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L’Ontario, un marché du travail encourageant

De Frank McIntyre
Graphiques : Hannah Browne/Studio 141

Un diagramme à bandes verticales illustre le taux de «chômage, première année de carrière (par programme)». Pour les enseignants des cycles primaire-moyen, le taux s’élève à 47 % en 2013, à 34 % en 2014 et à 26 % en 2015. Pour les enseignants des cycles moyen-intermédiaire, le taux s’élève à 30 % en 2013, à 29 % en 2014 et à 18 % en 2015. Pour les enseignants des cycles intermédiaire-supérieur, le taux s’élève à 45 % en 2013, à 32 % en 2014 et à 24 % en 2015.

Selon notre rapport de l’étude sur la transition à l’enseignement 2015, le marché du travail pour les enseignante et enseignants de l’Ontario est prometteur. Notre dernier sondage visant les récents diplômés d’un programme de formation à l’enseignement de la province indique que le nombre d’enseignants sans emploi en première année de carrière a baissé : de 41 % en 2013, il est passé à 33 % en 2014, puis à 23 % en 2015.

Le marché est surtout bon pour le personnel enseignant de français langue seconde, qui ne rapporte qu’un taux de chômage de 3 %. Il s’agit d’une baisse de 17 % du nombre d’enseignants de FLS qui ne trouvent pas d’emploi au cours de leur première année de carrière. De plus, le taux de chômage des enseignants ayant suivi un programme de langue française à l’Université Laurentienne ou à l’Université d’Ottawa est tombé de 15 % en 2013 à seulement 4 % en 2015. L’excédent d’enseignants de français langue seconde ou pouvant travailler dans un conseil scolaire de langue française – qui a duré 5 ans – est enfin chose du passé.

Le marché du travail des enseignants de langue anglaise ayant récemment reçu l’autorisation d’enseigner est aussi plus prometteur partout dans la province. Le taux de chômage des résidents de l’Ontario continue de baisser depuis le sommet de 2013. Même si de nombreux diplômés d’un programme de langue anglaise ayant reçu l’autorisation d’enseigner en 2014 nous ont dit ne pas avoir pu décrocher un poste en enseignement au cours de leur première année scolaire, leur taux de chômage de 31 % constitue une amélioration comparativement aux 45 % de 2013. Malgré cette bonne nouvelle, le surplus de pédagogues laisse encore de nombreux enseignants de langue anglaise sous-employés au cours de leurs premières années de carrière.

La croissance du marché de l’emploi en 2015 recèle des tendances très variées. En effet, le taux de chômage des diplômés à tous les cycles est maintenant de 1 sur 4 ou moins, un chiffre bien en dessous de celui d’il y a 2 ans pour les enseignants en première année de carrière. Et bien que certaines régions de la province subissent davantage de chômage que d’autres, aucune région n’accuse un taux de plus de 30 % en 2015.

Les réponses au sondage de 2015 des enseignants ayant reçu l’autorisation d’enseigner dans les 2 à 5 années précédentes sont encourageantes. Il y a 3 ans, notre sondage montrait qu’il fallait 4 ans et demi à un enseignant en début de carrière pour décrocher un poste à temps plein. Aujourd’hui, après 2 ans dans la profession, 50 % ont un plein emploi.

Un diagramme à bandes horizontales compare le nombre de nouveaux enseignants aux départs à la retraite. De 2008 à 2011, 12 138 nouveaux enseignants par rapport à 4 350 départs à la retraite; de 2012 à 2014, 9 987 nouveaux enseignants par rapport à 4 817 départs à la retraite; de 2016 à 2018, 4 200 nouveaux enseignants par rapport à 4 500 départs à la retraite.

Au cours des 2 dernières années, grâce à des changements au sein du marché de l’emploi, la compétition est moins féroce. De 2012 à 2014, chaque année, on a compté environ 2 100 nouveaux enseignants certifiés de moins qu’au cours des 4 années précédentes. De plus, davantage d’enseignants en début de carrière n’ont pas renouvelé leur autorisation d’enseigner en Ontario, du moins temporairement, sortant ainsi du marché de l’emploi en enseignement. En 2015, le taux de membres n’ayant pas renouvelé leur autorisation d’enseigner au cours des 5 premières années après être devenus membres de l’Ordre était de 1 sur 6 (16,3 %). En 2005, il était de moins de 1 sur 10 (9,5 %). Pour ce qui est des enseignants de langue française en 2015, ce taux était de plus de 1 sur 5 (22,3 %).

Le programme de formation à l’enseignement prolongé de l’Ontario, lancé en 2015, aura d’importantes répercussions sur le marché du travail des jeunes enseignants en 2016 et au cours des années suivantes. En 2015, les demandes d’admission à des programmes consécutifs de formation à l’enseignement ont baissé à moins de la moitié du nombre des années précédentes. Le fait que les programmes s’échelonnent désormais sur 4 sessions au lieu de 2 a fait baisser encore davantage le nombre d’admissions. Cette baisse d’étudiants – combinée au déclin du nombre de nouveaux enseignants de l’extérieur de la province – entraînera des taux historiquement bas de nouveaux diplômés pour 2016. Les années suivantes, on s’attend à ce que le nombre soit moins de la moitié des récents niveaux annuels.

