lu, vu, entendu
Des enseignantes et enseignants ont lu ces ouvrages et les ont évalués pour vous.
Pour des ressources en anglais, rendez-vous à Professionally Speaking. Vous pouvez emprunter la plupart des ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson, à l’exception de certaines trousses de classe. Composez le 416-961-8800 (sans frais en Ontario : 1-888-534-2222), poste 689, ou envoyez un courriel à biblio@oeeo.ca pour réserver votre exemplaire.
La plus grosse poutine du monde
D’ANDRÉE POULIN
Quand Andrée Poulin dit qu’elle craint être connue uniquement pour La plus grosse poutine du monde , elle rit. Ce livre plusieurs fois primé a connu un grand succès commercial. Elle avoue avoir elle-même été étonnée. «D’habitude, je n’écris pas des livres faciles ou commer- ciaux, avec une histoire à l’eau de rose ou une fin à la Disney», dit cette auteure franco-ontarienne qui a publié une tren- taine de titres, dont À la découverte de l’Ontario français . «Mais je n’ai qu’à dire La plus grosse poutine dans une classe et déjà les enfants disent “Je veux le lire, je veux le lire!” Un coup de chance que le titre soit aussi accrocheur.»
Ancienne journaliste et intervenante en développement international, l’écri - vaine préfère les sujets plus sérieux, comme l’illustre son album Pablo trouve un trésor , un récent succès qui retrace le parcours d’enfants chiffonniers dans un bidonville sud-américain. Quand elle n’est pas devant son clavier, elle aime se mettre en scène dans une salle de classe, racontant sur un ton humo - ristique et anecdotique la vie d’auteur. «C’est important qu’il y ait des passeurs de livres pour donner aux jeunes le goût de lire. Ils viennent me voir, ils touchent les livres et ça crée une petite étincelle.»
Très consciente des défis énormes que doivent relever les enseignantes et enseignants pour transmettre leur amour de la lecture, Andrée Poulin rédige actuellement un manuel pour exploiter l’album en classe. «À une époque presque anti-livre, où la concurrence de l’écran est si forte, quel jeune va aller de lui-même s’asseoir sur un sofa pour lire?»
Elle est d’avis que les enseignants doivent eux-mêmes lire des ouvrages destinés aux jeunes. «Il y a tellement de chefs-d’œuvre que les adultes auraient autant de plaisir à lire que les jeunes. Il ne faudrait pas que les profs s’en privent!»
– Rochelle Pomerance, responsable de la rubrique
La plus grosse poutine du monde ; Bayard Canada; Montréal; 2013; ISBN 978-2-895-79567-4; 160 p.; 15,95 $; 514-844- 2111; librairies@bayardcanada.com; bayardlivres.ca
L’autobus
DE MARIANNE DUBUC
Cet album à la facture visuelle soignée aborde un sujet qui touche beaucoup de jeunes : le premier trajet en autobus. Clara s’apprête à rendre visite à sa grand-mère. Elle est loin de se douter de l’aventure qui l’attend! Des personnages montent et descendent de l’autobus, des objets disparaissent ou changent de place. Clara est même témoin d’un vol qu’elle dénonce aussitôt. Ce n’est pas de tout repos, il va sans dire! Le lecteur la suivra tout au long du trajet jusqu’à ce qu’elle arrive à son arrêt où l’attend sa grand-mère.
L’histoire regorge de situations propices à l’observation. De nombreux éléments permettent aussi d’établir des liens avec le conte du Petit Chaperon rouge . Les illustra- tions sur les pleines doubles pages de cet album en format à l’italienne aux tons pastel mettent en scène de sympathiques personnages d’humains et d’animaux anthropomor- phes. Elles fourmillent de détails amusants et apportent un excellent complément au texte simple et aéré composé de quelques courtes phrases. La narration à la première personne est assurée par la fillette. Cet album fait prendre conscience que les illustra- tions parlent souvent d’elles-mêmes.
L’autobus ; Comme des géants; Montréal; 2014; ISBN 978-2-924332-01-6; 40 p.; 19,95 $; info@commedesgeants.com; commedesgeants.com
Critique de Marie-Christine Payette , EAO, enseignante à contrat et traductrice- réviseure, La Tuque (Québec).
Guiby 1 – Une odeur de soufre
DE SAMPAR
Dans cette bande dessinée entièrement réalisée par Sampar, on suit les aventures de Guiby, un bébé de 3 ans. Guiby ne craint pas le monstre qui se cache dans son placard. Un soir, il décide même de l’affronter! Il ouvre alors la porte et découvre avec surprise l’intrus. Malgré tout le tapage qu’elle faisait, la créature est beaucoup plus petite que ce qu’il pensait! Elle s’enfuit en le voyant. Il se lance à sa poursuite et est entraîné dans les égouts de la ville par Ramirez, un rat qui deviendra son ami. Guiby fera face à de nombreux dangers. Il ne se laisse pas impressionner et, avant l’aube, défie tous les obstacles, la tétine au bec.
