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Lu, vu, entendu

Des ressources pour vous et votre classe.

Pour des ressources en anglais, rendez-vous à Professionally Speaking. Vous pouvez emprunter la plupart des ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson, à l’exception de certaines trousses de classe. Composez le 416-961-8800 (sans frais en Ontario : 1-888-534-2222), poste 689, ou envoyez un courriel pour réserver votre exemplaire.

PHOTO DE WAUBGESHIG RICE : REY MARTIN; COUVERTURES DE LIVRES : STEPHEN FERRIE

Photo de l’auteur Waubgeshig Rice

Les réalités autochtones

«L’adolescence est un passage difficile, une période particulièrement troublante, encore plus peut-être dans les communautés margina-lisées», fait remarquer Waubgeshig Rice, auteur d’un recueil de nouvelles dont la version française, La cérémonie de guérison clandestine, est sortie récemment. Lui-même encore adolescent lorsqu’il commence à écrire, il tire son inspiration des évènements vécus dans la communauté anishinaabe où il a grandi, la Première Nation Wasauksing, près de Parry Sound. «La rédaction de ces récits a été un exutoire vital pendant mon adolescence.»

Il publie finalement son recueil en 2011 alors qu’il a déjà entamé une carrière de journaliste. Encouragé, il continue sur sa lancée. Trois ans plus tard, avec son premier roman, Legacy – paru en français en 2017 sous le titre Le legs d’Eva –, il traite du meurtre d’une jeune femme autochtone. En 2014, il reçoit la Debwewin Citation for Excellence in First Nation Storytelling. Son plus récent livre, Moon of the Crusted Snow, traite lui aussi des défis de la vie dans une communauté autochtone et de la résilience.

Selon l’auteur, qui est aussi animateur à la radio de CBC dans le nord de l’Ontario, beaucoup de choses ont changé depuis sa première publication. Il pense notamment à deux évènements dominants : la création, en 2012, du mouvement de contestation Idle No More et la Commission de vérité et de réconciliation.

Waubgeshig Rice souligne la visibilité actuelle de nombreux auteurs autochtones : «Il n’y a pas une seule réalité autochtone, ni une seule culture, mais des dizaines de langues et des centaines de communautés.» Il est d’avis qu’il incombe aux enseignants d’en être conscients et de communiquer à leurs élèves la situation contempo-raine des peuples autochtones au Canada et la vraie histoire de ce territoire.

Rochelle Pomerance, responsable de cette rubrique

Couverture du livre 'La cérémonie de guérison clandestine'.

La cérémonie de guérison clandestine

de Waubgeshig Rice; traduit par Marie-Jo Gonny

Dans ce premier recueil de nouvelles (sorti en anglais sous le titre Midnight Sweatlodge) qui lui a valu, en 2012, le prestigieux prix Independent Publishers Book, Waubgeshig Rice évoque ce que signifie être Autochtone au Canada aujourd’hui.

Sous la hutte à sudation et guidés par l’ainé selon un rituel ancestral, de jeunes Autochtones parlent chacun à leur tour d’un défi qu’ils ont surmonté : isolation, dépression, abus de substances. Cette pratique est un rite de purification pour le corps, l’âme et l’esprit, et un moyen de communication avec le monde des esprits (le Créateur). Par l’introspection et la quête de son moi spirituel, chaque participant doit vaincre l’inconfort et, parfois, la douleur que cause une trop grande chaleur. Le récit adopte une structure en parallèle cohérente et fluide, qui s’intéresse au passé de chacun des participants.

Ce récit initiatique et intimiste aborde de nombreux thèmes, dont l’identité culturelle et l’importance des traditions. Le contenu exige une certaine maturité de la part du lecteur. C’est un ouvrage à portée sociologique qui peut servir de tremplin à une discussion en classe sur le mode de vie, les blessures, la transmission des valeurs et l’appartenance.

Critique de Marie-Christine Payette, EAO, enseignante contractuelle et traductrice-réviseure, La Tuque.

