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L’apprentissage sans limites

Voilà la meilleure façon de résumer l’attitude de ces six membres de l’Ordre qui enseignent aux élèves ayant divers problèmes de santé d’ordre physique, cognitif et mental.

De Stuart Foxman
Illustrations : Katy Lemay/Anna Goodson

Photo illustrée d’une enfant assise dans un lit d’hôpital. Un livre est ouvert sur la table de lit. Un rayon de lumière jaune provenant d’une école à l’arrière-plan traverse l’image et illumine les pages du livre. Une enseignante debout à côté du lit, en face de l’enfant, tient un livre dans ses mains et parle à l’enfant.

Pour des milliers d’élèves d’un bout à l’autre de la province, profiter de l’éducation publique ne signifie pas toujours fréquenter une école communautaire. Il s’agit parfois d’une école spécialisée au sein d’une communauté. Conformément aux articles 23 et 68 de la Loi sur l’éducation, ces programmes visent des élèves qui, autrement, ne seraient pas en mesure de fréquenter une salle de classe typique.

Les programmes offerts en vertu de l’article 23 visent des élèves à risque élevé et sont gérés par les conseils scolaires. Ils sont offerts dans des centres de santé mentale pour enfants, des hôpitaux, des résidences, des foyers collectifs, des centres de détention, des établissements correctionnels, des écoles communautaires et d’autres milieux de traitements et de soins intensifs.

Quant aux programmes offerts en vertu de l’article 68, ils s’adressent aux enfants ayant des difficultés d’apprentissage et, de plus, des besoins médicaux complexes. On offre les programmes-cadres dans des centres de traitement pour enfants. Les enseignant sont soit au service d’une autorité scolaire séparée et travaillent dans un centre, soit en prêt de service d’un conseil scolaire, à court ou à long terme.

Comment les enseignantes et enseignants qui œuvrent dans ces milieux abordent-ils leur rôle et quelles leçons aimeraient-ils transmettre à leurs collègues? Ils nous ont donné des réponses.

Le manchot rose

Plus tôt cette année, Danièle Lafrenière, EAO, a lu à ses jeunes élèves le conte d’un manchot qui découvre qu’il est rose. Au début, il n’est pas content, mais ses amis et lui finissent par accepter que tout le monde soit différent.

Les élèves du jardin d’enfants à qui Mme Lafrenière enseigne à l’Ottawa Children’s Treatment Centre ont grandement apprécié le conte. Ce centre fournit des soins spécialisés pour les enfants ayant de multiples besoins physiques et développementaux.

Mme Lafrenière est en prêt de service du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est. Depuis quatre ans, elle enseigne au Centre toutes les matières du curriculum aux élèves francophones. Sa philosophie : donner aux élèves de nombreuses possibilités de prendre des risques et de trouver leur voie.

Elle décrit un élève qui a appris à se servir d’une glissoire. Cet élève porte des orthèses et a dû maîtriser l’activité d’une façon toute particulière. «Faire les choses différemment est acceptable. On peut y arriver d’une façon ou d’une autre», raconte Mme Lafrenière.

Chaque élève dispose d’un programme différencié. Mme Lafrenière doit se conformer à la gamme complète de modalités d’apprentissage. Elle est pleinement consciente de la façon dont chacun de ses élèves apprend le mieux, que ce soit par la vue, l’ouïe, la gestuelle ou le toucher.

Elle sait aussi que les parents peuvent être anxieux à l’idée de laisser leurs enfants (lesquels peuvent leur sembler très vulnérables) dans une école pour la première fois. Mme Lafrenière respecte ces sentiments et a développé une perspicacité particulière pour comprendre la façon de penser des parents et des enfants.

Mme Lafrenière est originaire de la campagne manitobaine. L’enseignement est une seconde carrière pour elle. Sa mère enseignait l’éducation de l’enfance en difficulté et son père était directeur d’école. Mme Lafrenière a toujours voulu devenir enseignante, mais a atterri dans le milieu médical, où elle a travaillé comme adjointe administrative dans un centre de santé communautaire.

