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Apprentissage professionnel

Allison Cunningham.

La valeur du mentorat

De Laura Bickle
Photo : AVEC L’AIMABLE AUTORISATION D’ALLISON cunningham

La province demande que les nouveaux enseignants et enseignantes soient jumelés avec des pédagogues chevronnés qui leur servent de mentors. C’est un élément clé pour assurer leur succès, affirme Allison Cunningham, EAO, coordonnatrice pédagogique du Programme d’insertion professionnelle du nouveau personnel enseignant au sein du Peel District School Board. «Le programme d’insertion a quatre objectifs : la confiance, l’efficacité, la méthode pédagogique et l’engagement à l’égard de l’apprentissage continu. Si nous voulons atteindre ces buts, il est crucial de travailler aux côtés d’un collègue expérimenté.»

Ayant enseigné à l’élémentaire pendant 14 ans avant de travailler dans le domaine des programmes, Mme Cunningham attribue sa passion insatiable pour l’apprentissage à ses propres mentors. «Le fait de pouvoir compter sur leurs conseils et leur appui m’a permis d’acquérir de l’assurance et d’explorer de nouvelles perspectives.» Elle explique pourquoi le mentorat est un outil vraiment précieux dans l’apprentissage professionnel.

Comment le mentorat profite-t-il aux deux parties?

Le mentorat est une relation dont profitent les deux parties. Chaque personne offre de nouvelles perspectives et a l’occasion d’apprendre au contact des compétences et connaissances de l’autre. De plus, le mentorat crée une culture d’apprentissage : établissement d’objectifs, apprentissage et action en vue d’appuyer le rendement des élèves.

Qu’est-ce qui fait un bon mentor?

À elles seules, les années d’expérience ne peuvent pas transformer un enseignant chevronné en mentor. Les mentors doivent miser sur l’équité, adopter activement des pratiques antioppressives et s’engager à continuer d’apprendre. Nous offrons une formation optionnelle en mentorat qui permet d’apprendre à poser de bonnes questions et à écouter. Du point de vue de la relation mentor-mentoré, on voit une importante différence entre ceux qui ont suivi nos cours et ceux qui ne les ont pas suivis.

Comment la pandémie a-t-elle influé sur votre programme de mentorat?

Nos nouveaux enseignants se sentaient vraiment dépassés par les évènements.

Nous avons donc formé des équipes de mentors et avons envoyé aux nouveaux enseignants un calendrier de causeries dans Google Hangouts abordant des thèmes comme les maths, l’enseignement à l’élémentaire en général, l’enseignement en ligne, l’enrayement du racisme envers les Noirs et les pratiques antioppressives.

Nous avons aussi créé un répertoire de mentors avec leurs coordonnées, leurs matières et niveaux enseignés, ainsi que leurs domaines d’intérêt. Les mentorés en choisissent un et communiquent avec lui virtuellement. Pour certains, une seule rencontre suffit. Pour d’autres, une relation à long terme se tisse.

Nous avons reçu beaucoup de rétroactions positives, y compris celle d’une nouvelle enseignante qui nous a parlé de son expérience avec son mentor : «Sa gentillesse a été une bouée de sauvetage qui m’appuiera pour le reste de l’année scolaire.»

Et après la pandémie?

Le mentorat virtuel viendra s’ajouter au mentorat en personne; c’est tout simplement plus équitable et accessible. Les mentors et les mentorés n’ont plus besoin de travailler dans la même école. La géographie n’a alors aucune importance.

Il est plus enrichissant d’avoir accès à de nombreux mentors. Par exemple, un enseignant qui vient d’entrer dans la profession a peut-être divers besoins en matière de planification de programme, d’évaluation, de ressources et de procédures. Un réseau de mentors est la clé pour aider les nouveaux enseignants.