De Frank McIntyre
Infographes : Hannah Browne/Studio 141
Notre sondage sur la transition à l’enseignement de 2016 présage un avenir prometteur pour les premiers diplômés du programme de formation à l’enseignement prolongé de l’Ontario. En dépit de l’augmentation unique du nombre de nouveaux enseignants en 2015 – année de transition vers le nouveau programme –, le sondage de 2016 révèle que, bien que la tendance à l’amélioration du taux de plein emploi en première année de carrière se soit quelque peu essoufflée, elle ne s’est pas renversée. Les perspectives d’emploi pour les étudiantes et étudiants actuellement inscrits au nouveau programme semblent plus prometteuses que par le passé.
Pour la quatrième année d’affilée, notre sondage annuel révèle que davantage de nouveaux enseignants certifiés en Ontario ont travaillé autant qu’ils le voulaient au cours de leur première année de carrière, passant d’un taux de 42 % en 2015 à 47 % en 2016, soit presque deux fois le taux dérisoire de 24 % rapporté en 2013. Le taux de chômage chez les nouveaux pédagogues a légèrement augmenté en 2016, tandis que le sous-emploi en première année de carrière a baissé. La légère hausse d’enseignantes et d’enseignants se disant pleinement employés confirme le redressement du marché, lequel se poursuit depuis déjà quelques années, et ce, malgré le fait que 2 400 enseignants de plus aient obtenu l’autorisation d’enseigner en 2015.
Les diplômés de l’Ontario des années précédentes ont eux aussi rapporté une meilleure situation d’emploi en 2016. En 2013, année où le surplus d’enseignants en Ontario avait atteint un summum, plus de la moitié des nouveaux pédagogues devaient attendre quatre ans avant de pouvoir accéder à un poste à temps plein. Aujourd’hui, ils obtiennent le plein emploi d’ici la fin de la première année suivant l’obtention de l’autorisation d’enseigner. En 2016, moins de un dixième des enseignants en troisième, en quatrième ou en cinquième année de carrière en Ontario se disaient au chômage.
Le taux de chômage parmi les diplômés des programmes en français de l’Université Laurentienne et de l’Université d’Ottawa en première année de carrière continue d’être inférieur à 10 %. Bien qu’un plus grand nombre d’entre eux aient reçu l’autorisation d’enseigner en 2015, leur taux de chômage en 2016 (9 %), quoique plus élevé qu’en 2015 (4 %), est la moitié moindre qu’en 2014 (18 %).
Les enseignants de français langue seconde (FLS) ont la meilleure situation d’emploi. Avec un taux de chômage de seulement 5 %, leur taux d’embauche en Ontario en 2016 a été nettement supérieur à celui des enseignants de FLS certifiés au cours des trois dernières années.
Pour les pédagogues anglophones ayant reçu l’autorisation d’enseigner en 2016, le marché du travail en Ontario continue d’être difficile et saturé en raison du surplus des années précédentes. Parmi les diplômés des programmes en anglais, environ un sur trois n’ayant pas les qualifications requises pour enseigner le FLS est au chômage, tandis que un sur quatre dit qu’il n’a pas obtenu autant de jours d’enseignement qu’il le voulait au cours de sa première année de carrière. Seulement deux sur cinq se disent pleinement employés au cours de leur première année de carrière.
Les diplômés des programmes en anglais qualifiés pour enseigner aux cycles intermédiaire-supérieur ont rapporté un taux de chômage (24 %) inférieur à celui des diplômés qualifiés pour enseigner aux cycles primaire-moyen (37 %) et moyen-intermédiaire (34 %). Les matières d’enseignement font également une grande différence. Le taux de chômage chez les enseignants qualifiés pour enseigner les mathématiques, les sciences ou l’informatique n’est que de 16 %, contre 28 % chez ceux qui n’ont pas ces qualifications, ni celles pour enseigner le français ou le FLS.
«Le nombre d’emplois disponibles augmentera également en raison de la croissance prévue du nombre d’élèves l’année prochaine et au cours des années à venir.»
En 2015, 2 400 enseignantes et enseignants de plus ont reçu l’autorisation d’enseigner en Ontario par rapport à la moyenne des trois années précédentes. La légère hausse du taux de chômage chez les enseignants en première année de carrière en 2016 pourrait s’expliquer par une concurrence accrue au sein de cette cohorte plus importante. Toutefois, près de la moitié de ces 2 400 nouveaux enseignants n’ont pas renouvelé leur inscription à l’Ordre en 2016 et n’ont sans doute pas cherché un emploi en enseignement au cours de l’année scolaire 2015-2016, ce qui a probablement atténué les répercussions de l’afflux de nouveaux pédagogues sur le marché du travail. La tendance à la hausse de la plupart des indicateurs de réussite professionnelle des dernières années a quelque peu ralenti, mais elle ne s’est pas renversée.
