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Élaboration de lignes directrices

De Melissa Campeau
Photos : Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario

L’Ordre organise des journées de travail avec les concepteurs de cours menant à une QA.

La création d’un cours menant à une QA commence par une phase d’élaboration de lignes directrices, qui repose sur toute une série de questions et de conversations. Outre un processus systématique et rigoureux d’examen de la recherche et de la documentation existantes, l’équipe de l’Ordre chargée d’élaborer des cours menant à une QA vise à obtenir de la rétroaction auprès d’un maximum d’intervenants, dans un éventail de contextes, en organisant entre autres des ateliers de concertation et des groupes de réflexion de même qu’en s’appuyant sur des questionnaires en ligne et des discussions menées dans Facebook.

«Quand nous élaborons les lignes directrices d’un cours menant à une QA, il est important de consulter les élèves, les parents, les partenaires communautaires et l’ensemble des intervenants, de dire Déirdre Smith, EAO, chef de l’Unité des normes d’exercice de la profession et d’éducation de l’Ordre. Il s’agit d’un processus démocratique, et c’est essentiel.» La participation d’un éventail plus large d’intervenants à cette phase d’élaboration permet de produire un contenu qui reflète mieux les besoins des élèves de l’Ontario. «L’un des objets de l’Ordre est de prévoir la formation continue de ses membres», ajoute-t-elle.

«La participation d’un éventail plus large d’intervenants permet de produire un contenu qui reflète mieux les besoins des élèves de l’Ontario.»

Il y a quelques années, l’une de ces discussions de recherche préliminaire sur les QA avait fait intervenir Dawn Clelland, membre bénévole du Conseil consultatif ministériel de l’éducation de l’enfance en difficulté, qui représentait les élèves ayant une cécité ou une basse vision. L’Ordre lui avait demandé son avis au sujet de l’ébauche de sa ligne directrice du cours menant à la QA Enseignement aux élèves ayant une cécité.

Mme Clelland, qui vit à Kitchener, est mère d’une fille aveugle de 17 ans. Elle est donc bien placée pour comprendre de quel genre d’aide ont besoin les enseignants qui œuvrent auprès d’enfants ayant une cécité ou une déficience visuelle. En se basant sur son expérience personnelle et professionnelle, elle a fait valoir que des changements aux lignes directrices s’imposaient. «J’ai été vraiment directe avec l’Ordre. J’ai dit aux représentants que le cours était inadéquat, affirme Mme Clelland. Il n’y avait rien sur l’aide en maths pour les élèves aveugles, rien sur le braille ni sur l’utilisation de la technologie. Il y avait beaucoup de lacunes.»

Mme Clelland a exprimé en détail ses préoccupations et a recommandé à l’Ordre de consulter d’autres pédagogues exerçant dans ce domaine spécialisé. «Il m’a suffi de tirer sur la sonnette pour montrer à l’Ordre qu’il y avait manifestement des améliorations à apporter, en lui précisant à qui s’adresser pour ajuster le programme, déclare-t-elle. L’Ordre s’est vraiment montré à l’écoute et s’est engagé, de façon authentique, à établir les meilleures lignes directrices possible. Cette ouverture a engendré un changement positif pour les enseignants de nos enfants.»

L’histoire de Pierre Beaudin, EAO, est semblable. En 1995, Mélodie, son deuxième enfant, est née sourde et aveugle. M. Beaudin a tout de suite commencé à faire des recherches pour acquérir un maximum de connaissances sur le sujet. Lorsque Mélodie avait 5 ans, il s’est inscrit au cours menant à la QA Enseignement aux élèves ayant une surdicécité. Par la suite, alors qu’il exerçait au Centre Jules-Léger (une institution scolaire francophone relevant du ministère de l’Éducation de l’Ontario), à Ottawa, en tant que conseiller pédagogique pour les élèves ayant une surdicécité, on lui a demandé de contribuer à la révision des lignes directrices du cours menant à la QA de spécialiste dans ce domaine, lequel est offert en français et en anglais.

«Des représentants de l’Ordre m’ont invité – avec d’autres enseignants, des parents, des conseillers et des spécialistes – à parler de mon expérience personnelle en tant que père, en tant que conseiller pédagogique ayant de l’expérience dans le domaine, mais également en tant que francophone, dit M. Beaudin. Ils avaient l’ouverture d’esprit nécessaire pour comprendre ce que signifie la surdicécité aussi bien pour les parents d’un enfant ayant une telle déficience que pour un professionnel de l’éducation. Ce n’est pas que de la théorie; il y a là un aspect très émotionnel et ils étaient tout à fait disposés à en tenir compte.»

L’Ordre consulte nombre d’intervenants pour élaborer les lignes directrices des cours menant à une QA.

Selon M. Beaudin, c’est ce qui fait la force de cette QA. «L’étape de consultation est cruciale pour s’assurer qu’au bout du compte, une ligne directrice englobe bien plus que des aspects théoriques : elle doit être souple et intégrer la dimension humaine associée à ces enfants et à leurs parents. C’est ce souci du détail qui fait toute la différence pour un enseignant comme pour ses élèves», souligne-t-il.

Révision continue

Parallèlement à la révision du curriculum du ministère de l’Éducation, qui a lieu habituellement tous les sept ans, l’Ordre révise périodiquement chaque cours menant à une QA.

Les cours les plus suivis, tels que ceux consacrés à l’éducation de l’enfance en difficulté, sont révisés tous les cinq ans.

Les cours menant à la qualification de directrice ou de directeur d’école et à la qualification d’agente ou d’agent de supervision sont aussi révisés tous les cinq ans.

Participation du public et de la profession

Une fois terminée, l’ébauche des lignes directrices est affichée dans le site web de l’Ordre. Les membres du public et de la profession sont invités à l’examiner et à faire parvenir à l’organisme leurs commentaires ou préoccupations. On en tient compte avant de mettre la dernière main aux lignes directrices. Pour contribuer à l’élaboration des cours menant à une QA, les membres de l’Ordre peuvent envoyer leurs suggestions à normesinfo@oeeo.ca.

Les établissements fournisseurs sont libres d’utiliser les versions provisoires des lignes directrices des cours menant à une QA, qu’elles soient nouvelles ou révisées, étant entendu que toute modification définitive aux lignes directrices devra être incorporée au contenu de leurs cours.

Processus d’élaboration dans les domaines hautement spécialisés

  1. Recherche préliminaire
  2. Examen de la documentation
  3. Conversations avec des spécialistes clés du domaine
  4. Processus de consultation auprès du public, de la profession et des fournisseurs de cours, dont :
    • Ateliers de concertation
    • Enquête évaluative
    • Analyse narrative
    • Groupes de réflexion
    • Questionnaire en ligne
    • Discussions dans Facebook
  5. Équipe de rédaction faisant participer des membres de la profession
  6. Examen de l’ébauche des lignes directrices des cours menant à une QA par le comité des normes d’exercice de la profession et d’éducation
  7. Validation provinciale faisant intervenir le public, la profession et les partenaires en éducation
  8. Transmission de la version définitive des lignes directrices des cours menant à une QA aux fournisseurs.