Des entreprises américaines
mettent en valeur la profession enseignante


Depuis que le secteur privé a entrepris de faire valoir le professionnalisme des enseignantes et enseignants aux États-Unis, on remarque un nouvel élan, puissant, en faveur de l’amélioration de la formation, de la rémunération et du perfectionnement professionnel des enseignantes et enseignants américains.


de Lois Browne

Basée à Washington, la National Alliance of Business (NAB) a récemment publié un rapport intitulé Investing in Teaching. Ce rapport est la première manœuvre d’une campagne visant à «faire valoir l’enseignement en tant que profession», a déclaré Linda Rosen, vice-présidente principale de la NAB.

Selon Rosen, la décision du secteur privé de participer à l’amélioration de l’éducation en relevant le statut de la profession enseignante est du jamais vu. La NAB est l’un des nombreux regroupements d’entreprises qui ont contribué à la rédaction du rapport, aux côtés d’enseignantes et d’enseignants, de décideurs et d’universitaires.

Le rapport recommande que l’on prenne des mesures pour améliorer la formation à l’enseignement et le perfectionnement professionnel des enseignantes et enseignants, pour augmenter leur salaire à un niveau comparable à celui d’autres professions et pour créer un milieu professionnel qui mette à profit leur expertise. Le rapport a été rendu public à la fin de janvier, tout comme les nouveaux projets visant à faire pression auprès du gouvernement fédéral et des États pour qu’ils adoptent des lois et des budgets qui appuieront cette initiative de la NAB.

Pour Joe Atkinson, registrateur de l’Ordre, ce projet est très réjouissant pour la profession enseignante. «La création de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario représente une façon de reconnaître le professionnalisme des enseignantes et enseignants. Nous sommes évidemment favorables à tout projet qui appuie le rôle important que jouent les enseignantes et les enseignants dans la qualité de l’éducation, ajoute-t-il. De plus en plus, on reconnaît l’importance d’accorder davantage de ressources au personnel enseignant pour améliorer l’apprentissage des élèves.»


U N      E N S E I G N E M E N T      D E      Q U A L I T É      A V A N T      T O U T

«L’un des facteurs ayant largement contribué à lancer cette initiative, déclare Rosen, est l’estimation fournie par le ministère d’Éducation en 1998 selon laquelle on aura besoin de 2,2 millions de nouveaux enseignants et enseignantes aux États-Unis d’ici 2008 pour compenser le nombre de départs à la retraite.» Par ailleurs, une recherche récente illustrant le lien étroit qui unit le rendement de l’élève et la qualité d’enseignement a également joué un rôle important dans cet élan.

Selon le rapport de la NAB, les chefs d’entreprises favorisent la clarification et le rehaussement «des normes, des évaluations et de la responsabilité de chaque école en ce qui a trait à l’apprentissage des élèves». Ils se réjouissent des progrès réalisés dans l’ensemble des États-Unis, «mais rehausser les normes n’est que la première étape. Sans la contribution d’enseignantes et d’enseignants de qualité, nos efforts pour améliorer le rendement des élèves sont voués à l’échec.»

Le programme d’action de la NAB vise trois aspects de la profession enseignante. Le groupe recommande notamment d’améliorer la formation à l’enseignement et le perfectionnement professionnel, d’augmenter sensiblement la rémunération et les possibilités d’avancement et de créer un nouveau milieu scolaire qui permette au personnel enseignant de mieux employer son expertise et son jugement professionnel.


D A V A N T A G E      D E      F I N A N C E M E N T

Les changements proposés prévoient plusieurs initiatives : accorder plus de financement et de temps au perfectionnement professionnel, reconnaître l’excellence en recertifiant notamment les enseignantes et enseignants chevronnés, développer de nouveaux chemins de carrière pour le personnel enseignant, offrir des ressources supplémentaires comme des bureaux et des moyens techniques permettant aux enseignantes et enseignants d’améliorer leur travail, et élaborer des certificats en enseignement transférables.

Toutefois, ces modifications ne devraient pas entraîner de demandes supplémentaires envers les enseignants, souligne le rapport de la NAB. L’amélioration de la formation initiale et du perfectionnement professionnel aura pour effet de rehausser les normes et les tests d’entrée à la profession. Ainsi, le salaire devrait être accordé en fonction du rendement. Selon Rosen, la NAB souhaite voir la mise en œuvre de plusieurs aspects du projet dans tous les États au cours des prochaines années.

«Nous devons garder les enseignantes et enseignants dans la salle de classe et mettre un frein au roulement de personnel. Nous devons intensifier les efforts de recrutement et redorer le blason de la profession», a-t-elle déclaré.

Les débutants reçoivent souvent les horaires et les élèves les plus difficiles, ajoute Rosen. Au fur et à mesure qu’ils gagnent de l’expérience, ils ont tendance à devenir conseiller en orientation ou administrateurs. Il faut trouver des moyens de leur offrir de l’avancement professionnel sans qu’ils aient à quitter la salle de classe, peut-être en leur assignant le statut de mentor auprès de nouveaux enseignants et enseignantes ou en leur accordant des responsabilités supplémentaires (chef de secteur, par exemple).


L E S      É T A T S      M A N I F E S T E N T      L E U R      I N T É R Ê T

La NAB a distribué son rapport au gouverneur de chaque État et d’après Rosen, plusieurs d’entre eux se sont dits intéressés à connaître les façons dont ils pourraient mettre en œuvre certaines recommandations.

Le rapport a également entraîné la formation de la Business Coalition for Excellence in Education, coalition regroupant 60 groupes d’entreprises qui s’est donné pour mandat de jouer un rôle constructif dans les projets de réforme de l’éducation du jardin d’enfants à la 12e année.

Les idées exprimées dans le rapport Investing in Teaching sont loin d’être nouvelles. Depuis des années, d’autres groupes d’intérêts sollicitent des changements en vue de rehausser le prestige de la profession. Mais bon nombre croient que le secteur privé aura davantage de poids auprès du gouvernement fédéral et des États et réussira peut-être à garantir les changements législatifs et les ressources additionnelles nécessaires pour effectuer les changements qui s’imposent. Comment la situation évoluera-t-elle? «Si l’on se fie au passé, déclare Rosen, une poignée d’États échafauderont la trame du renouveau qui incitera d’autres États à agir.»

La NAB compte 5 000 membres : entreprises, chefs de direction, éducatrices et éducateurs et coalitions dirigées par des entreprises. Au nombre de ces membres, on retrouve notamment Johnson and Johnson, Xerox, Prudential Insurance Company of America, Corning Inc. et IBM. La NAB est le seul regroupement national d’entreprises aux États-Unis qui a pour objectif d’améliorer le rendement des élèves et la concurrence de la main-d’œuvre.

Pour obtenir plus de renseignements ou un exemplaire du rapport Investing in Teaching, consultez le site web de la NAB à www.nab.com (en anglais seulement).


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