De Frank McIntyre
En 2013, les perspectives d’emploi des diplômés des programmes de formation à l’enseignement en français de l’Université Laurentienne et de l’Université d’Ottawa ont connu une nette amélioration, ce qui pourrait indiquer l’interruption ou l’inversion des tendances observées précédemment pour cette catégorie. En effet, les nouveaux diplômés de ces programmes ont été moins nombreux à se déclarer sans emploi et ont dit avoir trouvé des emplois plus substantiels que leurs pairs interrogés en 2012.
Le taux de chômage a chuté, passant de 22 à 17 pour cent. Le taux d’emploi permanent est passé de 25 à 31 pour cent chez ceux qui ont trouvé du travail et la proportion de pédagogues qui faisaient toujours de la suppléance à la journée vers la fin de l’année scolaire s’élevait à 25 pour cent, ce qui représente une baisse de 4 pour cent. Il s’agit de gains modestes, mais qui mettent tout de même un terme à l’érosion des perspectives d’emploi observée au cours des trois années précédentes.
Où enseignent les diplômés des programmes de formation à l’enseignement en français?
Malgré l’amélioration de la situation, les nouveaux diplômés actuels éprouvent de grandes difficultés dans un marché de l’emploi qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il était en 2008, lorsque le chômage n’existait tout simplement pas, que le taux de sous-emploi et de suppléance à la journée était faible, et que les deux tiers des enseignantes et enseignants francophones obtenaient un poste permanent dès leur première année de carrière.
Faisant face à un marché de l’emploi de plus en plus concurrentiel, 59 pour cent des diplômés de l’Université Laurentienne et de l’Université d’Ottawa, soit trois sur cinq, cherchent dorénavant du travail à l’extérieur du système scolaire de langue française de l’Ontario. Environ le tiers de ceux qui occupaient un emploi au moment du sondage en 2013 travaillaient à l’extérieur de la province, dans des écoles de langue anglaise ou des écoles privées. Aussi récemment qu’en 2009, seulement neuf pour cent des pédagogues francophones en première année de carrière enseignaient à l’extérieur de l’Ontario, et six pour cent le faisaient dans des écoles de langue anglaise ou des écoles privées.
Je n’avais aucun espoir d’être inscrite sur les listes de suppléance en Ontario. Une fois en Alberta, je n’ai eu aucun mal à m’inscrire sur des listes de suppléance et j’ai même déniché des affectations à plus long terme.
Diplômée de 2012 d’un programme de formation à l’enseignement en français aux cycles primaire et moyen, Calgary
Le tiers (soit 31 pour cent) des diplômés de programmes de langue française en première année de carrière étaient qualifiés pour enseigner le français langue seconde ou l’enseignaient au moment du sondage. Comme la demande en enseignement du français langue seconde au Canada est comparativement plus élevée que la demande en enseignement de l’anglais langue seconde, il n’est pas étonnant de constater qu’un plus grand nombre de diplômés des programmes en français soient maintenant attirés par des emplois à l’extérieur des conseils scolaires de langue française de l’Ontario
De Frank McIntyre
Ces quelques dernières années, le marché de l’emploi en enseignement n’a guère été accueillant pour les nouveaux diplômés. Toutefois, une réduction des inscriptions et le nouveau programme de formation à l’enseignement prolongé pourraient contribuer bientôt à redresser la situation.
La situation est difficile pour les nouveaux membres de la profession enseignante en Ontario. Les taux de chômage et de sous-emploi ont encore augmenté en 2013. L’entrée dans la profession s’échelonne sur trois à cinq ans pour la plupart des diplômés de la province. Chaque année, de plus en plus d’entre eux traversent les frontières ontariennes pour travailler, tandis que d’autres acceptent des emplois en dehors de l’enseignement pour pouvoir assumer leurs responsabilités financières (voir «Déterrer des carrières» à la p. 40). Et cette fâcheuse situation touche les diplômés de toutes les régions de l’Ontario, toutes qualifications et tous cycles confondus.
Selon la dernière étude sur la transition à l’enseignement des diplômés de l’Ontario, des taux de chômage de 38 pour cent et de sous-emploi de 34 pour cent sévissent parmi les enseignantes et enseignants en première année de carrière. Seulement 28 pour cent trouvent autant de travail en enseignement qu’ils le souhaitent au cours de leur première année de carrière.
