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Mini questionnaire

avec Noni Classen

De Laura Bickle
Photo : Avec l’aimable autorisation du Centre Canadien de Protection de l’Enfance

Photo de Noni Classen, directrice de l'éducation au Centre canadien de protection de l'enfance.

Environ une personne mineure sur dix est victime de mauvais traitements d’ordre sexuel. Le signalement précoce, le soutien et le counseling aident souvent à atténuer les séquelles, et les enseignants peuvent jouer un rôle central dans cette prise en charge. C’était là un des messages clés de l’allocution que Noni Classen, directrice de l’éducation au Centre canadien de protection de l’enfance, a donnée à notre congrès de mai dernier. Le Centre supervise le travail de la Division de la sécurité des enfants et de la défense des familles, ainsi que trois programmes de prévention nationaux et cyberaide.ca, une centrale de signalement des cas d’exploitation sexuelle sur internet. «Les pédagogues savent généralement qu’ils ont l’obligation légale de signaler tout cas d’abus révélé par un élève, indique Mme Classen. Le problème, c’est que dans la majorité des cas, l’enfant ne se confiera pas de vive voix.» Le Centre offre de la formation et des ressources pour aider les enseignants à comprendre ce qu’ils doivent faire s’ils soupçonnent qu’un élève est victime d’abus. «Les enseignants jouent un rôle clé, car leur travail leur fournit un point de vue unique qui pourrait aider à reconnaître et à protéger les élèves à risque», ajoute-t-elle.

Comment les enseignants peuvent-ils protéger les élèves à risque?

Il est important d’implanter une culture permettant aux enfants de reconnaître qu’ils peuvent vous faire confiance et venir vous demander de l’aide. Or, les enseignants doivent aussi modeler les limites sociales, affectives, physiques et sexuelles. Ainsi, si un élève lui envoie une demande d’«amitié» sur un réseau social, l’enseignant doit répondre : «Désolé, mais je suis un enseignant et un adulte; il serait inapproprié d’accepter ton invitation.»

Pour en savoir plus, rendez-vous à prioritejeunesse.ca, le site de notre programme sur les risques et les limites.

Qu’en est-il du programme appelé Enfants avertis?

Le site enfantsavertis.ca propose des activités interactives qui aideront les enfants à avoir confiance en eux en vue d’atténuer la victimisation. Le programme définit des facteurs de protection que les enfants peuvent mettre en pratique au quotidien (principe du compagnon, adultes de confiance, obtenir la permission avant d’aller quelque part, donner l’alerte en cas de tentatives d’attouchements ou de prises de photos).

Que faire si l’on a des soupçons mais aucune preuve?

Pour être en mesure de détecter rapidement les abus, il faut comprendre qu’un comportement n’a pas forcément besoin d’être illégal pour être nuisible et que les enfants ont besoin d’appui. Si un élève semble perturbé, demandez-lui si vous pouvez l’aider. Vous pouvez signaler un cas de façon responsable et assurer une prise en charge en nous appelant, en toute confidentialité, au 1-800-532-9135, ou en appelant la société d’aide à l’enfance de votre région. Il est impératif de se débarrasser de cette notion selon laquelle une fausse alerte détruira des vies. C’est en refusant d’agir que l’on détruit des vies; agir est la seule option.