Elle a quatre enfants. À la naissance de son troisième, une fille ayant des besoins particuliers, elle est restée à la maison pour s’occuper de son développement. Au moment de retourner sur le marché du travail, elle savait qu’il était temps de changer de carrière et a embrassé la profession enseignante. Son désir était de travailler auprès des enfants ayant des incapacités. Et, comble de joie, ce fut son premier poste en enseignement. «J’étais vraiment destinée à travailler dans cette école!», affirme-t-elle.

Qu’est-ce qui la satisfait? «Quand les parents savent que leurs enfants sont heureux et en sécurité, et qu’ils apprennent dans un milieu sécuritaire.»

En plus de préparer les enfants pour la 1re année dans une école communautaire, Mme Lafrenière veut les préparer à défendre leurs propres intérêts. «Chaque enfant peut être indépendant et son apprentissage n’a aucune limite.»

Après la pluie, le beau temps

Photo illustrée d’une main sur laquelle repose un pupitre. Un arc-en-ciel et trois silhouettes d’oiseaux en vol y figurent également.

De nombreux enseignants conservent les travaux d’art des élèves. Amy Shannon, EAO, se souvient d’un dessin illustrant un arc-en-ciel et un oiseau. Qu’est-ce que cette élève voulait dire? «Qu’elle avait de l’espoir!», de répondre Mme Shannon.

Donner de l’espoir est un des objectifs que Mme Shannon s’est fixés en tant qu’enseignante au service du programme de santé mentale pour enfants et adolescents du St. Joseph’s Health Centre, à Toronto. Les jeunes y passent en moyenne deux semaines.

Les élèves à St. Joseph proviennent de tous les groupes socioéconomiques, sont de tous âges et ont diverses habiletés cognitives – certains n’ont que quatre ans.

Mme Shannon enseigne aux élèves de l’Unité des malades hospitalisés. Une fois les enfants évalués médicalement, Mme Shannon s’entretient avec eux pour juger où ils se situent par rapport à leur apprentissage scolaire.

Chaque matin, de 8 h 30 à 10 h, elle fait des visites médicales avec une équipe interdisciplinaire composée de médecins, d’infirmières, de travailleurs auprès d’enfants et de jeunes ainsi que de travailleurs sociaux, lesquels discutent de chaque enfant. Ensuite, la portion «scolaire» de la journée commence.

La classe de Mme Shannon ressemble à une école à salle de classe unique, où on trouve des élèves de la maternelle à la 12e année. Elle s’occupe de huit enfants et évalue leur niveau de numératie et de littératie, comble les lacunes dans ces domaines ainsi qu’au chapitre de leurs fonctions exécutives, puis leur apporte son aide pour les leçons ordinaires.

Enseignante au service du Toronto Catholic District School Board, Mme Shannon est à St. Joseph depuis 15 ans. Elle a reçu une formation en éducation de l’enfance en difficulté et en orientation. Elle a aussi déjà enseigné à la Trillium Demonstration, une école d’application pour élèves ayant des difficultés d’apprentissage.

«Il est important qu’ils repartent avec des stratégies d’adaptation meilleures qu’au moment où ils sont arrivés et qu’ils comprennent quelle direction leur apprentissage scolaire emprunte», confie Mme Shannon.

Mais les signes les plus révélateurs pour elle n’ont rien à voir avec les tests et les bulletins scolaires. «C’est de voir leur perspective changer, dit-elle, quand ils constatent que la vie vaut la peine d’être vécue et qu’ils ont un avenir.»

Photo illustrée d’un enseignant lisant un livre à trois élèves. Un des élèves est assis dans un fauteuil roulant. Des étoiles jaunes semblent jaillir du livre.

La seule partie normale de la journée

À l’Hospital for Sick Children (SickKids) de Toronto, Brad McLeod, EAO, est un professionnel de l’enseignement et non un professionnel des soins de santé. Cependant, son travail est, d’une certaine façon, essentiel à la guérison des enfants.

