Petit guide de ressources en enseignement
Pour des ressources en anglais, rendez-vous à Professionally Speaking. Vous pouvez emprunter la plupart des ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson, à l’exception de certaines trousses de classe. Composez le 416-961-8800 (sans frais en Ontario : 1-888-534-2222), poste 689 ou envoyez un courriel à biblio@oeeo.ca pour réserver votre copie.
«Parfois, l’enfant qui a besoin de soutien va parler à la secrétaire de l’école ou à la bibliotechnicienne», explique Eillen Sellam, directrice par intérim du Centre ontarien de prévention des agressions (COPA). Cet organisme à but non lucratif offre des ateliers de la maternelle à la 12e année aux parents et au personnel de l’école, et ce, dans toute la province. «On a même eu dans nos ateliers des chauffeurs d’autobus scolaires qui sont souvent témoins d’intimidation. Plus il y a de participants, plus le message est cohérent dans toute l’école», dit Mme Sellam.
En plus des ateliers, le COPA offre de l’expertise et des ressources, surtout en français, mais aussi en anglais. Mentionnons notamment l’ouvrage intitulé Établir des milieux scolaires sécuritaires : Guide sur la prévention de l’intimidation destiné au personnel enseignant (gratuit). Selon Chantal Campbell, EAO, directrice de l’école élémentaire catholique Alain-Fortin (Ottawa), il «concilie bien les stratégies à privilégier avec des élèves de l’élémentaire et du secondaire en prenant soin d’adapter les exemples concrets ou les interventions à mener selon le groupe ciblé».
L’équité, l’inclusion, le consentement, toutes les formes de préjugés, d’intimidation, d’agression et de violence, ces thèmes sont au cœur des interventions du COPA depuis maintenant 22 ans.
Mme Sellam donne l’exemple d’un tout nouveau programme intitulé Communiqu’Action!, qui vise à outiller tous les membres du personnel. Il permet, par exemple, de savoir comment répondre à un élève qui veut parler du harcèlement dont il est victime.
Financé par les ministères de l’Éducation et de la Condition féminine de l’Ontario, la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (FEO) et Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, le COPA offre gratuitement certains de ces programmes dans les écoles.
Selon Mme Sellam, la prévention est un geste qui a besoin de répétition et de pratique. «Idéalement, il faudrait suivre toute la scolarité de l’enfant et lui offrir un programme adapté à son âge et à son développement, et à ses besoins.»
L’équipe du COPA travaille beaucoup avec les élèves et les familles qui habitent en Ontario depuis peu, qu’ils viennent du Canada ou d’ailleurs, afin de réduire les facteurs de vulnérabilité de ces personnes qui sont à risque dans notre société. Actif aussi au sein des communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits, l’organisme répand le message que chaque enfant a le droit de vivre dans la sécurité, la force et la liberté.
Pour plus d’informations : infocopa.com.
– Rochelle Pomerance, responsable de cette rubrique
De Paul Belmont Hogbin, EAO
Quand on apprend une langue, surtout au secondaire, il est souvent question de «faux amis», ces petits mots qui semblent identiques dans les deux langues, mais qui n’ont pas pour autant le même sens. Le présent cédérom représente l’effort louable d’un enseignant en quête de solutions pour aider ses élèves.
Cette ressource numérique, qui propose des documents en format Word et PDF de mots rangés par ordre alphabétique, est en fait un dictionnaire. Il est bien connu qu’au fil des siècles, l’interaction entre la France et l’Angleterre a été à l’origine du passage de beaucoup de mots de la langue de Molière dans celle de Shakespeare. Aujourd’hui, on est témoin du phénomène inverse. En fait, l’anglais et le français étant cousins germains, nombre de mots ont un petit air de famille. Peut-être aurait-il été toutefois plus intéressant de jouer avec les différences (les faux amis) que de fournir une très longue énumération des points communs des deux langues. De plus, cette excellente initiative gagnerait à être interactive.
Critique de Véra Nochtéva, EAO, enseignante de français à la White Oaks Secondary School d’Oakville, Halton District School Board.
Vrais amis, faux amis; 2016; ISBN 13 978-1-77084-735-4; 25 $ (cédérom), 7 $ (livrel); pauldict@yahoo.ca
D’Emmanuelle Bergeron, illustrations de Caroline Merola
Il est toujours fascinant de découvrir les faiblesses de personnalités douées. Cela nous rappelle que personne n’est parfait, même les personnes les plus talentueuses.
Ce livre explore la vie de quatre femmes : la romancière Agatha Christie, la couturière Coco Chanel, la comédienne Sarah Bernhardt et la chanteuse Mary Travers, alias La Bolduc. L’art était très présent dans la vie de chacune de ces personnalités disciplinées et hautes en couleur.
Pour l’auteure, ces femmes étaient en avance sur leur temps. Coco Chanel a eu le courage de confectionner des vêtements confortables, presque masculins, à une époque où les femmes aisées portaient des vêtements contraignants qui nuisaient à leur santé. De plus, pendant la Seconde Guerre mondiale, nombre de femmes ont dû assumer le travail des hommes. Elles ont donc eu besoin de porter des vêtements pratiques.