On prévoit environ 4 500 départs à la retraite chaque année jusqu’à la fin de la présente décennie. En raison du nombre stable de départs à la retraite et du nombre en déclin d’enseignants à la recherche d’un poste, le marché de l’emploi subira une métamorphose. De 2008 à 2011, chaque année, il y a eu 7700 nouveaux enseignants certifiés de plus qu’il n’y a eu de départs à la retraite. Cette situation a engendré un surplus important. De 2012 à 2014, la modeste réduction de cet excès d’environ 5 100 enseignants a calmé la compétition et fait baisser le taux de chômage de façon assez importante.

Le récent surplus de nouveaux enseignants sera renversé de 2016 à 2018. En se basant sur les tendances des récents sondages, on peut s’attendre à un déclin plus important du chômage étant donné que plus d’enseignants trouvent du travail à temps plein, et ce, beaucoup plus tôt dans leur carrière. Cette baisse créera des occasions d’emploi pour de nombreux enseignants toujours sous-employés qui décrocheront enfin des postes à temps plein.

Au cours des prochaines années, les nouveaux enseignants de langue française devraient récolter le fruit d’un marché favorable. Très peu d’entre eux chercheront du travail durant la période de recrutement pour l’année scolaire 2016-2017. Les deux années suivantes, environ la moitié des plus récents diplômés entreront sur le marché du travail. En 2015, les conseils scolaires de l’Ontario devront déployer des efforts pour pourvoir les postes en enseignement du français en raison du faible taux de chômage des diplômés dans ce domaine (3 sur 4 ont un plein emploi).

En Ontario, les marchés de l’emploi pour les diplômés d’un programme de langue française et pour ceux qui peuvent enseigner le français langue seconde se chevauchent quelque peu. Le sondage de 2015 montre que 1 enseignant sur 4 en première année de carrière ayant suivi un programme de langue française obtient une qualification additionnelle en français langue seconde, et 1 sur 6 est au service d’un conseil scolaire de langue anglaise. En raison de la grande demande d’enseignants de français langue seconde – déjà importante en 2015 – le recrutement, tant dans les conseils scolaires de langue anglaise que dans ceux de langue française, sera beaucoup plus féroce.

Notre sondage de 2015 indique aussi que l’éducation technologique, les sciences aux cycles intermédiaire et supérieur, l’informatique et les mathématiques (langue anglaise) sont des spécialités pour lesquelles il y a déjà plus de demandes qu’il n’y a d’enseignants disponibles. Le taux de chômage des enseignants en première année de carrière dans ces spécialités est en dessous de 1 sur 4, un chiffre considérablement plus faible que pour les nouveaux enseignants qui ont d’autres qualifications. Au cours des quelques prochaines années, ces marchés pourraient changer assez rapidement et subir une forte demande en raison de la baisse du nombre de nouveaux diplômés.

Les résultats de l’étude sur la transition à l’enseignement brossent un tableau prometteur pour les futurs enseignants de l’Ontario. Le marché de l’emploi est en mutation, car certaines spécialités seront recherchées. Bref, en raison du taux de chômage qui dégringole chez les enseignants en première année de carrière, on peut s’attendre, au cours des quelques prochaines années, à un recrutement plus vigoureux et compétitif au sein des conseils scolaires de l’Ontario.

Nouveaux diplômés — Portrait de 2015

En 2015, de nombreux diplômés d’une faculté d’éducation de l’Ontario qui n’étaient pas encore membres de l’Ordre ont décidé de le devenir avant la mise en œuvre du programme de formation à l’enseignement prolongé (auparavant de 1 an, maintenant de 2). Cette soudaine augmentation de nouveaux membres ne modérera peut-être pas les tendances du marché de l’emploi. Nombre de ces personnes n’envisagent peut-être pas d’entrer immédiatement dans la profession.

Processus d'embauche

La réglementation déposée à l’automne 2012 préconise la transparence du processus d’embauche au sein des conseils scolaires. Les procédures normalisées définissent le chemin vers un emploi permanent, lequel exige normalement que les nouveaux enseignants entament leur carrière en faisant de la suppléance à la journée ou de courte durée, puis posent leur candidature à des postes de remplacement à plus long terme et, en fin de compte, entrent dans la compétition pour décrocher un poste permanent au sein d’un conseil scolaire. Au fur et à mesure que les occasions d’emploi continuent de s’améliorer, on s’attend à ce que ce processus à étapes multiples vers un emploi à temps plein se poursuive. Cette réglementation ne s’applique toutefois pas au processus d’embauche dans les écoles indépendantes de la province.

Au sujet du sondage

Le sondage sur la transition à l’enseignement 2015 examine l’entrée dans le marché du travail et l’expérience professionnelle des diplômés de 2005 à 2014 d’un programme de formation à l’enseignement et des enseignants nouvellement arrivés en Ontario formés ailleurs et ayant obtenu l’autorisation d’enseigner en 2013 ou en 2014.

Au total, 3 850 enseignants ont répondu au sondage en ligne. Le taux de réponse des échantillons a varié de 14 à 26%, avec une moyenne de 19%. Le taux d’exactitude est de 1,6% en tout et de 3 à 5,7% pour les composantes individuelles du sondage, et ce, 19 fois sur 20.

L’étude sur la transition à l’enseignement est rendue possible grâce à une bourse du ministère de l’Éducation de l’Ontario. Le rapport ne reflète pas nécessairement les politiques, opinions et exigences du Ministère.

Le rapport complet de l’étude de cette année est accessible à oct.ca/becoming-a-teacher.