Des ressources pour vous et votre classe.
Vous pouvez emprunter la plupart des ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson. Pour réserver votre exemplaire, envoyez un courriel à biblio@oeeo.ca, accédez à votre dossier en ligne à oeeo.ca, utilisez l’appli OEEO ou composez le 416-961-8800 (sans frais en Ontario : 1-888-534-2222), poste 689. Pour des ressources en anglais, rendez-vous à professionallyspeaking.oct.ca.
Photo de Véronique Sylvain : Mathieu Girard, Studio Versa; couvertures de livres : stephen ferrie
Véronique Sylvain déborde d’enthousiasme lorsqu’elle parle de l’enseignement de la poésie aux jeunes. «Il ne faut pas étudier que des textes classiques; il faut montrer que tout le monde peut écrire de la poésie.» Elle mentionne les poètes franco-ontariens Patrice Desbiens et Sonia-Sophie Courdeau, ainsi que Michel Pleau, un poète québécois, soit «la référence pour l’enseignement de la poésie aux jeunes». Elle suggère aussi Les voix de la poésie, un site web qui propose du matériel pédagogique (vidéos, portraits de poètes et concours) ainsi que des anthologies de poésie.
Véronique Sylvain a grandi à Kitigan, un village bien francophone coincé entre Kapuskasing et Moonbeam. Très jeune, sujette à des crises d’épilepsie, elle oublie un peu son amour pour l’écriture. «Quand on vit des choses difficiles, on ne pense à rien d’autre.» En 8e année, une enseignante a le don de la ramener à l’écriture : «J’ai eu une prof qui m’a vraiment marquée. Elle m’a donné un cahier en me disant “Quand tu vas faire des crises d’épilepsie, écris à ce sujet.” Avec cet exercice puissant, j’ai commencé à écrire plus souvent, de la poésie, mais aussi des chansons.» Elle ajoute : «J’ai un style un peu particulier. C’est très oral. Ça ressemble à des haïkus.»
Avec Premier quart, son tout premier recueil de poésie, l’auteure gagne deux prix littéraires : le Prix de poésie Trillium et le Prix du livre d’Ottawa. La poètesse, qui est responsable de la promotion et des communications aux Éditions David, à Ottawa, vit des émotions partagées du fait de recevoir ces prix de façon virtuelle.
«J’ai souvent accompagné des auteurs à des remises de prix et j’ai donc vécu avec eux toute une série d’émotions. Cette année, sur le web, on se sentait loin des gens, mais je suis très reconnaissante qu’on ait décidé d’organiser ces remises de prix, en pleine pandémie!»
Rochelle Pomerance, responsable de cette rubrique
de Véronique Sylvain
une volée d’outardes
se pointe
à l’horizon
la première lettre
de mon prénom
traverse
le ciel.
Dans ce recueil, la poètesse revisite son coin de pays natal, le Nord de l’Ontario. Elle pose sur son village le regard de la femme urbaine qu’elle est devenue. Dans un style libre, elle assemble les vers comme on le ferait avec les carreaux d’une courtepointe, chaque morceau étant représentatif d’un souvenir significatif : la route, le paysage, les industries forestière et minière, le quotidien, l’hiver, l’exode rural, les racines franco-ontariennes, la religion, l’héritage familial... Les repères culturels sont nombreux et les descriptions sont évocatrices; l’aiguille de la boussole indique le Nord.
Ce recueil est l’occasion rêvée d’aborder la notion identitaire en salle de classe, particulièrement avec les élèves de 11e et de 12e année, car on y sent l’engagement de la poète pour les enjeux historiques, politiques, économiques, géographiques et sociétaux du Nord. Une façon intéressante de susciter des discussions sérieuses avec cette brise de légèreté que propose l’art poétique.
Critique de Dominique Roy, EAO, enseignante à l’école secondaire catholique Sainte-Marie, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières, New Liskeard.
Premier quart; Éditions Prise de parole; Sudbury; 2019; ISBN 978-2-89744-197-5; 105 p.; 17,95 $; 613-695-3339; info@prisedeparole.ca; prisedeparole.ca
de Jacques Goldstyn, texte et illustrations
La renommée de Jaques Goldstyn n’est plus à faire : créateur du personnage emblématique Van, l’inventeur du magazine intitulé Les débrouillards, et auteur de nombreux romans graphiques.
Avec Les étoiles, il raconte une histoire apparemment banale : deux enfants de milieux culturels différents se rencontrent et sont séparés par leur famille.
