De Stuart Foxman
Photos: Anya Chibis, Hair & Makeup: Michelle Rosen/Judy Inc.
Après avoir travaillé dans le domaine de l’éducation depuis l’adolescence, Samantha Laforêt, EAO, a enfin obtenu son autorisation d’enseigner en 2012.
Dès l’âge de 16 ans, elle passe ses étés au Musée royal de l’Ontario (ROM) à Toronto en tant qu’animatrice d’atelier. Le programme aux nombreuses activités s’inspire des collections exceptionnelles et des recherches du musée.
Elle travaille par la suite dans une école d’art privée pendant quatre ans, en tant qu’assistante au sein de programmes d’éducation des enfants. Depuis cinq ans, elle est instructrice de programmes au ROM, où elle anime les activités matinales pour enfants Tiny Tots, dans le cadre du programme ROMkids, et enseigne également des programmes pour enfants les fins de semaine, les jours fériés et en été (cours sur les galeries, projets artistiques et expériences scientifiques). Le reste du temps, Mme Laforêt anime des visites scolaires. Elle donne également des cours privés.
Contrairement aux pédagogues qui utilisent leurs qualifications initiales comme tremplin pour démarrer une carrière en dehors de la salle de classe, Mme Laforêt s’y est prise à l’inverse. Ce qui lui manquait, c’était la formation officielle. C’est pourquoi, en 2011-2012, elle a suivi un programme de formation à l’enseignement.
«Je voulais développer mes compétences pédagogiques, ajoute-t-elle. Cela a permis de mettre les choses au clair et je suis devenue plus engagée dans le milieu de l’éducation.»
Depuis, elle a suivi deux cours menant à une QA (Éducation de l’enfance en difficulté, 1re partie, et Français langue seconde, 1re partie) pour poursuivre son apprentissage personnel. Que ce soit dans son rôle ou en classe, elle affirme que chaque élève a des besoins différents. Les cours menant à une QA permettent d’avoir une idée de ce qui nous attend et des changements qu’on souhaite apporter ou d’apprendre des stratégies à utiliser.»
Mme Laforêt s’estime chanceuse de travailler dans un endroit où l’apprentissage prend forme à travers des artéfacts, qu’il s’agisse de l’exposition sur les dinosaures ou du Code de Hammourabi. Dans le cadre d’une exposition itinérante, le ROM possède une superbe réplique de cet ancien code babylonien, écrit en caractères cunéiformes. «Lorsque les élèves voient ça – et qu’ils ont étudié le sujet à l’école –, ils sont ravis. Voir certains objets de si près, c’est quelque chose de particulier.»
Comment se perçoit-elle dans son rôle? «Comme quelqu’un qui aide les gens à partir à la découverte des six millions d’artéfacts du musée et à comprendre par eux-mêmes ce qui leur est présenté.»
Elle se verrait peut-être un jour enseigner dans une salle de classe, l’une des raisons pour lesquelles elle souhaite poursuivre sa formation d’enseignante. «Mais il y a tellement d’autres manières de partager le savoir et d’encourager les autres à poursuivre leur apprentissage. Cela ne se limite pas à la salle de classe. Je trouve mon travail gratifiant, tous les jours.»
Lorsqu’elle faisait son B. Éd. à l’Université Brock, Jen Hanson, EAO, a reçu de bons conseils de la part de certains de ses professeurs. «Ils m’ont conseillée de trouver quelque chose qui me plaise, pour m’aider à m’épanouir», a-t-elle ajouté.
Mme Hanson avait déjà passé une année à enseigner les arts visuels aux élèves de la 4e à la 10e année, mais elle désirait aller plus loin. Pour elle, tout le potentiel de l’enseignement ne résidait pas entre les quatre murs d’une salle de classe. Pour sa maîtrise, elle a examiné l’impact des sorties en plein air et de l’apprentissage par l’expérience sur la santé et le bien-être des adultes souffrant du diabète de type 1.
Ce point de vue reflétait son vécu. Elle-même diagnostiquée à l’âge de 3 ans, elle a mené une vie extrêmement active.
Le camping en famille dans les parcs provinciaux Algonquin et Killarney lui ont permis de développer une passion pour le plein air. Mme Hanson a passé 18 étés à faire du camping en tant que membre du personnel au Camp Huronda de Huntsville, un camp destiné aux enfants diabétiques. Elle a joué à la ringuette, au hockey et au rugby de manière compétitive jusqu’à l’école secondaire, a obtenu un diplôme de premier cycle en kinésiologie et a fait de la lutte spectacle en prenant part à des tournois à l’échelle provinciale et nationale au secondaire et à l’université.
