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Paroles de sagesse

La force du mentorat en enseignement

De Jennifer Lewington
Photos : Matthew Liteplo

Photo de Shivam Patel, enseignante agréée de l’Ontario, avec son mentor Kelly Murray, enseignante agréée de l’Ontario.
Shivam Patel, EAO, aux côtés de son mentor, Kelly Murray, EAO

En 2017, quand Shivam Patel, EAO, décroche un poste à temps plein au York Region District School Board, on lui confie une classe combinée de 4e et de 5e année à la Blue Willow Public School à Woodbridge (Ontario). Au cours des mois qui ont suivi, la mère d’une de ses élèves, pensant que son enfant risquait d’évoluer moins vite dans une classe combinée, lui a maintes fois exprimé ses préoccupations.

Mme Patel s’est alors tournée vers son mentor Kelly Murray, EAO, une enseignante en 5e année dans la même école et forte de 27 ans d’expérience. Celle-ci l’a conseillée sur la façon de présenter aux parents les avancées de l’élève dans le programme de 5e année, ainsi que d’aborder les questions indépendantes de la volonté d’un enseignant, comme la répartition des élèves. En orientant la mère vers le bureau de la direction, responsable de la sélection des élèves des classes combinées, Mme Patel a pu garder le cap sur son objectif principal, qui est aussi celui du parent : les progrès scolaires.

«Il faut naviguer de façon professionnelle, explique Mme Patel. Mme Murray m’a proposé d’excellentes façons d’envisager la communication avec les parents.»

Les deux collègues ont été jumelées dans le cadre du Programme d’insertion professionnelle du nouveau personnel enseignant (PIPNPE), un projet de mentorat financé par la province qui s’adresse au personnel enseignant dans leur première ou deuxième année de carrière.

Mme Patel se prépare à passer les deux évaluations de rendement, comme doivent le faire tous les enseignants au cours de leurs 12 premiers mois de carrière. Elle a tiré profit des conseils de Mme Murray sur la présentation de plans de cours bien organisés, lesquels seront évalués par la direction de l’école. Même avant de devenir le mentor de Mme Patel, Mme Murray a fait preuve d’un esprit de collaboration en invitant la nouvelle enseignante à venir dans sa classe en tout temps.

Elle soutient qu’une bonne relation de mentorat favorise l’échange de connaissances. «[Les nouveaux enseignants] possèdent beaucoup d’informations documentaires, et Shivam me fait découvrir une foule de ressources en ligne. La relation est réciproque.»

«L’approche collaborative de Mme Murray rappelle aux jeunes enseignants qu’ils ne sont pas seuls, ajoute Cathy Bruce, EAO, doyenne de la Faculté d’éducation et de l’apprentissage professionnel de l’Université Trent. Cette [expérience] est essentielle pour faire comprendre aux nouveaux diplômés que l’enseignement est une profession où il faut continuer d’apprendre.» Elle insiste sur le fait que le mentorat est un travail en collaboration et non pas en vase clos.

Les ateliers, les formations en ligne et les séances individuelles avec un pédagogue d’expérience offrent aux nouveaux enseignants l’occasion d’approfondir leurs connaissances des pratiques efficaces et de la conduite professionnelle exemplaire. Quand il est bien mené, le mentorat crée un espace collaboratif sécuritaire pour transmettre le savoir.

Photo de Shivam Patel, enseignante agréée de l’Ontario, avec son mentor Kelly Murray, enseignante agréée de l’Ontario.
«Quantité de nouveaux enseignants sont très intimidés; on veut donner l’impression qu’on sait ce qu’on fait. Le soutien de Mme Chaisson m’a donné un élan de confiance.»
— Tanya Akai, EAO, St. Brother André Catholic School, Ottawa

Le programme de mentorat, lequel est actuellement financé annuellement à hauteur de 13,7 millions de dollars par le ministère de l’Éducation, soutient quelque 8 000 nouveaux enseignants (permanents et suppléants à long terme) chaque année.

Depuis ses débuts, le programme a reçu des éloges pour sa contribution au perfectionnement professionnel en enseignement. En 2015, une évaluation externe du PIPNPE financée par le ministère de l’Éducation et portant sur les trois années précédentes a révélé que le nouveau personnel enseignant avait «connu une croissance professionnelle soutenue» dans quatre volets importants : confiance, efficacité, pratiques pédagogiques et engagement pour le perfectionnement continu.