Tout le génie de l’auteur tient dans sa façon de transformer une histoire bien connue en un album tendre, poétique et plein d’espoir. À aucun moment, le narrateur ne se place en juge et il raconte subtilement en peu de mots, mais avec des illustrations riches et drôles, cette histoire d’amitié puis d’amour dans laquelle les deux protagonistes partagent une passion pour l’astronomie. Ce que l’auteur dit et décrit avec ses illustrations pourrait être développé en des milliers de mots.
En classe, c’est un livre à lire à voix haute pour laisser les élèves cons-truire le sens en posant des questions sur les images. On appréciera le clin d’œil à un album précédent de Jacques Goldstyn (Jules et Jim) dans lequel on voit Jules au travail dans son horlogerie.
Critique de Nathalie Cazenave-dit-Berdot, EAO, enseignante à l’académie Alexandre-Dumas, Conseil scolaire Viamonde, Scarborough.
Les étoiles; Éditions de la Pastèque; Montréal; 2019; ISBN 978-2-89777-068-6; 68 p.; 18,95 $; Flammarion; 514-277-8807; flammarion.qc.ca
Texte de Marie-Andrée Arsenault, illustrations de Dominique Leroux
Ce matin-là, les jumelles Flo et Fée ne trouvent pas leurs parents, qui habitent chacun dans leur maison. Elles explorent l’île à leur recherche en laissant derrière elles des cailloux colorés, comme le Petit Poucet. Elles espèrent ainsi que leurs parents suivront leurs traces et les retrouveront.
Cet album offre un récit touchant sur la séparation, le temps qui passe, la solidarité et l’appartenance. Le texte très épuré et poétique décrit en finesse les sentiments des personnages et conduit à une fin heureuse et pleine d’espoir : même séparés, les gens restent liés comme un pont de sable entre deux îles.
La structure récurrente et les rimes donnent du rythme à l’histoire, et rappellent le mouvement des vagues. Les illustrations évoquent le côté chaleureux de la communauté tricotée serré des insulaires et du paysage côtier des Îles-de-la-Madeleine. Chaque personnage et chaque lieu est associé à une des couleurs de la Grave.
Comme activités intéressantes avec cet ouvrage pour les six ans, vous pourriez repérer les mots en lien avec le monde maritime (grève, archipel, galets), découvrir le site historique de la Grave ou encore localiser sur une carte les endroits nommés dans l’histoire.
Critique de Marie-Christine Payette, EAO, enseignante contractuelle et traductrice-réviseure, La Tuque.
Des couleurs sur la Grave; Éditions la Morue verte; L’Étang-du-Nord (Québec); 2019; ISBN 978-2-92456-407-3; 48 p.; 24,95 $; lamorueverte@gmail.com; lamorueverte.ca
d’Orbie
Le personnage principal s’appelle Réal et a cinq ans. Lorsqu’il aide sa maman avec les tâches ménagères, comme ramasser ses jouets et passer l’aspirateur, il reçoit des sous. Aujourd’hui, il a reçu 30 sous. Heureux, Réal pense à tous les bonbons qu’il pourra acheter au dépanneur qui est juste en dessous de chez lui. Cependant, en descen-dant comme il a l’habitude de le faire, il tire le nœud de la corde à linge, perd pied et se retrouve suspendu par la main au milieu de la corde à linge. Réal devra s’en sortir, mais comment va-t-il faire?
Pour aider le lecteur à suivre tous les mouvements de Réal suspendu à cette corde à linge, une magnifique série d’images de couleurs pastel apportent des précisions très impor-tantes à un texte léger. Réal deviendra sans aucun doute un personnage attachant pour le lecteur.
Une lecture palpitante pour les petits enfants de 3 à 7 ans qui saura les captiver et les inciter à chercher des solutions pour aider leur copain Réal. Elle permettra au pédagogue d’aborder le sujet des bonnes et des mauvaises conduites pour les aider à développer leur jugement moral. On pourra aussi discuter des conséquences, des blessures, de la peine. Bref, une lecture qui suscitera l’intérêt du début à la fin.
Critique de Monique Sack, EAO, directrice adjointe, Ottawa-Carleton District School Board.
La corde à linge; Éditions Les 400 coups; Montréal; 2018; ISBN 978-2-89540-826-0; 64 p.; 23,95 $; Dimedia; 514-336-3941; dimedia.com
de Geneviève Piché
Dans la classe de Madame Audrey, Ève aime secrètement Thomas. Son cœur manque de défaillir lorsqu’elle apprend que son camarade pourrait ne pas revenir à l’école en raison d’une tumeur au cerveau. Comme elle, toute la classe espère ne plus revivre la perte d’un des leurs, après le décès de la fille de leur enseignante quelques mois auparavant. Est-ce Thomas se remettra de sa maladie?