Une autre pionnière, Agatha Christie, a osé écrire sous son propre nom à une époque où les écrivaines n’étaient pas prises au sérieux. Il est aussi fascinant de découvrir comment elle a créé son célèbre Hercule Poirot en observant les passants dans les rues londoniennes.
Emmanuelle Bergeron ne met pas seulement en valeur les réalisations de ces femmes, mais aussi leur personnalité et l’époque dans laquelle elles ont évolué. De plus, ce livre sert d’introduction à l’histoire du théâtre et de l’opéra, et devrait encourager l’exploration de formes d’art moins connues des jeunes.
Critique de Pamela AuCoin, EAO, enseignante, Rawlinson Community School, Toronto District School Board.
Quatre filles en art; Soulières Éditeur; Saint-Lambert (Québec); 2017; ISBN 978-2-89607-382-5; 101 p.; 9,95 $; 450-465-2968; soulieresediteur.com
De Françoise Tchou et Pierrette Tranquille
Ce cahier d’activités d’environ 60 pages contient une mine d’or de situationsproblèmes non traditionnelles liées aux cinq domaines mathématiques. Précédés d’une marche à suivre bien balisée, 12 défis guident l’apprenant pour créer un menu, une pochette de disque, une devinette de cadeau ou une cabane à oiseaux.
Chaque étape requise est appuyée par des illustrations, des graphiques, des tableaux ou des diagrammes à remplir. Un répertoire de stratégies, des conseils pratiques, un aide-mémoire de notions et un corrigé facilitent la compréhension et la démarche.
Le cahier est conçu en deux temps : un problème initial est présenté et expliqué par l’enseignant, puis l’apprenant se penche sur une situationproblème similaire, mais de manière autonome. Sans le soutien parfaitement bien illustré de la démarche à suivre, je doute qu’un élève de 3e année ait la capacité de recourir aux stratégies requises. Les situations-problèmes étant très complexes, le parcours requiert beaucoup de choix, de décisions et d’organisation. Fort heureusement, le cahier offre des étapes que l’élève moyen arrivera à suivre sans se décourager.
Je recommande particulièrement ce cahier en fin d’année scolaire. À noter que chaque enfant doit avoir son cahier; un seul exemplaire par classe ne suffit donc pas. L’ajout de situationsproblèmes additionnelles est aussi de mise afin de favoriser le développement, l’exploration et l’expérimentation d’algorithmes personnels. Ce cahier s’avère aussi un excellent choix à suggérer aux parents qui souhaitent faire du travail de consolidation durant l’été avec leur enfant.
Critique de Chantal Leclerc, EAO, directrice d’école (à la retraite), région de l’Outaouais.
Complètement maths! 3e année; Éditions Marcel Didier; Montréal; 2016; ISBN 978-2-89144-746-1; 64 p.; 10,95 $; Distribution HMH; 514-523-1523 ou 1-800-361-1664; distributionhmh.com
De Pierre-Luc Bélanger
C’est avec 24 heures de liberté que cet auteur franco-ontarien a fait son entrée dans le monde littéraire en 2013. En 2017, avec Ski, Blanche et avalanche, il remporte quelques prix, dont le prestigieux Prix du livre d’enfant Trillium assorti d’une bourse de 10 000 $. Cette année, dans Disparue chez les Mayas, Pierre-Luc Bélanger mélange aventure et intrigue dans un périple au Mexique qui tourne mal.
Un groupe de finissants de l’école secondaire L’Apogée participe à un voyage scolaire. Ce qui devait être un moment privilégié pour clore en beauté une étape importante de leur parcours scolaire se transforme en cauchemar pour les jumeaux Valérie et Félix Brunet ainsi que leurs amis. Même si le titre du roman en dévoile beaucoup au sujet de l’intrigue principale, il n’en demeure pas moins que cette lecture est un moment de bonheur pour les passionnés de voyage qui veulent connaître les lieux touristiques et les activités incontournables qui attirent de nombreux touristes au Mexique chaque année. C’est en suivant les péripéties de ce groupe d’élèves qu’on découvre les ruines de Tulum et de Chichén Itzá, les pyramides, les cénotes, la plongée en apnée et les plages, tout en faisant une incursion dans la culture locale.
Encore une fois, Pierre-Luc Bélanger présente des personnages attachants et des lieux invitants. Quant à l’enquête, celle-ci fait réfléchir aux risques qui accompagnent les voyages à l’étranger. Un livre à recommander aux jeunes mordus d’aventures!
Critique de Dominique Roy, EAO, enseignante de français, école secondaire catholique Sainte-Marie, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières, New Liskeard (en prêt de service au CFORP).
Disparue chez les Mayas; Éditions David; Ottawa; 2017; ISBN 978-2-89597-587-8; 254 p.; 14,95 $; 613-695-3339; info@editionsdavid.com; editionsdavid.com
D’Andrée Poulin
Voici une véritable mine d’or qui servira à maximiser le potentiel pédagogique des albums. Le contenu est riche et complet, tandis que la mise en page est claire et parfaitement organisée.