On parle ici d’enfants qui subissent des dialyses ou des traitements contre le cancer, qui sont aux soins intensifs, qui attendent une transplantation, ou encore qui luttent contre des troubles alimentaires ou d’autres affections. M. McLeod parle d’eux comme étant des élèves et non des patients. Sont-ils indignés d’avoir des travaux scolaires comme à l’école?

«En fait, c’est tout le contraire, de dire M. McLeod. Pour ces enfants, “l’école” représente une trêve des traitements médicaux. Ce qu’ils vivent peut être angoissant. C’est donc la seule partie normale de leur journée.»

À SickKids, il y a dix enseignants du Toronto District School Board (TDSB) : six à l’élémentaire, trois au secondaire (dont M. McLeod) et un pour le programme de français. Ils enseignent le même programme que celui offert à l’école locale de l’élève, utilisent les mêmes livres et ressources, et ce, quel que soit le conseil scolaire où se trouve l’école.

L’enseignement a lieu dans une salle de classe ou au chevet de l’enfant dès que son état de santé est jugé stable. Parfois, les enfants ne séjournent que peu de temps à SickKids. Toutefois, les enseignants préparent des bulletins scolaires pour ceux qui sont hospitalisés pendant la majeure partie d’une session scolaire.

M. McLeod ne s’attarde jamais trop sur les problèmes de santé des élèves. Depuis qu’il s’est habitué au fait qu’il enseigne dans un hôpital, il dit qu’il a le même état d’esprit que n’importe quel autre enseignant.

Il a deux règles. La première : ne pas donner aux élèves l’impression qu’ils ne comprennent pas. «Je me dis toujours que, s’ils ne comprennent pas, c’est parce que je présente la matière d’une façon qui ne fonctionne pas.» La seconde : «Ne jamais leur laisser croire qu’ils ne peuvent pas réussir.»

Après avoir enseigné 28 ans à l’élémentaire, au secondaire, aux adultes et dans un centre de santé mentale, M. McLeod dit que son poste à SickKids – qu’il occupe depuis 19 ans – est «l’un des meilleurs emplois que l’on peut occuper au TDSB».

La détermination et le sens de l’humour des enfants, même au milieu d’une crise médicale, l’inspirent.

M. McLeod se souvient d’un adolescent qu’il avait d’abord rencontré à l’unité des soins intensifs et qui avait subi une intervention médicale majeure. Cet élève suivait le programme de 11e année en sociologie, en psychologie et en anthropologie. M. McLeod avait organisé un cours en ligne. Cet élève ne voulait rien accepter pour réduire sa charge de travail.

«Ces élèves avec qui je travaille ne cessent de me donner des leçons d’humilité», conclut-il.

Retour à la normale

Après avoir reçu son diplôme d’enseignant, George Karambelas, EAO, est devenu agent correctionnel. Il a fini par décrocher un poste en enseignement, puis a parfait sa formation en éducation de l’enfance en difficulté et en orientation.

Ayant réalisé que le travail auprès des élèves à risque l’attirait, M. Karambelas a trouvé un poste d’enseignant dans un centre de détention pour jeunes contrevenants et dans un pénitencier d’Hamilton. Aujourd’hui, M. Karambelas est au service de l’Hamilton-Wentworth District School Board et enseigne le programme de santé mentale pour les jeunes et les enfants du McMaster Children’s Hospital.

«Ce n’est pas pour tout le monde», reconnaît M. Karambelas. Toutefois, il aime travailler dans un milieu atypique auprès d’élèves en crise.

Des élèves de la 1re année jusqu’au secondaire suivent le programme de McMaster. M. Karambelas travaille avec le groupe de patients hospitalisés pendant deux périodes de 55 minutes.

«Nous veillons à ce qu’ils ne prennent pas de retard en collaborant avec leur école locale pour que la transition se passe bien», explique M. Karambelas. Par exemple, il peut recommander à une école d’offrir certains accommodements, comme de l’apprentissage indépendant.

