Rachel McAdams se souvient de Linda Maskell et de Christopher Pereira |
Comme ce fut le cas de Regina, le personnage qu'elle joue dans Mean Girls, les années que Rachel a passées au secondaire ont été pleines de rebondissements, mais pas sur le plan créatif. Comme bien des adolescents, Rachel n'avait pas de buts précis pour son avenir et l'école ne la motivait pas. «Je n'avais pas toujours les meilleures notes, nous explique-t-elle. Je suivais le rythme et ne savais pas ce que je voulais faire. Je commençais à m'inquiéter de mon avenir.» Heureusement pour Rachel, elle trouva l'inspiration et l'encouragement auprès de deux enseignants qui ont changé sa vie. Mme Linda Maskell lui a enseigné l'art dramatique de la 11e année au CPO, et M. Christopher Pereira, l'anglais en 11e et 12e années ainsi que la littérature canadienne au CPO. En 1981, Mme Maskell est devenue responsable des arts visuels au Central Elgin Collegiate Institute de St. Thomas. C'est là qu'elle a rencontré M. Pereira. Elle a mis sur pied un programme d'art dramatique auquel ils ont collaboré, elle comme directrice et lui comme spécialiste de l'éclairage et du son.
Lorsque Rachel a commencé ses études à Central Elgin en 1992, les deux enseignants étaient mariés. «Ils formaient une équipe formidable, explique Rachel. Ils avaient des personnalités distinctes et étaient des enseignants très convaincants.» Rachel était impressionnée par l'intérêt que M. Pereira portait à ses élèves. Il voulait les comprendre et savoir ce qui les intéressait. «Ses classes étaient très interactives. Il se basait beaucoup sur la discussion, pas seulement sur les explications», ajoute-t-elle. En échange, les élèves s'intéressaient vraiment à ce qu'il disait. «Il m'a tellement appris, nous explique Rachel. Nous parlions de Leonard Cohen et de poésie. Il aimait bien Joni Mitchell. Il avait une façon de rendre tout si intéressant.» M. Pereira instaurait un climat de confiance, ce que Rachel appréciait. «Au secondaire, les élèves sont assez mal à l'aise avec le jeu et lorsque nous jouions Shakespeare, il voulait que nous entrions vraiment dans la peau des personnages», explique-t-elle. Il les forçait à mettre de côté leurs inhibitions et à se concentrer sur la pièce. «Il nous a montré à quel point nous pouvions être braves, se rappelle-t-elle. Il n'avait pas peur de prendre des risques, tout comme Mme Maskell. «Ils étaient tout aussi passionnés du sujet qu'ils enseignaient que de l'enseignement en tant que tel.»
Rachel les considérait comme des enseignants novateurs et dévoués, qui mettaient en valeur les points forts de leurs élèves en misant sur leurs intérêts. «Ils nous encourageaient à être à la hauteur, à exploiter nos talents au maximum et à nous dépasser sans cesse.» Mme Maskell serait heureuse d'entendre ça. Pour elle «la clé consiste à aider les élèves à utiliser leur propre créativité afin qu'ils rédigent quelque chose eux-mêmes plutôt que de leur donner du matériel existant». Rachel admirait la créativité de Mme Maskell et appréciait beaucoup son soutien. «Elle avait une énergie incroyable.» «L'année durant laquelle je me suis occupée des activités sociales, j'étais très en retard dans certains projets. Elle a fait les décorations les plus originales qui soient et m'a vraiment aidée à rattraper le temps perdu.» Rachel savait que ces deux enseignants ne travaillaient pas seulement pendant les heures de classe. «Ils consacraient tellement de temps à préparer les spectacles de l'école et ils n'étaient pas obligés de le faire.» En 1995, Rachel a joué un rôle dans une pièce en un acte, I Live in a Little Town, basée sur la poésie et les nouvelles des élèves. Le sujet portait sur la vie dans le Sud-Ouest de l'Ontario. Ils ont présenté leur pièce au prestigieux Ontario Showcase du Sears Drama Festival, et Rachel a gagné le prix de performance exceptionnelle pour son monologue. «Elle faisait partie d'un très bon groupe d'élèves, se rappelle Mme Maskell. On pouvait voir qu'elle était déjà très douée.» M. Pereira se souvient à quel point Rachel captivait le public. «Elle a vraiment du talent. Je ne pense pas que c'est quelque chose qui s'enseigne. Je me souviens qu'elle réussissait toujours à attirer l'attention.»