La cérémonie de guérison clandestine; Éditions David; Ottawa; 2019; ISBN 978-2-89597-661-5; 108 p.; 16,95 $; 613-695-3339; info@editionsdavid.com; editionsdavid.com

Photo du film 'Qallunaat! Pourquoi les Blancs sont drôles'.

Qallunaat! Pourquoi les Blancs sont drôles

Un film réalisé par Mark Sandiford

Le grand succès de ce film n’est pas surprenant. Il représente un excellent déclencheur pour la discussion et la réflexion autour d’idées qui sont toujours d’une actualité poignante et que nous ne pouvons passer sous silence.

Par son approche, ce film traite la question autochtone en adoptant un point de vue idéologique et en faisant appel à l’anthropologie, qui n’est certainement pas une discipline neutre et qui véhicule les valeurs d’une époque, d’une nation, d’un point de vue. Il s’agit, en l’occurrence, du regard que porte les Inuits sur les Blancs – regard espiègle, plein d’humour et de bon sens –, l’autre image du miroir, celle que nous n’avons pas l’occasion de voir tous les jours. La force de ce documentaire réside dans l’essence même des entretiens et des scènes qui défilent, et dans lesquels on retrouve «un état d’esprit» plutôt qu’une «couleur de peau».

Ce film donne la parole à des gens qui, dans la sagesse de leur quotidien, réfléchissent tout simplement à l’influence de la civilisation dans la rupture avec les traditions culturelles. Que veut dire «être civilisé»?

Les élèves du secondaire trouveront certainement cette œuvre très intéressante. Il est à noter que le film est en anglais avec sous-titres français.

Critique de Véra Nochtéva, EAO, enseignante de français au secondaire à la White Oaks Secondary School, Halton District School Board, à Oakville.

Qallunaat! Pourquoi les Blancs sont drôles; Office national du film du Canada; 2006; 52 min; accessible sur le site CAMPUS de l’ONF et sur ONF.ca; 1-800-267-7710.

Couverture du livre 'L’Odyssée des neiges'.

L’Odyssée des neiges

de Pierre-Luc Bélanger

Depuis la parution de son premier roman en 2013, l’auteur franco-ontarien enchaine les écrits jeunesse. Ce passionné de voyages et d’aventures crée des personnages qui sortent de leur zone de confort pour relever des défis et vivre de nouvelles expériences. Dans ce roman, Pierre-Luc Bélanger n’a pas fait exception à sa règle.

Adolescent passionné de hockey, Théo Marchand s’imagine déjà dans les grandes ligues professionnelles jusqu’au jour où, à cause d’une bagarre qui a mal tournée, il doit faire une croix sur ses rêves. Sa petite amie le quitte, ses parents se séparent, il doit déménager à Sudbury et sa guérison s’éternise. Le malheur semble s’acharner sur lui, ce qui pèse lourd sur son moral.

Il apprend à apprécier la vie autrement lorsqu’il se découvre une nouvelle passion : la motoneige. Avec sa grand-mère et ses deux nouveaux amis, Alexis et Sophie, il se fixe un objectif : participer à la compétition L’Odyssée des neiges, un trajet de 1 000 kilomètres. Le périple à quatre est parsemé d’embûches. Théo doit puiser dans ses forces intérieures et vaincre son anxiété pour atteindre la ligne d’arrivée.

Le roman plaira aux jeunes sportifs et motoneigistes. L’histoire s’enchaine bien, le vocabulaire est accessible, l’action se déroule rapidement et le sujet est typique du nord de l’Ontario.

Critique de Dominique Roy, EAO, enseignante de français au Centre d’éducation des adultes, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières, à New Liskeard.

L’Odyssée des neiges; Éditions David; Ottawa; 2018; ISBN 978-2-89597-663-9; 188 p.; 14,95 $; 613-695-3339; info@editionsdavid.com; editionsdavid.com