lu, vu, entendu

Des enseignantes et enseignants ont lu ces ouvrages et les ont évalués pour vous.

Pour des ressources en anglais, rendez-vous à Professionally Speaking. Vous pouvez emprunter la plupart des ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson, à l’exception de certaines trousses de classe. Composez le 416-961-8800 (sans frais en Ontario : 1-888-534-2222), poste 689, ou envoyez un courriel à biblio@oeeo.ca pour réserver votre exemplaire.

← Retour aux archives

Les Orphelins:  Rémi et Luc-John (Tome 1)

Les Orphelins: Rémi et Luc-John (Tome 1)

DE JEAN-BAPTISTE RENAUD

Ce roman, pour les lecteurs de 14 à 18 ans, raconte l’histoire de deux adolescents. Rémi quitte la maison de son oncle et de sa tante, ne pouvant plus endurer la tension perpétuelle qui y règne, tandis que LucJohn, un jeune Autochtone, s’enfuit du pensionnat où il lui est interdit de parler sa langue. Non seulement il ne peut manger à sa faim, mais les locaux sont trop petits et certains pensionnaires sont atteints de maladies contagieuses graves, comme la tuberculose.

Les deux jeunes garçons partent dans les bois où ils doivent survivre, bravant froid, faim et dangers. LucJohn fait découvrir à Rémi les traditions, légendes et croyances de son peuple. Ils rencontrent Conrad, un étrange trappeur qui les prendra sous son aile.

Présentant des personnages pittoresques dans une narration à la première personne, le récit, haut en péripéties, propose une intrigue bien ficelée et se veut un habile mélange d’histoire et de spiritualité autochtone. Le texte, riche et rempli de descriptions étoffées, de dialogues et de référents culturels, est dense et exempt d’illustrations.

Un livre qui dépeint la dure réalité de la crise économique des années 1930 et l’acculturation des Premières Nations, thèmes qui se prêtent bien à une réflexion dirigée en classe.

Les Orphelins: Rémi et Luc-John (Tome 1); Les Éditions David; Ottawa; 2014; ISBN 978-2-89597-436-9; 250 p.; 14,95 $; 613-830-3336; info@editionsdavid.com; www.editionsdavid.com

Critique de Marie-Christine Payette, EAO, enseignante contractuelle et traductrice-réviseure, La Tuque.


Pour l’amour de Dimitri

Pour l’amour de Dimitri

DE DIDIER LECLAIR

Pourquoi recommander la lecture de ce roman francoontarien pour votre propre divertissement? Parce qu’il suscite une introspection dans vos relations avec les membres de votre famille. En effet, le personnage principal apprend au fil de l’histoire à faire face à ses démons. Il surmonte sa culpabilité par rapport à la mort de sa femme, décédée dans un accident de voiture après une dispute où elle lui avait annoncé qu’elle le quittait. Il explique comment il a soigné son alcoolisme sévère. On ressent tout le malaise qu’il entretient dans la relation avec son fils, qui le lui fait payer en le menaçant de l’empêcher de voir son petitfils, Dimitri, d’où le titre du roman.

On attend patiemment que le père confronte son fils afin de régler leurs différends. «Et je m’endors souvent la larme à l’œil, tel un adulte pathétique qui aurait voulu une berceuse pour le réconforter.» Dans cet extrait, on comprend son impuissance. Comment soigner de vieilles plaies? Estce nécessaire de les gratter jusqu’au sang? Telles sont les questions que suscite cette lecture simple et rapide, qui donne matière à réflexion. L’auteur, Didier Leclair, a mérité le prix Trillium pour son roman, Toronto, je t’aime, et a été finaliste du prix du Gouverneur général pour Ce pays qui est le mien.

Pour l’amour de Dimitri; Les Éditions David; Ottawa; 2015; ISBN 978-2-89597-452-9; 222 p.; 21,95 $; 613-830-3336; info@editionsdavid.com; www.editionsdavid.com

Critique de Mélany Bouchard-MacPhail, EAO, enseignante responsable des cours en ligne à l’école secondaire catholique Franco-Cité, Conseil des écoles catholiques du Centre-Est, Ottawa.


Quand hurle la nuit

Quand hurle la nuit

DE MARIO BRASSARD, ILLUSTRÉ PAR FRANÇOIS THISDALE

Ce roman relate l’histoire d’un élève à qui trois camarades plus âgés lancent des injures racistes. Nouvellement arrivé du Sénégal avec ses parents, Salicou voit son monde intérieur s’écrouler lorsqu’il est persécuté à l’école à cause de ses origines. «Car dans la tête de Salicou, c’était la guerre jusqu’au bout de ses pieds. Tout autour de lui, ça grondait, ça explosait, ça ne faisait qu’empirer. S’il fermait les yeux trop longtemps, il voyait des armées en déroute qui l’abandonnaient au milieu du champ de bataille, il sentait le feu de son dragon tarir et, surtout, il était envahi par un tumulte de mots dont chaque lettre était plus froide que la lame d’un couteau.»

