Les connaissances professionnelles et l’expérience vécue sont des éléments clés de la conception des cours menant à une QA.
De Lisa van de Geyn
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Timeshia Wesley-Edwards a fréquenté l’école pour aveugles W. Ross Macdonald School à Brantford (Ontario) de la 6e à la 12 e année. «C’est la meilleure expérience scolaire que j’ai eue», déclare l’élève crie de 22 ans sur le point de recevoir son diplôme en thérapie récréative du collège Mohawk, à Hamilton. «On m’a enseigné des habiletés fondamentales et ma mobilité s’est améliorée. De plus, j’ai participé à la vie scolaire : j’ai siégé au conseil étudiant, joué de la musique et pratiqué l’athlétisme.»
Le printemps dernier, nous avons communiqué avec Mme Wesley-Edwards parce que l’Ordre était à la recherche d’apprenants malvoyants prêts à discuter de leur expérience éducative pour de multiples raisons, notamment l’élaboration des cours menant à la QA Enseignement aux élèves ayant une cécité ou une vue basse. Au cours de cette conversation, Mme Wesley-Edwards a parlé de ce que c’était que d’apprendre dans une école publique en tant qu’élève aveugle. «J’ai eu de la chance. J’avais une aide-enseignante à temps plein, en plus de la titulaire de classe qui s’occupait d’une classe pleine d’élèves. J’ai reçu beaucoup de soutien personnel et je me suis épanouie, mais je n’aurais probablement pas réussi aussi bien sans cette aide», dit-elle.
Il est parfaitement logique que l’Ordre ait également invité la mère de Mme Wesley-Edwards, Beth Conly, EAO, coordonnatrice pédagogique et consultante à la W. Ross Macdonald School, à participer aux réunions liées à l’enseignement du cours menant à la QA Enseignement aux élèves ayant une cécité ou une vue basse. «Défenseur de l’approche collaborative, l’Ordre a créé un milieu positif et accueillant durant ces discussions», déclare-t-elle.
Mme Conly a l’habitude de collaborer avec des titulaires de classe qui, bien que n’étant pas qualifiés pour enseigner aux élèves ayant une cécité ou une vue basse, appuient de tels élèves. «Cela peut s’avérer inquiétant pour les enseignants, car ils ne savent pas à quoi s’attendre. Des préjugés règnent. Par exemple, peut être difficile d’imaginer comment un élève ayant une déficience visuelle importante pourra prendre part à certaines activités, comme à un projet en arts, dit-elle. Heureusement, les pédagogues formés en tant qu’enseignants de vision grâce à des cours menant à une QA peuvent fournir des mesures d’adaptation afin d’inclure l’élève malvoyant dans ce genre d’activités.»
C’est pourquoi elle soutient qu’il est essentiel de collaborer avec les personnes qui ont une expertise et de l’expérience, à savoir divers intervenants ayant poursuivi différents cheminements. «Les enseignants formés comme pédagogues de vision ainsi que d’autres professionnels du domaine devraient figurer parmi les personnes clés à consulter. Et surtout, les élèves malvoyants et leurs parents devraient être consultés aussi», déclare Mme Conly.
Bien sûr, le même raisonnement s’applique à l’enseignement aux sourds. Gary Malkowski a participé activement à l’élaboration des cours menant à la QA Enseigner aux élèves sourds ou malentendants. Le groupe réunissait une douzaine de personnes issues de milieux différents et possédant des domaines d’expertise variés. «La collaboration est absolument essentielle pour obtenir des points de vue différents. Nous avons besoin de diversité dans ce groupe afin d’assurer que nous contribuons à plus d’une perspective et plus d’une expérience. Vous ne pouvez pas y arriver sans obtenir la rétroaction des élèves, des parents, des personnes sourdes, des enseignants et autres», explique M. Malkowski, enseignant à temps partiel en civisme et en orientation au choix de carrière à l’International Yeshivas Nefesh Dovid High School for the Deaf and Hard of Hearing, à Toronto.
Theara Yim, EAO, est enseignant sourd à Montréal. En tant que membre de la communauté sourde et de la profession enseignante, il était ravi de collaborer à l’élaboration des cours menant à une QA. «Chaque communauté était représentée. J’ai aimé prodiguer des conseils et parler de mon expérience. Je me suis rendu compte à quel point les participants étaient différents les uns des autres.»