Près d’une personne sur trois qui trouvent du travail en enseignement au cours de sa première année de carrière enseigne à l’extérieur du système scolaire financé par les fonds de l’Ontario. Plus de la moitié acceptent des emplois dans une autre province ou à l’étranger. Les écoles indépendantes de l’Ontario engagent des enseignants en première année de façon disproportionnée à leur part de la population scolaire. Et près de la moitié des enseignants en première année de carrière décrochent un emploi permanent à l’extérieur du système scolaire public.
La situation est difficile, et ce, même pour ceux qui trouvent du travail en enseignement en Ontario. Plus de deux sur cinq font de la suppléance à la journée pendant toute l’année scolaire, et une même proportion enseigne dans plusieurs écoles à la fois et à temps partiel. Près de trois sur cinq ont vécu l’une de ces situations. Et trois sur quatre avaient des contrats non renouvelables à date définitive. C’est pourquoi la situation d’emploi des nouveaux enseignants qui travaillent en Ontario est désormais bien moins stable que celle des enseignants qui avaient trouvé un emploi avant le surnombre de 2006.
Le taux de chômage varie d’un bout à l’autre de la province. Le Nord ne compte que 20 pour cent de chômage, alors que la région du Grand Toronto a un taux de plus de 50 pour cent. Toutefois, les enseignants en première année de carrière, où qu’ils soient dans la province, affichent un taux de chômage et de sous-emploi combiné de 70 pour cent et plus.
En 2013, les diplômés d’un programme de français langue seconde ont eu un peu plus de succès en matière d’emploi que les diplômés d’un programme de langue anglaise. Mais leur situation n’est pas vraiment reluisante non plus, car la moitié d’entre eux disent être en chômage ou sans emploi au cours de l’année qui suit l’obtention de leur diplôme. Et seulement un peu plus d’un sur trois d’entre eux a décroché un emploi permanent.
Très peu de néo-Canadiens trouvent maintenant un emploi en enseignement après avoir reçu l’autorisation d’enseigner en Ontario dans ce marché concurrentiel. Quatre sur cinq de ceux qui ont reçu l’autorisation d’enseigner en 2012 étaient au chômage, et cette situation s’est poursuivie pendant l’année scolaire 2012-2013. Ils ne pouvaient même pas faire de suppléance à la journée. Les personnes qui ont reçu l’autorisation d’enseigner en 2012 n’ont pas fait beaucoup mieux deux ans après l’obtention de leur diplôme; sur le marché de l’emploi en Ontario, près de trois sur quatre n’ont pas pu trouver de travail en enseignement.
En 2015-2016, l’Ontario aura un programme de formation à l’enseignement prolongé. De plus, on envisage de couper de moitié le nombre d’admissions. Les enseignantes et enseignants agréés de l’Ontario seront ainsi plus à même de répondre aux exigences d’embauche des conseils scolaires malgré le bassin déjà vaste de pédagogues au chômage ou sous-employés.
L’étude sur la transition à l’enseignement des nouveaux pédagogues pour l’année scolaire 2012-2013 porte sur l’intégration professionnelle et l’expérience des diplômés de 2002 à 2012 et des pédagogues formés à l’étranger agréés en Ontario en 2011 et en 2012. Pour effectuer l’étude, on a eu recours à des sondages en ligne auprès de vastes échantillons de ces groupes de nouveaux enseignants.
Nous avons reçu 4 428 réponses. Le taux de retour a varié de 16 à 35 pour cent pour chaque échantillon, avec une moyenne générale de 25 pour cent de retour. Le taux d’exactitude pour le sondage est de 2,6 à 6,4 pour cent, soit 19 fois sur 20.
L’étude sur la transition à l’enseignement est financée par le ministère de l’Éducation de l’Ontario. Le présent rapport ne reflète pas nécessairement les politiques, le point de vue et les exigences du Ministère.
Le rapport complet de l’étude de cette année est disponible dans le site web de l’Ordre, à oeeo.ca.
Graphiques d’information : Studio 141 Inc.