Mario Brassard a écrit un récit qui tient à la fois de la poésie et de la peinture. Par petites touches imagées, légères comme des détrempes, l’artiste raconte le cauchemar et le courage de Salicou. Le lecteur devient coauteur et témoin de la défaite de la bande des trois.

Quand hurle la nuit résonne comme un cri contre le racisme et le silence complice, tout en prônant l’inclusion et le lien entre l’école, la famille et la communauté. Ce livre s’adresse aux jeunes des cycles moyen et intermédiaire. Il contribuera à faire des écoles de la province des lieux d’apprentissage inclusifs et sécuritaires pour tous.

Quand hurle la nuit; Soulières Éditeur; Saint-Lambert; 2015; ISBN 978-2-89607-322-1; 88 p.; 12,95 $; 450-465-2968; soulieresediteur.com

Critique de Bertrand Ndeffo Ladjape Mba, EAO, enseignant de français (11e et 12e année), Collège français de Toronto, Conseil scolaire Viamonde.


Pour se raconter II.  Parcours identitaires

Pour se raconter II.

PARCOURS IDENTITAIRES

Si le début du XXe siècle est marqué par la recherche du temps perdu et la nostalgie des neiges d’antan, celui du XXIe est plutôt marqué par la recherche identitaire – quelle qu’elle soit.

Le concept du livre est très intéressant. Il s’agit d’un recueil de 41 textes, tous de quelques pages, choisis dans le cadre du concours «Écrire pour se raconter». N’estce pas dans la nouvelle que se déploie l’écriture la plus exigeante?

Chaque histoire est un monde à part dans lequel on se retrouve, surtout à travers la langue – le français. Ces textes vivants et palpitants incitent à la lecture, mais ils donnent aussi l’envie de raconter notre histoire.

La grande majorité des textes portent sur l’enfance et la jeunesse, ces moments magiques qui semblent durer une éternité et qui, bien sûr, s’envolent à une vitesse vertigineuse. À la fin de chaque récit, quelques notes biographiques nous parlent des auteurs.

Pour se raconter II. Parcours iden-titaires; Les Éditions David; Ottawa; 2015; 252 p.; ISBN 978-2-89597-449-9; 15£$; 613-830-3336; info@editionsdavid.com; www.editionsdavid.com

Critique de Véra Nochtéva, EAO, enseignante de français au secondaire à la White Oaks Secondary School, Halton District School Board, Oakville.


Enseignants efficaces :  Enseigner et être soi-même

Enseignants effi caces : Enseigner et être soi-même

DE THOMAS GORDON

Écouter et comprendre l’élève devant nous, ouvrir le dialogue et résoudre avec lui de façon respectueuse les conflits, voilà l’essence même de cet ouvrage! Le concept d’enseignant efficace est exploité habilement au moyen de la communication verbale qui «peut faciliter ou perturber les relations […] éloigner ou rapprocher l’enseignant et ses élèves». La relation enseignantélève étant essentielle pour le bienêtre et la réussite de l’élève, il importe de la cultiver au quotidien.

Psychologue humaniste reconnu et pionnier en communication et résolution de conflits, M. Gordon présente en un volume – au style décontracté, mais concis – les concepts à privilégier pour établir une bonne relation avec les élèves. Onze chapitres, ponctués de pistes d’intervention, de cas vécus et de façons de faire, sauront mener le personnel enseignant vers une analyse de sa pratique afin de développer la relation enseignantélève.

En somme, tout enseignant soucieux de faire de l’école un milieu où il fait bon vivre, autant pour lui que pour l’élève, saura grandement tirer profit des pistes développées dans ce volume.

Enseignants efficaces : Enseigner et être soi-même; Les Éditions de l’Homme, Montréal; 2015; ISBN 978-2-76194-279-9; 256 p.; 29,95 $; 514-523-1182; adpcommandes@messageries-adp.com; messageries-adp.com

Critique de Chantal Campbell, EAO, directrice du Service de soutien à l’apprentis-sage, volet Pédagogie maternelle à la 12e année, Conseil des écoles catholiques du Centre-Est, Ottawa.


Lettres à mes petits-enfants

Lettres à mes petits-enfants

DE DAVID SUZUKI

Quel ultime héritage! Ce livre de David Suzuki est un recueil de lettres adressées à ses petitsenfants. Ce sont des lettres personnelles, mais ouvertes au public, écrites pour dévoiler au lecteur certains des grands évènements qui ont marqué le Canada au XXe siècle. Et si la langue n’y est pas très fleurie, on en apprend beaucoup sur l’identité canadienne, on se pose des questions sur l’intégration des gens et, surtout, dans notre contexte actuel, on réfléchit sur le drame de ceux qui cherchent refuge ailleurs.

À travers ces 19 chapitres, plusieurs questions sont abordées, dont les changements rapides de la société et les difficultés de l’être humain à s’y adapter; la relation parfois contradictoire avec sa propre langue; la peur séculaire de l’étranger; et l’audelà et la survie.

Cette problématique est abordée à travers l’expérience de David Suzuki. Et comme dans chaque œuvre de talent, l’histoire y est présente partout. C’est surtout ce côté testimonial du livre que j’ai beaucoup apprécié. Je le recommanderais en tant que référence au secondaire.