Au cours de ses études de maîtrise en éducation, Mme Hanson s’est familiarisée avec le jeune organisme torontois Connected in Motion, qui permet à des adultes diabétiques de prendre part à des activités basées sur l’aventure – avant de s’y joindre en tant que directrice des opérations. Elle en est devenue la directrice générale en 2013 et dirige maintenant les opérations depuis son domicile à Sunderland, à une heure et demie de route de Toronto.
Connected in Motion permet aux adultes diabétiques de se rencontrer et de parler de leurs défis, de leurs stratégies et de leurs réussites. L’organisme offre des programmes d’une journée, des excursions de dix jours en canot et des événements de trois jours partout au Canada, mais aussi des activités en plein air, des séances formelles (comme des présentations de diététiciens) et des formations informelles sur des sujets comme la gestion pratique du diabète.
Pour Mme Hanson, laisser sa carrière conventionnelle d’enseignante de côté a été une grosse décision. Ce qui l’a vraiment aidée, c’était de rester proche de sa véritable vocation. «Je m’identifie toujours au processus d’éducation, affirme-t-elle. Lorsque les gens me demandent ce que je fais, je dis que je suis enseignante – mais pas en salle de classe.»
Lorsqu’il était joueur de rugby professionnel, Stuart McReynolds, EAO, était un joueur d’utilité, c’est-à-dire capable de jouer plusieurs positions. Cet homme à tout faire a su combiner plusieurs intérêts en une seule carrière en tant que coordonnateur principal des programmes éducatifs pour le Comité paralympique canadien (CPC) à Ottawa.
Né au Royaume-Uni, M. McReynolds est clairement passionné de sport. Bien qu’il ait joué au Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande, en Espagne et au Canada, le sport n’était pas sa seule passion. C’est en Nouvelle-Zélande qu’il a obtenu ses qualifications d’enseignant, où il a également enseigné avant d’enseigner en Nouvelle-Écosse, en 2011.
Il a enseigné l’éducation physique, l’éducation de l’enfance en difficulté et les affaires. Dans les écoles, il a commencé à s’apercevoir que les élèves qui avaient un handicap physique se retrouvaient exclus des cours d’éducation physique. Pour lui, c’était des occasions manquées.
Désormais au Comité paralympique canadien, M. McReynolds est à la tête de Nouvelles perspectives, nouvelle vie, un programme qui a pour objectif de sensibiliser le public à la vie des personnes ayant un handicap physique et aux avantages du sport et de l’éducation physique. Avant son arrivée, le programme était uniquement destiné aux professionnels de la santé. «Nous l’avons adapté aux besoins des pédagogues.»
Son autre portfolio, le Programme scolaire paralympique canadien, a trois composantes : la Semaine scolaire paralympique (SSP), événement annuel qui vise à sensibiliser le public au mouvement paralympique et au parasport; des activités et plans de cours autour de matchs; et un programme de formation au parasport, qui vise à aider tous les enfants à développer leurs compétences physiques, quel que soit leur capacité ou leur handicap.
«Il y a une grande crise d’inactivité, affirme M. McReynolds. Plutôt que d’encourager le parasport uniquement chez les personnes ayant un handicap, nous aimerions que tous les enfants puissent en faire. Il s’agit d’une occasion unique en son genre de développer les mouvements de base, tout en se sensibilisant à l’égalité et à l’inclusion. C’est tout un changement culturel, et cela démarre dans le milieu scolaire.»
Certaines personnes rêvent de voyager à travers le monde. Pour Marie-Christine Payette, EAO, les visites touristiques ne suffisent pas, les langues permettent de mieux apprécier les autres cultures. Elle parle français, anglais et espagnol couramment, comprend l’italien, et a déjà parlé l’allemand.
«À 7 ans, je disais souvent que je voulais parler toutes les langues du monde, se souvient-elle. Je ne savais même pas combien il y en avait!»
Mme Payette a grandi à La Tuque, au Québec, à environ 160 km au nord de Trois-Rivières. Au postsecondaire, son amour des langues l’a incitée à étudier la traduction. Elle a par la suite enseigné l’anglais langue seconde dans une école secondaire des Premières Nations et le français langue seconde dans une école secondaire de La Tuque. Elle s’est ensuite retrouvée enseignante adjointe dans une école privée de Montréal. C’est alors que la direction de l’école lui a suggéré de poursuivre ses études de formation à l’enseignement.
