lu, vu, entendu

Des enseignantes et enseignants ont lu ces ouvrages et les ont évalués pour vous.

Pour des ressources en anglais, rendez-vous à Professionally Speaking. Vous pouvez emprunter la plupart des ouvrages en question à la bibliothèque Margaret-Wilson, à l’exception de certaines trousses de classe. Composez le 416-961-8800 (sans frais en Ontario : 1-888-534-2222), poste 689, ou envoyez un courriel à biblio@oeeo.ca pour réserver votre exemplaire.

← Retour aux archives

Sissy ou Une adolescence singulière

Frédéric

D’HÉLÈNE KOSCIELNIAK

Dans le domaine de la littérature francoontarienne, Hélène Koscielniak n’a plus besoin de présentation. Alors que ses précédents écrits s’adressaient plutôt aux adultes, la voilà qui relève un beau défi en ciblant les adolescents. Le résultat est tout aussi concluant.

Frédéric est en 11e année. Son quotidien est typique de celui des adolescents d’aujourd’hui : école, famille, amitié, amour, boulot. Comme beaucoup de ses amis, plusieurs choses le perturbent. Le divorce de ses parents l’afflige encore, même après de nombreuses années. Son père, qui travaille à l’étranger, lui manque énormément. Le remariage de sa mère avec Marco est loin de l’emballer. Un va-et-vient inhabituel à la station-service où il travaille l’inquiète. Un macabre dessin bien caché chez ses grands-parents provoque chez lui des cauchemars nocturnes. Il y a aussi ce concours de bande dessinée qui lui cause du souci. Heureusement, il y a Océane Bénezet, l’enseignante de français qui réussit à lui transmettre une véritable passion pour cette langue.

La recette est parfaite pour capter l’attention des jeunes : chapitres courts, intrigue, suspense, personnages vraisemblables dans lesquels ils peuvent se reconnaître. Ils apprécieront le vocabulaire, les références culturelles, les jeux vidéo, le clavardage et les médias sociaux tirés de leur monde réel, mais aussi certaines valeurs traditionnelles auxquelles ils accordent de l’importance. Une belle écriture dont les enseignants pourront tirer parti pour le plus grand plaisir de leurs élèves.

Frédéric; Les Éditions L’Interligne; Ottawa; 2014; ISBN 978-2-89699-446-5; 222p.; 19,95 $; 613-748-0850, poste 3; administratrice@interligne.ca; interligne.ca

Critique de Dominique Roy, EAO, enseignante de français à l’école secondaire catholique Sainte-Marie, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières, New Liskeard.


Mauvaise mine

Mauvaise mine

DE MICHELINE MARCHAND COLLECTION CAVALES

"Ce roman franco-" "ontarien traite des enjeux environne- mentaux au cœur" "des villes minières de l’Ontario en parallèle avec les politiques prônées par nos gouvernements. Le" "potentiel pédagogique de cette œuvre" "est riche. Malgré le fait que l’histoire soit un peu simpliste, les chapitres courts et les thèmes abordés offrent la possibilité de concevoir des leçons adaptées aux différentes parties du récit. On peut facilement faire des liens avec la réalité, comme l’impact environnemental qu’ont les grandes industries. De plus, le recy- clage et le compostage sont des sujets importants à aborder afin de sensibiliser les jeunes. On touche même au thème" "du premier amour en suivant le couple qui se forme entre Alain, le personnage principal, et Catherine, une adolescente militante préoccupée par l’environne- ment. Il va sans dire que ce livre s’inscrit dans une approche interdisciplinaire et que sa dimension franco-ontarienne en" "augmente l’intérêt."

Je recommande la lecture de ce roman en 9e année et dans les cours appliqués en 10e année afin de susciter des discussions sur l’environnement, la perte d’emploi, la politique, la famille et la maladie. Et, en s’appuyant sur ce récit, pourquoi ne pas faire un exercice d’écriture en permettant aux élèves de s’adresser directement aux compagnies afin de militer, eux aussi, pour un envi- ronnement sain?

Mauvaise mine; Les Éditions L’Interligne; Ottawa; 2014; ISBN 978- 2-89699-449-6; 184p.; 13,95 $; 613-748-0850, poste 3; administratrice@interligne.ca; interligne.ca

Critique de Mélany Bouchard, EAO, enseignante de français à l’école secondaire catholique Franco-Cité, Conseil des écoles catholiques du Centre-Est, Ottawa.


Écrire pour se raconter I- Souvenirs d’enfance

Écrire pour se raconter I - Souvenirs d’enfance

COLLECTIF D’AUTEURS

Je me souviendrai toujours des centaines de chenilles que mes soeurs et moi avions pris plaisir à mettre dans une boîte, un certain printemps. Nous avions déposé la boîte dans notre garde-robe. Pas besoin de vous dire qu’au matin, notre logement était envahi. On s’en souvient encore… nos parents aussi!

