John Hattie, expert en éducation de renommée mondiale, parle d’intégrer l’«apprentissage visible».
De Laura Bickle
Photo : Brown & Cohen Communications & Public Affairs INC.
Décrivez-vous à l’élémentaire.
Bavard, avide d’apprendre, prêt à tout essayer.
Et au secondaire?
Tranquille, avide d’apprendre, plus solitaire.
Votre matière préférée?
Les mathématiques (surtout l’algèbre). C’était comme des mots croisés; quand tous les éléments prenaient leur place, cela avait enfin un sens.
Quelle carrière aviez-vous envisagée?
N’importe quoi qui me permettrait de quitter mon patelin. J’ai d’abord été peintre et tapissier, puis j’ai découvert qu’on pouvait être payé pour faire sa formation à l’enseignement dans une plus grande ville.
Quel don auriez-vous aimé posséder?
Susciter les émotions par la musique. Je me suis récemment remis au piano et à la clarinette.
Qualité que vous appréciez chez un pédagogue?
Savoir écouter.
Un nouveau cours potentiel?
L’apprentissage du service – l’art de redonner.
Qu’est-ce que l’apprentissage visible?
Voir l’apprentissage à travers le regard des élèves et faire appel à son expertise pour adapter l’enseignement aux besoins immédiats des élèves. En partageant leur passion, les enseignants montrent aux élèves la beauté, les défis et le plaisir de l’apprentissage, et ils sont ainsi plus enclins à comprendre le parcours des élèves vers la réussite.
Comment peut-on l’intégrer?
Demandez aux élèves ce que cela signifie d’être un apprenant dans votre classe. Vous voulez qu’ils pensent que c’est amusant de faire des erreurs, important d’apprendre d’autrui et de travailler fort, et que le défi d’apprendre est agréable.
Des modifications à faire à la formation à l’enseignement?
Il faudrait demander aux étudiants ce que je demande aux enseignants et autres leaders scolaires, soit de mettre la preuve sur la table. Pendant leur dernière année d’études, par exemple, demandez à vos étudiants de concevoir des vidéos ou des travaux qui montrent ce qui les intéresse, la façon dont ils choisissent une intervention optimale et comment ils évaluent leur influence sur un élève, une petite cohorte ou une classe. Autrement dit, il s’agit d’évaluer leur capacité à transformer fondamentalement l’apprentissage des élèves.
Qu’aimeriez-vous que les conseils scolaires tirent de vos recherches?
J’aimerais qu’ils mettent à profit les réussites scolaires et amènent les membres de la profession à miser sur leur propre expertise et à la respecter.