Des ressources pour vous et votre classe.
Vous pouvez emprunter la plupart des ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson. Pour réserver votre exemplaire, envoyez un courriel à biblio@oeeo.ca, accédez à votre dossier en ligne à oeeo.ca, utilisez l’appli OEEO ou composez le 416-961-8800 (sans frais en Ontario : 1-888-534-2222), poste 689. Pour des ressources en anglais, rendez-vous à professionallyspeaking.oct.ca.
«Dans le temps, on pouvait tous se réunir autour d’une grande table. Maintenant, on pourrait remplir tout un pâté de maisons!» dit l’auteur Drew Hayden Taylor en parlant des auteurs de la renaissance contemporaine en littérature autochtone dont il fait partie. «C’est assez touchant et extraordinaire, cette diversité de voix qui s’élèvent de la communauté, la diversité des choses exprimées et les différentes façons de les mettre en mots.»
Conteur contemporain : c’est ainsi que Drew Hayden Taylor se décrit. Pièce de théâtre, roman, nouvelle, journa-lisme, humour, film documentaire, scénario de télévision ou direction artistique d’une compagnie de théâtre autochtone, toutes ces formes lui conviennent. Anishinaabe de la Première Nation de Curve Lake, près de Peterborough, en Ontario, il est lauréat de plusieurs prix pour ses pièces et ses livres, dont un prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton, décerné à des artistes par le Conseil des arts du Canada pour des réalisations exceptionnelles. Grand voyageur et grande source d’information sur la culture autochtone, M. Taylor sensibilise les gens qu’il rencontre autour du monde.
La version française de son tout premier livre, The Night Wanderer (2007), un roman gothique autochtone pour adolescents, est intitulée Le rôdeur de nuit. Deux autres de ses livres ont déjà été traduits.
Selon M. Taylor, la bonne littérature dépasse les limites des origines culturelles. «Quatre-vingt-dix pour cent des gens qui voient mes pièces ou lisent mes livres ne sont pas autochtones. Nous avons plus de ressemblances que de différences.»
Il mentionne aussi qu’en Ontario, une des options au cours d’anglais de 11e année est consacrée presque uniquement à la littérature autochtone, où figurent, entre autres, ses propres histoires de science-fiction.
Rochelle Pomerance, responsable de cette rubrique
de Drew Hayden Taylor
Traduction d’Eva Lavergne
Tiffany Hunter, une jeune Anishinaabe de 16 ans, habite dans la réserve de Lac-aux-Loutres avec sa mamie Ruth et son père Keith. Elle vit difficilement le départ de sa mère, et ses résultats scolaires en souffrent. Dans ce tumulte, un étrange et mystérieux Européen s’installe dans la résidence familiale. Son mode de vie inhabituel, ses sorties nocturnes et son passé obscur font de lui un être ténébreux dont il faut peut-être se méfier. Pourquoi s’intéresse-t-il tant à la réserve et à ses habitants?
Ce roman gothique est le seul livre de l’auteur qui s’adresse aux adolescents, même si M. Taylor a écrit plusieurs pièces de théâtre destinées à un jeune public. Ce livre est paru en 2007 sous le titre The Night Wanderer. La version française saura captiver les jeunes.
À travers une intrigue énigmatique et divertissante, et quelques touches d’humour – un trait caractéristique de l’auteur – ce roman propose une réflexion sur la culture et le mode de vie des Autochtones et aussi sur l’importance de comprendre d’où l’on vient pour savoir qui l’on est et où l’on va. Cette lecture pour les 14-18 ans cadre bien avec la Stratégie d’éducation autochtone du ministère de l’Éducation de l’Ontario, qui consiste entre autres à faire connaitre les cultures, histoires, perspectives et contributions des peuples autochtones à l’ensemble des élèves.
Critique de Dominique Roy, EAO, enseignante à l’école secondaire catholique Sainte-Marie, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières, à New Liskeard (en prêt de service au CAVLFO)
Critique de Dominique Roy, EAO, enseignante à l’école secondaire catholique Sainte-Marie, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières, à New Liskeard (en prêt de service au CAVLFO)
Le rôdeur de nuit; Éditions David; Ottawa, ON; 2020; ISBN 978-2-8959-777-1; 321 p.; 16,95 $; 613-695-3339; info@editionsdavid.com; editionsdavid.com
de Raphaël Pasquini
L’auteur, un professeur suisse spécialisé en évaluation des apprentissages, invite à réfléchir sur l’élaboration d’une note. Naturellement, elle concerne principalement l’élève, le personnel enseignant et le parent, mais il ne faut pas oublier le rôle de l’appareil bureaucratique, comme en témoigne la comparaison de quatre systèmes scolaires de langue française faite par l’auteur.
Selon M. Pasquini, le passage vers un système éducationnel équitable se réalise par le recours à de meilleures pratiques d’évaluation. Le processus décisionnel du corps enseignant devrait reposer sur une approche éprouvée par la recherche et par l’expérience pratique, plutôt que sur l’influence des facteurs aléatoires des pédagogues, sur le contexte socioéconomique ou sur le comportement des élèves. De là la nécessité d’une évaluation au service de l’apprentissage, qui se caractérise par trois critères : être riche en information, s’adapter aux besoins de l’élève et porter nécessairement sur son apprentissage. La note ne devrait pas démotiver ni servir à des fins disciplinaires.
Certaines parties de l’ouvrage forcent le lecteur à bien saisir les concepts à l’étude. Dans le chapitre 6 en particulier, l’auteur traite de façon exhaustive de la cohérence entre les pratiques d’évaluation et l’assignation de la note.
