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La joie de vivre

Des enseignantes et enseignants agréés de l’Ontario trouvent satisfaction et joie de vivre dans leur passetemps préféré.

De Lisa Van de Geyn
Photos : Daniel Ehrenworth, Justin Tamane, AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE Stephen Bellerby, Marti Schaible, Chiara Salvatore, Lauren Ashley Photography

John Paul Kane, EAO, artiste drag.
John Paul Kane, EAO, artiste drag

John Paul Kane, EAO, artiste drag

Vers la fin de 2015, John Paul Kane, enseignant au jardin d’enfants à Toronto, a découvert une vidéo de la bibliothèque publique de San Francisco intitulée Drag Queen Story Hour, qui l’a immédiatement enthousiasmé. Dans le cadre de l’émission, des artistes drags racontaient des histoires à des enfants. «J’avais déjà donné un spectacle avec mes élèves lors de quelques évènements de la Fierté de Toronto, mais je voulais en faire plus.»

C’est là que l’incomparable Fay Slift est entrée en jeu. M. Kane a invité son ami Kaleb Robertson, alias Fluffy Soufflé, à se joindre à lui afin qu’ils puissent marier leur amour de la littérature à leur rôle d’artiste drag en créant Fay & Fluffy’s Storytime. En 2016, Fay et Fluffy ont fait la lecture à des publics de tous âges à la bibliothèque publique de Toronto. «On a tissé des liens avec entre autres le centre communautaire The 519, l’hôtel Gladstone, ainsi que les librairies Glad Day et Queen Books. Fay & Fluffy’s Storytime a célébré son cinquième anniversaire», déclare M. Kane avec fierté.

Qu’est-ce que ça fait de se produire en artiste drag pour les familles? «C’est plutôt génial, dit-il. Les parents nous remercient de raconter des histoires qui mettent en scène des personnages divers, de relater des expériences d’homosexualité, de parents célibataires, d’enfants adoptés ou ayant un handicap. Il existe une foule de livres pour enfants et d’auteurs incroyables, c’est donc un moment passionnant, affirme M. Kane. J’aime surtout quand les enfants me demandent pourquoi je porte des vêtements de fille pendant que les parents affichent un air mortifié! Mais je m’empresse de leur dire que j’adore cette question et j’explique que ce n’est pas une “robe de fille”, mais que c’est ma robe. Je leur dis que j’aime les couleurs ou les motifs intenses et que j’aime surtout pouvoir virevolter.» Les tenues de Fay sont une merveille; tous les costumes sont faits sur mesure. «Je raffole des choses qui sont grandes, amusantes et audacieuses. À mon image quoi!», résume-t-il.

L’annonce de leur propre émission de télévision, The Fabulous Show with Fay & Fluffy, qui sera diffusée en 2022 sur Family Channel, réjouit Fay et Fluffy. «C’est une émission de variétés pour enfants devant un petit auditoire en studio avec des invités spéciaux, des histoires et des chansons. Nous avons très hâte de parler honnêtement des problèmes auxquels les gens font face et de promouvoir la diversité, tout en ajoutant une dimension ludique à la lecture.»

Carolyne Prévost, EAO, compétitrice mondiale de CrossFit

Carolyne Prévost en compétition aux Jeux CrossFit.
Carolyne Prévost en action aux Jeux CrossFit.

Carolyne Prévost est très en forme, incroyablement active et toujours en train de s’entrainer. Non seulement elle enseigne l’éducation physique et l’entrainement physique (ainsi que les mathématiques et les sciences) à des élèves de l’école secondaire Gaétan-Gervais, à Oakville (Ontario), mais elle est aussi compétitrice mondiale de CrossFit.

