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Avoir la profession dans la peau

Quatre enseignants à la retraite expliquent pourquoi ils désirent rester membres de l’Ordre

De Sharon Aschaiek
Photos : Matthew Liteplo

Donner aux jeunes les moyens nécessaires pour apprendre et s’épanouir est un travail précieux que nombre de pédagogues considèrent comme une vocation. Longtemps après leur dernier jour en classe, nombre d’entre eux continuent de nourrir leur passion pour la profession. C’est pourquoi certains enseignants retraités veulent rester membres de l’Ordre : cela leur permet de suivre les tendances en matière de réglementation, de rester en contact avec leurs pairs et d’appuyer une profession qui leur a tant appris. Quatre pédagogues à la retraite nous expliquent pourquoi ils désirent conserver le titre d’enseignante agréée ou d’enseignant agréé de l’Ontario (EAO).

Photo de Geneviève Gareau-Mossé, enseignante agréée de l’Ontario à la retraite. Elle est debout sur une terrasse dans un jardin.
«Parce que j’apprends toute ma vie, je veux conserver mon lien avec la profession», dit Geneviève Gareau-Mossé, EAO.

Apprentissage la vie durant

Après une carrière en éducation, Geneviève Gareau-Mossé, EAO, a choisi de passer du statut d’enseignante à celui d’étudiante. En janvier dernier, Mme Gareau-Mossé a pris sa retraite après 30 années passées à jouer le rôle d’enseignante, puis, dans la seconde moitié de sa carrière, de directrice d’écoles élémentaires catholiques de langue française. Maintenant, c’est à son tour d’entrer en apprentissage : elle a commencé à suivre des cours sur la dégustation des vins et sur les études bibliques. Elle s’instruit également sur les défis que doivent relever les nouveaux réfugiés au Canada en faisant du bénévolat à temps partiel dans un refuge près de Crystal Beach, petite communauté située au bord d’un lac à Niagara, où elle vit avec son époux.

Cette transition est probablement fort appropriée pour une enseignante à la retraite, parce que l’amour pour l’apprentissage que Mme Gareau-Mossé ressent est la principale raison pour laquelle elle a choisi l’enseignement et décidé de conserver son titre d’EAO.

«Parce que j’apprends toute ma vie, je veux conserver mon lien avec la profession enseignante», dit-elle.

Mme Gareau-Mossé est d’avis que la lecture de Pour parler profession, revue officielle de l’Ordre, représente une bonne partie de cet apprentissage. En tant que pédagogue, elle a toujours apprécié les articles qui portent sur les outils et les stratégies d’enseignement : ils ont contribué à enrichir sa pratique. Les histoires liées aux activités de ses collègues la fascinent. «J’adore voir le nom des gens que je connais et découvrir où ils en sont», ajoute-t-elle.

En plus d’explorer de nouveaux loisirs et d’autres causes humanitaires durant sa retraite, Mme Gareau-Mossé veut redonner à la profession en posant sa candidature pour siéger au conseil de l’Ordre. Elle a déjà discuté avec des enseignants qui siègent à des sous-comités de discipline et d’enquête. Ces conversations l’on incitée à apprendre la façon dont le conseil régit la profession. Fidèle à elle-même, Mme Gareau-Mossé a décidé d’en savoir plus.

«J’ai trouvé les conversations particulièrement intéressantes. J’aimerais posséder une meilleure compréhension des mécanismes du conseil et pouvoir intervenir», dit-elle.

Autoréglementation dans l’intérêt du public

Don Cattani, EAO, connaît bien la satisfaction de siéger au conseil de l’Ordre. Ancien enseignant au secondaire, il a été au service du Thunder Bay Catholic District School Board pendant 35 ans; à l’heure actuelle, il est conseiller pour le même conseil scolaire. Il a siégé au conseil pendant six ans, jusqu’à sa retraite en 2009, et y a présidé pendant les trois dernières années. Au cours de cette période, il a dirigé les efforts de l’Ordre sur plusieurs fronts : mettre à jour les exigences liées aux qualifications requises pour enseigner, instaurer le titre d’EAO et acheter le premier emplacement permanent des bureaux de l’Ordre. Il a trouvé ce travail très gratifiant parce qu’il lui a permis de promouvoir des changements positifs au sein de la profession.

«J’ai eu l’occasion de m’apercevoir à quel point l’autoréglementation, exercée dans l’intérêt du public, est importante et j’ai constaté le précieux travail que l’Ordre accomplit à ce sujet», déclare M. Cattani. Dans le cadre de sa carrière, il a enseigné aux adultes autochtones au Confederation College et, pendant 11 ans, a présidé l’unité locale de Thunder Bay de la Secondary Ontario English Catholic Teachers’ Association. Selon lui, «c’est absolument passionnant de pouvoir légiférer et influer sur le changement».

