Le secteur privé consacre quatre fois plus dargent au perfectionnement professionnel que le système déducation de lOntario, et il est temps de faire des investissements majeurs. Cest ce quaffirme la Commission damélioration de léducation. «Les changements rapides des quatre dernières années, la pénurie de personnel enseignant et les lacunes au plan du leadership témoignent de la nécessité daméliorer la formation et le perfectionnement professionnel», a déclaré Dave Cooke, coprésident de la Commission, à Pour parler profession au terme de son mandat de quatre ans. Dans sa cinquième et dernière étude, Rapport sur lamélioration du rendement des élèves, la Commission recommande que la province consacre dun à trois pour cent de sa masse salariale au perfectionnement professionnel et à la formation du personnel enseignant, des agentes et agents de supervision et du personnel de soutien. Au pays, les dépenses moyennes au titre de la formation au sein de tous les secteurs représentent 1,6 pour 100 de la masse salariale. Appliqué au système déducation de lOntario, ce pourcentage se traduirait par laffectation de 170 millions de dollars au perfectionnement professionnel. Or, lan dernier, les conseils scolaires ont reçu environ 41 millions de dollars à ce titre.
LIEN AVEC LE RENDEMENT
DES ÉLÈVES Daprès le rapport, les nouveaux investissements devraient couvrir une gamme de sujets : développement du leadership, responsabilité, formation en matière de curriculum, communications, amélioration des écoles et des conseils scolaires, compétences en planification et formation du personnel de soutien. Le rapport précise que lOrdre doit veiller à ce que les programmes de formation préalable à lentrée en service soient courants «pour que le personnel enseignant puisse entamer sa carrière nanti des compétences dont il a besoin pour pouvoir enseigner le nouveau curriculum». UNE REFONTE QUI SIMPOSE «Adapter les cours aux conditions actuelles denseignement nécessite beaucoup de travail, sans compter que les cours ne représentent pas la seule méthode dapprentissage. On peut faire du mentorat, observer des enseignantes ou enseignants exemplaires, etc. Il se sagit pas dassister à un petit atelier de temps à autre. Il faut un engagement ferme de la part du personnel enseignant.» La Commission recommande au ministère de consulter tous les partenaires du système déducation afin dévaluer leurs besoins en matière de perfectionnement professionnel et de formation, puis dassurer la coordination nécessaire «de façon que toutes les personnes qui en ont besoin bénéficient de programmes appropriés et utiles». LES RÉFORMES
APPELLENT UNE FORMATION ADÉQUATE Cooke sinquiète également des lacunes au plan du leadership qui procèdent de la taille et de la complexité du système scolaire ainsi que du départ à la retraite dun grand nombre de directrices et directeurs de léducation et de directrices et directeurs décole. «On exige plus des directrices et directeurs de léducation ainsi que des agentes et agents de supervision que dêtre de bons administrateurs, a-t-il ajouté. On ne peut sattendre à ce que les directrices et directeurs décole collaborent avec les conseils décole avant davoir reçu de la formation, qui est essentielle pour améliorer la planification. En loccurrence, je crains quon ne soit en train de perdre du terrain.» La Commission a demandé au ministère de lÉducation de passer en revue les qualifications, les compétences et lexpérience exigées des directrices et directeurs de léducation et des agentes et agents de supervision. MANDAT DE LA COMMISSION Le mandat de la Commission consistait à coordonner lélection des conseillères et conseillers scolaires aux nouveaux conseils scolaires de district en 1997, à exercer un certain contrôle sur les dépenses des conseils, à mener des recherches et à formuler des recommandations à la ministre de lÉducation sur les politiques reliées à la réforme de léducation.
LES PÉNURIES
: UN PROBLÈME CRIANT «Nous savons très bien quune pénurie de personnel enseignant est imminente et que le financement de 6 000 nouvelles places sur cinq ans dans les facultés déducation ne suffira pas», a-t-il ajouté. «Au cours des prochaines années, il faudra également se pencher sur la question des salaires, dautant plus que des territoires comme lÉtat de New York viennent recruter des enseignantes et enseignants en Ontario et leur offrent un salaire de départ élevé dans certaines écoles.» DEUX DÉFIS
À RELEVER «Dans dix ans, le personnel enseignant des écoles élémentaires et secondaires aura été renouvelé en bonne partie. Lâge et lexpérience moyens connaîtront une chute vertigineuse. Une toute nouvelle génération denseignantes et denseignants aura besoin de mentorat, dorientation et de formation. Le personnel embauché aujourdhui influencera le système scolaire de lOntario pendant les 35 prochaines années. La profession doit donc chercher avant tout à appuyer ces enseignantes et enseignants et à favoriser leur perfectionnement.» |
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