Mot du président

Prenez le temps de réfléchir à ce que signifie être professionnel

L’avenir de la profession enseignante est sous l’influence de nombreux éléments. Il importe qu’à titre de professionnels, les enseignantes et enseignants continuent d’élaborer leur propre philosophie sur la profession grâce à la réflexion et au dialogue.



de Larry M. Capstick

Larry M. CapstickTout au long de ma carrière d’éducateur, j’ai maintenu que les enseignantes et enseignants, qu’ils soient des systèmes publics ou privés, à l’élémentaire ou au secondaire, en administration ou en classe ou encore chargés de cours dans une faculté d’éducation, sont des professionnels. Mais que peut donc signifier cette idée du professionnel en 2001?

Dans le passé, je n’aurais eu aucune difficulté à répondre à cette question en disant simplement qu’un professionnel était quelqu’un qui avait une formation, une éducation et une expertise fondées sur l’étude et la pratique.

L’étude et la pratique se poursuivaient tout au long de la carrière. Une formation poussée en éducation et l’accumulation d’années d’expérience permettaient de préciser sa philosophie sur son choix de carrière et, ainsi, de développer un sens de l’engagement qui confirmait son habileté à exercer une profession, en parole ou en action.

Bien que tout cela puisse sembler ésotérique, il n’en demeure pas moins que je n’éprouvais aucune difficulté à dire pourquoi j’avais choisi une carrière en éducation.

PAS DE RÉPONSE FACILE
Aujourd’hui, je ne crois pas être en mesure de pouvoir répondre si facilement à cette question. Après plus de 25 années d’expérience en éducation, je reconnais maintenant que je ne suis pas – et n’ai jamais été – en plein contrôle de mon professionnalisme.

En réalité, à titre de professionnels, nous sommes tous assujettis à la perception des autres et à l’acceptation des autres. Quiconque a quelques notions d’histoire saura reconnaître que l’éducation est le produit des contextes politique et social de l’époque. L’éducateur est tout autant visé par les demandes formulées par la société et ses leaders qu’il l’est par ses propres décisions. Cette notion était valable pour Socrate et l’est tout autant pour l’éducateur d’aujourd’hui. Je n’ai nullement l’intention de juger qui que ce soit ici; plutôt, je formule une observation évidente qui, je l’espère, suscitera la réflexion sur notre passé et notre avenir.

Dans ce numéro de Pour parler profession, vous trouverez des articles de fonds sur divers sujets, notamment sur le rapport Robins, le recrutement et le maintien de l’effectif enseignant, ainsi que sur des domaines qui vous permettront d’améliorer la qualité de votre enseignement.

PARTICIPER AU DIALOGUE
J’encourage les membres à amorcer des échanges avec des collègues par l’entremise du Courrier des lecteurs, qui paraît dans chaque numéro. Ce n’est là qu’un des moyens qui s’offrent à nous pour continuer à nous définir comme professionnels.

Dans les semaines et mois à venir, les membres de votre conseil travailleront d’arrache-pied dans les comités à l’élaboration d’une politique et de procédures qui intègreront les intérêts du public et ceux de la profession.

Bien entendu, nous amorcerons de nouvelles initiatives issues de la profession et d’ailleurs. Les idées qui nous viennent de l’extérieur sont souvent les plus difficiles à aborder et représentent des défis importants à relever. Pourtant, l’éducation continue d’être un exercice fondé sur le changement.

J’espère sincèrement que peu importe le résultat ou l’initiative amorcée, l’amélioration de la profession en sera toujours l’objectif. Nous ne sommes ni médecins, ni avocats, ni architectes, ni ingénieurs. Notre professionnalisme vient de notre croyance tout autant que de notre travail. Je crois donc qu’il est de notre devoir de poursuivre la réflexion sur ce que signifie être un professionnel en éducation.

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