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Enseigner avec l’appui de la technologie

Des enseignants agréés de l’Ontario des quatre coins de la province renforcent l’apprentissage de leurs élèves au moyen de logiciels intelligents et d’autres outils technologiques. Survol de leurs projets.

De Stefan Dubowski
Photos : Matthew Liteplo

Photo d'Andrew Dobbie, enseignant agréé de l'Ontario, debout et souriant. Trois élèves souriants sont devant lui dans un laboratoire informatique. Ils sont entourés de pièces d'ordinateurs.
Andrew Dobbie, EAO

Des robots pour enseigner le travail d’équipe aux casques de réalité virtuelle (RV) pour explorer des endroits lointains, la technologie est bien ancrée dans les salles de classe de l’Ontario. Voici des idées et des conseils pour faire place à la technologie dans vos cours.

Économiser et sauver la planète

Andrew Dobbie, EAO, enseignant de 6e année à la Centennial Senior Public School, à Brampton, en Ontario, travaillait déjà avec les élèves à la remise à neuf de vieux ordinateurs fournis par Renewed Computer Technology (RCT; rcto.ca et cliquez sur «Français»), un organisme caritatif sans but lucratif qui collecte et reconditionne les ordinateurs dont on lui fait don pour les redistribuer dans les écoles. Mais il voulait aller plus loin.

M. Dobbie a donc conçu une activité pour atteindre son objectif : en groupes de deux, les élèves regardent une vidéo sur YouTube expliquant la façon d’installer le système d’exploitation Linux. Ils écrivent ensuite les étapes à suivre et créent un document pratique, un travail qui exige analyse, pensée critique et rédaction. Mieux : les élèves participent à un projet encore plus vaste, un projet respectueux de l’environnement et judicieux sur le plan financier dont l’objectif consiste à réduire les déchets électroniques et à économiser. À économiser gros. M. Dobbie estime que, depuis qu’il a formé ce partenariat avec RCT, ses élèves et lui – ainsi que d’autres enseignants avec lesquels il a travaillé – ont contribué à faire économiser aux écoles quelque 1,4 million de dollars en équipement informatique. L’enseignant qualifie son travail de rentable, écologique et formateur.

Des chiffres et des formes

Enzo Ciardelli, EAO, enseignant à la George L. Armstrong Elementary School, à Hamilton, en Ontario, enseigne aux élèves les caractéristiques des formes dans le cadre du programme de mathématiques. Pour rendre ces notions intéressantes, il a lié cet apprentissage indispensable au codage informatique : les élèves utilisent Scratch, un logiciel permettant d’apprendre à coder, pour programmer les formes à l’écran. Cette tâche exige qu’ils comprennent la façon dont des mesures comme la longueur et les angles se rejoignent pour former, par exemple, un carré, un rectangle ou un triangle isocèle.

«Je trouve intéressant que les élèves ne veuillent pas de mon aide, observe M. Ciardelli. Ils veulent réussir tout seuls.» Il leur montre comment se servir du programme et comment tracer des lignes, c’est tout. Et les élèves ne tardent pas à relever de plus grands défis en dessinant des hexagones et des octogones. Cet outil permet aussi de développer la logique. L’enseignant leur demande de mettre leur code sur papier et d’afficher leur travail pour que leurs camarades puissent l’utiliser aussi. «Ils veulent réussir les premiers, mais ils sont aussi heureux de montrer leur travail.» Il recommande que les élèves programment en équipes de deux, notant que de nombreux programmeurs professionnels travaillent de cette façon. «Si un élève manque de confiance, son coéquipier peut l’aider.»

Motivation portable

Marisa Leclerc, EAO, voulait motiver ses élèves de 7e et de 8e année de l’école catholique Val-des-Bois, à Marathon, en Ontario, à apprendre autant en classe qu’ailleurs, lors de tournois de hockey et d’autres activités. Elle a commencé à utiliser OneNote Class Notebook, un programme en ligne qui propose, entre autres, des cahiers individuels pour les élèves et un tableau de devoirs. Ses élèves peuvent utiliser des ordinateurs portables pour consulter les devoirs, prendre des notes et même travailler ensemble dans l’espace de collaboration, et ce, qu’ils soient à l’école ou ailleurs. Un programme, deux objectifs : «Comme les élèves aiment travailler sur des portables, leur motivation est à son comble simplement grâce à cet outil, croit Mme Leclerc. Je peux leur demander de faire leurs devoirs d’ici à leur retour en classe, et ils auront l’occasion de les faire.»

