De Laura Bickle
Photo : Dave Curcio/Studio 141
Il y a quatre ans, le documentariste Mike Downie a entendu un documentaire radiophonique à la CBC sur l’histoire tragique de Chanie Wenjack, un garçon de 12 ans déterminé à parcourir les 600 km qui le séparaient de sa famille après s’être évadé d’un pensionnat à Kenora. Le sixième jour de son périple, Chanie est mort de froid près d’une voie ferrée.
L’histoire de Chanie a touché Mike Downie, lequel a entrepris des recherches à ce sujet, puis en a parlé à son frère Gord, le chanteur du groupe The Tragically Hip. Ils ont trouvé que cette histoire méritait d’être mieux connue. C’est ainsi que les frères Downie, avec la famille Wenjack, ont créé le fonds Gord Downie & Chanie Wenjack, dont le but est de sensibiliser et d’instruire. Ils ont aussi réalisé un projet multimédia (album musical, roman et dessin animé avec les créations de Jeff Lemire) intitulé Secret Path, qui a vu le jour en octobre 2016.
Mike Downie explique de quelle façon il espère que l’histoire de Chanie laissera sa marque sur les élèves d’aujourd’hui.
Pourquoi faut-il connaître l’histoire de Chanie?
Son histoire, celle d’un garçon qui veut rentrer chez lui, est universelle. Elle vous touche au cœur. Des éléments importants de la réconciliation sont la sensibilisation, l’éducation et l’action. J’en savais très peu sur les pensionnats. Un travail artistique peut entamer un dialogue et favoriser la compréhension.
Espériez-vous que Secret Path devienne une ressource d’apprentissage?
C’est un outil utile, tant pour les adultes que pour les enfants, pour mieux comprendre ce qu’étaient les pensionnats et en discuter. Secret Path n’en aborde pas toutes les horreurs. Nous croyons que c’est une ressource qui fonctionne en classe parce qu’elle est très polyvalente.
Comment l’utilise-t-on en classe?
Elle est malléable et s’utilise à tous les niveaux. Les élèves du secondaire s’intéressent aux paroles des chansons tandis que les plus jeunes s’en inspirent dans leurs travaux artistiques. [Dès l’automne, un outil de recherche permettra de trouver des plans de leçon et de s’inspirer d’autres enseignants qui ont utilisé la ressource.]
Parlez-nous du fonds Gord Downie & Chanie Wenjack.
Nous visons l’éducation interculturelle. Les non-Autochtones sont sensibles à ce qui est arrivé, il faut le faire savoir aux membres des Premières Nations et motiver les gens à passer à l’action afin d’améliorer des vies. Le conseil d’administration est géré par des membres des Premières Nations qui prennent les décisions sur les programmes à financer.
Comment cette expérience vous a-t-elle influencé?
Les traditions et les connaissances des Premières Nations sont fascinantes. Le cercle de tambour, le rite de purification, la roue de médecine – tout ça, c’est fascinant! Nous avons beaucoup à gagner en apprenant ces enseignements, et ils nous sont offerts le cœur ouvert. Pour Gord, ce fut l’occasion d’appuyer une cause importante pour lui, mais aussi pour le pays.