux

Cet ouvrage aborde l’éducation et les enjeux qui ont vu le jour lors de la déconfessionnalisation du système scolaire québécois. L’auteur présente la philosophie de la différence comme une richesse en sensibilisant ses lecteurs à l’évolution générationnelle des idées majeures ayant sous-tendu cette transformation face au pluralisme grandissant de la société québécoise en général et de la population estudiantine en particulier. La force de cet auteur est sa façon de dévoiler systématiquement – et en profondeur – comment et pourquoi divers fondements philosophiques ont servi à transformer le rôle des enseignants québécois en celui de passeurs culturels, dont le rôle est de transmettre et de reproduire chez les élèves un humanisme de la différence.

Cela dit, ce livre contient, à mon avis, une lacune importante puisque M. Leroux n’est pas allé chercher la voix d’intervenants clés ayant travaillé avec lui sur la déconfessionnalisation des écoles québécoises. Il n’y a, en effet, aucune citation. On peut donc avoir l’impression que cette transformation des plus complexes du système scolaire n’est pas le résultat du travail gigantesque de collaboration qu’il a réellement été.

Quoique cet ouvrage porte avant tout sur le système scolaire québécois, il aborde l’idéologie universelle et très actuelle du pluralisme, un enjeu riche mais plein de défis. C’est un livre qui vous fera réfléchir sur les avantages et les inconvénients de la déconfessionnalisation des écoles majoritaires. Sait-on jamais quand ce débat verra le jour en Ontario?

Critique de Mélissa Villell, EAO, directrice de l’école élémentaire catholique Mgr-Rémi-Gaulin, Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (Kingston) et doctorante en éducation à l’Université d’Ottawa.

Différence et liberté : enjeux actuels de l’éducation au pluralisme; Éditions du Boréal; Montréal; 2016; ISBN 9-782-76462- 430-2; 360 p.; 32,95 $; Dimedia; 514-336-3941; info@dimedia.qc.ca; dimedia.com.

Image du film 1:54 montrant deux adolescents assis l'un à côté de l'autre; une fille à gauche et un garçon à droite.

1:54

De Yan England

Le premier long métrage du comédien québécois Yan England bouleverse en abordant l’intimidation en milieu scolaire. Y sont présentés les effets dévastateurs de la cyberintimidation sur la vie de Tim, un jeune de 16 ans timide, intellectuel et sportif, qui se cherche à travers son identité sexuelle. À la suite d’un évènement filmé dans une soirée bien arrosée et fréquentée par des élèves branchés, photos, rumeurs et insultes harcèlent Tim et le suivent maintenant partout. Certes, l’anonymat engendré par les médias sociaux accroît la cruauté et l’abus des propos échangés, mais ce qui demeure le plus troublant dans ce film, c’est que les agresseurs ne voient pas la douleur de leur victime. Ils banalisent leurs attaques par des blagues.

À travers son entraînement quotidien, Tim cherche à se dépasser à la course pour atteindre un temps de 1 minute 54 secondes et ainsi faire taire son pire rival et intimidateur. Isolé, désorienté et effrayé, il garde espoir en comptant sur une bonne amie et un père qui l’aime. Ce défi personnel contribuera-t-il à dénoncer la situation? Son père, son amie, ses enseignants pourront-ils et devront-ils agir?

Véritable thriller psychologique, ce film permet de sensibiliser les adolescents et leurs parents à différentes questions importantes, dont le suicide quand un des proches de Tim se tue, la difficulté des choix à l’adolescence (p. ex., drogues, alcool, moqueries, pression des pairs) et le deuil. Nul doute que ce film soulèvera maintes discussions en classe et à la maison. Pour les 15 ans et plus, de préférence accompagnés par un parent ou un enseignant.

Critique de Chantal Leclerc, EAO, directrice de l’école élémentaire Trille des bois, Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (Vanier).

1:54; Cinémaginaire; Montréal; 2016; 1 h 46 min; Les Films Séville; info@filmseville.com; filmsseville.com.