Un enseignant de français donne à ses élèves de 8e année les outils numériques pour élargir leurs compétences en littératie.
De Stefan Dubowski
Photo : Michèle Morin ET Mélanie Morin
Défi : L’idée de travailler leurs compétences en littératie ne motive pas trop les élèves.
Solution : Utiliser un logiciel de dessin pour explorer la mise en scène, les thèmes et le vocabulaire d’une histoire.
Leçons retenues : Philippe Bélanger-Leroux, EAO, enseignant et coordonnateur de la section des STIAM (sciences, technologies, ingénierie, arts et mathématiques) à l’école secondaire Toronto Ouest (directeur adjoint de l’école à la rentrée), sentait que, pour nombre de ses élèves, la littératie était un mal nécessaire. Il s’est donc donné pour mission d’éveiller leur enthousiasme pour la lecture et l’écriture.
Comme de nombreux élèves adorent la technologie, il a créé un puissant site web multidisciplinaire. «Je conjugue français et technologie. Ça les aide à faire des liens», confie-t-il.
L’an dernier, M. Bélanger-Leroux a utilisé quelques logiciels gratuits avec sa classe de 8e année, dont RoomSketcher (en anglais), un programme de dessin en deux et en trois dimensions qui a permis aux élèves de reproduire les diverses pièces décrites dans le roman qu’ils étaient en train de lire. Ils ont ainsi mieux compris le milieu où évoluent les personnages de l’histoire. Pour résumer les chapitres, ils ont eu recours à Pixton, un programme qui permet de créer des bandes dessinées. «C’est une excellente façon de vérifier s’ils ont compris ce qu’ils ont lu, affirme-t-il. C’est aussi un moyen amusant d’apprendre de nouvelles techniques d’écriture.»
De plus, M. Bélanger-Leroux les a initiés à WordArt (en anglais), un outil en ligne pour créer des nuages de mots. Les élèves choisissaient une cinquantaine de mots associés au roman. C’est excellent pour étudier le vocabulaire et les thèmes d’un roman, dit-il.
Observations : Les élèves ont mis en pratique d’importantes compétences, comme la gestion du temps et la collaboration, car ils travaillaient en équipe. Et ils ont aimé avoir eu l’occasion de démontrer leurs progrès par d’autres moyens que sur papier.
En tant qu’enseignant, M. Bélanger-Leroux a trouvé que ces programmes étaient motivants. Les élèves ont aussi aimé la souplesse de pouvoir travailler avec ces programmes à la maison comme à l’école. Chaque fois qu’ils découvraient de nouvelles caractéristiques dans les programmes ou des solutions, ils en faisaient profiter les autres avec empressement. Ils étaient fiers de leur travail et montraient rapidement ce qu’ils avaient créé à leurs camarades de classe et à leur famille.
M. Bélanger-Leroux a remarqué aussi que les élèves avaient moins peur de prendre des risques en matière de créativité, ce qui est très important.
Enfin, il recommande de ne pas montrer aux élèves un exemple de travail fini avant de faire l’activité pour ne pas étouffer leur créativité.
La recommandation professionnelle de l’Ordre sur l’utilisation des moyens de communication électroniques et des médias sociaux oriente votre jugement professionnel dans l’utilisation de la technologie.