Des écrivains amateurs (plus d’une centaine de francophones de l’Ontario) ont participé au concours lancé par les Éditions David. Les 43 textes retenus décrivent des souvenirs d’enfance et nous permettent d’imaginer les lieux, de ressentir les émotions et de nous attacher aux personnages.

Gourmande de nature, j’ai beaucoup aimé lire un souvenir lié à la nourriture (une fillette travaillant dans le commerce familial brise des biscuits volontairement pour avoir le droit de les manger). J’ai été bouleversée par le récit portant sur un élève souffre-douleur (qui a passé près de se suicider). L’auteur, un des tyrans, en profite pour demander pardon à sa victime.

Un recueil à lire d’un trait ou en savourant un récit à la fois. Je le recommande aux jeunes du secondaire et aux enseignants qui veulent développer l’autoréflexion et le plaisir de lire chez leurs élèves.

Écrire pour se raconter I – Souvenirs d’enfance; Les Éditions David; Ottawa; 2014; ISBN 978-2-89597-430-7; 242p.; 15$; 613-830- 3336; info@editionsdavid.com; editionsdavid.com

Critique de Shane Drugas, EAO, enseignante ressource à l’école secondaire catholique Saint-Edmond, Conseil scolaire catholique Providence, Windsor.


La réussite scolaire: chroniques d’un passionné

La réussite scolaire : chroniques d’un passionné

D’ÉGIDE ROYER

Si vous n’avez pas encore eu la chance d’entendre Égide Royer, passionné de l’adaptation scolaire, cet ouvrage résumera plusieurs principes et pratiques exemplaires qui guident cet enseignant et psychologue reconnu sur la scène internationale.

L’auteur établit des liens entre la réussite scolaire et des facteurs dont le système éducatif (quel que soit le territoire de compétence) ne tient pas suffisamment compte, d’après lui. Il aborde la qualité de l’enseignement, les modèles masculins à l’élémentaire, le rôle clé que joue la lecture dans les premières années ainsi que l’écart sur ce plan entre filles et garçons. Il nous offre aussi ses points de vue sur les pratiques souhaitées, comme les plans d’intervention en adaptation scolaire pour contrer l’intimidation ou en cas de suspension.

Trois éléments incontournables favorisant la réussite scolaire reviennent en boucle. Tout d’abord, un gramme de prévention égale un kilo d’intervention. Il faut donc investir énergie, temps et argent auprès des très jeunes. Ensuite, il ne faut jamais oublier que l’éducation ne consiste pas seulement à corriger les enfants; il faut les cultiver et les encourager, surtout dans ce qu’ils font de bien. Enfin, il faut leur apprendre à persévérer et à développer leur ténacité pour qu’ils sachent rebondir après un échec.

Cet ouvrage guidera votre réflexion grâce au gros bon sens, à la passion et aux observations sur le terrain de son auteur.

La réussite scolaire: chroniques d’un passionné; École et comportement; Québec; 2012; ISBN 978-2-922266-41-2; 132Žp.; 25Ž$; 418-529-6038; ecolecomportement.com

Critique de Chantal Leclerc, EAO, directrice de l’école élémentaire Francojeunesse, Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario, Ottawa.


Fin Finaud joue avec les mots

Fin Finaud joue avec les mots

LES JEUX KIKIGAGNE?

Conçu pour un groupe de 3 à 7 joueurs, ce jeu comprend 200 questions sur l’étymologie, le vocabulaire, les idiomes et les pièges de la langue. Suivant le niveau des participants, on utilise le côté vert ou le côté rouge des cartes. De quelle langue provient le mot «ski»? Quel adjectif de couleur complète l’expression «…de rage»? Il faut choisir la bonne réponse parmi trois choix. Le jeu offre un éventail de stratégies. Il existe en effet six types de cartes ACTION (p. ex., Facile!, Dur Dur, Tu vas trouver!) correspondant à six prédictions sur la façon dont les joueurs vont répondre, chaque cas menant à un pointage différent. L’enseignant devra veiller à garder la compétition amicale!

Voici quelques commentaires d’élèves de 11e  et 12e   année. «J’ai vraiment aimé le fait que le jeu est très interactif. On s’améliore en jouant», dit Caroline. Selon Arthur, «[l]e jeu serait bien en classe, mais il faudrait diviser les élèves en petits groupes. Il est très intéressant en termes d’information et d’atmosphère.» Feriel, pour sa part, trouve que «[l]a double fonction des cartes est avantageuse, puisque les joueurs ont moins de matériel à ranger et [qu’ils] utilisent peu de papier, ce qui est bon pour l’environne- ment». En somme, un jeu à essayer sans tarder.