D’ici la fin de la présente décennie, le rapport entre le nombre de nouveaux enseignants et le nombre d’emplois disponibles sera radicalement différent par rapport aux surplus annuels des dix dernières années. À compter de 2016, soit un an après l’entrée en vigueur du programme de formation à l’enseignement prolongé, il y aura environ 5 000 nouveaux enseignants, plutôt que 10 000 à 12 000 comme c’était le cas auparavant.
À moyen terme, on prévoit une légère augmentation des départs à la retraite annuels en Ontario (de 4 500 à environ 5 000). «Le nombre d’emplois disponibles augmentera également en raison de la croissance prévue du nombre d’élèves l’année prochaine et au cours des années à venir.»
Parmi les enseignantes et enseignants anglophones issus des surplus des années précédentes qui sont toujours au chômage ou sous-employés, un certain nombre d’entre eux sont probablement disponibles pour pourvoir des postes vacants. Il faudra sans doute attendre quelques années pour rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande, et pour que les futurs enseignants anglophones en première année de carrière commencent à rapporter un taux de chômage inférieur à 10 %. Néanmoins, la réduction prévue du nombre de nouveaux pédagogues par rapport aux emplois disponibles au cours des prochaines années fera graduellement baisser le taux de chômage des pédagogues en première année de carrière et permettra aux nouveaux enseignants d’accéder au plein emploi plus tôt dans leur carrière.
La situation est bien différente pour les diplômés des programmes en français. Auparavant, ils étaient environ 725 à 850 à recevoir l’autorisation d’enseigner chaque année, et leur taux de chômage en première année de carrière est déjà minime. Au cours des années à venir, on s’attend à environ 340 nouveaux diplômés par an, ce qui contribuera à maintenir le taux de chômage de ce segment du marché à un faible niveau. Puisque le taux de chômage des enseignants de FLS est également inférieur à 10 %, de nombreux conseils scolaires de langue française en Ontario seront aux prises avec des défis de recrutement.
Le non-renouvellement de l’inscription à l’Ordre est l’une des conséquences des années de surplus. En 2005, le taux d’attrition était de un sur 20 au cours de la première année de carrière et de un sur dix après cinq ans. Depuis lors, le taux de chômage n’a cessé d’augmenter chez les enseignants en début de carrière et, par conséquent, le taux de non-renouvellement de l’inscription à l’Ordre est aujourd’hui deux fois plus élevé qu’il y a dix ans.
En novembre 2016, le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur, un organisme consultatif gouvernemental, a publié une étude sur les tendances et perspectives du marché du travail pour six professions réglementées de l’Ontario. Voici quelques faits saillants de sa recherche sur les enseignantes et enseignants de l’élémentaire et du secondaire :
En 2015, un grand nombre de diplômés des facultés d’éducation de l’Ontario des années précédentes qui n’étaient pas membres de l’Ordre ont décidé d’obtenir l’autorisation d’enseigner avant l’entrée en vigueur du nouveau programme de formation à l’enseignement de deux ans. Cette hausse de nouveaux membres n’a pas eu de répercussions importantes sur les tendances du marché du travail; nombre d’entre eux n’ont pas renouvelé leur inscription à l’Ordre en 2016.
L’étude sur la transition à l’enseignement 2016 examine l’entrée sur le marché du travail et l’expérience professionnelle des diplômés des programmes de formation à l’enseignement de 2006 à 2015, ainsi que du personnel enseignant formé ailleurs qu’en Ontario et ayant reçu l’autorisation d’enseigner dans la province en 2014 et en 2015. Nous avons envoyé notre sondage en ligne à de vastes échantillons de chaque groupe.
En tout, 5 528 personnes ont répondu. Le taux de réponse était de 16 à 27 %, avec une moyenne globale de 21 %. Le taux d’exactitude global était de 1,9 %, variant de 1,8 à 4,7 % pour chaque composante individuelle du sondage, 19 fois sur 20.
L’étude sur la transition à l’enseignement est rendue possible grâce à des subventions du ministère de l’Éducation de l’Ontario. Ce rapport ne reflète pas nécessairement les politiques, opinions et exigences du Ministère.
Le rapport complet est affiché dans le site web de l’Ordre à oeeo.ca.