Courrier des lecteurs

Pour parler profession vous invite à écrire des lettres et des articles sur des domaines d’intérêt pour la profession. Nous nous réservons le droit d’abréger vos textes. Pour être considérée aux fins de publication, une lettre doit comporter le numéro de téléphone de jour de son auteur. Envoyez votre texte à revue@oeeo.ca ou à Rédaction, Pour parler profession, 101, rue Bloor Ouest, Toronto (Ontario) M5S 0A1.

Le numéro de juin : épatant!

Couverture du numéro de juin

J’imagine que beaucoup d’autres pédagogues débordés font comme moi et profitent de l’été pour faire du rattrapage dans leurs lectures professionnelles. J’avoue que, par le passé, lire Pour parler profession n’était pas une priorité. Par contre, je viens de terminer la lecture du numéro de juin, que j’ai dévoré en entier. Je suis vraiment impressionnée par la qualité des articles, tout autant que par la présentation et les sujets abordés. En tant que directrice d’école et instructrice de cours menant à une QA, j’ai des attentes plutôt élevées en matière de perfectionnement professionnel, et ce numéro a certainement répondu à mes exigences. La présentation visuellement attrayante m’a assurément incitée à continuer de passer d’une page à l’autre. Bravo!

–Kerry Norris, EAO, directrice de la Westmount Primary School du Kawartha Pine Ridge District School Board


Réinventer le jardin d’enfants

Coups de peinture

J’ai lu votre article «Réinventer le jardin d’enfants» (juin 2012) et, en tant qu’éducatrice de la petite enfance inscrite qui travaille dans une classe de jardin d’enfants à temps plein, j’ai trouvé qu’il offrait un excellent aperçu du programme. Toutefois, j’aimerais attirer l’attention sur une importante omission. L’article faisait mention du titre d’EAO de l’enseignante, mais non du titre d’éducatrice de la petite enfance (EPE) ou d’éducatrice de la petite enfance inscrite (EPEI) de sa collègue. Pour travailler pour un conseil scolaire, les éducatrices et éducateurs de la petite enfance doivent être membres de l’Ordre des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance de l’Ontario, un ordre professionnel qui ressemble beaucoup à l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario. Je pense qu’il est important de désigner les éducateurs de la petite enfance par le titre approprié, d’autant plus que votre revue insiste clairement sur l’importance d’appartenir à un ordre professionnel.

–Samantha Ainge, EPEI, enseigne au jardin d’enfants à temps plein à la Rosedale Primary School du Lambton Kent District School Board


EAO peut être utile partout

Les lettres EAO ne devraient confiner personne à la salle de classe. Bien que l’enseignement en classe soit la première passion et l’objectif ultime de la vaste majorité d’entre nous, il faudrait faire la promotion du titre dans d’autres professions.

Les enseignantes et enseignants agréés de l’Ontario ont acquis un ensemble de compétences professionnelles particulières qui leur permettent d’éduquer leurs élèves, de se soucier d’eux, d’expliquer et de simplifier des idées complexes. Quiconque a déjà visité Kitchener sera d’accord pour dire que le service d’urbanisme de la ville pourrait bénéficier des services de telles personnes afin de placer les panneaux indicateurs d’une manière moins déconcertante. Les musées seraient plus faciles à promouvoir si les curateurs étaient des membres de l’Ordre. Les instructions d’assemblage d’appareils domestiques seraient plus claires sous leur plume. Et que dire des formulaires de déclaration d’impôt sur le revenu! Même chose pour les formations en entreprise, qui seraient plus efficaces sous la gouverne des enseignants.

Le problème n’est pas, comme certains le prétendent, qu’il y ait un surplus d’EAO. Le problème est que l’Ordre et tous ses membres doivent devenir plus créatifs par rapport à tous les attributs inhérents au titre. Et nous devons tous nous promouvoir, individuellement et collectivement, en conséquence.

–Vance McPherson, EAO, enseignant de sciences à la Première Nation Denesuline, Fond-du-Lac, Saskatchewan


L’ancien juge en chef de l’Ontario, Patrick LeSage

Retour sur LeSage

En tant qu’enseignant et médiateur auprès du conseil scolaire et du syndicat, j’ai lu avec un vif intérêt l’article «Pleins feux sur LeSage» (septembre 2012). L’approche avant-gardiste sans faute de M. LeSage (et de Mme Mahoney) était à la fois rafraîchissante et nécessaire pour trouver des solutions aux problèmes mentionnés dans le rapport. Cependant, j’ai des préoccupations quant aux recommandations et aux moyens que l’Ordre entend prendre pour les mettre en œuvre. Par exemple, des questions considérées comme étant «réglées» par la médiation au niveau du conseil scolaire et du syndicat peuvent quand même être (et sont) transmises à l’Ordre pour enquête, ce qui m’apparaît redondant et inutilement punitif. Peut-être est-il temps d’avoir, avec les conseils scolaires et les syndicats de l’enseignement, une discussion sur «qui fait quoi» afin de clarifier le rôle de chacun? Peut-être l’Ordre devrait-il envisager d’abandonner les enquêtes qui portent sur des allégations de nature autre que sexuelle ou criminelle, afin que ces dossiers soient traités exclusivement à l’échelle locale? Cela pourrait non seulement permettre d’établir un meilleur partenariat entre chaque organisation, mais également contribuer à empêcher les plaintes vexatoires de menacer la réputation et la carrière des personnes faussement accusées. La médiation est la réponse à la plupart de ces plaintes, et non pas les mesures disciplinaires et leur publication.

