lu, vu, entendu
Des enseignantes et enseignants ont lu ces ouvrages et les ont évalués pour vous.
Pour des ressources en anglais, rendez-vous à Professionally Speaking. Vous pouvez emprunter la plupart des ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson, à l’exception de certaines trousses de classe. Composez le 416-961-8800 (sans frais en Ontario : 1-888-534-2222), poste 689, ou envoyez un courriel à biblio@oeeo.ca pour réserver votre exemplaire.

Ruby tête haute
D'IRÈNE COHEN-JANCA, ILLUSTRATIONS DE MARC DANIAU
Ruby Bridges fut la première enfant noire à être admise dans une école pour les Blancs aux États-Unis, au début des années 1960. S'il existait déjà une biographie de Ruby Bridges pour enfants, ce très bel album adopte une nouvelle approche pour faire découvrir au jeune public un morceau important de l'histoire de la lutte contre la ségrégation.
L'auteure et l'illustrateur se sont inspirés d'un tableau du peintre américain Norman Rockwell (1894-1978) qui s'intitule The problem we all live with. L'auteure crée une mise en abîme littéraire dans laquelle une enseignante présente à ses élèves le fameux tableau pour ensuite leur raconter l'histoire de Ruby Bridges. En parallèle, l'illustrateur propose une version personnelle mais tout aussi forte du tableau original. Le texte est écrit à travers le regard de deux enfants, ce qui permet un vocabulaire simple mais plein d'émotions.
En ces périodes troubles qui ont donné naissance au mouvement américain Black Lives Matter, cet album trouvera sa place en salle de classe ou à la bibliothèque de l'école. Il peut servir de point de départ à des activités variées en études sociales, en arts visuels ou simplement en littératie pour des élèves à partir de 9 ans. Il serait très intéressant, par exemple, d'agrémenter la lecture en visionnant la vidéo de la visite de Ruby Bridges au président Obama dans laquelle on les voit admirer et commenter le tableau original de Norman Rockwell, qui est accroché sur un des murs de la Maison-Blanche.
Ruby tête haute; Éditions des Éléphants; Paris; 2017; ISBN 978-2-3727-3032-7; 40 p.; 27,95 $; Diffusion Dimedia inc.; 514-336-3941; dimedia.com
Critique de Nathalie Cazenave-Dit-Berdot, EAO, enseignante à l'académie Alexandre-Dumas, Conseil scolaire Viamonde, Toronto.

Robot sauvage
TEXTE ET ILLUSTRATIONS DE PETER BROWN TRADUIT DE L'ANGLAIS PAR ALICE MARCHAND
À la suite d'un ouragan, un cargo sombre au large d'une île et perd sa cargaison de robots. Tous sont détruits, à l'exception de Rozzoum unité 72134, alias Roz, une «femme» qui devra vite s'adapter à son nouvel environnement. «Des formes floues passèrent soudain dans le champ de vision de Roz. Elle refit le point et vit des vautours qui tournoyaient au-dessus des contreforts. Puis elle aperçut des lézards en train de se réchauffer sur un rocher, au loin. Un blaireau pointa le museau hors d'un groseillier. Un élan franchit un ruisseau. Une volée de moineaux tournait au-dessus des arbres dans une harmonie parfaite. L'île grouillait de vie.»
Perdue dans cet univers étrange, Roz doit son salut à Joli-Bec, un oisillon qu'elle adopte. Grâce à lui, elle apprend à survivre dans un univers naturel : les techniques de survie des animaux, les difficultés de leur parturition, les mystères de leur communication, les secrets de leur vie en communauté. Roz est désormais une mère, une amie et une voisine. Combien de temps durera ce bonheur?
En raison des illustrations qui reprennent les temps forts de l'histoire, on serait tenté d'offrir ce premier roman jeunesse aux élèves du cycle moyen. Toutefois, dans un monde où il est de plus en plus question d'intelligence artificielle, d'automatisation des entreprises et de voitures sans conducteur, les questions sociales et philosophiques que ce récit soulève alimenteront les discussions au secondaire.
Robot sauvage; Gallimard Jeunesse; Paris; 2017; ISBN 978-2-0750-7539-8; 288 p.; 24,95 $; 514-499-2012; librairie@gallimard.com; gallimardmontreal.com
Critique de Bertrand Ndeffo Ladjape Mba, EAO, enseignant de français (11e et 12e année) au Collège français de Toronto, Conseil scolaire Viamonde, Toronto.