Lettres à mes petits-enfants; Les Éditions du Boréal; 2015; Montréal; ISBN 978-2-76462-389-3; 272 p.; 24,95 $; 514-336-3941; info@dimedia.qc.ca; dimedia.com

Critique de Véra Nochtéva, EAO, enseignante de français au secondaire à la White Oaks Secondary School, Halton District School Board, Oakville.


Ma sexualité

Ma sexualité de 0 à 6 ans

DE JOCELYNE ROBERT ET JOANNE JACOB

Ma sexualité de 6 à 9 ans
Ma sexualité de 9 à 11 ans

DE JOCELYNE ROBERT

Avec l’arrivée du curriculum révisé en éducation physique et santé, nombre de pédagogues recherchent de bons outils pour mieux présenter leurs leçons en matière d’éducation sexuelle. Ici, l’auteure, qui est sexologue, offre trois ouvrages divisés selon des étapes distinctes.

Le premier ouvrage s’adresse à tout intervenant de la petite enfance. L’histoire de Jojo y est présentée sous forme d’images et de dialogues ludiques. Jojo joue au docteur, fait des découvertes et obtient toutes les réponses souhaitées sur la conception, la fécondation et l’anatomie.

Le second aborde le fonctionnement des organes sexuels. Par l’entremise d’activités de réflexion, l’enfant démontre sa compréhension de la formation de l’embryon ou d’une relation sexuelle qui mène au plaisir. Il est aussi encouragé à aimer son corps tel qu’il est. Les parents et l’enfant sont également avisés des dangers potentiels de l’internet, notamment en matière de sollicitation sexuelle.

Le troisième explique les transformations physiques de la puberté. D’autres points sont soulevés, tels le plaisir sexuel, l’amitié, l’amour, l’attirance pour l’autre sexe ou pour le même sexe, les premières menstruations ou éjaculations. L’internet y est redéfini comme un vaste et potentiel terrain pour adultes prédateurs en quête de pornographie.

Je recommande cette série aux parents, car elle est conçue pour offrir une autoréflexion à l’enfant. Reste que les historiettes présentées s’avèrent de bonnes activités briseglace pour l’enseignant en quête d’idées afin d’alimenter des discussions ouvertes et saines avec les élèves.

Les Éditions de l’Homme; Montréal£: Ma sexualité de 0 à 6 ans; 2015; ISNB 978-2-76194-292-8; 88 p.; 14,95 $ / Ma sexualité de 6 à 9 ans; 2015; ISNB 978-2-76194-293-5; 64 p.; 14,95 $ / Ma sexualité de 9 à 11 ans; ISBN 978-2-7619-4294-2; Montréal; 2015; 64 p.; 14,95 $. Les messageries ADP; 514-523-1182; adpcommandes@messageries-adp.com; messageries-adp.com

Critique de Chantal Leclerc, EAO, directrice de l’école élémentaire Trille des Bois, Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario, Vanier.


Ma sexualité

Droit comme un F

D’ANNE MARIE ROCHER

Cette série de trois vidéos, produite par l’Office national du film du Canada, porte sur six causes juridiques ayant mené à l’obtention de droits pour les francophones minoritaires dans plusieurs provinces et territoires du Canada. On y présente notamment des causes influentes dans le domaine de l’éducation, comme l’arrêt Mahé en Alberta et la cause de l’école Rosedesvents au Yukon. Cette vue panoramique des gains de cause sensibilise le public à l’évolution des écoles élémentaires et secondaires de langue française au pays.

J’ai relevé deux lacunes. D’une part, les vidéos ne mentionnent pas de cause juridique de l’Ontario, province ayant le plus grand nombre de francophones hors Québec. On aurait pu citer l’école de la Résistance, aujourd’hui l’école secondaire publique Le Caron du Conseil scolaire Viamonde, qui a été la première école secondaire de langue française financée par les fonds publics de la province. D’autre part, l’introduction de chaque vidéo est la même alors qu’on aurait pu en profiter pour explorer les critères d’admissibilité de l’Article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés par rapport au contexte du contenu.

Cela dit, cette série souligne le rôle primordial des parents dans l’obtention des droits en matière d’éducation minoritaire en langue française et la nécessité de collaborer avec divers intervenants de la communauté francophone. Les vidéos sont utiles, car l’objectif reste le même : assurer un avenir meilleur aux jeunes francophones; les jeunes sont nos revendicateurs des droits de demain.

Pour consulter le blogue où l’on présente la série et le guide : blogue.onf.ca/blogue/2016/01/19/lesdroitslinguistiquesseracontent/.

Droit comme un F; Productions Testa Inc. en coproduction avec l’Office national du film du Canada; Toronto; 2015; trois vidéos d’une durée de 57 minutes chacune; disponible dans le site CAMPUS de l’ONF; 1-800-267-7710; info@onf.ca; onf.ca

Critique de Mélissa-Lynn Villella, EAO, M.A., directrice de l’école élémentaire Mgr-Rémi-Gaulin, Conseil des écoles catho- liques du Centre-Est, Kingston, et docto-rante en éducation à l’Université d’Ottawa.