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Mini questionnaire

avec Patrick Bergeron

D’Hélène Matteau
Photo : Josée Bouchard

Photo de Patrick Bergeron, les bras croisés, appuyé sur des casiers dans le couloir de l’école.

Patrick Bergeron, EAO, lançait sa carrière d’enseignant en 2004, à l’école secondaire catholique L’Escale, un établissement de 850 élèves situé à Clarence-Rockland, à 40 km d’Ottawa. Il y est toujours! Enseignant de physique et d’arts médiatiques, il est aussi animateur culturel. Sa passion pour la francophonie lui a valu, en 2007, le Prix Jeunesse Thomas-Godefroy de l’Association canadienne-française d’éducation de l’Ontario (ACFÉO). L’an dernier, alors qu’il était conseiller pédagogique, l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF) l’invitait à collaborer, au sein d’une équipe pancanadienne, à la création d’une nouvelle ressource pédagogique, «Ma vie en français», qu’il nous présente ici.

«Ma vie en français», qu’est-ce que c’est?
C’est un cahier conçu pour guider l’enseignant qui veut faire réfléchir ses élèves sur leur identité francophone. Outre une démarche et des conseils, l’outil comporte dix fiches présentant un thème de discussion, chacune assortie d’un «déclencheur» – un dessin ponctué de quelques mots-clés – permettant de lancer la conversation de façon stimulante.

Pourquoi ces discussions?
Les adolescents en situation minoritaire – l’outil s’adresse spécifiquement à eux – sont en pleine construction identitaire. Certains se disent bilingues plutôt que francophones. D’autres se sentent en minorité du fait qu’ils parlent français. Conçoivent-ils travailler dans cette langue? Comprennent-ils bien ce qu’ils perdraient s’ils l’oubliaient? Ils ont besoin de trouver leurs réponses et il faut leur donner une voix. Ils n’associent pas nécessairement la francophonie à la joie... Moi, j’essaie de leur montrer, par exemple, dans mes cours sur vidéo, qu’on peut joindre l’utile à l’agréable et que la langue française peut rimer avec plaisir et humour!

À qui vous adressez-vous?
Aux enseignants qui veulent parler de langue avec les jeunes et qui reconnaissent qu’ils n’ont pas toutes les réponses. À ceux qui sont assez ouverts d’esprit pour savoir qu’une conversation peut ne pas se dérouler comme on veut, ou qui manquent de temps pour organiser ce genre de débat. Le guide les aide à encadrer efficacement les échanges.

Quand aborder la question identitaire?
C’est à l’enseignant de déterminer le moment, la manière, les sujets, et de les adapter à son groupe. «Ma vie en français» est là pour l’aider à reconnaître les situations propices… ou à les provoquer! La ressource propose aussi des pistes pour faire évoluer la discussion et éviter qu’elle bloque ou bifurque.

Quels sont les avantages pour les enseignants et les élèves?
Dans ce genre de prise de parole, les jeunes se révèlent. On apprend donc à mieux connaître ses élèves, leur vécu, leur parcours, et on pourra ajuster l’enseignement en conséquence. Pour les jeunes aussi, c’est l’occasion de se connaître mutuellement, de préciser son identité culturelle. De plus, l’outil offre des fiches d’évaluation qui permettent aux élèves d’écrire ce qu’ils n’ont pas osé dire, et à l’enseignant de mesurer les répercussions de la discussion.

Le guide d’accompagnement et les fiches d’activité «Ma vie en français» sont disponibles gratuitement en ligne. Téléchargez-les depuis le site de l’ACELF à www.acelf.ca/ressources.