Mme Leclerc trouve le programme particulièrement pratique pour le travail de groupe : à partir de son compte d’enseignante, elle peut voir qui a formulé des commentaires ou des idées et, ainsi, évaluer plus facilement la motivation et la participation des élèves. Elle conseille à ses collègues qui souhaitent lui emboiter le pas d’intégrer le programme étape par étape. «Ne présentez pas tout à la fois à vos élèves, car ils oublieront.»

Réalité virtuelle, avantages réels

Lorsqu’il a appris que l’entreprise informatique Lenovo lançait un concours visant à récompenser les écoles en leur donnant des casques de RV, Nicholas McCowan, EAO, savait qu’il devait y participer. Cet enseignant de sciences à la Jean Vanier Catholic Secondary School, à Toronto, était convaincu que ses élèves profiteraient vraiment de cette technologie. La plupart d’entre eux sont des apprenants de l’anglais. «Quand on vient d’immigrer, il est intimidant de parler une langue étrangère dans un milieu inconnu», explique-t-il. Selon lui, les casques de RV allaient offrir aux élèves une nouvelle façon d’interagir, de communiquer et de s’exprimer. L’entreprise Lenovo était du même avis; elle a fourni 10 casques de RV à l’école Jean Vanier.

M. McCowan s’est tout de suite mis au travail afin d’établir un lien entre la technologie et le programme de sciences du secondaire. Il a conçu une activité qui permet aux élèves de se connecter, avec leur casque, à Google Expéditions – une bibliothèque de contenu de RV – dans le but d’explorer différents environnements. Ils utilisent la fonction de saisie vocale de Google Docs pour enregistrer et transcrire leurs réflexions pendant qu’ils se fraient un chemin à travers déserts, forêts tropicales et autres biomes. «J’ai dû les inciter à être un peu plus expressifs», dit celui qui voyait beaucoup de «Ouah!» dans les transcriptions. Ce projet, qui devait au départ être un moyen d’aider les élèves à s’exprimer, est allé plus loin : inspirés par leurs expériences de RV, certains des adolescents ont commencé à recueillir des fonds pour reconstruire les récifs coralliens en Australie.

Photo de Shauna Nelson et de Sari McDowell, enseignantes agréées de l’Ontario, debout derrière trois élèves dans une classe de robotique. Plusieurs robots faits à partir de pièces LEGO se trouvent devant eux.
Shauna Nelson, EAO et Sari McDowell, EAO

De la fabrication à la compétition

Toujours à la recherche de nouvelles façons de développer la curiosité et la persévérance des élèves, Sari McDowell, EAO, et Shauna Nelson, EAO, ont trouvé l’activité parfaite : un tournoi mettant de l’avant robots et Lego. Ces enseignantes à la Doon Public School, à Kitchener, en Ontario, aident à former des équipes pour participer au tournoi FIRST Lego League de FIRST Robotics Canada, un évènement durant lequel les élèves fabriquent des robots avec des blocs Lego et les programment afin qu’ils relèvent une série de défis.

Chaque automne, les enseignantes forment les équipes et rassemblent le matériel nécessaire. Elles préparent, entre autres, la trousse de fabrication de robots et toutes les pièces nécessaires pour fabriquer un tapis qui permettra aux élèves de s’exercer. Pendant les pauses, la période du diner ou après l’école, les élèves apprennent à programmer les robots et préparent leur présentation pour la partie enquête de la compétition. Par exemple, en décembre 2018, les équipes devaient présenter des solutions à un problème réel lié à la vie et au travail dans l’espace. Mme McDowell souligne qu’elle aime confier une tâche réelle aux élèves au cours de laquelle ils doivent atteindre des objectifs. Sa collègue ajoute que le projet leur permet d’acquérir des compétences en leadeurship et d’apprendre à travailler en équipe.