Ces piliers du professionnalisme vont de pair avec les normes de déontologie (empathie, respect, confiance et intégrité) et les normes d’exercice (engagement envers les élèves, leadership et connaissances professionnelles, pratique et perfectionnement continu) de l’Ordre.

«On peut maîtriser à merveille une matière et comprendre parfaitement les stratégies pédagogiques et les méthodes d’évaluation, mais si l’on présente des lacunes manifestes dans la sphère englobant la présence, les relations et les limites professionnelles, on peut ruiner sa carrière du jour au lendemain», avance Joe Jamieson, EAO, registraire adjoint de l’Ordre.

Une solide relation de mentorat contribue à bien faire comprendre aux nouveaux enseignants ce qu’est «une relation adéquate avec un élève et une présence sociale saine dans une position de confiance et d’autorité, poursuit-il. Par exemple, un enseignant qui dévoile trop d’informations personnelles à ses élèves, qui leur écrit de façon excessive ou qui passe trop de temps seul avec l’un d’entre eux après les heures de classe risque de franchir les limites professionnelles».

Relations positives

L’établissement de limites professionnelles a été une leçon importante pour Jenny Pasitkhammanh, EAO, qui détenait, le semestre dernier, un contrat de suppléance à long terme pour enseigner les mathématiques et la physique à la Judith Nyman Secondary School, une école secondaire de formation professionnelle du Peel District School Board, à Brampton.

Son mentor du PIPNPE, Pomilpreet Sandhu, EAO, qui a 13 années d’expérience dans la profession, est responsable des mathématiques, des sciences et des études commerciales à l’école. «Mme Sandhu m’a enseigné beaucoup de notions à teneur légale, explique Mme Pasitkhammanh. J’ai appris comment parler aux élèves et aux enseignants.» La jeune pédagogue a également coenseigné des cours avec Mme Sandhu et ainsi intégré des stratégies pour travailler avec les élèves de cette école.

Mme Pasitkhammanh mentionne que son mentor lui a aussi conseillé d’acquérir des «aptitudes à la vie quotidienne d’un enseignant» pour arriver à avoir un bon équilibre entre le travail et la vie privée. «Elle m’encourage à prévoir du temps libre, car elle remarque que je passe tous mes dîners avec des élèves et que je consacre beaucoup de temps chez moi à planifier mes cours.»

En tant que mentor, Mme Sandhu croit que la confiance constitue le fondement d’une relation saine avec un enseignant débutant. «Sans nouer de relation, on ne va nulle part, soutient-elle. Impossible d’être exigeant sur tous les plans. Il faut savoir replonger à l’époque où nous étions nous-mêmes de nouveaux enseignants.»

La bonne paire

Il y a trois ans, quand Tanya Akai, EAO, a commencé sa carrière en Ontario à la St. Brother André Catholic School à Ottawa, elle ressentait à la fois de l’enthousiasme et de l’appréhension.

Elle avait enseigné au Koweït et au Mexique pendant trois ans, puis était revenue dans son Ontario natal alors que le marché de l’emploi était plutôt saturé. Elle a fait son entrée à l’Ottawa Catholic School Board avant d’obtenir un poste de suppléance à long terme à la St. Brother André School, en 2015.

Rapidement, elle a traversé le couloir jusqu’à la classe du fond pour poser des questions à Melanie Chaisson, EAO, une enseignante de 4e et 5e année que Mme Akai décrit comme un as de sa classe à besoins élevés.

Elle savait qu’elle avait trouvé la personne parfaite pour être son mentor : une enseignante d’expérience calme, dévouée et pleine de ressources. Au cours de l’année suivante, les deux enseignantes étaient jumelées.

«Quantité de nouveaux enseignants sont très intimidés; on veut donner l’impression qu’on sait ce qu’on fait, avance Mme Akai. On a peur de l’échec et on a du mal à parler de nos insécurités ou de nos difficultés. Le soutien de Mme Chaisson m’a donné un élan de confiance.»

Angèle Campeau, EAO, et Anis Abdelkader, EAO.
Angèle Campeau, EAO, et Anis Abdelkader, EAO.

