De Melissa Campeau
Photos : Paul Orenstein
Les enseignantes et enseignants de l’Ontario prennent le perfectionnement professionnel continu à cœur. L’acquisition de nouvelles compétences aide la profession à appuyer la diversité d’apprenants dans les classes de la province.
Souvent, un motif personnel incite à réfléchir, à apprendre et à croître. Pour Pierre Beaudin, EAO, ancien coordonnateur des stages de formation à l’enseignement à l’Université d’Ottawa, ce sont ses deux enfants, lesquels ont des besoins particuliers. Son fils est autiste à haut niveau de fonctionnement et sa fille, née sourde et aveugle, présente plusieurs handicaps, dont la paralysie cérébrale et le spinabifida. Afin d’appuyer au mieux leur éducation, M. Beaudin est devenu défenseur passionné de l’enseignement aux élèves ayant des différences d’apprentissage.
Quand sa fille avait 5 ans, M. Beaudin a suivi des cours menant à une qualification additionnelle (QA) pour enseigner aux élèves sourds et aveugles. Alors qu’il était conseiller pédagogique au Centre Jules-Léger, à Ottawa, il a décidé d’en faire un fournisseur de QA. «De concert avec la faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa, le Centre Jules-Léger est devenu le premier à offrir, en français, un cours menant à la QA Enseignement aux élèves ayant une surdicécité, déclare-t-il. Le centre nourrissait cette ambition depuis environ une décennie. Ma fille fut le moteur qui a accéléré le processus.»»
Il a aidé à créer les premiers cours en français menant à la QA Enseignement aux élèves ayant des troubles du spectre autistique, lesquels sont offerts à l’Université d’Ottawa.
En 2015, M. Beaudin a proposé d’élaborer un nouveau cours de spécialiste en trois parties menant à la QA Enseignement aux élèves ayant des troubles du spectre autistique, dont l’Ordre examine actuellement la proposition. «Mon fils me motive. Je comprends bien l’importance de posséder les connaissances et aptitudes professionelles nécessaires pour appuyer les apprenants autistes», explique M. Beaudin.
À la W. Ross Macdonald School de Brantford, c’est l’engagement personnel des pédagogues qui a donné lieu à de nouvelles occasions de perfectionnement professionnel pour les enseignants de la province. Les enseignants de cette école pour élèves aveugles, malentendants, et sourds et aveugles ont reçu une formation très spécialisée. Étant donné qu’il y a moins de 200 élèves sourds et aveugles en Ontario, la seule université qui offrait la QA Enseignement aux élèves ayant une surdicécité (conjointement avec l’école) attirait un faible nombre d’inscriptions; elle a finalement abandonné le programme. Pendant six ans, un seul fournisseur offrait la QA en français en Ontario, et aucun en anglais. De nombreux enseignants de la W. Ross Macdonald approchant de la retraite (mais refusant de laisser leurs élèves jusqu’à ce que de nouveaux pédagogues qualifiés assurent une relève compétente), les dirigeants de l’école pouvaient voir venir une crise.
«Nous avons réalisé que les élèves de la province n’allaient plus avoir accès aux connaissances particulières de ces enseignants spécialisés, explique Dan Maggiacomo, EAO, directeur de la W. Ross Macdonald School. L’école est bien placée pour comprendre les besoins des élèves sourds et aveugles de l’Ontario puisqu’elle accueille la plupart d’entre eux. Il nous semblait logique de fournir nous-mêmes la QA.»
«L’école est bien placée pour comprendre les besoins des élèves sourds et aveugles de l’Ontario.»
Selon lui, le plan rigoureux à suivre pour devenir fournisseur (voir «Pleins feux sur les nouveaux fournisseurs de QA») en valait la peine. L’automne dernier, pour la première fois, l’école a offert la première des trois parties du cours menant à la QA : 20 étudiants s’y sont inscrits. Ainsi, les pédagogues ont pu poursuivre leur formation professionnelle, et les élèves sourds et aveugles ont acquis la certitude que des enseignants et du personnel bien préparés continueraient de les appuyer.