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La collaboration permet de favoriser l’élaboration des QA

«Dans les espaces scolaires, le point de vue des personnes ayant une déficience visuelle n’est pas toujours entendu», déclare Charmain Brown, EAO. En tant que directrice de cours et responsable de stage à la Faculté d’éducation de l’Université York, Mme Brown comprend l’importance d’échanger une large gamme de points de vue pendant la création des cours. Elle a participé à l’élaboration de plusieurs cours menant à une qualification additionnelle (QA). Cependant, Mme Brown parle ici à titre de parent.


PHOTO : matthew plexman

Enseignante assise à une table avec de jeunes élèves qui fabriquent des colliers.

Son fils âgé de 16 ans vit en résidence à la W. Ross Macdonald School, une école provinciale pour les aveugles, à Brantford (Ontario). Sa fille de 20 ans est diplômée de la même école.

Une nouvelle QA pour enseigner aux élèves ayant une cécité ou une vue basse est en cours d’élaboration. Tout au long du processus, Mme Brown a été ravie de voir la portée de la rétroaction des divers intervenants.

«Quand vous réunissez [des intervenants] pour connaitre leur avis sur une QA, surtout si on considère une QA axée sur une communauté en particulier, vous entendez divers points de vue, ce qui donne de la profondeur aux composantes apportées au projet», explique Mme Brown.

Pour l’Ordre, de tels partenariats avec les membres du public et de la profession s’avèrent essentiels au moment de la conception et de l’élaboration de nouveaux cours menant à une QA.

Suzanne Decary-van den Broek, directrice générale de la Fondation INCA Ontario Sud, faisait partie de l’équipe de rédaction provinciale. Elle a aussi aidé l’Ordre à transcrire en braille les normes d’exercice et de déontologie.

«Nous avons eu la possibilité de parler de la rétroaction de parents ainsi que d’anciens et de nouveaux élèves, soit différents points de vue», dit-elle.

Mmes Brown et Decary-van den Broek s’entendent sur le fait que les personnes ayant une déficience visuelle doivent pouvoir donner leur avis pendant la planification de programmes qui les concernent. «Nous parlons de créer avec eux et non pour eux», explique Mme Decary-van den Broek.

Daniel Maggiacomo, EAO, directeur de la W. Ross Macdonald School et du Service des ressources, faisait également partie de l’équipe de rédaction des QA. Il ne cessait de revenir à la rétroaction recueillie en vue d’«honorer ces points de vue».

Son école offre des stages en résidence (paliers élémentaire et secondaire). De plus, des enseignants parcourent la province afin d’appuyer les élèves et le personnel de conseils scolaires.

Selon lui, nous avons besoin de ressources pour mieux servir les élèves ayant une cécité ou une vue basse. Étant donné le nombre relativement faible d’élèves concernés, la QA joue un rôle important. Nombre d’enseignants, écoles et conseils scolaires ont peu d’expérience avec ces élèves.

«La nouvelle QA représente un progrès énorme pour nous», acquiesce Jean-François Boulanger, EAO, directeur de l’école provinciale Centre Jules-Léger, à Ottawa (Ontario). Ils ont envoyé, eux aussi, des conseillers en ressources afin d’aider, dans la situation présente, les élèves et les conseils scolaires de langue française. M. Boulanger était content de faire partie du processus d’élaboration des QA, car les contextes français et anglais peuvent différer pour les élèves ayant une cécité ou une vue basse. «Nous devons être à la table et donner notre avis», dit-il.

La future QA ne relève pas tous les défis. Mme Decary-van den Broek aimerait qu’un stage soit obligatoire. M. Maggiacomo, lui, souhaite qu’une QA soit consacrée à la littératie en braille.

D’autres personnes consultées disent que nous avons besoin de plus d’enseignants spécialisés, et que le perfectionnement professionnel doit être renforcé de manière importante.

«Selon nous, la seule véritable option est d’élever de manière importante les normes auxquelles les pédagogues doivent satisfaire pour enseigner aux élèves ayant une déficience visuelle en Ontario», souligne David Lepofsky, représentant du groupe de défense VIEWS au comité consultatif pour l’enfance en difficulté du Toronto District School Board et président de l’Accessibility for Ontarians with Disabilities Act Alliance.

Bien qu’il reste beaucoup à faire, Mme Brown est heureuse de savoir que la nouvelle QA mettra en évidence les besoins d’élèves comme ses propres enfants. Le fait d’avoir une meilleure formation, plus de conseillers en ressources, des milieux comme celui qu’offre la W. Ross Macdonald School et une plus grande collaboration avec les intervenants revient à une seule et même chose. Selon Mme Brown, «c’est une question d’équité».