Vingt-cinq moins un un traite de l’inquiétude des enfants face à la maladie, de leur questionnement sur la mort, de leur résilience et de leur attachement pour leur enseignante. Audrey, une mère forte, puise dans l’absence l’énergie pour écouter ses élèves, les consoler et les garder motivés. «Aujourd’hui, le temps sera froid. Une petite fille est morte. Le ciel restera nuageux. Elle s’est couchée en rentrant de l’école. Dans la soirée, son père est allé la voir. Elle ne respirait plus. Possibilités d’averses dispersées», écrit Audrey dans son journal.
À l’intersection des deux récits, celui d’Ève et d’Audrey, pointe l’espoir de lendemains plus heureux. Au-delà de la richesse stylistique du roman, les élèves de l’intermédiaire développeront des compétences liées à l’intelligence émotionnelle, comme l’empathie, la solidarité et l’optimisme. Ils découvri-ront que vivre, c’est apprendre à marcher sur une corde raide.
Critique de Bertrand Ndeffo Ladjape, EAO, enseignant de français et d’art dramatique (8e année) au collège français de Toronto, Conseil scolaire Viamonde.
Vingt-cinq moins un; Québec Amérique; Montréal; 2019; ISBN 978-2-7644-3681-3; 216 p.; 14,95 $; 514-499-3000; courrier@quebec-amerique.com; quebec-amerique.com
de Julien Paré-Sorel
Voici Rex, le dinosaure bleu avec un cœur d’or! Petit héros qui détient «une grande force intérieure et un passé secret», Rex est capable de s’attaquer aux bêtes les plus féroces, tout en aidant sur son chemin les êtres faibles et démunis. Sans oublier que notre héros a une petite tendance à exagérer…
Rex fait des petits boulots pour le maire du village de Crétincia : il va à la rescousse de chatons et de poules égarés, coupe le gazon d’un villageois un peu paresseux, ramasse des champignons magiques et récolte du bois de chauffage pour tout le village. De plus, il prend soin de son père malade.
Or, un jour, une tragédie survient au village qui propulse le petit Rex en quête d’aventure. Accompagné de ses amis Patchy et Gogo, il voyagera à travers le royaume de Mézoïk en relevant toutes sortes d’énormes défis.
Dans le premier tome de cette série BD fantastico-jurassique, l’auteur et illustrateur Julien Paré-Sorel peint le portrait d’un petit Robin des bois en quête d’aventures trépidantes. Cet album est surtout recommandé aux 7 à 10 ans en français cadre et en immersion. Les illustrations sont vives et bigarrées – et drôles aussi! Le jeune lecteur aura envie de le relire plusieurs fois et apprendra sûrement davantage dans les tomes 2 et 3, déjà disponibles.
Critique d’Elsa Reka, EAO, enseignante de français cadre à la St. Mark Catholic Elementary School, Niagara Catholic District School Board, Beamsville.
Oncle Thomas : la comptabilité des jours; Office national du film du Canada; 2019; 13 min; 1-800-267-7710; accessible sur le site CAMPUS de l’ONF et sur ONF.ca.
Un film réalisé par Regina Pessoa
Ce court métrage animé de 13 minutes en vaut la peine. Il est touchant! De plus, il est accessible pour toutes les années d’études du secondaire, de la 9e à la 12e année. La qualité de l’animation, toute en tons de gris, noir et rouge, saura captiver les élèves.
Dans ce petit chef-d’œuvre, deux thèmes m’ont interpellée : l’argent et la santé mentale. L’oncle Thomas se réfugie quotidiennement dans ses livres de comptabilité, qu’il accumule sur les tablettes de son appartement. On apprend que, après la faillite de l’entreprise familiale, sa vie a basculé. C’est ainsi qu’on aborde la santé mentale. Si l’oncle s’isole, il devient aussi le refuge de sa petite nièce, qui l’admire à travers son regard d’enfant. Il la fascine entre autres par ses ablutions quotidiennes et elle entretient avec lui une relation privilégiée. D’ailleurs, l’ensemble du film est un splendide hommage de l’enfant devenue femme pour cet homme marginal qui aura été déterminant dans la vie de la cinéaste.
À l’ère de l’enseignement en ligne, pourquoi ne pas se servir de ce court métrage comme point de départ d’une leçon, dans un forum de discussion ou encore dans une classe inversée? Grâce à un effet visuel réussi, il existe une panoplie de possibilités!
Critique de Mélany Bouchard, EAO, enseignante de français au collège catholique Mer bleue, Conseil des écoles catholiques du Centre-Est, à Ottawa.
Oncle Thomas : la comptabilité des jours; Office national du film du Canada; 2019; 13 min; 1-800-267-7710; accessible sur le site CAMPUS de l’ONF et sur ONF.ca.