La baleine bleue
DE JENNI DESMOND, TRADUIT DE L'ANGLAIS PAR ILONA MEYER
Entre documentaire et fiction, cet album grand format met en scène un enfant qui découvre la baleine bleue dans un livre. Avec lui, le lecteur apprend à mieux la connaître, ainsi que les dangers qui la guettent et l'importance de la protéger. La note de l'auteure en début d'ouvrage permet de mieux comprendre la précarité de l'espèce et de démontrer à quel point cet animal est spectaculaire.
Jenni Desmond utilise de façon fort efficace la comparaison et les superlatifs pour parler des caractéristiques de ce mammifère marin (alimentation, anatomie, durée de vie), ce qui permet d'éviter de submerger les jeunes lecteurs dans un trop-plein d'informations. Malgré les termes techniques, le texte est accessible grâce aux compositions accrocheuses et aux personnages expressifs et sympathiques. Les illustrations vives offrent un excellent soutien au texte et accompagnent l'histoire dans une mise en pages dynamique, tandis que les descriptions imagées apportent une touche d'humour à l'ensemble, ce qui saura capter l'attention du lecteur.
En classe, cet album documentaire peut servir d'amorce pour enseigner des notions dans plusieurs matières : les langues (procédés d'écriture comme l'analogie, l'exagération, l'accumulation), les sciences naturelles, la géographie (carte du monde), les mathématiques (taille, poids, mesures, distances), les arts (techniques et médias utilisés pour les illustrations).
La baleine bleue; Éditions des Éléphants; Paris; 2017; ISBN 978-2-3727-3038-9; 48 p.; 26,95 $; Diffusion Dimedia inc.; 514-336-3941; dimedia.com
Critique de Marie-Christine Payette, EAO, enseignante contractuelle et traductrice-réviseure, La Tuque (Québec).

Tortues à l'infini
DE JOHN GREEN, TRADUIT DE L'ANGLAIS PAR CATHERINE GIBERT
Véritable phénomène d'édition, John Green a frappé fort chez les ados en 2012 avec la version originale de son roman Nos étoiles contraires . Traduit en français en 2013 et adapté pour le cinéma en 2014, le roman a continué à connaître un grand succès et a permis à l'auteur de surfer encore plus longtemps sur cette vague de popularité. Six ans plus tard, avec une intrigue qu'il décrit comme étant beaucoup plus personnelle, l'écrivain américain est de retour en librairie avec Tortues à l'infini, un roman qui fait écho au trouble anxieux avec lequel il doit composer au quotidien.
L'auteur demeure dans sa zone de confort, puisque la psychologie adolescente est une fois de plus au cœur du récit. Aza Holmes, 16 ans, décide d'enquêter sur la disparition du milliardaire Russell Pickett pour mettre la main sur les 100 000 $ de récompense. Daisy, sa meilleure amie, et Davis, le fils de Pickett, se joignent à elle dans cette quête qui devient rapidement un prétexte pour aborder la maladie mentale dont souffre Aza : un trouble obsessionnel compulsif. La spirale dans laquelle la jeune adolescente est aspirée lui permet difficilement d'entretenir des relations étroites, son angoisse créant une certaine distance avec les gens de son entourage.
L'auteur connaît la recette pour plaire aux adolescents et il la suit à la lettre dans Tortues à l'infini.
Tortues à l'infini; Gallimard Jeunesse; Paris; 2017; ISBN 978-2-0750-9744-4; 352 p.; 29,95 $; 514-499-2012; librairie@gallimard.com; gallimardmontreal.com
Critique de Dominique Roy, EAO, enseignante de français, école secondaire catholique Sainte-Marie, Conseil sco - laire catholique de district des Grandes Rivières, New Liskeard (en prêt de service au CFORP).

On n'sait jamais à quoi
s'attendre
D'HÉLÈNE KOSCIELNIAK
Hélène Koscielniak, ex-enseignante, conseillère pédagogique et directrice d'école, n'a plus besoin de présentation auprès des amoureux de littérature franco-ontarienne. Marraine, son premier roman publié en 2007, lui a permis non seulement de se faire connaître du grand public, mais aussi de se faire aimer sur-le-champ. Depuis, elle enchaîne les publications. Cette fois-ci, c'est avec un recueil de 12 nouvelles littéraires qu'elle se glisse dans notre imaginaire pour présenter la vie de gens ordinaires qui nous ressemblent.
De cette lecture qui se fait en deux temps trois mouvements, il faut s'attendre à des récits courts et collés sur la réalité, à des faits divers qui piquent souvent notre curiosité et à une grande diversité de thèmes. Les personnages font sourire puisqu'on reconnaît en eux des membres de notre famille immédiate, nos voisins ou nos amis, avec leurs travers qui font écho à nos défauts. Le style simple, le rythme est rapide et l'auteure ne passe pas par quatre chemins pour présenter les intrigues.
Pourtant, on ne s'attache pas complètement aux personnages ni aux lieux mentionnés, même s'ils sont typiques de ceux que l'on fréquente. J'ai aimé, mais je suis restée un peu sur ma faim.
Bien que le lectorat adulte soit davantage ciblé, certaines de ces chroniques s'adaptent parfaitement au cours de fran- çais de 12e année, ce genre littéraire étant prescrit par le programme-cadre.
On n'sait jamais à quoi s'attendre; Éditions L'Interligne; Ottawa; 2017; ISBN 978-2-8969-9557-8; 180 p.; 21,95 $; 613-748-0850; interligne.ca
Critique de Dominique Roy, EAO, enseignante de français, école secondaire catholique Sainte-Marie, Conseil sco - laire catholique de district des Grandes Rivières, New Liskeard (en prêt de service au CFORP).