M. Cattani apprécie le statut d’autoréglementation de la profession en Ontario et le rôle important que joue l’Ordre dans l’établissement et la préservation des normes éducatives, techniques et éthiques. Jusqu’à tout récemment, l’Ontario était la seule province à autoréglementer les enseignants; la Saskatchewan est maintenant la deuxième à le faire.

Il défend avec conviction les efforts de l’Ordre pour renforcer et promouvoir la profession et protéger l’intérêt du public. Voilà pourquoi, même après sept ans à la retraite, M. Cattani renouvelle fidèlement son inscription à l’Ordre tous les ans. «J’apprécie ce que l’Ordre fait et je pense qu’il a une fonction importante, c’est pourquoi je continue de l’appuyer», dit-il.

Photo de René Chiasson, enseignant agréé de l’Ontario à la retraite. Il est debout à côté de son vélo en face du canal Rideau. Les édifices du Parlement canadien figurent à l’arrière-plan.
René Chiasson, EAO, affirme que rester membre de l’Ordre l’aide à maintenir
un lien avec une profession qu’il a servie et aimée pendant 35 ans.

Se tenir au courant

René Chiasson, EAO, a pris sa retraite en juin 2015. Il affirme que rester membre de l’Ordre l’aide à maintenir un lien avec une profession qu’il a servie et aimée pendant 35 ans. Au cours de sa carrière, le résident de Gatineau a travaillé dans une école secondaire publique de langue française de l’Ottawa-Carleton District School Board à raison de 22 ans comme enseignant et de 13 ans comme directeur et directeur adjoint. Il a occupé le rôle de directeur de la plus grande école de langue française pour adultes en Ontario et d’une petite école alternative pour les adolescents ayant des problèmes de toxicomanie et de santé mentale. Pendant 19 ans, il a été enseignant à temps partiel à l’Université d’Ottawa, où il a donné des cours de français langue seconde et d’espagnol, ainsi que des cours à la faculté d’éducation.

«Être membre signifie rester au courant de l’actualité dans le monde de l’éducation», affirme René Chiasson, EAO.

M. Chiasson souhaite rester en contact avec l’Ordre en partie parce qu’il porte un intérêt inné à toute tendance se rapportant aux Pratiques exemplaires en pédagogie, en formation à l’enseignement et en administration scolaire. Comme Mme Gareau-Mossé, il aimerait siéger au conseil. Il a terminé sa carrière d’enseignant à temps plein, mais il veut à l’occasion servir de mentor à de jeunes directions ou directions adjointes et surveiller les élèves lors des examens standardisés. Garder le titre EAO en vigueur lui permettra d’exercer légalement sa profession, en plus de maintenir ses contacts professionnels et de rester au courant de l’évolution réglementaire, ce qui l’aide à demeurer informé.

«Être membre signifie rester au courant de l’actualité dans le monde de l’éducation, affirme M. Chiasson. Si vous voulez continuer de travailler directement ou indirectement dans le domaine, il est important de posséder ces connaissances et de consolider votre réseau.»

Fierté professionnelle

Bien que retraitée, Jeannette Stein, EAO, a une raison de garder son titre, une raison personnelle. Après avoir obtenu l’autorisation d’enseigner en 1959, Mme Stein a enseigné la 4e année pendant quelques années pour le North Board of Education, comme on l’appelait alors. Elle a arrêté d’enseigner pour élever ses enfants et a repris sa carrière après l’amalgamation du Toronto District School Board, pour lequel elle a fait de la suppléance pendant de nombreuses années. Elle a souvent travaillé avec des élèves ayant des problèmes de comportement et d’apprentissage, notamment ceux dont le diagnostic révèle un trouble du spectre autistique ou un syndrome d’hyper-activité. Elle se souvient des difficultés et des gratifications reçues pour les avoir aidés à surmonter des défis personnels.

«Ce n’était pas toujours facile. Mais si un élève voulait apprendre, je faisais toujours les efforts supplémentaires nécessaires», affirme Mme Stein.

Quand Mme Stein décrit sa carrière d’enseignante, les mots qu’elle utilise et la fierté qu’elle exprime indiquent clairement que, pour elle, l’enseignement n’était pas seulement un emploi, mais une vocation. Quoiqu’elle soit retraitée depuis plusieurs années, sa fierté professionnelle n’a pas vacillé : c’est la raison pour laquelle elle est toujours membre de l’Ordre.

«Enseigner a toujours occupé une place importante dans ma vie. Je suis fière de ma profession et de mes efforts», explique-t-elle. Je crois que je devrais terminer ma carrière comme je l’ai commencée : avec le statut de membre en règle de l’Ordre.»