De Laura Bickle
Photo : Jessie Benhaim
Les troubles alimentaires présentent le taux de mortalité le plus élevé parmi tous les troubles de santé mentale, et les adolescents sont particulièrement à risque.
«Il faut tenir compte des facteurs de risque, tels que la stigmatisation, la culture des régimes, l’insatisfaction corporelle et l’influence des médias, mais aussi des facteurs de protection, tels que l’appréciation corporelle, la littératie médiatique et les pratiques efficaces en matière d’adaptation et d’autosoin», explique Lindsay Dobson, coordonnatrice de la prévention et de la sensibilisation pour le Centre Hopewell (en anglais). Situé à Ottawa, ce centre offre du soutien aux personnes souffrant de troubles de l’alimentation. D’ailleurs, les ateliers et les programmes du centre reposent exactement sur cette philosophie.
Les troubles de l’alimentation sont des troubles de santé mentale graves causés par toute une gamme de facteurs biologiques, psychologiques et socioculturels. La prévention revêt une grande importance, surtout en cette période de pandémie, car les jeunes sont plus isolés et consomment davantage les médias, en particulier les médias sociaux.
Il est important de faire son propre cheminement sur le bienêtre, et de veiller à transmettre des messages qui favorisent l’inclusion et l’acceptation des personnes de toutes tailles. Je recommande aussi de se renseigner sur les effets de la stigmatisation liée au poids et à la grossophobie, du harcèlement et de la discrimination, de l’emploi d’une langue neutre associée aux aliments et des messages publiés dans les médias.
Nous offrons un programme de prévention en milieu scolaire pour les élèves de 12 ans et plus dans lequel nous abordons toute une variété de sujets, notamment la gestion des relations et l’établissement de limites, la littératie médiatique, la santé mentale, l’estime de soi et l’image corporelle, ainsi que l’autosoin et la capacité d’adaptation.
Dans nos ateliers, nous discutons des troubles alimentaires avec des pédagogues, des parents et des prestataires de soins. Nous passons aussi en revue les mythes, les principes de prévention et le soutien.
Renseignez-vous sur les troubles de l’alimentation afin de mieux détecter les signaux d’alerte et savoir comment parler aux personnes touchées. Par exemple, la National Eating Disorders Association, aux États-Unis, fournit une trousse à l’intention du personnel enseignant, qui comprend des plans d’apprentissage modifiés et des adaptations. Le National Eating Disorders Information Centre, à Toronto, offre des ateliers et de nombreuses autres ressources.
Surtout, prenez cette question au sérieux, et abordez-la avec empathie et compassion. Si une ou un élève vous approche, c’est que l’élève vous fait confiance et a besoin de votre soutien.