Après son départ de la St. Brother André School pour occuper un poste à temps plein en tant qu’enseignante de classe combinée de 2e et de 3e année à l’école Our Lady of Mount Carmel située à proximité, Mme Akai a maintenu sa relation de mentorat avec Mme Chaisson, qui lui a donné des conseils pratiques au sujet de la gestion de classe, du programme enrichi par la technologie et des rencontres parents-enseignant. Mme Akai souligne également les encouragements qu’elle reçoit sur le plan émotif à l’issue de journées difficiles.

Pour sa part, Mme Chaisson se rappelle avec bonheur le soutien de son mentor du PIPNPE au début de sa carrière, il y a neuf ans. «Tout est inconnu et exigeant quand on est nouveau; il faut de la pratique, explique-t-elle. Bénéficier d’une relation de confiance et pouvoir confier nos inquiétudes permet de se lancer avec une plus grande assurance.»

Objectif réussite

L’idéal, selon le mentor d’expérience Gregory Ste. Croix, EAO, c’est que le mentorat en enseignement contribue à la réussite des élèves. «J’ai appris que le plaisir du travail et la confiance en soi sont contagieux : s’ils voient que j’aime ce que je fais, mes élèves ressentent aussi la même chose», affirme l’enseignant d’éducation physique qui travaille à la Fort Frances High School du Rainy River District School Board.

En 2014, il a été le mentor de Jordan Botsford, EAO, ancien élève qui, une fois devenu enseignant, a obtenu un contrat de suppléance à long terme au sein de l’équipe d’enseignants en éducation physique de la même école. M. Botsford explique que, durant le semestre qu’il a passé à l’école, M. Ste. Croix lui a donné un autre son de cloche en répondant à ses questions sur la façon de s’adresser aux parents, sur le meilleur moment de discipliner un élève et sur le remaniement d’un plan de cours infructueux.

«L’enseignant que je suis aujourd’hui s’est construit à partir de l’expérience que j’ai vécue pendant cette première année de carrière, affirme M. Botsford, qui occupe aujourd’hui un poste à temps plein au Seven Generations Education Institute, un établissement d’enseignement autochtone pour les communautés touchées par le Traité 3. Il communique toujours avec son ancien mentor.

Malgré l’enthousiasme pour le mentorat, le jumelage de nouveaux enseignants avec des collègues émérites demeure un défi dans certaines régions.

Photo de Shivam Patel, enseignante agréée de l’Ontario, avec son mentor Kelly Murray, enseignante agréée de l’Ontario.
«J’ai appris que le plaisir du travail et la confiance en soi sont contagieux : s’ils voient que j’aime ce que je fais, mes élèves ressentent aussi la même chose.»
— Gregory Ste. Croix, EAO, Fort Frances High School, Fort Frances

«Nous avons des difficultés géographiques, admet Barbara Dennis, EAO, directrice de la Mine Centre School et coordonnatrice du PIPNPE au Rainy River District School Board. C’est une tâche ardue de jumeler les nouveaux enseignants à un mentor qui leur convient.» C’est que les paires idéales enseignent parfois dans des écoles éloignées l’une de l’autre et leurs horaires sont conflictuels.

Mme Dennis cherche des solutions créatives. Cette année, elle a jumelé une enseignante de 1re année ayant de l’expérience multicycles à une enseignante débutante en 3e, 4e et 5e année. «Une belle paire», conclut-elle, car le mentor avait déjà enseigné aux élèves de la classe actuelle de la nouvelle enseignante. Elle encourage aussi les recrues à observer des pédagogues remarquables. Dans une classe, une enseignante chevronnée a utilisé une minuterie pour signaler aux élèves le moment de passer à la prochaine activité. Les enseignants débutants «ont considéré cette façon de faire comme une méthode éprouvée», relate la directrice.

En parallèle, les enseignants expérimentés qui s’identifient comme Autochtones sont devenus des mentors qui transmettent leurs connaissances sur leurs traditions culturelles, entre autres pratiques. Cecilia Person, EAO, membre de la Red Rock Indian Band de Nipigon, est enseignante de langue autochtone au Thunder Bay Catholic District School Board. Depuis son arrivée il y a dix ans, le conseil scolaire a embauché huit enseignants de langue autochtone, y compris deux en septembre dernier pour répondre à la demande des élèves autochtones et non autochtones d’apprendre l’ojibway.

