De Laura Bickle
Photo : Matthew Plexman
Lorsque nous avons cherché une personne détenant l’expertise nécessaire pour rédiger la recommandation visant à contrer le racisme envers les personnes noires, Amorell Saunders N’Daw était un choix évident. Elle est journaliste, détient une maitrise en éducation de l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario/Université de Toronto, a récemment obtenu un certificat portant sur la diversité et l’inclusion à l’Université Cornell, et est partenaire et chef en matière d’équité, de diversité et d’inclusion au sein de KBRS, l’une des figures dominantes au chapitre du capital humain au Canada.
Toutefois, ce qui a attiré son attention sur ce projet et ce qui la guide, c’est sa propre expérience. «Un grand nombre d’exemples de racisme envers les Noirs ont été tirés de mes expériences vécues et de celles de mes fils», explique Mme Saunders N’Daw.
L’objectif principal de la recommandation, qui sera publiée dans le numéro de décembre de Pour parler profession, est de «discuter des façons dont nous pouvons créer des milieux d’apprentissage sécuritaires et accueillants pour tout le monde, et pour les élèves de communautés marginalisées en particulier, lesquels subissent les répercussions du racisme systémique», affirme Mme Saunders N’Daw.
En fonction de son identité, un élève est plus susceptible d’être placé dans des cours appliqués plutôt que d’être orienté vers des cours théoriques qui lui offriraient de meilleurs débouchés et l’aideraient à éliminer les barrières socioéconomiques qui maintiennent les Noirs dans les échelons les plus bas de la société. La notion du nivelage par le bas illustre le racisme de faibles attentes.
Un exemple dans la recommandation est l’expérience de mon fils ainé, Daniel, qui n’avait pas étudié pour un test d’anglais et qui a obtenu une note de 60 %. L’enseignant a écrit «bon travail» sur le test. Daniel savait qu’il n’avait pas fait de son mieux. Il a eu l’impression que ces deux mots, bon travail, en disaient long sur les attentes de son enseignant à son égard et ça l’a blessé; il a vu ça comme un manque de respect. Il m’a demandé d’en parler à son enseignant, ce que j’ai fait. Je lui ai dit qu’en écrivant bon travail, il avait établi des attentes qui n’aidaient pas mon fils à vouloir faire de son mieux.
L’Ordre dispose de nombreuses ressources et a lancé cet automne une qualification additionnelle pour aborder le racisme envers les Noirs. La recommandation contient elle aussi des ressources et des liens.
Suscitez des discussions dans les milieux d’apprentissage, dans la salle de classe et durant les réunions. Parlez des façons dont les élèves autant que les enseignants peuvent cocréer un milieu où règnent le respect et la bienveillance.
Tout cela fait partie du processus d’encourager les élèves, y compris les élèves noirs, à exceller et à commencer à atténuer les effets systémiques du racisme.
Qu’elle puisse plus conscientiser les pédagogues et les aider à créer des milieux d’apprentissage inclusifs. Si un plus grand nombre d’élèves qui s’identifient comme Noirs choisis-saient de rester à l’école, ce serait merveilleux. Il y a actuellement une volonté dans le système d’éducation qui donne de l’espoir à tous les élèves, notamment à celles et à ceux qui ont été marginalisés en raison du racisme envers les Noirs.