C’est ce qu’elle a fait, à Ottawa, mais il ne lui a pas été facile de trouver ensuite du travail. Mme Payette essayait de voir comment ses talents pourraient lui servir. C’est ainsi qu’elle a décidé de lancer sa propre entreprise, Les Traductions de Marie, et s’est engagée dans des contrats de traduction, de révision et de lecture d’épreuves.
Ses travaux se sont largement diversifiés et sa clientèle s’est élargie, de BlooBuzz, développeur de jeux vidéo, à la maison d’édition Perro Éditeur, pour qui Mme Payette révise des livres de fantaisie pour adolescents. Ses services sont également très demandés pour des projets éducatifs. La Commission scolaire de l’Énergie et la Commission scolaire du Chemin-du-Roy ont embauché Mme Payette pour réviser un guide sur l’entreprenariat destiné aux élèves de 5e et 6e année. Avec les commissions scolaires, elle se voyait aussi bien comme réviseure qu’enseignante, et a apporté de nombreuses suggestions susceptibles d’améliorer la prestation des cours.
Mme Payette a également travaillé avec le ministère de l’Éducation du Québec sur un projet d’évaluation de livres. Elle en a catégorisé plus de 1 000, en fonction du niveau de lecture des élèves de la 1re à la 6e année. «En lisant tous ces livres, je trouvais des erreurs typographiques et j’envoyais des courriels aux maisons d’édition pour proposer mes services. Cela me permettait d’avoir de nouveaux clients.»
Mme Payette écrit également des critiques de livre pour les revues Lurelu et Pour parler profession. Reviendra-t-elle enseigner? «Il m’est arrivé de penser que j’allais être enseignante toute ma vie. Pour le moment, j’aime bien ce que je fais. Si votre expérience et vos compétences en matière d’éducation vous permettent de trouver du travail, il faut savoir vous demander : pourquoi pas?»
Chaque fois que Cathy Stadder Wise, EAO, se rend au travail à Science Nord, un squelette de baleine de 75 pieds suspendu au plafond lui rappelle ses débuts de carrière.
Lorsqu’elle a joint, en 1985, ce centre des sciences situé à Sudbury, Mme Stadder Wise a été assignée à l’équipe chargée d’assembler le squelette. Ce n’est pas exactement ce à quoi elle s’attendait en sortant d’un programme de formation à l’enseignement! Son nom était inscrit sur la liste de suppléance à Sudbury, mais les postes étaient rares. Lorsqu’un poste à contrat s’est présenté à Science Nord, elle n’a pas hésité un instant.
Aujourd’hui, elle y occupe le poste de scientifique principale des programmes éducatifs du Nord et des sciences informelles. «Lorsque vous avez des compétences, vous pouvez vous en servir de nombreuses manières, explique-t-elle. J’ai su voir plus loin.»
Science Nord lui a permis de mettre ses options à l’épreuve. À ses postes antérieurs, elle avait participé à l’élaboration du contenu d’ateliers pour enseignantes et enseignants (visant leur meilleure compréhension des programmes de sciences), animé des ateliers dans les écoles, élaboré des programmes et mis en place des camps d’été de sciences dans 26 communautés du nord de l’Ontario.
Dans le monde des musées, la programmation formelle exige, entre autres, des petites leçons à la classe en visite. La «science informelle» fait référence aux activités telles que les sorties en famille, les camps de sciences, les ateliers et la participation de conférenciers invités.
Bien qu’elle fasse partie de Science Nord depuis 28 ans, Mme Stadder Wise estime que son statut d’enseignante agréée de l’Ontario est un impératif. «Faire partie du milieu éducatif a toujours été quelque chose d’important pour moi, car j’accorde beaucoup de valeur à l’apprentissage», affirme-t-elle. Elle s’est beaucoup impliquée dans la formation à l’enseignement et a embauché de nombreux étudiantes et étudiants provenant de programmes de baccalauréat en éducation dans le cadre de programmes d’été. «Pouvoir dire que je suis membre de l’Ordre me donne beaucoup de crédibilité.»
Photos : Anya Chibis; coiffure et maquillage : Michelle Rosen/Judy Inc.