Des ressources pour vous et votre classe.
Vous pouvez emprunter la plupart des ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson. Pour réserver votre exemplaire, envoyez un courriel à biblio@oeeo.ca, accédez à votre dossier en ligne à oeeo.ca, utilisez l’appli OEEO ou composez le 416-961-8800 (sans frais en Ontario : 1-888-534-2222), poste 689. Pour des ressources en anglais, rendez-vous à professionallyspeaking.oct.ca.
Photo de Micheline Marchand : Mike Guilbault; couvertures de livres : Stephen Ferrie
«En tant que Franco- Ontarienne de descendance métisse, je trouve que l’identité est très importante, surtout chez les adolescents, pour qui ce n’est pas toujours évident de savoir qui on est et de devenir confiants de qui on est», explique Micheline Marchand, auteure, historienne et, jusqu’en 2014, enseignante à l’école secondaire Le Caron, à Penetanguishene. Elle considère qu’en plus de l’identité, la mémoire et l’histoire sont des aspects particulièrement significatifs pour les jeunes. L’histoire permet de montrer l’importance de nos racines, tandis que la mémoire permet de comprendre l’évolution des choses et notre situation actuelle. Elle ajoute : «Chaque jeune Franco-Ontarien éduqué dans le système scolaire, même s’il n’est pas né en Ontario, devrait avoir une certaine connaissance du passé. Ça fait partie de notre développement personnel et collectif.»
Et le rôle de l’enseignant dans tout ça? «Un enseignant devrait s’intéresser à véhiculer l’amour de la culture franco-ontarienne et de notre histoire», souligne l’auteure qui, en 2015, a gagné le Prix du livre d’enfant Trillium pour son roman Mauvaise mine. «L’enseignant doit vivre sa francophonie. Sinon, pourquoi les élèves s’intéresseraient-ils à cette histoire si l’enseignant ne s’y intéresse pas lui-même?»
Quelle que soit la matière que vous enseignez (histoire, français ou éducation physique), Micheline Marchand croit fermement que c’est en parlant de son amour pour la culture et l’histoire franco-ontarienne, en le vivant et en le partageant avec les élèves de façon réelle et pas seulement textuelle, que cet amour se transpose, surtout par l’exemple et par la passion.
Il y a souvent un aspect historique dans les livres jeunesse de Micheline Marchand, et son plus récent, Perdue au bord de la baie d’Hudson, ne fait pas exception.
Rochelle Pomerance, responsable de cette rubrique
de Micheline Marchand
Cette lecture nous fait découvrir la richesse d’un territoire canadien méconnu : la petite ville de Churchill, située au Manitoba, aux abords de la baie d’Hudson. Dans ce décor nordique, Zoé Delaronde s’isole pour calmer les démons qui la rongent. L’adolescente, à la fois métisse et franco-ontarienne, vit avec un épouvantable sentiment de culpabilité. S’éloigner d’Ottawa et de son père lui semble la meilleure solution. Hébergée chez son cousin, elle adopte un mode de vie qui est à des années-lumière de celui de son enfance.
Malgré les nombreux défis, y compris les accès difficiles, les moyens de transport limités, le froid, les tempêtes, le danger des ours polaires et le cout de la vie excessivement élevé, une paix intérieure se fraie tranquillement un chemin. Les paysages fascinants, la nature sauvage des plus impressionnantes, son amitié avec Ludo, un jeune touriste belge, et l’intrigante histoire de cette région ont un effet bénéfique.
L’auteure nous tient en haleine puisqu’il faut attendre la fin du roman pour découvrir le tragique évènement ayant marqué le passé de Zoé. Avant d’y arriver, elle nous offre un fabuleux voyage au pays des aurores boréales. Habilement, elle aborde le sujet délicat de l’automutilation à travers une histoire prônant les valeurs de l’amitié, de la famille, de la résilience, de la solidarité et de l’acceptation de soi.
Critique de Dominique Roy, EAO, enseignante à l’école secondaire catholique Sainte-Marie, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières, New Liskeard (en prêt de service au Centre franco)
Perdue au bord de la baie d’Hudson; Les Éditions David; Ottawa; 2020; ISBN 978-2- 89597-723-0; 236 p.; 16,95 $; 613-695-3339; info@editionsdavid.com; editionsdavid.com
Texte de Chimamanda Ngozi Adichie, illustrations de Leire Salaberria
Dans un texte souvent drôle, rempli d’anecdotes révélatrices, de questionnements pertinents et d’idées intéressantes pour amorcer un changement sociétal profond, l’auteure nigérienne démontre que le mot féminisme (qui est un mot encore beaucoup controversé) représente simplement le droit des femmes d’exister à part entière.
