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Les lecons du succès

D'Olivia Yu
Illustration : Martin O'Neill/Three in a Box

Pour ces anciens lauréats des bourses de l’Ordre, l’esprit d’aventure, la créativité et la participation communautaire sont la clé de la réussite.

Trois photos illustrées de trois anciens lauréats de bourses de l'Ordre : William Snodgrass, Tracy Beck et Jennifer Cook.
Trois anciens lauréats des bourses de l’Ordre : William Snodgrass, EAO; Tracy Beck, EAO et Jennifer Cook, EAO.

Notre programme de bourses reconnaît l’excellence en formation à l’enseignement en attribuant chaque année une aide aux futurs enseignants. retrouvailles avec quelques anciens lauréats pour savoir où ils en sont, ce qu’ils ont appris dans l’exercice de leurs fonctions et ce qui les motive.

Gros plan de Jennifer Cook.

Jennifer Cook, EAO
Lauréate 2013 de la Bourse d’excellence en formation à l’enseignement Joseph-W.-Atkinson

Jennifer Cook aime sortir des sentiers battus. Littéralement. Depuis l’obtention de son diplôme en enseignement, en 2014, cette pédagogue et artiste vit et travaille à Iqaluit, au Nunavut, en incorporant des stratégies artistiques à sa pédagogie.

Mme Cook a eu le coup de foudre pour la culture inuite alors qu’elle travaillait à Ottawa, et c’est pourquoi elle a voulu élargir ses horizons. «J’adore acquérir des connaissances sur le peuple inuit et sa connexion avec la terre. Il n’y a pas de feux de signalisation, de lampadaires ni de clôtures dans les rues. J’aime ce profond sentiment d’appartenance communautaire.»

Malgré les différences qui existent entre le rythme de travail des grandes métropoles comme Ottawa et celui des villes plus éloignées comme Iqaluit, Mme Cook souligne que le principe reste le même : établir des liens avec les élèves. Elle personnalise autant que possible ses méthodes pour répondre aux besoins de chaque élève.

Le fait qu’elle apprend volontiers de ses élèves nourrit son inspiration. «Chaque jour leur offre de nouvelles possibilités. Ils ont soif d’apprendre et ils possèdent un grand sens de l’aventure.»

Mme Cook cultive le goût d’apprendre. Elle a assisté à la Conférence mondiale des peuples autochtones sur l’éducation, organisée l’été dernier à Toronto. Elle a lancé un atelier sur la créativité en classe pour le personnel enseignant d’Iqaluit et a réalisé une étude indépendante sur les stratégies d’apprentissage fondées sur les arts. En 2015, elle a obtenu la qualification additionnelle Danse, 1re partie, et a fait du bénévolat à la Toronto Waldorf School.

Toujours bien occupée, Mme Cook a l’intention de retourner enseigner dans la région de Huntsville, où elle a grandi, et espère y aménager un jardin communautaire – un lieu où l’on cultive et récolte ensemble.

Pour l’enseignante, c’est le fait de pouvoir exprimer sa créativité qui nourrit la passion qui l’anime dans sa classe et dans sa vie. «Quelle que soit votre passion, que ce soit la peinture, le chant ou la danse, imprégnez-en votre enseignement.»

Gros plan de William Snodgrass

William Snodgrass, EAO
Lauréat 2009 de la Bourse d’excellence en formation à l’enseignement Joseph-W.-Atkinson

Pour William Snodgrass, tout est question de diversité. Il se considère chanceux d’avoir pu enseigner dans six écoles depuis l’obtention de son certificat. Chaque établissement lui a apporté des perspectives variées, de nouveaux défis et diverses récompenses. Il a enseigné plusieurs matières. Aujourd’hui, il enseigne l’anglais et la musique à temps plein, mais il admet que c’est la musique qui lui tient le plus à cœur.

M. Snodgrass n’a pas toujours perçu l’enseignement de la musique comme un choix de carrière; il s’agissait plutôt d’un passe-temps agréable qui, naturellement, s’est transformé en carrière – une passion qu’il allait transmettre aux autres.

Même avant de se tourner vers l’enseignement, il avait ça dans le sang. Ayant déjà accumulé beaucoup d’expérience de travail avec les enfants et la musique, il était logique pour lui de joindre l’utile à l’agréable. «C’est formidable de pouvoir transformer sa passion en carrière», dit-il.