L’ergothérapeute ainsi que toute l’équipe clinique le consultent souvent sur la partie émotive afin d’aider les élèves à soulager l’anxiété que le retour à la vie scolaire peut leur causer et à satisfaire la curiosité de leurs camarades concernant leur absence.

Il sait que ces élèves peuvent être jugés. «Malheureusement, les problèmes de santé mentale sont encore tabous», affirme M. Karambelas.

Les enseignants qui voient de jeunes gens chaque jour sont souvent en mesure de constater s’ils ont des problèmes de santé mentale. M. Karambelas espère que ses
collègues sont vigilants, s’aperçoivent des signes précurseurs et peuvent ainsi servir de ressource pour les élèves qui éprouvent des difficultés.

Les élèves font face à des défis à l’école pour de nombreuses raisons – la maladie mentale n’en est qu’une. Voici ce que M. Karambelas trouve important et qui peut servir à n’importe quel enseignant :«Aidez vos élèves à trouver quelque chose à quoi se raccrocher. Ces élèves doivent être à l’aise avec ce qu’ils font. En fait, cette règle s’applique à tous. Quand on n’est pas à l’aise avec soi-même, on peut commencer à penser que l’on n’est bon à rien et tout dégringole.»

La façon dont ses élèves arrivent à atteindre leur potentiel grâce à l’aide des médicaments, de la thérapie, de l’école et d’autres appuis l’impressionne toujours.

«Quand on voit dans quel état certains élèves arrivent ici, les voir s’en sortir au bout du tunnel est remarquable», conclut-il.

Trouver sa voix

Photo illustrée d’une élève utilisant la fonction de synthèse vocale sur une tablette.

Dans sa classe de jardin d’enfants, Deborah Hayne, EAO, utilise un théâtre de marionnettes pour jouer au restaurant. Les élèves font semblant de commander de la nourriture grâce à un appareil à message unique sur lequel Mme Hayne a enregistré des questions et des réponses.

Au Niagara Children’s Centre de Saint Catharines, Mme Hayne enseigne à 12 élèves, la plupart ne parlant pas ou ayant un discours inintelligible. L’école
fait partie d’un centre de traitement pour enfants ayant des incapacités et des retards physiques, développementaux et communicatifs.

Elle avait déjà enseigné l’éducation de l’enfance en difficulté dans une école communautaire, et aborde le programme-cadre du jardin d’enfants et les activités ludiques de la même façon qu’on le ferait dans une autre école, sauf qu’elle s’appuie sur la technologie d’assistance.

Par exemple, un appareil nommé GoTalk contient neuf messages sur cinq sujets présentés sur une supercomposition d’éléments visuels pour que les enfants puissent communiquer en touchant un bouton. Ils peuvent choisir entre deux images sur un tableau ou unir des phrases simples sur une tablette électronique.

Mme Hayne est reconnaissante d’avoir la chance de collaborer avec des orthophonistes, des ergothérapeutes et des physiothérapeutes, et de diviser les objectifs au sein de l’équipe. Elle encourage ses collègues dans les écoles communautaires à obtenir de l’aide auprès de leur conseil scolaire pour les élèves en éducation de l’enfance en difficulté. «Ce n’est pas obligatoire de tout faire seul», insiste-t-elle.

Tout enseignant peut reproduire l’approche de Mme Hayne : «Rendez l’apprentissage amusant. La motivation est la clé du succès.»

Elle a d’autres conseils : En tant que pédagogues, nous devons user de prudence. Quand on voit un enfant qui ne parle pas, il ne faut pas conclure qu’il n’est pas intelligent ou qu’il est incapable d’apprendre. Chaque personne a des capacités.

«Pour nombre de raisons, les élèves peuvent se désengager et rester silencieux en classe», affirme Mme Hayne. Dans son cas, elle a dû littéralement aider certains élèves à trouver leur voix.

