Polley est une jeune actrice mieux connue pour son rôle de Sara Stanley dans Sur la route dAvonlea et pour une série de rôles qui ont fait lunanimité de la critique dans De beaux lendemains, Go et Le jardin suspendu. Nayant pas fait de maternelle, Polley avait six ans quand elle a commencé la 2e année, peu après avoir commencé sa carrière dactrice. Elle na passé quune année dans la classe de Panikkar, mais la personnalité et lattitude de son enseignante ont laissé une impression telle que Polley a toujours aimé lécole et que cela a influencé considérablement sa perspective du monde. «Elle a exercé une influence inimaginable sur tous les aspects de ma vie.» Elle se rappelle clairement du premier jour où elle et ses camarades sont entrés dans la classe de Panikkar.
«La classe était complètement vide et tout à fait déconcertante. Jai cru que lannée allait être pénible.» Cest avec crainte que les enfants envisageaient lannée qui sannonçait. Lenseignante sest alors assise devant nous avec un grand carton et un marqueur et, se rappelle Polley, nous a demandé : «Que voulez-vous avoir dans votre classe?» Cette question toute simple a suscité des réactions incroyables. «Nous avons passé la matinée à lever nos mains pour dire ce que nous voulions et elle écrivait tout cela sur le carton. Cela nous a donné un sentiment inouï de participer à la création de notre environnement. Les enfants ont rarement cette chance.» «Puis, le lendemain à notre arrivée dans la classe, tout ce que nous avions demandé sy trouvait. Cétait..., jessaie déviter de tomber dans les clichés, mais cette expérience nous a profondément marqués», a ajouté Polley. La classe de Panikkar sorganisait en centres dactivités où les enfants pouvaient travailler sur divers projets. Mais on encourageait aussi les enfants à consacrer leurs énergies sur ce quils aimaient. Pour Polley, cétait lécriture. «En 2e année, je passais des journées entières à écrire des histoires. Je me rendais en classe comme sil sagissait dun bureau et je travaillais, et Mme Panikkar me laissait lire mes histoires à la classe. «Nous avions des partenaires de lecture, des élèves de 5e année, et, un jour, nous marchions dans le corridor ils étaient devant moi et jai entendu Mme Panikkar leur dire "elle, elle sera écrivain", ne croyant sans doute pas que jentendais cette conversation. Mais quand jy repense, je crois quelle savait que je lentendais. Elle avait un ton de voix très sérieux, et cétait une sensation incroyable de se faire prendre au sérieux tout le temps par cette adulte.» Même quand Panikkar connaissait des jours difficiles, elle donnait limpression daimer être entourée denfants et daimer les aider à apprendre, ajoute Polley. «Sa personnalité était lumineuse et brillante. Elle riait tout le temps, comme une personne qui aime ce quelle fait.» Polley se rappelle du respect quelle vouait à chaque enfant dans ses échanges avec eux. Un jour, une camarade agitée a commencé à sénerver, à crier et lenseignante ne pouvait la calmer. Alors quelle essayait de sortir lélève de la classe, Panikkar a été frappée au visage et son nez sest mis à saigner, mais elle na jamais flanché et a gardé son calme, dit Polley. «Elle était tout de calme et de gentillesse et ne laissait jamais transparaître ses inquiétudes. Je me rappelle que cela a grandement influencé la façon avec laquelle jai traité cette fille-là, qui ne représentait ni une menace ni une paria. Elle nétait quune fille qui avait un problème dont lenseignante devait soccuper. Sa façon de nous traiter et dêtre capable de voir comment elle sétait occupée de cette petite fille a vraiment influencé les relations que nous avions entre nous.» Polley donne également Panikkar comme ayant une grande influence sur sa sensibilisation aux questions sociales. «Avec elle, pas de sermon, mais elle participait toujours aux activités de la communauté et je suis persuadée que cela se reflétait dans ce quelle faisait à lécole. Son respect des autres, même des enfants de six ans, restera toujours gravé dans ma mémoire et constitue une inspiration qui minfluence encore dans ma façon daborder les autres.» Voilà environ deux ans, Polley et Panikkar se sont rencontrées par hasard dans un centre commercial et se réunissent parfois depuis pour se remémorer des souvenirs de 2e année. Cela a incité Polley à écrire une longue lettre sur ses souvenirs de cette année inoubliable. «Il existe sans doute des milliers denseignantes et denseignants qui nont aucune idée de linfluence quils ont eue sur la vie dune personne et sur ce que cette personne est devenue, précise Polley. De faire savoir à quelquun à quel point cette personne a exercé une influence positive sur soi est indescriptible.» Panikkar aussi raconte sa chance de savoir à quel point elle a influencé ses élèves. «Cela donne une valeur incroyable à tout ce que lon a fait. Jai lu la lettre de Sarah à dautres, car je crois quil devrait y avoir un élève dans la carrière de chaque enseignante ou enseignant qui, un jour, lui exprime sa gratitude pour linfluence que cette personne a exercée. Cest là un cadeau que je noublierai jamais; je nen ai jamais reçu de semblable.» |
||||