Fin Finaud joue avec les mots; Kikigagne?; Montréal; 2014; 19,99$; Distribution LeValet; distribution@levalet.com; distributionlevalet.com

Critique de Bertrand Ndeffo Ladjape, EAO, enseignant de français en 11e-12e année, Collège français de Toronto, Conseil scolaire Viamonde.


Le silence de la Restigouche

Le silence de la Restigouche

DE JOCELYNE MALLET PARENT

La Restigouche, cette rivière mythique, se situe entre le nord du Nouveau-Brunswick et la rive sud gaspésienne. Là, des Autochtones et des Blancs se partagent les eaux pour pratiquer la pêche au saumon. Simon Vicaire, le seul adolescent autochtone à fréquenter l’école des Blancs, a tout pour lui : beau, intelligent, réfléchi, talentueux, athlétique. L’avenir lui semble prometteur jusqu’au jour où le jeune mi’gmaque s’intéresse à Isabelle Bouchard. Son grand-père, Billy Vicaire, le prévient : «Les bernaches ne doivent pas frayer avec les oies blanches.» La rivalité entre les Blancs et les Autochtones ne le préoccupe guère. Toutefois, celle entre les Vicaire et les Bouchard contrecarre ses plans. Simon veut percer le mystère ayant créé tant de haine entre ces deux familles, même si le secret demeure bien gardé

Malgré le drame qui se joue, une atmosphère de calme, de sagesse et de sérénité se dégage de ce roman. On s’attache rapidement au personnage de Billy Vicaire, un vieux sage qui démystifie l’art de la pêche à la mouche, raconte l’histoire de ces plans d’eau, lève le voile sur la réalité des peuples autochtones et transmet ses connaissances sur les oiseaux sauvages. Le récit donne aussi l’envie de partir en canot, sur un lac sans vagues, et de s’imprégner des beautés de la nature environnante.

Le silence de la Restigouche; Les Éditions David; Ottawa; 2014; ISBN 978-2-89597-426-0; 208p.; 14,95 $; 613-830-3336; info@editionsdavid.com; editionsdavid.com

Critique de Dominique Roy, EAO, ensei- gnante de français à l’école secondaire catholique Sainte-Marie, Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières, New Liskeard.


L’orthographe

L’orthographe

DE MICHEL FAYOL ET JEAN PIERRE JAFFRÉ

Ce livre portant sur l’orthographe offre bien plus qu’un survol historique et linguistique. Il fait réfléchir à la philosophie même de l’enseignement d’une langue, sujet délicat et très actuel, surtout au Canada.

Je m’attendais à trouver une liste de règles, j’ai découvert tout un monde. La langue n’est pas immuable; étant en interaction avec le milieu où elle évolue, elle change avec l’usage. Comme le remarquent à juste titre les auteurs, «le statut social – et scolaire – [de l’orthographe] est en pleine mutation ».

L’ouvrage réussit à aborder la ques- tion de la langue française d’un point de vue historique, social et politique. Quelques conclusions s’imposent : historiquement, il y a toujours eu un conflit entre tradition et modernité, même si beaucoup de ce qui est considéré comme relevant de la tradition est très souvent le résultat d’un choix aléatoire. La fonction de l’écrit évolue d’une société et d’une époque à l’autre; il faut donc la redéfinir, la repenser dans le cadre de la démocratisation de l’accès à l’éducation d’un côté, et de l’échange d’information de l’autre. Politiquement, la langue a toujours représenté un enjeu rendu plus délicat avec la mondialisation.

Cet ouvrage m’a fait réévaluer la manière d’aborder l’enseignement d’une langue en général et du français en particulier.

L’orthographe; Presses universitaires de France; Paris; 2014; ISBN 978-2-13-062833-0; 127p.; 16,95$; Diffusion Dimedia; 514- 336-3941; general@dimedia.qc.ca; dimedia.com

Critique de Véra Nochtéva, EAO, enseignante de français au secondaire à la White Oaks Secondary School, Halton District School Board, Oakville.


Nous sommes tous des gens issus de traités

Nous sommes tous des gens issus de traités

DE MAURICE SWITZER

Nous sommes tous des gens issus de traités est une histoire magnifiquement illustrée sur les droits autochtones issus de traités, racontée d’un point de vue anishinabek. Le livre s’ouvre sur une description des racines historiques et culturelles des Anishinabek, puis raconte le premier contact des Premières Nations avec les Européens, leurs relations et les tensions qui allaient s’ensuivre.