Les cases dessinées sont de formes irré - gulières et les illustrations dépeignent un environnement urbain. Elles apportent un bon soutien au texte aéré. Le vocabulaire est simple et les mots plus complexes sont expliqués par les personnages. On relève plusieurs onomatopées, élément fréquent dans les bandes dessinées. Bien que cet aspect puisse rendre la lecture plus difficile pour les lecteurs débutants, on pourrait se servir de cet album en classe pour ensei - gner les onomatopées. L’histoire insolite et le fait que le héros soit un bébé en feront certainement rire plus d’un.
Guiby 1 – Une odeur de soufre ; Éditions Michel Quintin; Waterloo; 2013; ISBN 978-2-89435-674-6; 120 p.; 19,95 $; 450-539-3774; info@editionsmichelquintin.ca; editionsmichelquintin.ca
Critique de Marie-Christine Payette , EAO, enseignante à contrat et traductrice- réviseure, La Tuque (Québec).
Le voleur de couche
DE NADIA SÉVIGNY, ILLUSTRÉ PAR ANNEMARIE BOURGEOIS
Quel titre accro - cheur! J’anticipe un brin d’humour et nous voici plongés dans le feu de l’action. Mais qui peut bien avoir volé la couche de Félix?
Un jeune garçon se transforme en détec - tive lorsqu’il remarque que son petit frère est tout nu dans le carré de sable. L’auteure exploite les scénarios que l’enfant se fait en découvrant des indices. Il veut les suivre, mais il a peur aussi...
Ce récit captive les jeunes lecteurs. Il faut dire qu’une histoire de couche suscite gran - dement l’intérêt chez les petits. Ils s’engagent dans une quête amusante où chaque page est pleine de rebondissements. En classe, plusieurs activités pertinentes peuvent être exploitées à la suite de la lecture. Quoi de mieux que de raconter ses propres aventures au parc ou dans un carré de sable? Il est bon de laisser place à l’imagination!
Je tiens à souligner le talent de l’illustratrice, AnneMarie Bourgeois. Les pages sont bien conçues et très colorées. Grâce au petit canard glissé un peu partout dans le livre, les enfants scrutent encore plus attentivement les illustrations. En somme, un beau récit pour les enfants du préscolaire et du cycle primaire. Mes élèves l’ont adoré et relu à plusieurs reprises.
Une ressource pédagogique indispen - sable pour le programme d’ éducation physique et santé de la 5e à la 10e année. Le cahier d’exercices Exploration drogues : premier contact est aussi offert.
Le voleur de couche ; Éditions de la Smala; Montréal; 2012; ISBN 978-2-92401-904-7; 24 p.; 11,95 $; 514-462-4514; info@editionsdelasmala.ca; editionsdelasmala.ca
Critique de Lysiane Couture-Lemieux , EAO, enseignante de 1 re -2e année à l’école catholique St-François-Xavier, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières (Mattice).
Nul poisson où aller
NICOLA LEMAY ET JANICE NADEAU
La poésie est à l’honneur dans ce court métrage d’animation qui présente la guerre civile à travers le regard d’une enfant. Sous la menace d’hommes armés, une famille est contrainte de quitter sa demeure. Pour la jeune fille, l’essentiel est de ne pas abandonner son poisson. Elle tient à son bocal comme à la prunelle de ses yeux et c’est avec émotion que l’on suit l’exode de cette petite.
Les tableaux d’aquarelle regorgent de symboles, donnant lieu à plusieurs interprétations. Les contours flous des illustrations et la musique de Jorane, une musicienne unique en son genre, ajoutent une touche de douceur et de mystère à ce récit intemporel où les cadres non définis contribuent à la richesse et à l’intelligence de l’œuvre.
Destiné aux jeunes de 10 à 18 ans, ce court métrage de l’Office national du film s’inscrit à merveille dans un éventail de cours (édu - cation à la citoyenneté, sciences humaines, histoire, français) et stimule efficacement la réflexion, tant sur le fond que sur la forme.
Nul poisson où aller ; Office national du film du Canada; Montréal; 2014; 14 min. 24 sec.; disponible dans le site CAMPUS de l’ONF; 1-800-267-7710; info@onf.ca; onf.ca
Critique de Dominique Roy , EAO, enseignante de français à l’école secondaire catholique Sainte-Marie, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières (New Liskeard), actuellement en prêt de service au CFORP.