Veuillez noter au passage que ce livre est sorti initialement en anglais sous le titre We Should All Be Feminists, publié en 2014 par Fourth Estate. Cet ouvrage était adapté de la conférence TED de l’auteure (2012), un enregistrement qui a été visionné plus de six millions de fois.
Sur la version en français dont le contenu est allégé pour le mettre à la portée des enfants, l’illustratrice alterne des images collées sur le texte avec d’autres dessins complémentaires, qui permettent de mieux comprendre les idées exprimées. Elle prend plaisir à jouer avec les textures aussi bien en dessinant les objets que les personnages.
J’espère que ce livre se trouvera bientôt en plusieurs exemplaires dans toutes les bibliothèques scolaires de l’Ontario et qu’il servira de base à de bonnes discussions dans les salles de classe!
Nous sommes tous des féministes
Nous sommes tous des féministes;; Gallimard Jeunesse; Paris; 2020; ISBN 978-2-075142915; 152 p.; 19,95 $; 514-499-2012; librairie@gallimard.com;gallimardmontreal.com
De d’Hélène Koscielniak
Âgisme, rôle de proche aidant, transsexualité, recherche de parents biologiques, conflits de couple. Tous ces ingrédients contribuent à une recette romanesque qui se lit d’un seul trait ou presque, fruit de la plume d’une ancienne enseignante franco-ontarienne maintenant bien connue pour ses romans.
Lianne, le personnage principal, approche de la soixantaine, et sa retraite anticipée prend un tournant dont l’amplitude la dépasse. On fait connaissance avec son «snoreau» de père, un veuf entêté dont les gaffes se multiplient au quotidien, et de ses frères, qui se défilent à la moindre responsabilité. Puis s’enchainent les visites et confidences de sa petitefille, qui désire plus que tout au monde devenir un garçon. Son second conjoint a beau lui répéter qu’elle en fait toujours trop, Lianne continue de jongler tant bien que mal avec ses divers rôles : mère, grandmère, fille, épouse, amie, confidente et employée.
N’importe quel jeune lecteur aura vite fait de saisir ce que signifie cette génération sandwich! Or, pour les 50 ans et plus, c’est un sujet qui devient rapidement source de préoccupation et de réflexion. Afin de sensibiliser les plus jeunes à la cause, un enseignant pourrait présenter cet ouvrage par le biais des expressions riches et colorées qu’utilise le vieux papa de Lianne : des boutades savoureuses teintées par les cultures québécoise et franco-ontarienne.
Critique de Chantal Leclerc, EAO, directrice retraitée du CEPEO, Ottawa.
Génération sandwich; Les Éditions L’Interligne; Ottawa; 2020; ISBN 978-2-89699-689-6; 288 p.; 28,95 $; Prologue; 450-434-0306 ou 1-800-363-2864; prologue.ca
de Claire Ménard-Roussy
Raoul Denonville arrive à River Valley au début de la Grande Guerre. C’est sur le bord de la rivière Temagami que le jeune homme s’installe à un endroit discret pour construire une cabane de trappeur en bois rond. Ainsi, à l’abri des regards, le déserteur évite la conscription. De 1915 jusqu’à sa mort en 1970, il vit sous une fausse identité.
L’auteure fait revivre le passé de cet homme à travers son quotidien, à l’époque de la prospection et des mines, de la drave, de la chasse et de la trappe. Cet être discret est témoin des grands moments qui ont marqué l’histoire canadienne, dont les deux guerres mondiales, la Grande Dépression, le krach boursier et les premiers pas sur la Lune.
Or, qui est vraiment Raoul Denonville? Deux personnes possèdent peut-être la clé de l’énigme : le père Bradley et le docteur Patenaude, tous deux liés par le secret professionnel. Même si le mystère plane encore aujourd’hui, l’auteure, qui a été enseignante à Sturgeon Falls, dévoile tout ce qu’elle a déniché au cours de son enquête afin d’alimenter les hypothèses. Cette intrigue saura plaire entre autres aux élèves du secondaire du nord de l’Ontario, qui sont familiers au mode de vie représentatif de la forêt qui les entoure.
Critique de Dominique Roy, EAO, enseignante à l’école secondaire catholique Sainte-Marie, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières, New Liskeard (en prêt de service au Centre franco)
Raoul, tu me caches quelque chose; Prise de parole; Sudbury; 2019; ISBN 978-2-89744-191-7; 230 p.; 24,95 $; Dimedia 514-336-3941 dimedia.com
Texte de Pedro Alcalde, illustrations de Julio Antonio Blasco
Cet album audio traite à la fois de la musique, du français ainsi que des sciences et des études sociales. L’auteur nous fait voyager à travers les continents afin d’apprécier le chant des oiseaux et le cri des animaux. De la cigale à la baleine en passant par le gibbon, le rossignol et plusieurs autres, nous savourons la virtuosité de ces «musiciens de la nature». On souligne aussi d’autres caractéristiques : taille, poids, espérance de vie, habitat, comportement, alimentation et danger potentiel. On se familiarise en même temps avec des notions clés et les différentes techniques musicales telles que la musique ancienne, le belcanto de l’opéra, la gamme vocale de cinq octaves, les choeurs et autres.