Critique de Denis Primeau, EAO, enseignant-ressource à l’école secondaire catholique de l’Innovation, Conseil des écoles catholiques du Centre-Est, à Ottawa
Quand la note devient constructive; Presses de l’Université Laval; Québec, QC; 2021; ISBN 978-2-7637-5247-1; 180 p.; 20 $; Prologue; 450-434-0306; prologue@prologue.ca; prologue.ca
de Jillian Roberts, illustrations de Jane Heinrichs
Traduction d’Olivier Bilodeau
Ce livre documentaire pour les jeunes de 9 ans et plus traite d’intimidation, de harcèlement et de discrimination. En plus du racisme, du sexisme et de l’homophobie, on y parle d’âgisme et de capacitisme, des préjugés moins connus qui font de plus en plus l’objet de sensibilisation.
L’auteure précise que l’athlète paralympique Sophie Kamlish lui a servi de modèle pour construire un des personnages du livre et elle explique l’origine de la Journée du chandail rose. Ce côté personnel interpellera les jeunes lecteurs, même si certains pourraient avoir besoin d’accompagnement pour comprendre le sujet. Les illustrations sont un mélange de dessins et de photos qui représentent une belle diversité (p. ex., race, âge, genre, capacités physiques). Tous pourront s’y retrouver.
Mme Roberts encourage les lecteurs à avoir l’esprit critique et à se remettre en question par rapport à leur façon de penser, leurs croyances, leur perception d’une situation et leur conception du bien et du mal. Elle les incite à faire preuve de compassion, d’empathie, d’ouverture et d’inclusion. Elle ne parle pas seulement de changer les comportements ou les réactions, mais elle suggère des solutions, des paroles et des gestes pour agir en allié, pour donner l’exemple et pour éduquer notre entourage.
Des ressources sont fournies à la fin de l’ouvrage pour en savoir plus.
Critique de Marie-Christine Payette, EAO, enseignante contractuelle et traductrice-réviseure, à La Tuque
Et si on parlait des préjugés?; Québec Amérique; Montréal, QC; 2021; ISBN 978-2-7644-4249-4; 32 p.; 19,95 $; eISBN 978-2-7644-4251-7; 12,99 $; 514-499-3000; quebec-amerique.com
Film réalisé par Tasha Hubbard
Ce documentaire très émouvant va bien au-delà de la mort de Colton Boushie, ce jeune Cri abattu le 9 aout 2016 par un fermier.
La réalisatrice met en lumière le racisme, les préjugés et les injustices que subissent les peuples des Premières Nations, dont celles du peuple cri en Saskatchewan. Elle résume au passage l’histoire du colonialisme au Canada et la mise en place des lois colonialistes.
Dans un premier temps, la réalisatrice raconte son histoire personnelle puisqu’elle a été séparée de sa propre famille et placée en adoption. S’entrecroisent ensuite, avec beaucoup de délicatesse et d’intelligence, les images du procès du fermier qui sera acquitté, des entretiens avec la famille de Colton et un résumé en images animées des effets de la loi dite «Loi des Indiens» de 1876. De récents évènements tels que la mort de Joyce Echaquan ou la découverte de charniers d’enfants autochtones montrent l’importance de revisiter l’Histoire. Il est devenu primordial de s’éduquer activement pour lutter contre ce racisme, véritable gangrène d’une société dite démocratique.
Ce documentaire et les nombreux films de l’ONF sont d’excellents outils pour ouvrir les yeux, changer le regard et enseigner une histoire peut-être moins glorieuse, mais plus proche de la vérité.
Critique de Nathalie Cazenave-dit-Berdot, EAO, enseignante à l’Académie Alexandre-Dumas, Conseil scolaire Viamonde, à Scarborough
nîpawistamâsowin : Nous nous lèverons; Office national du film du Canada; 2019; 1 h 38 min; 1-800-267-7710; accessible sur le site CAMPUS de l’ONF et sur ONF.ca
de Camille Bouchard
Camille Bouchard amène ses lecteurs sur les rives du fleuve Congo, à la découverte de l’Afrique coloniale de la première moitié du XXe siècle. Ovila Barzac, 13 ans, quitte la France pour y retrouver son père. Entre dépaysement et balade, l’adolescent perdra son innocence sous l’ardent soleil tropical.
Ténèbres montre sous une lumière crue l’horreur de la colonisation en Afrique francophone : racisme, exploitation, humiliations de toutes sortes constituent le menu quotidien des populations africaines. «J’ai ressenti une honte indicible, un terrible sentiment d’embarras devant les compagnons qui m’accompagnaient depuis Léopoldville et qui avaient fait montre d’une humanité indéfectible. Je n’osais plus regarder qui que ce soit dans les yeux. Je savais à quel point le comportement de mon paternel les horrifiait», s’indigne Ovila.
Avec ce récit incisif, l’auteur signe son quatrième roman historique, après ceux sur la révolution mexicaine, la guerre d’Indochine et la Seconde Guerre mondiale. À l’heure où le Canada redécouvre les horreurs de la colonisation sur son propre sol, l’étude de Ténèbres donnera lieu à un croisement des mémoires, de même qu’à l’amorce d’une réflexion sur l’établissement d’une culture de paix et de respect de l’autre, et enrichira donc les cours d’histoire et de littérature au secondaire.
Critique de Bertrand Ndeffo Ladjape, EAO, enseignant de français et d’art dramatique en 8e année au Collège français de Toronto, Conseil scolaire Viamonde
Ténèbres; Éditions du Boréal; Montréal, QC; 2019; ISBN 978-2-76462-596-5; 144 p.; 12,95 $; Dimedia; 514-336-3941; dimedia.com