Mme Person, qui enseigne à des élèves la maternelle et le jardin d’enfants à la St. Ann’s School, fait du mentorat avec deux pédagogues de langue non autochtone qui enseignent dans des écoles à proximité. «J’ai eu envie de transmettre mes connaissances et ma culture, explique-t-elle. Et je me rappelle comment je me sentais quand j’ai commencé [à enseigner].»

Ces pédagogues viennent dans la classe de Mme Person pour observer la façon dont elle intègre des activités pratiques au programme afin de s’adapter aux styles d’apprentissage des élèves autochtones. «Je crois qu’il faut me voir travailler et non pas se contenter de m’écouter en parler, soutient-elle. Il faut observer ma façon de faire et voir la réaction des élèves.»

Diminuer la pression

Choisir de travailler avec un nouvel enseignant nécessite un engagement, mais l’investissement rapporte aussi son lot de récompenses.

L’enseignante de maternelle Angèle Campeau, EAO, a commencé sa carrière il y a 11 ans. Elle fait du mentorat actuellement avec quatre collègues de l’école élémentaire et secondaire publique Maurice-Lapointe, à Ottawa, une école du Conseil des écoles publiques de l’est de l’Ontario.

L’automne dernier, elle songeait à s’intégrer à un cercle d’études sur la communication orale, par intérêt professionnel, mais elle a plutôt choisi de faire du mentorat, tout d’abord avec deux collègues, puis avec deux autres. «Lorsqu’on m’a demandé si je voulais faire du mentorat, je me suis rappelé ma première année de carrière, et à quel point j’étais reconnaissante de pouvoir compter sur quelqu’un», raconte Mme Campeau.

Elle les rencontre généralement au moins trois fois par semaine, et sa philosophie d’ouverture se traduit par des visites spontanées dans sa classe. D’après elle, il est important que les mentors écoutent les questions et les préoccupations des pédagogues qui débutent, et qu’ils les encouragent à réfléchir sur leur pratique. «Le plus difficile, c’est de formuler des commentaires honnêtes et constructifs, admet-elle. La critique n’est pas toujours facile à transmettre ou à recevoir, mais elle constitue l’élément le plus important.»

Anis Abdelkader, EAO, affirme que le mentorat de Mme Campeau a diminué la pression que génère son nouveau rôle d’enseignant de maternelle. «Je trouve important de parler à quelqu’un sur qui je peux compter, confie-t-il en mentionnant l’empressement de son mentor à lui donner des conseils sur la rédaction de bulletins et sur la façon de communiquer avec les parents. Elle m’aide quand je [dois surmonter des défis] et quand je me demande comment répondre aux parents ou aborder des situations difficiles.»

Pour Mme Campeau, l’une des récompenses du mentorat réside dans le moment de révélation vécu par un jeune enseignant lorsque, découragé par un plan de cours qui ne fonctionne pas, il se fait accompagner afin de trouver de nouvelles idées pour le lendemain. Après une telle rencontre, elle raconte qu’une jeune enseignante lui avait déjà confié : «Avant, je rentrais chez moi en pensant que je n’étais pas bonne et que je n’y arriverais pas. Maintenant je sais que je suis capable.»

Mme Campeau précise que la plus grande récompense du mentorat se manifeste en classe. «J’espère que les nouveaux enseignants savent qu’ils ne sont pas seuls avec les défis. J’espère aussi qu’ils gagneront l’assurance dont ils ont besoin pour donner le meilleur d’eux-mêmes, ce qui ne peut être que bénéfique aux élèves.»

Passer le flambeau
Le mentorat pour les nouveaux administrateurs

L’enseignant et directeur d’école chevronné de la région de Durham, Michael St. John, EAO, est arrivé l’an dernier au District School Board of Niagara en tant que surintendant, son premier poste d’agent de supervision. Il attribue le succès de sa transition à l’appui du directeur de l’éducation, aux autres surintendants du conseil scolaire et au programme de mentorat financé par le ministère de l’Éducation et offert par les associations d’agents de supervision partout dans la province. Il estime que l’aide de Mark Joel, EAO, agent de supervision retraité du Durham District School Board, a eu une influence déterminante sur son insertion professionnelle.

