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J’aimerais réagir à l’article sur l’inclusion de la communauté LGBTQ paru dans le numéro de juin. Nous savons que nos conseils scolaires accordent beaucoup d’importance à l’inclusion. Mais nous devons aller plus loin et nous rendre compte que cette démarche ne correspond pas toujours aux convictions religieuses des enseignants et des élèves. Comment laisser la liberté à ces enseignants et à ces élèves et comment faire preuve d’inclusion envers eux? Donne-t-on assez de place à leurs croyances?
En tant qu’enseignante suppléante, j’ai dû faire le suivi de projets où les élèves devaient, par exemple, créer des affiches en appui aux élèves et aux familles LGBTQ. Je me demande souvent si ces travaux tiennent compte des croyances religieuses des enfants et des enseignants qui doivent les faire. Les parents et tuteurs de ces élèves leur donnent-ils la permission de réaliser de tels travaux? Aussi, les enseignants ont-ils tous le choix quand vient le moment de proposer de telles activités?
Comment les enseignants peuvent-ils aller à l’encontre de leur conscience et donner un travail qui contredit leurs convictions fondamentales? Je suis d’accord avec la phrase de l’article : «(…) les pédagogues doivent faire preuve d’empathie, de confiance, de respect et d’intégrité en milieu de travail». Mais comment pouvons-nous faire preuve d’intégrité si l’on doit aller à l’encontre de nos convictions?
Nancy George, EAO, enseignante suppléante de mathématiques aux cycles moyen-intermédiaire, York Region District School Board
Je réagis à la lettre sur le yoga et les pratiques confessionnelles en classe (juin 2019), ainsi qu’aux deux lettres subséquentes parues dans le numéro de septembre.
J’aimerais offrir un point de vue différent en tant qu’enseignante catholique d’un conseil scolaire catholique. Je crois que mon travail ne consiste pas seulement à enseigner le programme, mais aussi à enseigner la foi catholique et à l’intégrer dans diverses matières. Puisque les racines du yoga puisent dans l’hindouisme, je ne me sentirais pas à l’aise de le pratiquer ou de l’enseigner à mes élèves. L’une des lettres du numéro précédent de cette revue suggérait qu’un tel point de vue pourrait être xénophobe, mais je le vois comme un moyen de protéger les droits et les croyances des enseignants et des élèves. Il doit y avoir un moyen de faire en sorte que les enseignants ou les élèves qui ne sont pas à l’aise avec certaines activités ne se sentent pas obligés d’y participer.
De plus, je crois qu’il est juste que les écoles catholiques intègrent leur foi dans l’ensemble du curriculum scolaire (au sein des écoles catholiques) et je crois qu’au moins sous cet angle, le yoga, une pratique confessionnelle, n’est pas approprié.
Anastasia Chvedova, EAO, enseignante suppléante de la maternelle à la 6e année, Ottawa Catholic District School Board