L’empathie, caractéristique inhérente à notre professionnalisme

«J’ai appris que les gens vont oublier ce que vous avez dit et ce que vous avez fait, mais qu’ils n’oublieront pas comment vous les avez fait se sentir.» —Maya Angelou

En réfléchissant à ces paroles de la poète Maya Angelou, chacun de nous se rappellera sûrement des exemples récents qui illustrent cette vérité. Ces paroles nous rappellent également l’une des normes de déontologie de la profession enseignante, l’empathie.

On reconnaît l’empathie quand elle se manifeste, mais la définir est plus ardu. Dans le contexte de la réglementation professionnelle, l’empathie comme norme de déontologie regroupe les notions de compassion, d’acceptation, d’intérêt et de discernement nécessaires à l’épanouissement des élèves. Les membres expriment leur engagement à l’égard du bien-être et de l’apprentissage des élèves par leur influence positive, leur discernement professionnel et leur souci de l’autre.

Au cours de mes premiers mois en tant que directeur adjoint, j’ai eu l’occasion d’être témoin d’un exemple d’empathie que je n’oublierai jamais. Une mère monoparentale ayant un handicap physique se tenait avec ses trois enfants devant la porte principale de notre école en attendant un taxi qui devait les ramener à la maison. L’enseignante du jardin d’enfants sortait au même moment et, malgré la fatigue accumulée durant la journée et une soirée de rencontres avec les parents, sans hésiter, elle a offert de reconduire ses élèves et leur mère chez eux.

Cette enseignante a posé un geste de générosité pour aider une autre personne sans qu’on le lui demande, et ce, malgré ses propres besoins et une longue journée de travail. Il s’agit aussi d’un bon exemple d’empathie, puisque l’enseignante s’est mise à la place de cette famille avant de penser à elle-même.

La chercheuse Charlotte Danielson a élaboré un cadre de travail pour les enseignants. En 2013, elle a conçu un outil d’évaluation basé sur ce cadre, dans lequel elle décrit des Pratiques exemplaires dans le domaine visant à créer un milieu où règnent le respect et les bonnes relations. Dans un tel contexte, «[l]es interactions entre l’enseignant et les élèves, et entre élèves en salle de classe sont extrêmement respectueuses et expriment chaleur, empathie et sensibilité réelles chez les élèves en tant qu’individus. Les élèves font preuve de respect envers l’enseignant et sont très courtois entre eux. Cette approche favorise un milieu où tous les élèves se sentent valorisés et ne craignent pas de prendre des risques intellectuels».

L’empathie, la compassion et le souci de l’autre engendrent la réciprocité dans la classe et dans le milieu scolaire où se développe une culture de courtoisie et de respect. Les enseignants dirigent la classe en donnant l’exemple et les élèves le suivent.

Les leaders de nos écoles et de nos conseils scolaires font aussi preuve d’empathie dans leurs pratiques. J’ai dernièrement eu le plaisir d’entendre Simon Sinek, anthropologue et auteur, parler de leadership. Il a parlé de l’éthique de l’empathie au cœur du leadership avec tant de passion que j’ai acheté son livre Leaders Eat Last. S’inspirant d’exemples tirés du quotidien d’anciennes tribus de chasseurs-cueilleurs, il suggère que les bons leaders sont ceux qui sacrifient leurs propres intérêts et leur confort pour le bien-être des personnes qui leur sont confiées. Ce faisant, ils créent un «cercle de sécurité» qui protège leur milieu de vie des défis, épreuves et obstacles qui sévissent autour d’eux.

En appuyant leur communauté scolaire, en l’aidant à s’affirmer et en donnant l’exemple grâce à de bons comportements, les leaders des écoles et des conseils scolaires contribuent à créer un milieu où règnent générosité, souci de l’autre et compassion.

Cette nouvelle année est pleine de promesses parce que vos élèves et leur famille savent que vous leur voulez du bien.