L’été dernier, lors du championnat mondial Nobull des Jeux CrossFit au Wisconsin, Mme Prévost était l’une des 40 meilleures athlètes féminines du monde (et l’une des quatre athlètes féminines canadiennes) à se qualifier pour la compétition. Après avoir participé à une épreuve de natation (1,6 km), de kayak (4,8 km), de grimpe à la corde (6 m de haut) et de course de fond, elle s’est classée au 27e rang. Elle ne s’est pas particulièrement distinguée à ces épreuves (le sprint de 100 m, les parcours d’agilité et les exercices du bas du corps comme les accroupissements sont ses forces), mais elle a fait de son mieux, en partie grâce à de longs antécédents sportifs. Mme Prévost a passé des années à jouer au soccer et au hockey, et à pratiquer le taekwondo. Elle compte à son actif 11 championnats nationaux dans quatre sports différents. Elle a une disposition innée pour l’athlétisme; son père a joué au hockey, et ses sœurs, au soccer.

Il s’agissait de sa seconde participation aux Jeux CrossFit. Sa première a eu lieu en 2019, où elle s’est classée 12e. «C’était une très bonne expérience. Les entrainements auxquels j’ai participé correspondaient mieux à mes forces. On ne sait jamais quelles épreuves il faudra affronter et si la chance sera de notre côté», dit-elle.

Munie de son diplôme universitaire, Mme Prévost a commencé l’entrainement par intervalles à haute intensité à 23 ans. Les tournois de CrossFit mettent à l’épreuve la condition physique globale de l’athlète et comprennent diverses compétitions d’endurance, de vitesse, de force et de capacité aérobique. «Je me lassais de mes entrainements habituels et préférais m’adonner à des sports comme l’haltérophilie et la course. Un coéquipier de hockey a suggéré le CrossFit, alors je me suis rendue dans un gymnase de CrossFit pour en faire l’expérience à Sarnia, où je passais l’été.»

Depuis lors, Mme Prévost s’est consacrée à l’entrainement, souvent deux fois par jour pendant plusieurs heures à la fois. Étant donné sa nature très compétitive, elle n’hésite pas à tout donner sur le terrain… ou sur la glace ou dans le gymnase. Bien qu’elle joue toujours au hockey et soit membre de l’association professionnelle de hockey féminin, elle privilégie le CrossFit. «C’est comme si j’avais un deuxième emploi. Je m’entraine autant que je peux et je suis très compétitive.»

Stephen Bellerby, EAO, pilote de deltaplane

Stephen Bellerby appréciant la vue depuis son deltaplane.
Stephen Bellerby voit le monde du haut de son deltaplane.

La première fois que Stephen Bellerby a piloté un deltaplane, l’expérience l’a littéralement emporté. On lui a dit de dévaler une petite pente avec un simple cerf-volant d’entrainement et qu’il finirait par le sentir se soulever de ses épaules. C’est ce qu’on attendait de lui. «Mais, étant jeune enfant dans un cours de vol principalement destiné aux adultes, j’étais si léger que le planeur m’a fait élever dans le ciel et j’ai volé un peu sans le vouloir jusqu’au pied de la pente, dit-il. La sensation était tout à fait différente de ce que j’avais déjà ressenti : je volais, je ne tombais pas; je planais dans l’air.»

Il n’en fallait pas plus pour que la passion de M. Bellerby pour le delta-plane prenne son envol. Il y a près de 40 ans déjà que le suppléant, de la King Edward Junior and Senior Public School et du Harbord Collegiate Institute à Toronto a obtenu son permis de pilotage; il avait alors 14 ans! Aujourd’hui, il utilise le procédé de lancement par «remorquage» pour décoller d’une petite piste en herbe de la Southwestern Ontario Gliding Association, tout près d’Orangeville (Ontario).

«C’est un avion à moteur ultraléger spécialement conçu pour vous amener à une altitude un peu plus élevée que la tour CN, soit environ 600 mètres, et pour vous permettre de descendre en planant en silence», explique M. Bellerby. Pendant qu’il est dans le ciel à admirer la vue, il recherche souvent les courants d’air que les oiseaux, les planeurs et les parapentes utilisent pour rester en hauteur sans battre des ailes. «Idéalement, assurez une bonne portance et vous pourrez flotter dans les nuages pendant des heures.»

