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Promesse de temps meilleurs

Le marché du travail est bien plus accueillant aujourd’hui qu’il ne l’était au tournant du siècle.

De Frank McIntyre

Illustration d’une enseignante debout devant quatre élèves, chacun assis à son propre pupitre. Deux élèves lèvent la main pour répondre à une question.

En Ontario, l’époque du surplus d’enseignantes et d’enseignants sera bientôt derrière nous. Comme le confirme notre plus récent rapport sur la transition à l’enseignement, les nouveaux membres du personnel enseignant auront plus de facilité à se trouver un emploi qu’il y a 10 ans.

L’excédent de main-d’œuvre, qui a stagné pendant une dizaine d’années et prolongé la période de chômage de bien des diplômés de l’Ontario, sera bientôt chose du passé. En effet, le taux de chômage chez les enseignantes et enseignants agréés de l’Ontario en première année de carrière est passé de 38 % en 2013 à seulement 6 % en 2018, et de 21 % en 2014 à 5 % en 2018 chez ceux cumulant de deux à cinq années de carrière.

Compte tenu du très faible nombre de nouveaux enseignants prévu en Ontario de 2018 à 2020, on s’attend à une amélioration du taux d’emploi au cours des prochaines années. En fait, les conseils scolaires de l’Ontario devraient anticiper une pénurie d’enseignants qui dépassera largement celle qui a touché les enseignants francophones et de français langue seconde (FLS). Les conseils scolaires de langue anglaise auront de la difficulté à trouver des suppléants, et il est probable que l’on observe des pénuries dans certaines régions, ainsi qu’un manque de main-d’œuvre pour pourvoir des contrats à long terme spécialisés et des postes permanents.

Au cours des deux dernières années, la baisse du nombre de nouveaux diplômés s’est traduite par moins de concurrence pour les offres de suppléance et de postes permanents dans toute la province. Les nouveaux diplômés ont été plus nombreux à décrocher un premier emploi sans avoir à quitter la province, et bon nombre de ceux qui étaient encore au chômage ou sous-employés ont également réussi à décrocher un emploi.

Le taux de chômage des enseignantes et enseignants en cinquième année de carrière est beaucoup plus bas qu’il ne l’était avant la baisse du nombre de nouveaux enseignants après 2015. Puisque les enseignants en début de carrière sont plus nombreux à être employés, les conseils scolaires se tourneront vers nos nouveaux membres pour combler les offres de suppléance et les postes permanents au cours des prochaines années. Toutefois, on prévoit que le nombre de diplômés au chômage et certifiés pour enseigner en Ontario demeurera beaucoup plus bas que par le passé (1 200 en 2018 contre 4 200 en 2016 et 7 700 en 2014).

Les diplômés ont rapporté une meilleure situation d’emploi en 2018, et ce, à tous les cycles. En 2017, les enseignants en première année de carrière en Ontario avaient déclaré un taux de chômage d’environ 15 %, alors que notre sondage de 2018 révélait que le taux de chômage avaient diminué de plus de moitié pour s’établir entre 5 % et 7 % chez le personnel qualifié pour enseigner aux cycles primaire-moyen, moyen-intermédiaire et intermédiaire- supérieur. Les enseignants d’éducation technologique en première année de carrière, quant à eux, n’ont déclaré aucun chômage.

Article intitulé «Promesse de temps meilleurs» divisé en trois sections. La première section présente le nombre d’enseignants certifiés annuellement en Ontario. Prévisions pour 2018-2020, 5 600 par an; 5 551 en 2017; 3 600 en 2016; 11 587 de 2006 à 2015. La deuxième section présente le taux de chômage en première année de carrière : En 2017, 16 % aux cycles primaire-moyen; 17 % aux cycles moyen-intermédiaire; 15 % aux cycles intermédiaire-supérieur; et 15 % en éducation technologique. En 2018, 7 % aux cycles primaire-moyen; 6 % aux cycles moyen-intermédiaire; 5 % aux cycles intermédiaire-supérieur; et 0 % en éducation technologique. La troisième section présente le taux de chômage chez les enseignants nouvellement arrivés au Canada : 49 % en 2017 et 35 % en 2018.

Le sondage de 2018 confirme la pénurie habituelle d’enseignantes et d’enseignants francophones en Ontario. Le taux de chômage chez les diplômés des programmes en français et ceux des programmes en anglais qualifiés pour enseigner le FLS est rare ou inexistant.

Le taux de chômage des enseignants anglophones en première année de carrière est passé de 19 % en 2017 à 9 % en 2018. Parmi ces enseignants, ceux qui sont qualifiés pour enseigner aux cycles primaire-moyen ont déclaré un taux de chômage de 10 % en 2018, soit une baisse de 9 % par rapport à 2017 et de 30 % par rapport à 2014. Ceux qui sont qualifiés pour enseigner les maths ou les sciences aux cycles moyen-intermédiaire sont tous employés, alors que, en 2017, ils étaient 21 % à déclarer être au chômage. Pour ce qui est des autres enseignants anglophones, leur taux de chômage se situait à 11 % en 2018 contre 37 % l’année précédente. Chez les enseignants qualifiés pour enseigner les maths ou les sciences aux cycles intermédiaire-supérieur et ceux qui ne détiennent pas ces qualifications, le taux de chômage se situe aujourd’hui à 6 % et 8 %, contre 11 % et 23 % en 2017, respectivement. Les membres qualifiés pour enseigner les maths ou les sciences continuent de profiter d’une meilleure situation d’emploi.