L’enseignement concorde parfaitement avec son amour de la variété. «Chaque jour apporte son lot de nouveaux défis avec de nouvelles approches de la matière. Cela vous permet d’avoir du plaisir et d’être créatif.»

Parfois, M. Snodgrass doit faire appel à sa créativité pour résoudre les problèmes, comme la fois où un élève était parvenu à coincer un sandwich dans une guitare : «Attendez-vous à l’inattendu et soyez prêt à en rire!»

M. Snodgrass a fait ses débuts dans la profession il y a sept ans, à une époque où il y avait peu de postes à temps plein. À l’heure où les perspectives d’emploi s’améliorent (voir le rapport sur la transition à l’enseignement à la page 23), il conseille aux nouveaux diplômés à la recherche d’un poste permanent de voir le bon côté des choses : «Le fait de devoir changer fréquemment d’école présente de nombreux avantages : cela permet de réseauter et de recueillir des ressources et des idées différentes des personnes que l’on côtoie. Cela peut faire de vous un meilleur pédagogue.»

Autre conseil qu’il donne à ceux qui entrent dans la profession : «Savourez chaque moment, chaque évènement. Ne soyez pas trop durs avec vousmême et laissez tomber vos attentes. Abordez chaque expérience pédagogique à votre façon.»

Gros plan de Tracy Beck

Tracy Beck, EAO
Lauréate 2004 de la Bourse d’excellence en formation à l’enseignement Joseph-W.-Atkinson

Cela fait maintenant 12 ans que Tracy Beck est entrée dans la profession, et elle a consacré toute sa carrière à l’encadrement des élèves handicapés. Elle est titulaire d’un diplôme d’études de la condition des personnes handicapées, a obtenu des QA en éducation de l’enfance en difficulté et a travaillé à titre d’aideenseignante avant même d’être enseignante agréée. Elle a aussi passé les 14 dernières années à faire du bénévolat en qualité de directrice de programme de la Youth Leadership & Diversity Conference, un camp d’été qui enseigne aux jeunes du Canada et des États-Unis comment devenir de meilleurs leaders.

Mme Beck enseigne aux ados à bien s’organiser, à jongler avec leur charge de cours et à gérer leurs émotions. Même s’il ne fait aucun doute qu’elle contribue à améliorer leur vie, là n’est pas toujours son objectif.

Elle tient plutôt à «vivre l’instant présent», de façon à rendre chaque moment meilleur pour ses élèves, nombre d’entre eux étant des jeunes vulnérables. «Que puis-je faire à l’instant même pour qu’un élève se sente mieux? Il ne faut pas toujours viser une vue d’ensemble; les petites choses comptent aussi.»

L’une de ces «petites choses», c’est l’espace ouvert et inclusif dont elle s’occupe tous les midis à la White Oaks Secondary School, à Oakville, où elle enseigne.

Les élèves sont libres de venir jouer à des jeux, de manger leur dîner, de socialiser ou de juste venir s’asseoir. Mme Beck est persuadée qu’en renforçant la communauté et en donnant aux élèves le sentiment qu’ils y sont les bienvenus, on tisse des liens profonds avec eux.

Sa routine pédagogique est une machine bien huilée, mais cela n’a pas toujours été le cas. Pour nombre de nouveaux pédagogues, la transition à l’enseignement est délicate, et Mme Beck n’a pas fait exception à la règle. «J’ai appris que je ne peux pas tout faire et que ce n’est pas grave. On enseigne parce qu’on aime le métier, et les élèves doivent tout de suite s’en rendre compte.»

Nous acceptons les demandes de bourses

Par l’entremise de notre programme de bourses, nous offrons un appui financier aux étudiantes et étudiants en enseignement. Le programme met à l’honneur des étudiants qui incarnent les valeurs de la profession enseignante et fournit une aide à ceux qui ont une passion et qui aspirent à un grand idéal pour l’enseignement. Cette aide financière est rendue possible grâce à des dons. Les bourses sont versées directement aux personnes retenues en fonction de nos critères. Pour en savoir plus, veuillez consulter oct-oeeo.ca/bourses.