M. Bellerby soutient que le delta-plane nécessite des leçons et des certifications pour chaque niveau comme toute autre forme d’aviation, mais que l’activité est amusante dès le départ et que tout le monde peut essayer. «Grâce au procédé de remorquage, n’importe qui peut faire un vol en tandem avec un instructeur certifié. Lors de son premier vol, le participant peut atteindre une altitude de près de 1 000 mètres et diriger lui-même le planeur.» Il y a tant de choses qui attirent M. Bellerby dans le ciel, mais il a toujours aimé regarder les oiseaux voler et observer la façon dont ils parviennent à s’élever si facilement sur les courants d’air. «Apprendre comment les gens, eux aussi, peuvent utiliser la nature pour voler sur ces mêmes courants d’air ascendants invisibles, d’un courant thermique à l’autre, parfois pendant des heures et à des milliers de mètres d’altitude. Pour moi, c’est la vraie joie du vol.»

Donald Hall, EAO, bâtisseur pour les communautés défavorisées

Donald Hall construit des maisons pour les communautés défavorisées de la République dominicaine.
Donald Hall construit des maisons pour des communautés en République dominicaine.

Donald Hall enseigne depuis plus de 30 ans, mais, presque tous les ans, il effectue un voyage fascinant depuis les 17 dernières années, après qu’il fut devenu principal aumônier à la St. Mary Catholic Secondary School, à Hamilton (Ontario). Il se rend annuellement à San José de Ocoa, en République dominicaine, afin d’aider les habitants de la région. Bien qu’il ne soit pas en classe pendant ces déplacements, il a un effet favorable sur les élèves et les collègues qui l’accompagnent.

Le programme DREAMS (Dominican Republic for Education and Medical Support) a vu le jour il y a 20 ans dans le cadre d’un cours de religion à l’école. Au départ, les élèves voulaient aider les pauvres et souhaitaient améliorer les choses dans les Caraïbes. Depuis le lancement du programme, des milliers d’élèves, souvent escortés par M. Hall, ont construit une école, une résidence pour enseignants et 60 maisons dans la région de San José de Ocoa.

M. Hall a entendu parler du programme DREAMS au cours de l’été 2004 lorsqu’il a passé un entretien pour le poste d’aumônier à son école. Il n’était jamais allé en République dominicaine. Un an plus tard, deux groupes sont partis pour San José de Ocoa. M. Hall entreprenait son premier voyage.

«La veille du départ de notre groupe, la compagnie aérienne a fait faillite, se souvient-il. Trouver 18 places dans un avion à destination de la République dominicaine pendant les vacances de mars a été un énorme défi.» Malgré tout, les groupes sont arrivés à bon port.

«Parmi mes moments les plus mémorables, il y a le travail dans les montagnes et la construction de nouvelles maisons pour les familles dans le besoin», dit-il, ajoutant que ses aventures lui ont ouvert les yeux sur d’autres réalités. «Je me rends compte que nous sommes frappés par la pauvreté d’une façon qui est bien différente de celle des Dominicains. Ils ressentent la joie et l’amour de la vie, et possèdent un sens aigu de la communauté et une foi profonde et durable en Dieu. Nous avons tant à apprendre des personnes que nous rencontrons en République dominicaine.»

Selon M. Hall, c’est le point culminant de ses expériences qui l’encourage à revenir dans les Caraïbes. «J’y retourne tous les ans en raison de l’amour du peuple dominicain, de la passion et du travail d’équipe de nos élèves et de notre personnel, et de nos merveilleuses familles DREAMS. Chaque fois qu’une famille dominicaine reçoit une nouvelle maison, nous donnons un nouveau sens à la vie.»

M. Hall et ses collègues veulent accomplir un travail similaire auprès des communautés autochtones de l’Ontario. «Le programme DREAMS est en constante évolution. Nous avons hâte d’apporter une aide plus près de chez nous sous peu.»