Dans le cadre de la stratégie provinciale de développement du leadership au sein des conseils scolaires, mise en place en 2009, les nouveaux cadres (et le personnel de direction des écoles) suivent des cours formels de perfectionnement professionnel sur des sujets pertinents. Ils profitent aussi d’une communication régulière durant l’année (la deuxième année est optionnelle) avec un agent de supervision chevronné d’un autre conseil scolaire, soit en personne, au téléphone ou par courriel. Chaque année, quelque 500 nouveaux administrateurs sont admissibles au mentorat.

M. St. John connaît M. Joel depuis plus de 20 ans. «Le conseil que Mark m’a donné pendant ma première année comme surintendant est le même sur lequel il a toujours insisté [au Durham District School Board], mentionne-t-il. Soit l’importance de nous soucier des personnes que nous servons.» Dès le départ, en sentant la pression que M. St. John s’imposait pour établir structures et protocoles, M. Joel l’a exhorté à se concentrer sur les gens, et non sur les tâches administratives.

Le mentor soutient que l’investissement dans les jeunes administrateurs s’observe dans les classes. «Je crois que de bonnes directions d’école forment de bons enseignants qui, à leur tour, donnent de bons cours, ce dont bénéficient les élèves en définitive», explique-t-il.

Tout comme M. St. John, Laina Andrews, EAO, occupait son premier poste de surintendante (avec la responsabilité des ressources humaines et des groupes d’écoles) quand elle est arrivée au Hastings and Prince Edward District School Board il y a deux ans. Elle a été jumelée par l’association provinciale des agentes et agents de supervision avec Johanne Messner, EAO, surintendante du Toronto District School Board, maintenant l’une des responsables du programme menant à la qualification d’agente ou d’agent de supervision offert par l’Ontario Principals’ Council avec l’Ontario Public Supervisory Officers’ Association (OPSOA).

En plus de participer aux ateliers de l’OPSOA sur des sujets d’actualité, Mme Andrews a mis sur pied un plan de perfectionnement personnel qui a servi de tremplin aux discussions confidentielles avec son mentor, souvent en personne, sur des questions professionnelles très variées.

«Elle ne me fournit pas les réponses, mais elle me dit “Qu’en pensez-vous?”, rapporte Mme Andrews en ajoutant que Mme Messner la met en contact avec les personnes de son vaste réseau, surtout celles qui s’y connaissent en ressources humaines. Je ne peux pas m’imaginer avoir commencé seule, poursuit-elle en parlant de ses premiers mois à titre de surintendante. Il y a tant de questions que vous ne pensez pas à poser.»

Tout comme M. Joel, elle soutient que le mentorat d’une nouvelle génération de leaders de conseils scolaires devrait engendrer ses plus grandes répercussions en classe.

Après vingt ans de carrière en enseignement, y compris en tant que directrice d’école, Tricia Verreault, EAO, a intégré l’équipe d’agents de supervision du Conseil scolaire public Viamonde.

Elle a sauté sur l’occasion de participer à un programme de mentorat formel pour les nouveaux agents de supervision offert par l’Association des gestionnaires de l’éducation franco-ontarienne. En plus de prendre part à des ateliers formels, la surintendante adjointe a été jumelée à un mentor pendant la première année à son nouveau poste. Mme Verreault s’est tournée vers quelqu’un qu’elle connaissait sur le plan professionnel : Francine Dutrisac, EAO, agente de supervision retraitée ayant travaillé au Conseil scolaire catholique MonAvenir.

Au cours de la dernière année, les deux femmes ont participé ensemble à des ateliers parrainés par l’association pendant deux jours, se sont rencontrées à quelques reprises et se sont parlé au téléphone environ une fois par mois. «Elle me posait des questions qui me faisaient réfléchir, mentionne Mme Verreault à propos du mentorat qu’elle a reçu. Les débutants cherchent des réponses, mais ce n’est pas le rôle des mentors de les leur fournir. Ils donnent des pistes, mais leur rôle consiste à les aider à utiliser leurs propres ressources pour trouver les réponses.»