–Paul Wesley, EAO, enseignant à l’East York Collegiate Institute du Toronto District School Board et médiateur auprès du Toronto District School Board et de la FEESO


Choix et retraite

David Suzuki

L’Ottawa-Carleton District School Board envisage d’enrôler des bénévoles pour les activités parascolaires (voir «Board seeks to save school clubs», Jennifer McIntosh, Orléans EMC, 27 septembre 2012). Les enseignantes et enseignants à la retraite qui souhaitent donner un sens à leur vie et se rendre utiles aux élèves peuvent le faire grâce au bénévolat ou en remettant à plus tard leur retraite.

David Suzuki, qui est l’un de mes enseignants préférés, mais que je n’ai jamais eus, m’a appris à partager : ne soyons pas avares (septembre 2012).

–Mark Shulist, EAO, enseignant suppléant à l’Ottawa Catholic School Board


Réponse à un commentaire

Pour répondre à la lettre de la directrice à la retraite Mary LaGrotteria (septembre 2012), je souhaite faire quelques mises au point.

Mme LaGrotteria n’est pas du tout d’accord pour qu’on dise que les enseignants retraités ne devraient pas faire de suppléance. Elle demande si les pédagogues à la retraite donneront une impression négative d’eux-mêmes s’ils se trouvent un autre type d’emploi, occupant ainsi un poste qui pourrait être donné à une personne plus jeune. Dans mon esprit, c’est bien le cas. Avec un taux de chômage de 20,9 pour cent chez les étudiants en Ontario (juillet 2012), d’autres personnes pourraient bénéficier de cet emploi.

Par ailleurs, Mme LaGrotteria aborde la question d’un point de vue très personnel et présume que sa contribution en salle de classe après la retraite est précieuse. C’est peut-être le cas, mais les enseignants dans sa situation devraient réfléchir à leurs pratiques, évaluer l’actualité de leurs méthodes et compétences et déterminer si les efforts qu’ils déploient sont efficaces lorsqu’ils enseignent après la retraite. De plus, si l’enseignement procure à Mme LaGrotteria une «raison d’être» et si elle est financièrement autonome, pourquoi ne pas offrir bénévolement ses précieuses compétences?

Pendant mon B.A., j’ai fait du bénévolat dans une école catholique élémentaire de ma ville. Chaque semaine, une enseignante à la retraite donnait de son temps pour aider des groupes d’élèves de l’élémentaire qui éprouvaient des difficultés en lecture. En ce moment même, l’Immaculata High School peut compter sur plusieurs enseignants retraités. Leurs actions m’impressionnent beaucoup plus que celles de tout enseignant qui cumule ses prestations de retraite et l’enseignement à temps partiel. Je suis fatigué d’entendre que «cet enseignant aurait pu garder son poste indéfiniment et accumuler une rente encore plus grosse». Cela sous-entend que les enseignants dans cette situation méritent une plus grande considération et cet argument commence à se faire vieux.

–Joshua Blank, EAO, enseigne l’anglais et les sciences sociales à l’Ottawa Catholic School Board.


Qualifications additionnelles

J’aurais aimé entendre le point de vue d’autres enseignants à l’enfance en difficulté expérimentés.

J’ai remarqué l’annonce (septembre 2012) concernant l’expérience reconnue en enseignement comme préalable à une QA et je souhaite faire part de mon expérience. J’ai récemment suivi la 2e partie et la partie «spécialiste» du programme menant à la QA de spécialiste en éducation de l’enfance en difficulté. Avant de m’inscrire à la 2e partie du programme, j’ai attendu d’avoir à mon actif une année complète d’expérience en éducation de l’enfance en difficulté en tant qu’enseignante-ressource puis, avant de suivre la partie «spécialiste», j’ai acquis deux autres années d’expérience dans ce même rôle. J’ai été surprise de constater que bon nombre de mes camarades de classe n’avaient jamais occupé de poste en enseignement de l’enfance en difficulté.

J’ai trouvé que la partie «spécialiste» du cours était principalement fondée sur les discussions, avec l’obligation de commenter les messages des autres étudiants, de travailler en équipe et, en fin de compte, d’apprendre les uns des autres. Le fait que bien des sujets aient été totalement inconnus de mes collègues a quelque peu compliqué les choses. Par exemple, lors d’un travail en groupe, nous devions élaborer un plan de sécurité. Les autres membres du groupe n’avaient jamais réalisé un tel plan et, comme j’en avais fait plusieurs, j’espérais bénéficier de nouveaux conseils et découvrir des stratégies efficaces. J’aurais aimé entendre le point de vue d’autres enseignants à l’enfance en difficulté expérimentés et en apprendre davantage grâce à leur expérience, en particulier pendant la partie «spécialiste» du cours.

Si les enseignants peuvent s’inscrire à n’importe quel programme de QA, j’espère que les concepteurs de cours menant à une QA en tiendront compte lorsqu’ils réviseront les cours et les mettront à jour. Compte tenu du fait que ce processus n’a lieu qu’à quelques années d’intervalle, d’autres que moi se sentiront peut-être un peu déçus.

–Susan Royal, EAO, enseignante au Simcoe County District School Board


Travailler, un choix

Personne ne s’attend à ce que les hauts dirigeants d’entreprise prennent leur retraite parce que leurs postes sont en demande. C’est la même chose pour les pompiers, les travailleurs d’usine et les employés municipaux. La question de savoir si les enseignants retraités devraient continuer de travailler après avoir quitté leur poste à temps plein est basée sur la croyance injuste selon laquelle les membres de la profession devraient suivre des règles complètement différentes du reste de la société. Au lieu de prendre part à une discussion qui valide cette idée sous-jacente, les pédagogues, jeunes ou vieux, devraient profiter de toutes les occasions pour affirmer que nous méritons les mêmes libertés fondamentales que tout le monde.

–Jeff Clemens, EAO, enseignant suppléant au secondaire pour le Waterloo Region District School Board