Dans son bref compte rendu des traités conclus entre les Autochtones et les Européens, Maurice Switzer explique comment les deux peuples sont parvenus à des règlements pacifiques et comment les différents gouvernements canadiens les ont interprétés. Il aborde le climat culturel du XIXe siècle, époque marquée par des vagues de nouveaux arrivants à la recherche de grandes étendues de terre. Il poursuit avec une description de l’Acte des Sauvages de 1876, du système des réserves indiennes et des pensionnats, de la création de l’Assemblée des Premières Nations en 1982, des affrontements très médiatisés entre les Premières Nations et les gouvernements fédéral et provinciaux dans les années 1990, et des recommandations de la Commission royale sur les peuples autochtones en 1996.

Le message de conclusion est sans équivoque : les promesses des traités n’auront été respectées que quand les enfants des Premières Nations pourront profiter de la même éducation, des mêmes soins de santé et des mêmes possibilités d’emploi que leurs voisins.

Nous sommes tous des gens issus de traités; Union of Ontario Indians; North Bay; 2013; livre broché; ISBN 978-0-9868211-0-3; 34 p.; 25$; 705-497-9127, poste 2288; anishinabek.ca

Nadira Baksh, EAO, est en congé parental prolongé. Elle a récemment obtenu son baccalauréat spécialisé en anglais et en histoire.


Taxi en cavale

Taxi en cavale

DE LOUIS ÉMOND

Comme chaque matin, Annie se rend à l’école en taxi lorsque sa voiture est prise en chasse par un autre véhicule. Jay, son chauffeur depuis plus de un an, a-t-il quelque chose à se reprocher? A-t-il trahi sa confiance et celle de sa mère? Et puis, qui sont leurs deux poursuivants? Que veulent-ils? Malgré elle, Annie se retrouve dans le tourbillon d’une chasse à l’homme.

Avec ce livre, Louis Émond signe un récit trépidant mêlant les genres : à la fois roman d’aventures et roman policier. Annie voit remonter à la surface de sa mémoire une enfance douloureuse, alors que Jay est rattrapé par son passé trouble. Secoué par les souvenirs de la guerre du Vietnam, balayé par les vents de la vengeance, mais bercé par des légendes musicales tels que les Beatles, le taxi tangue sans jamais effectuer de sortie de route.

Aucun doute : les élèves du secondaire apprécieront ce récit plein de suspense. En 7e  année, on étudiera les caractéristiques du récit d’intrigue policière, alors qu’en 11e  année, on prêtera davantage attention à la richesse du vocabulaire et aux variations stylistiques. Les plus curieux des jeunes mettront à profit leur lecture pour découvrir ou redécouvrir certains pans de l’histoire politique et artistique du XXe  siècle. Tous prendront sans doute beaucoup de plaisir à se lancer dans le processus d’écriture… Dans tous les cas, les lecteurs y réfléchiront désormais à deux fois avant d’emprunter un taxi.

Taxi en cavale; Soulières éditeur; Saint-Lambert; 2013; ISBN 978-2-89607-031-1; 176p.; 10,95$; 450-465-2968; soulieresediteur.com

Critique de Bertrand Ndeffo Ladjape, EAO, enseignant de français en 11e-12e année, Collège français de Toronto, Conseil scolaire Viamonde.


Nation to Nation: A Resourceon Treaties in Ontario

Nation to Nation: A Resource on Treaties in Ontario

DE DAVID SHANAHAN, RÉVISION DE MAURICE SWITZER

Nation to Nation: A Resource on Treaties in Ontario est le fruit d’une collaboration entre Maurice Switzer, David Shanahan et Alan Ojiig Corbiere. Le résultat est un recueil de textes très agréable à lire sur les traités entre les Premières Nations et les Européens. Les explications, qui placent les traités officiels dans le contexte d’aujourd’hui permettent de mieux comprendre les enjeux. Les illustrations, photos et descriptions des traités inciteront le lecteur à consulter les originaux. Les articles exposent des points de vue autres que ceux présentés dans plusieurs manuels de 6e, 7e et 8e année. Les élèves du cycle intermédiaire pourront mettre en pratique leurs compétences en lecture, tout en développant leur questionnement et leur pensée historique. Ce livre peut également servir de ressource au palier secondaire.

Nous sommes tous des gens issus de traités et Nation to Nation, publiés par l’Union of Ontario Indians-Anishinabek Nation, peuvent facilement être intégrés au programme-cadre d’études sociales de la 6e année ou au programme-cadre d’histoire de la 7e et 8e année. Ils contribueront à une meilleure compréhension des perspectives des Premières Nations et surpassent les attentes énoncées dans les programmes-cadres.

Nation to Nation: A resource on treaties in Ontario; Union of Ontario Indians; North Bay; 2013; livre broché; ISBN978-0-9868211-1-0; 68 p.; 40$; 705-497-9127, poste 2288; anishinabek.ca

Nadira Baksh, EAO, est en congé parental prolongé. Elle a récemment obtenu son baccalauréat spécialisé en anglais et en histoire.