Elle décrit un petit garçon qui était dépassé quand il est arrivé dans sa classe. Ce fut seulement au printemps de sa première année en maternelle qu’il a commencé à prononcer des mots. Un soir, chez lui, à l’âge de 4 ans, il a appelé sa mère «maman» pour la première fois. Cette année, le premier jour du jardin d’enfants, il est passé par la porte en courant et a dit : «Aime Mme Hayne!»

Photo illustrée d’une enseignante et d’une élève debout sur une pile de livres. Un escalier flottant mène à un chapeau de diplômé. Les marches sont faites de livres. Une école et un arbre sont à l’arrière-plan.

Ne pas craindre l’apprentissage

Que signifie «recevoir une éducation»? Cette définition a évolué pour Janice Karlinsky, EAO. Il existe un chemin de l’élémentaire vers le secondaire, puis vers le postsecondaire. Sa conception diffère. «L’éducation, ça porte sur des gens qui sont motivés par l’apprentissage, quel que soit le niveau, et qui n’ont pas peur d’apprendre.»

Mme Karlinsky enseigne à des élèves âgés de 16 à 21 ans au Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto (CAMH), un hôpital d’enseignement et centre de recherche de pointe dans le domaine. Ce centre offre des services cliniques, d’appui et de réhabilitation à l’étape de l’évaluation, de l’intervention précoce, du traitement résidentiel et des soins de jour.

Le CAMH a, à son service, deux enseignantes du TDSB, dont Mme Karlinsky. Les élèves sont surtout des patients en consultation externe. Mme Karlinsky, qui travaille au CAMH depuis 1995, enseigne l’anglais, l’histoire et les arts. Sa collègue enseigne les mathématiques, les sciences et l’éducation physique.

De nombreux élèves du CAMH ont eu une expérience négative à l’école. Un historique d’échecs en plus de graves problèmes de santé mentale «constituent une forte barrière à la capacité d’apprentissage», affirme Mme Karlinsky.

Pour elle, le bien-être est ce qui compte le plus. «S’il ne se sent pas bien, un élève ne peut pas apprendre efficacement, et ce, dans n’importe quelle école. Pour nos élèves, c’est une lutte encore plus difficile.»

Mme Karlinsky ajoute : «Nous les traitons avec dignité et respect. Nous ne les jugeons pas et nous sommes ici pour travailler avec eux pour qu’ils atteignent leurs buts.»

Les espaces d’apprentissage ne ressemblent pas à des salles de classe, affirme Mme Karlinsky. Il y a plutôt des chaises de bureau et des tables. «Je veux que l’on s’y sente comme dans un milieu d’apprentissage professionnel, pas comme dans une école secondaire», déclare-t-elle.

Elle poursuit : «Il faut donner du pouvoir aux élèves. On ne peut forcer personne à faire quoi que ce soit. Ils doivent être motivés pour enclencher le processus.»

Dans cette école, le succès signifie différentes choses. Les élèves avancent et reculent souvent, affirme Mme Karlinsky, et c’est de bon aloi. «Nous voulons qu’ils aient plus d’assurance en leur capacité d’apprentissage et qu’ils prennent des risques. C’est pourquoi, à la minute où ils voient quelque chose qu’ils ne connaissent pas, ils ne disent pas : “Je ne pourrai jamais apprendre ça.” Ils prennent le risque.»

Certains élèves ont gagné assez de crédits pour obtenir leur diplôme d’études secondaires au CAMH. D’autres retourneront dans une école communautaire. Toutefois, Mme Karlinsky ne se concentre pas nécessairement sur ces aspects. Qu’est-ce qu’une bonne journée pour ses élèves? «Ils sont contents d’avoir accompli quelque chose, ils veulent en faire plus ou ils sont simplement heureux.»

Pour ces jeunes, Mme Karlinsky a d’autres espoirs en plus de leur éducation formelle. «Je veux une place pour eux où ils se sentent acceptés dans une communauté; où il y a des gens qui se soucient d’eux et prennent soin d’eux.»