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Mini questionnaire

avec Sally Armstrong

De Laura Bickle

Photo de Sally Armstrong, journaliste, entourée d’enfants en Somalie.

Humanitaire et journaliste, Sally Armstrong a consacré les 25 dernières années à combattre l’oppression des femmes et des enfants dans le monde. Dans son récent ouvrage, Ascent of Women, l’ancienne enseignante de Toronto souligne les premiers pas d’une révolution mondiale menée par les femmes qui remettent en question des idéologies dépassées. Trois fois lauréate du prix de journalisme d’Amnistie internationale et ancien membre de la Commission internationale des femmes des Nations Unies, Mme Armstrong est convaincue que l’éducation est essentielle à l’avancement des droits de ces femmes, non seulement en défendant le droit des filles à la scolarité dans des pays comme l’Afghanistan et la Somalie, mais en discutant de la question avec nos élèves.

Qu’est-ce qui vous motive?

Après des années de reportage en zones de conflit, j’ai compris que tout repose sur l’éducation. Les Afghans comparent leur analphabétisme à la cécité. Les brutes au pouvoir maintiennent la population dans l’ignorance : une personne illettrée ne comprend pas ce qui se passe ni ne conteste les atrocités.

Comment briser le cycle?

La pauvreté affecte l’apprentissage. Si vous éduquez une fille (c.-à-d., si vous lui donnez des soins de santé et une éducation), elle aura moins d’enfants, mais ils seront en meilleure santé. La Banque mondiale affirme que cela suffit à relancer l’économie d’un village.

Quelles ont été les surprises?

Il y a trois ans, j’ai compris que le monde changeait. Les femmes commençaient à poser des questions : «Dis-moi où, dans le Coran, il est écrit que ma fille n’a pas le droit d’aller à l’école.»; «Montre-moi où il est écrit que je n’ai pas le droit de travailler.» Elles se sont alors demandé : «Quel autre mensonge m’avez-vous raconté?». Grâce à Facebook, des femmes de partout dans le monde ont commencé à se parler. Et c’est ainsi que le mouvement a débuté.

Nos élèves peuvent-ils aider?

Tout à fait. Les jeunes qui réalisent ce que sont les droits des femmes et les droits de la personne ne font pas que transmettre le message.

Nos élèves, sont-ils engagés?

Les pédagogues qui comprennent pleinement la nécessité pour les jeunes de promouvoir leur expérience font un énorme travail. Par exemple, 500 élèves de la David Suzuki Secondary School à Brampton ont récemment écouté un discours de 45 minutes sur les droits de la personne dans les pays ravagés par la guerre; ils ont ensuite posé des questions intelligentes et pointues. Ils m’ont émerveillée par l’étendue de leurs connaissances.

Des conseils pour les pédagogues?

Je crois qu’on peut expliquer la situation aux élèves; les enfants comprennent vite. Les enfants qui vivent là-bas leur ressemblent. Ils se querellent, aiment jouer au soccer et sautent aussi de joie après avoir gagné une partie. Ils ont droit aux mêmes chances de réussite.

Le 7 novembre 2014, Sally Armstrong fermera la conférence de l’Ordre, Inspirer la confiance au public. Pour en savoir plus, visitez oeeo.ca.