La première partie théorique se lit comme un roman. Andrée Poulin déconstruit les principaux mythes au sujet de l’album jeunesse : il n’est ni réservé aux plus jeunes, ni facile à lire, ni facile à écrire. L’auteure donne ensuite une liste de 13 raisons de lire des albums à l’élémentaire. Elle insiste aussi sur les bénéfices de lire à haute voix et de relire, de développer la littératie visuelle, de faire des liens entre le texte et les illustrations et, enfin, d’exploiter la richesse des albums sans texte.
Que vous organisiez des centres de littératie du type «les 5 au quotidien» ou des activités plus traditionnelles, vous trouverez dans la seconde partie de ce livre des fiches d’exploitation pédagogique à télécharger, à imprimer ou à projeter depuis le site de l’éditeur.
Ce livre va très vite devenir un incontournable pour les pédagogues qui veulent développer le goût de lire et d’écrire chez les élèves.
Critique de Nathalie Cazenave-dit-Berdot, EAO, enseignante à l’Académie Alexandre-Dumas, Conseil scolaire Viamonde, Scarborough.
L’album jeunesse, un trésor à exploiter – Concepts clés et activités pour maximiser le potentiel pédagogique des albums; Chenelière Éducation; Montréal; 2017; ISBN 978-2-7650-4949-4; 240 p.; 44,95 $; 514-273-1066; info@cheneliere.ca; cheneliere.ca
De Stephanie Blake
Rempli d’illustrations colorées et contrastées, cet album amusant aborde des sujets sérieux, à lire à haute voix à ses élèves de la 1re à la 3e année pour susciter des discussions et donner envie de rire.
L’album met en scène Simon le Lapin, personnage bien connu et adoré des jeunes enfants. Simon ne connaît pas ses tables de multiplications; ses camarades le ridiculisent et ne veulent plus le laisser jouer aux billes avec eux. La vérité, comme il le dit si bien à sa maman, c’est qu’il «n’y comprend RIEN, aux multiplications». Il essaie de les mémoriser sans succès, jusqu’au moment où il a l’idée géniale d’utiliser ses billes pour découvrir qu’une multiplication est en fait une addition qui se répète. Ainsi, Simon parvient-il à apprendre ses tables et à compter à la vitesse de l’éclair!
Si le sujet évident de ce livre est l’apprentissage des tables de multiplication, on y soulève aussi des questions cruciales : le lien entre compréhension et mémorisation; l’importance de la manipulation dans l’enseignement; la gestion des émotions; le droit à l’erreur dans une atmosphère respectueuse, pour ne citer que les plus évidentes. Si l’on veut aller plus loin, on trouvera un excellent dossier pédagogique pour appuyer la lecture : oct-oeeo.ca/nultiplications
Critique de Nathalie Cazenave-dit-Berdot, EAO, enseignante à l’Académie Alexandre-Dumas, Conseil scolaire Viamonde, Toronto.
NULtiplications; L’école des loisirs; 2015; ISBN 978-2-211-22429-1; 40 p.; 22,95 $; 514-499-2012; librairie@gallimardmontreal.com; gallimardmontreal.com
De Franck Sylvestre, illustrations d’Enzo, compositeur/musicien : Étienne Loranger
Sur son lit de malade, en Martinique, le grand-père du narrateur dévoile «un grand secret». Quand il était jeune, il a trouvé sur la grève une boîte d’où partait une voix. Il dévoile à son petit-fils où il a caché l’étrange coffret. Peu après, s’étant saisi du trésor de son grand-père, l’enfant écoute, avec un enchantement mêlé de frayeur, la voix lui raconter l’extraordinaire aventure de Cortés (chef de l’expédition espagnole au Mexique), de Moctezuma (chef des Aztèques), du pirate Barbe Noire et l’histoire d’une petite boîte.
Ce conte avec CD, Prix du public de la Plume de Paon 2017, mêle le récit du garçon et celui de la boîte. Si le coffret émeut jusqu’aux larmes, l’enfant dégage une morale de l’histoire. «Si un jour tu trouves une petite boîte qui parle, n’aie pas peur : ça pourrait être pour toi le début d’une belle aventure!»
Les temps forts de ce récit sont soulignés par des illustrations dont les lignes s’épaississent et s’assombrissent à mesure qu’on se rapproche de son paroxysme, pour finalement éclater en mille couleurs alors que s’évanouit la tension narrative. La version audio du récit, portée par la voix rythmée de l’auteur sur fond de musique instrumentale, amplifie les émotions. Cette histoire s’adresse aux élèves du cycle moyen dans les cours de français et d’études sociales. Elle met en perspective des valeurs qui comptent vraiment dans la vie : le rêve, l’amitié, l’amour et le respect de toutes les cultures.
Critique de Bertrand Ndeffo Ladjape Mba, EAO, enseignant de français, 11e et 12e année, au Collège français de Toronto, Conseil scolaire Viamonde.
L’incroyable secret de Barbe Noire; Éditions Planète rebelle; Montréal; 2016; ISBN 978-2-924174-80-7; 40 p.; 21, 95 $; Diffusion Dimedia inc.; 514-336-3941; dimedia.com