Appuyer la réussite des élèves dans l’apprentissage de compétences linguistiques et culturelles est au cœur des lignes directrices des cours American Sign Language et Langue des signes québécoise.
De Lisa van de Geyn
Photo : istock
Heather Gibson, EAO, est agente d’éducation, Direction des politiques relatives au curriculum, à l’évaluation et à la réussite des élèves au ministère de l’Éducation de l’Ontario. Elle a participé à plusieurs initiatives d’élabo-ration des cours menant à une QA, notamment Enseigner aux élèves sourds ou malentendants et American Sign Language (ASL) comme langue seconde. Des cours comme ceux-ci, dont la nouvelle QA Contre le racisme envers les Noirs en cours d’élaboration, peuvent aider à façonner et à transformer la pratique professionnelle pour assurer que les élèves se sentent entendus et représentés. Dans le cas de Mme Gibson, en tant que membre de la communauté ASL et représentante du Ministère, elle se dit honorée d’avoir été invitée à concevoir avec d’autres les lignes directrices des cours menant à la QA ASL et à travailler avec des rédacteurs d’ASL langue seconde sur ces lignes directrices.
«Le fait d’avoir été chargée d’élaborer les lignes directrices a été une leçon d’humilité pour l’équipe de rédaction de la QA : on nous a reconnus comme experts en ASL et en pédagogie des langues secondes, déclare Mme Gibson. L’ASL est notre langue maternelle, une langue profondément appréciée et très importante pour nous. Je crois que les gens oublient que l’ASL a ses propres structures grammaticales, ses œuvres et textes littéraires, ses références culturelles et son histoire. Elle diffère des autres langues. L’apprentissage d’une seconde langue aide à mieux comprendre la première et présente de nombreux avantages cognitifs. Le programme d’études de langue seconde aidera les élèves à acquérir de nouvelles compétences linguistiques et culturelles, les préparant ainsi à acquérir des compétences précieuses pour le travail et la communauté.»
Ayant reconnu les connaissances auxquelles l’équipe de travail a contribuées, Mme Gibson soutient que la collaboration représente l’un des avantages de concevoir une QA aussi essentielle. «Cette expérience m’a permis de mieux comprendre le niveau de partenariat et de collaboration nécessaire pour nous amener là où nous sommes aujourd’hui. J’ai hâte de voir de quelle manière cette QA va renforcer les capacités des enseignants, dit-elle. L’acquisition de connaissances sur la pédagogie des langues secondes permettra aux enseignants de présenter aux élèves de l’information qui les amènera à comprendre leur identité culturelle. Cela aidera les élèves à développer une compréhension des cultures au sein de la communauté d’ASL et à créer des liens significatifs entre eux et le monde qui les entoure.»
Janice Drake, EAO, directrice d’école et pédagogue à la retraite, a facilité le processus de l’équipe de rédaction à titre d’experte à la table de travail sur la QA American Sign Language langue seconde. Elle a noté que tous les collaborateurs gardaient l’esprit ouvert, que la rétroaction était appréciée et qu’elle était enthousiaste à l’idée de contribuer au progrès d’un domaine qui la passionne. «Il s’agissait de réunir les connaissances et les pratiques professionnelles. Les membres de la communauté ASL ont parlé de leur expérience et partagé leurs connaissances, dit-elle. L’ASL était la langue maternelle de nombreux participants et, grâce à Zoom, au partage de documents et aux interprètes, ce processus a été une bonne expérience.»
Theara Yim, EAO, a connu une expérience similaire en animant des séances sur les QA en Langue des signes québécoise (LSQ) ou en LSQ comme langue seconde. Enseignant de LSQ dans une école de Montréal, il a tiré parti de sa propre expérience en tant que pédagogue et en tant que personne qui s’appuie sur la LSQ pour apporter une expérience unique au processus d’élaboration de la QA. Il dit apprécier la diversité des intervenants qui se sont réunis à cette fin. «Parents, enfants, enseignants, membres de la communauté LSQ : la QA est comme un casse-tête et chacun de nous en a une pièce. Nous avons pour mission de le résoudre ensemble.»
Debbie Sicoli, EAO, coordonnatrice pédagogique à la Sir James Whitney School for the Deaf, à Belleville (Ontario), a dirigé le comité œuvrant sur les QA pour enseigner aux élèves sourds ou malentendants en 2019-2020. Elle est d’accord avec M. Yim : «Les partenaires en éducation exigent de participer à la création des programmes qui les touchent. Cela me fait penser au dicton “Rien sur nous sans nous!”, dit-elle, en parlant au nom du comité.
«L’élaboration actuelle de la QA Contre le racisme envers les Noirs en est un bon exemple. Même chose pour la création des cours menant à une QA liée aux Autochtones ou à une langue autochtone, poursuit-elle. Peut-on imaginer la création de n’importe laquelle de ces QA sans le leadeurship et la participation active de professionnels, d’ainés et de membres de la communauté noire et de la communauté autochtone?
«Dans la même veine, nous nous engageons à ce que des personnes sourdes soient représentées dans le domaine de l’enseignement aux personnes sourdes, et que ce domaine soit vraiment équitable. Cela comprend l’éducation contre l’audisme, laquelle transformera la façon de penser afin que l’ASL soit reconnue en tant que culture, langue et patrimoine.»