Mission Sciences! 7e et 8e années
DU CFORP
Ce recueil plein d'imagination vise les élèves des 7e et 8e années. (J'ai eu moi-même la chance d'utiliser ce matériel avec eux.) Le recueil se présente sous forme de 16 unités de recherche ou napperons illustrés qui offrent des informations simples et captivantes. Les images choisies abordent plusieurs thèmes et permettent de faire des liens avec les connaissances des élèves. Les enseignants peuvent utiliser les notes pédagogiques afin de créer des activités et des projets animés ou simplement avoir recours aux activités et projets déjà conçus.
Chaque unité de recherche comporte un thème spécifique. Ainsi, en 7e année : les interactions dans l'environnement, les substances pures et les mélanges, les structures – formes et fonctions, et la chaleur dans l'environnement. En 8e année, on traite de la cellule, des fluides, des systèmes en action et des systèmes hydrographiques. Des explications et des définitions pertinentes sont accompagnées d'images, de diagrammes ou de schémas. Les élèves plus visuels seront ravis d'avoir une telle ressource entre les mains, tandis que les élèves kinesthésiques seront bien appuyés pour avancer dans toutes les activités préparées. Une excellente ressource pour tous!
Missions Sciences! 7e et 8e année ; CFORP; Ottawa; 2017; ISBN 978-2-7657- 0537-6; 49,95 $ chacun; 613-747-8000, poste 7242; commandes@cforp.ca; cforp.ca
Critique de Roland Perron, EAO, enseignant-ressource et enseignant de mathématiques à l'école secondaire catholique Père-René-de-Galinée, Conseil scolaire catholique MonAvenir, Cambridge.

Peter, le chat debout
DE NADINE ROBERT, ILLUSTRATIONS DE JEAN JULIEN
Tous les enfants aiment les histoires drôles et les animaux. Peter, le chat debout serait un atout pour initier les petits de 4 ans et plus à la lecture et à son apprentissage : anticipation, imagerie mentale et prédiction.
Ce livre drôle et attendrissant parle de l'aventure de Phil et du chat qu'il trouve un matin à sa porte. Alors qu'il prend son petit déjeuner, Phil entend un miaulement et pense que c'est le chat de la voisine. Or, le miaulement persiste et il trouve sur le pas de sa porte une boîte sur laquelle est écrit «Peter». Quand Phil soulève le couvercle, le chat se lève aussitôt. Émerveillé, Phil ne se pose même pas la question de sa provenance, car il a toujours rêvé d'avoir un chat.
Peter est un chat unique en son genre. Il sait faire plein de choses que ne font pas les chats ordinairement. Ce livret, illustré de belles images, donne le goût de lire et montre que les rêves peuvent devenir réalité.
Peter, le chat debout; Comme des géants; Montréal; 2017; ISBN 978-2-9243-3232-0; 56 p.; 21,95 $; 514-336-3941, dimedia.com
Critique de Roland Perron, EAO, enseignant-ressource et enseignant de mathématiques à l'école secondaire catholique Père-René-de-Galinée, Conseil scolaire catholique MonAvenir, Cambridge.

Soutien à
l'apprentissage
autorégulé
en contexte
scolaire
SOUS LA DIRECTION DE SYLVIE C. CARTIER ET LUCIE MOTTIER LOPEZ
Cet ouvrage contient plusieurs travaux de recherche sur l'autorégulation des élèves visant la gestion des aspects affectifs, cognitifs et métacognitifs de l'apprentissage en milieu scolaire. Quatre grands thèmes en ressortent : l'analyse de données des apprenants, les interactions entre enseignants et élèves, l'évaluation formative et les conditions de soutien à l'apprentissage autorégulé. On y trouve, par exemple, une étude à la maternelle qui se résume à une taxonomie des comportements qui empêchent ou favorisent l'apprentissage dans les situations d'autonomie scolaire.
Une autre recherche menée dans une classe de 5e -6e année vise à mieux comprendre comment, par la lecture, les élèves pensent, interprètent, donnent du sens et apprennent. L'enseignante garde un journal de bord dans lequel on trouve ses interpré- tations, ses objectifs personnels, ses critères, l'analyse de données et les changements ou ajustements apportés à son enseignement. La façon dont l'enseignante combine l'évaluation formative à la démarche d'investigation a une grande influence sur la responsabilisation et sur l'engagement de l'élève dans la tâche assignée.
Ces travaux de recherche, provenant de Belgique, du Canada, de France et de Suisse, offrent de très bonnes idées si vous souhaitez intégrer ces approches dans vos pratiques pédagogiques et dans votre école.
Soutien à l'apprentissage autorégulé en contexte scolaire ; Presses de l'Université du Québec; Québec; 2017; ISBN 978-2-7605-4674-5; 282 p.; 38 $; 1-800-363-2864; sac@prologue.ca; prologue.ca
Critique de Monique Sack, EAO, directrice adjointe, Ottawa-Carleton District School Board, Ottawa.