L’album est accompagné d’une bande audio qu’on peut écouter en feuilletant le livre, ce qui stimule la curiosité. Les images sont attirantes et permettent à l’élève de travailler les stratégies de lecture que sont l’imagerie mentale et la prédiction.
Cette ressource mérite sa place dans la bibliothèque des écoles et servira à toutes les années d’études de l’élémentaire au secondaire. Non seulement vous pourrez introduire les textes informatifs (descriptifs) prescrits par le ministère de l’Éducation de l’Ontario en français, mais ce livre sera aussi utile à vos élèves en sciences (recherche de son animal préféré) et études sociales (les différents continents).
Critique de Lucienne Béatrice Koua Dubé, EAO, enseignante spécialiste à l’école élémentaire Les Rapides, Conseil scolaire Viamonde, Sarnia.
Animaux musiciens; La Montagne secrète; Montréal; 2019; ISBN 978-2-92477-458-8; 48 p.; 19,95 $; Dimedia; 514-336-3941; dimedia.com
Film réalisé par Christina Willings
Ce documentaire présente la réalité de cinq enfants transgenres qui racontent leur vécu, leur conception du genre, leurs peurs et leurs espoirs. Un témoignage qui est une belle leçon d’ouverture, de respect de la différence et de l’unicité de chaque personne. Plusieurs moments sont difficiles à regarder, car on sent l’émotion et parfois la douleur que des souvenirs, des injustices ou des mauvaises expériences font remonter en eux.
Les jeunes soulignent plusieurs fois l’importance du soutien et de l’amour de leurs parents dans leur parcours. Des éléments d’animation – images de sirènes, de pieuvres, d’astronautes, de papillons – flottent à l’écran, traduisant le sentiment de libération, d’envol, d’affirmation et de paix qui vient avec l’appui de sa famille et l’acceptation de qui on est. L’eau occupe une place prépondérante et illustre bien la fluidité des genres, donnant encore plus de force au propos.
À la fois doux et percutant, ce documentaire est aussi réconfortant que frappant. L’honnêteté, la maturité, la résilience, le courage et la vulnérabilité de ces enfants suscitent la réflexion. Cette vidéo très accessible peut être utilisée en classe pour ouvrir une discussion sur la notion du genre, les stéréotypes, l’identité et le sentiment d’appartenance. La narration se fait tantôt en français, tantôt en anglais avec des sous-titres en français.
Critique de Marie-Christine Payette, EAO, enseignante contractuelle et traductrice-réviseure, La Tuque.
Beautés; Office national du film du Canada; 2018; 23 min; accessible sur le site CAMPUS de l’ONF et sur ONF.ca; 1-800-267-7701; info@onf.ca
de DE Rola Koubeissy
Ce livre explore les pratiques de soutien des enseignants auprès d’élèves immigrants, un sujet très important au Canada. Il porte essentiellement sur la dichotomie d’une scolarisation qui a pour but à la fois d’intégrer et de valoriser des origines hétérogènes. Il fait un survol théorique de la situation pour ensuite donner des exemples concrets et enfin conclure sur des pistes de soutien.
J’ai particulièrement apprécié les deux premiers chapitres, qui soulignent les enjeux d’un contexte hétérogène différent dans les multiples scénarios des écoles. Les défis qu’on retrouve dans une classe ne vont pas nécessairement dans une même direction et l’intégration de chacun dépend parfois de multiples identifications, voire tensions au sein de la communauté.
La seconde partie du livre, très technique, présente les témoignages de plusieurs élèves et de leurs enseignants. C’est le résultat d’un excellent travail sur le terrain, sans pour autant aboutir à des conclusions approfondies.
À noter : Cet ouvrage ne semble pas prendre en considération l’acquisition du français en général et il aurait plus de poids dans un milieu francophone au Québec. Le statut de la langue d’intégration (le français) est différent de celui de l’autre langue d’accueil au Canada (l’anglais). Il serait intéressant d’étudier aussi ce facteur, qui pourrait être déterminant dans l’acceptation ou le rejet d’un nouveau rôle à jouer dans un pays d’immigration tel que le Canada.
Critique de Véra Nochtéva, EAO, enseignante de français au secondaire à la White Oaks Secondary School, Halton District School Board, Oakville.
Enseigner dans un milieu multiethnique : pratiques de soutien des enseignants auprès d’élèves immigrants; Presses de l’Université Laval; Québec; 2019; ISBN 978-2-76374-398-1; 322 p.; 35,00 $; 418-656-2803; presses@pul.ulaval.capulaval.com