L'art dramatique a eu un effet semblable sur Rachel. Cette matière lui a permis de finir l'école secondaire sur une bonne note. Avec les autres élèves, elle comptait sur le programme d'art dramatique de Central Elgin et sur ses deux enseignants pour avoir d'autres occasions de jouer, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'école. Grâce à la relation étroite entre Mme Maskell et M. Pereira, on pouvait toujours compter sur eux pour les activités parascolaires et cela a eu un effet positif sur Rachel. «Je les voyais d'un oil romantique : ils enseignaient à la même école et travaillaient sur les mêmes projets, soit séparément, soit ensemble. Ils travaillaient vraiment bien ensemble.» Mais là n'allait pas s'arrêter leur influence. Une rencontre fortuite allait tout changer. Mme Markell n'enseignait pas à Rachel pendant le trimestre, mais elles se sont rencontrées dans l'escalier. Elles ont discuté un peu. C'était la journée d'inscription à l'université, et Mme Maskell lui a demandé ce qu'elle prévoyait faire. Rachel lui a répondu qu'elle pensait aux études culturelles ou quelque chose du genre, et Mme Maskell s'est montrée bien surprise. «Pourquoi n'essaierais-tu pas le théâtre?», lui demanda-t-elle.
Rachel n'y avait même pas pensé. Est-ce qu'on pouvait étudier le théâtre à l'université? Pouvait-on gagner sa vie de cette façon? Mme Maskell lui donna une réponse très claire : «Oui, bien sûr qu'on peut étudier le théâtre et je pense que tu devrais le faire.» Mme Maskell a rassuré Rachel en lui disant qu'avec son talent, elle devrait se lancer. Rachel se souvient d'avoir erré dans le couloir à se demander exactement ce qu'elle devait faire, sans se rendre compte que son avenir allait changer. Une fois rendue au bureau d'orientation, elle a repris ses formulaires pour changer son choix sur chacun d'eux. Elle a étudié à York et a obtenu son diplôme en théâtre. «Je dois tout à la conversation que nous avons eue cette journée-là, ajoute Rachel. Elle m'a donné l'inspiration dont j'avais besoin. Elle avait une bonne opinion et savait ce que je devais essayer de faire. Les jeunes ont souvent besoin de quelqu'un pour les motiver, voir les possibilités qui se présentent à eux, puis les encourager à faire des choses sans avoir peur de ne pas réussir. C'est ce qu'elle a fait pour moi.» Lorsqu'on lui demande si elle a dit à Mme Maskell et M. Pereira qu'ils ont fait une grande différence dans sa vie, Rachel répond : «Je pense que je l'ai dit à tout le monde sauf à eux. J'espère qu'ils le savent car je pense l'avoir mentionné ici et là. Il est difficile de s'asseoir avec quelqu'un et de lui dire, "tu sais, tu as changé ma vie''.» Le dernier film de Rachel McAdams, The Family Stone, où elle joue avec Diane Keaton et Sarah Jessica Parker, est sorti dans les cinémas en novembre 2005. Rachel vit à Toronto. Linda Maskell Pereira est directrice des arts visuels et de l'art dramatique, et Christopher Pereira enseigne l'anglais au Central Elgin Collegiate Institute à St. Thomas. Ils s'occupent ensemble du programme d'art dramatique. Filmographie de Rachel McAdams* Titres des versions québécoises des films
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