Les nouveaux membres de la profession enseignante qui ont suivi leur formation dans une autre province se trouvaient également en meilleure posture en 2018. Les Ontariennes et Ontariens formés et certifiés à l’étranger, ainsi que les enseignants formés dans d’autres provinces canadiennes ont trouvé un emploi plus facilement en 2018 qu’en 2017. Les nouveaux arrivants au Canada qui ont suivi leur formation à l’étranger ont déclaré un taux de chômage de 35 % en 2018, une baisse par rapport au taux de 49 % rapporté en 2017.

Malgré la conjoncture positive qui s’annonce pour les futurs diplômés de l’Ontario, bon nombre d’enseignants qui ont accédé à la profession au cours des 10 dernières années continuent à subir les contrecoups du surplus de main-d’œuvre. Le cheminement de carrière est toutefois très différent pour les enseignants francophones. Les enseignants anglophones, quant à eux, doivent relever des défis majeurs, surtout ceux qui travaillent pour les conseils scolaires de l’Ontario.

Les diplômés de l’Ontario embauchés par des conseils scolaires de langue française trouvent un poste à temps plein plus rapidement. Plus de la moitié d’entre eux décrochent un contrat permanent au cours de leur première année d’enseignement, et plus de quatre sur cinq d’ici la fin de leur troisième année de carrière. En comparaison, près d’un enseignant de FLS sur trois qui enseigne dans un conseil scolaire de langue anglaise obtient un contrat permanent d’ici la fin de sa première année d’enseignement. Ce taux passe à trois sur cinq d’ici la fin de la troisième année de carrière, et à quatre sur cinq d’ici la fin de la cinquième année de carrière.

Graphique à barres qui présente le pourcentage des membres ayant un poste permanent. Dans les conseils scolaires de langue française, 52 % sont des enseignants en première année de carrière; 83 % sont en troisième année de carrière; et 86 % sont en cinquième année de carrière. Parmi le personnel qualifié pour enseigner le FLS dans les conseils scolaires de langue anglaise, 29 % des enseignants sont en première année de carrière; 60 % sont en troisième année de carrière; et 83 % sont en cinquième année de carrière. Parmi les enseignants anglophones des conseils scolaires de langue anglaise, 2 % sont des enseignants en première année de carrière; 16 % sont en troisième année de carrière; et 30 % sont en cinquième année de carrière.
Graphique à barres qui présente les affectations pour les suppléants en première année de carrière. En 2016, 25 % étaient sur une liste de suppléance pendant au moins huit mois, contre 50 % en 2018. Au cours de la même année, 32 % ont enseigné quatre ou cinq jours par semaine, contre 62 % en 2018.

En revanche, 2 % seulement des enseignants anglophones en première année de carrière et non qualifiés pour enseigner le FLS ont obtenu un poste permanent, et moins d’un sur trois y parvient d’ici la fin de sa cinquième année d’enseignement. Cette très lente progression de carrière est attribuable au surplus beaucoup plus important de pédagogues anglophones que l’on a observé au cours des 10 dernières années. L’excès de pédagogues francophones n’a pas duré aussi longtemps, et la situation s’est même renversée.

Le processus d’embauche à entrée progressive des conseils scolaires de langue anglaise contribue également aux défis. Les enseignants anglophones inscrits sur des listes de suppléance ou ayant obtenu un contrat de remplacement à long terme doivent attendre qu’un poste permanent, pour lequel ils ont les qualifications et l’ancienneté requises, se libère au sein de leur conseil scolaire. Quant aux suppléants détenant beaucoup d’expérience, ils ne peuvent même pas postuler, au sein d’autres conseils scolaires, à des postes pour lesquels ils sont qualifiés.

Les suppléants à court terme réussissent à s’inscrire sur les listes de suppléance beaucoup plus tôt que par le passé. Ils obtiennent également plus de journées de travail par semaine.

Bien qu’un grand nombre d’enseignantes et d’enseignants aient déménagé dans d’autres provinces et pays durant la période de surplus de main-d’œuvre en Ontario, ils ont néanmoins conservé leur autorisation d’enseigner dans la province. D’après notre sondage, la majorité d’entre eux espèrent revenir enseigner en Ontario un jour. De plus, au cours des 10 dernières années, un plus grand nombre d’enseignants ayant une adresse hors de la province ont laissé leur statut de membre expirer. Certains d’entre eux enseignent peut-être ailleurs et pourraient revenir enseigner en Ontario si les bonnes conditions sont réunies.

Compte tenu du faible nombre de nouveaux membres de la profession prévu au cours des prochaines années, les conseils scolaires devront peut-être recruter des enseignants plus chevronnés pour combler leurs futurs besoins en dotation de personnel.

À propos de notre sondage

Depuis 2001, notre sondage annuel sur la transition à l’enseignement dresse le portrait de l’évolution du marché du travail pour les enseignantes et enseignants de l’Ontario.

Le sondage de 2018 examine l’accès au marché du travail et l’expérience professionnelle des diplômés des programmes de formation à l’enseignement de 2008 à 2017, ainsi que des enseignants formés ailleurs et certifiés en Ontario en 2016 et en 2017. Les sondages en ligne ont permis de recueillir de vastes échantillons de chacun de ces groupes de pédagogues en début de carrière.

Nous avons reçu des réponses de la part de 3 155 enseignantes et enseignants. Le taux de réponse variait de 14 % à 24 % des groupes échantillonnés, avec une moyenne globale de 18 %. La marge d’erreur est de 1,7 points de pourcentage et varie de 2,6 à 5,4 pour chaque composante du sondage, soit un taux d’exactitude de 19 fois sur 20.

Le sondage annuel sur la transition à l’enseignement est rendu possible grâce à une subvention du ministère de l’Éducation de l’Ontario. Ce rapport ne reflète pas nécessairement les politiques, points de vue et exigences du Ministère.

La version intégrale du sondage est accessible sur notre site web à oct-oeeo.ca/rapportT2T2018.