Mai 1997

Questions
professionnelles

Questions professionnelles

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Voici l’équipe des Questions professionnelles

Reconnaître ce que vous faites déjà

de Philip Carter

Même assis, Joe Atkinson ne tient pas en place. Son enthousiasme pour l’enseignement saute aux yeux. Alors qu’il jette les fondements de grands changements dans la profession enseignante, il lance un message aux principaux intéressés : «Nous n’avons pas bien réussi à vanter vos mérites auprès du public. C’est une situation que l’Ordre veut rectifier.»

Joe Atkinson a travaillé à la Fédération des enseignantes et des enseignants des écoles publiques de l’Ontario pendant 23 ans; il s’est taillé une réputation internationale au chapitre du perfectionnement professionnel.

Il est maintenant prêt à relever un défi considérable. À titre de coordonnateur de la Division des questions professionnelles de l’Ordre, il veut que l’apprentissage la vie durant devienne une priorité dans la carrière de chaque enseignante et enseignant de la province.

Aujourd’hui, Linda Grant, chef de l’Unité des normes d’exercice de la profession et d’éducation, Janice Thomson, chef de l’Unité d’agrément et lui-même discutent des priorités de la division pour la première année de fonctionnement. On les entend rire, faire des blagues et même finir les phrases les uns des autres. De toute évidence, ils sont sur la même longueur d’onde.

Leur priorité est claire : consulter les enseignantes et les enseignants. Dans quelle mesure le budget leur permettra-t-il d’effectuer cette consultation?

«N’oubliez pas de mentionner notre page d’accueil sur Internet, insiste Atkinson. Nous y avons affiché des questions avant même d’avoir embauché la plupart de notre personnel. La réaction a été modérée parce que personne n’était au courant du site web, mais nous tenions à établir ce dialogue dès le début.»

«Une fois que les membres liront dans Pour parler profession que nous avons un site web, nous croyons que ce dialogue prendra son envol.»

«Pour la profession, ce sera là un outil important dans l’élaboration des normes et d’un cadre de formation», explique-t-il.

«Nous voulons savoir ce que pensent les enseignantes et enseignants, d’après leur apprentissage et leur expérience. Nous afficherons régulièrement un résumé des commentaires reçus et nous invitons le corps enseignant à suggérer des questions et idées qu’il aimerait explorer davantage.»

«Avec nos collègues, nous poursuivrons ce dialogue dans les salles de classe par l’intermédiaire de l’Internet, des fédérations et de conférences. Bref, nous utiliserons tous les moyens mis à notre disposition.»

Une surprise attend les membres

Pour Linda Grant, l’utilisation de l’Internet comme outil de communication en dit beaucoup sur l’Ordre : «L’Internet est un outil essentiel à l’apprentissage et à l’enseignement dans les années 90. Nous disons donc aux enseignantes et aux enseignants que l’utilisation de l’Internet fait partie de notre comportement professionnel.»

«Qui plus est, cela montre à chaque enseignante et enseignant qu’il n’est pas nécessaire d’être dans une université ou dans le bureau du conseil scolaire d’une grande ville pour que l’Ordre tienne compte de ses opinions sur les questions professionnelles.»

«D’ici cinq ans, chaque enseignante et enseignant sera touché, d’une manière ou d’une autre, par les normes d’exercice et d’agrément de l’Ordre, indique Janice Thomson. Les mesures adoptées changeront la perception du public vis-à-vis des enseignantes et enseignants, ainsi que la façon dont ces derniers se voient eux-mêmes.»

«Une chose est certaine : le personnel enseignant sera surpris, dit Joe Atkinson, et même très surpris. Car le message de l’Ordre vise la mise en valeur de ce que vous faites déjà.

Par exemple, si un entraîneur d’aviron assiste à une conférence sur la psychologie des sports pendant un week-end, cela pourra faire partie de son perfectionnement professionnel. Des exemples comme celui-là, il y en a des centaines.»

«Dans bien des cas, le perfectionnement professionnel dont il est question n’occasionne aucuns frais supplémentaires, car il fait déjà partie du travail quotidien.»

Joe Atkinson explique que bien des éducatrices et des éducateurs seront surpris d’apprendre que l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario prévoit agréer des programmes de perfectionnement professionnel offerts par les fédérations. «Nous savons que les fédérations offrent beaucoup de programmes de qualité qui intéressent le personnel enseignant et cela, il faudrait le reconnaître.»

Un mandat clair

L’équipe des questions professionnelles indique que son mandat correspond aux attentes de la profession, soit élaborer des normes d’exercice et d’éducation et en agréer les fournisseurs; élaborer un système de perfectionnement professionnel et l’agréer; et enfin, fournir à chaque enseignante et enseignant tout au long de sa carrière un aperçu de ses compétences et de ses forces.

Toutefois l’équipe fait cette mise en garde : l’élaboration de normes ne se fera pas du jour au lendemain. «Si l’on tient à être à l’écoute et à consulter tous les intéressés, il faut y mettre le temps nécessaire, explique Linda Grant. Le processus sera en évolution constante, et nous voulons nous assurer que les enseignantes et enseignants participent activement à l’élaboration des normes. Nous tiendrons les membres au courant de la situation dans Pour parler profession, dans le site web et par d’autres moyens.»

Elle précise que la première tâche de la division est de travailler avec le conseil de gestion et les membres pour élaborer un plan général de perfectionnement professionnel. «Obtenir un consensus entourant le mandat de la division pour les prochaines années et la façon de l’exécuter, voilà notre plus grand défi.»

Des propositions concrètes

L’équipe proposera trois autres projets concrets au cours de la première année de fonctionnement de l’Ordre.

«Ce sont des points de départ, précise Atkinson. Nous aurions pu en choisir 50 autres, mais ce sont les trois que nous soumettrons au conseil de gestion. Ils concernent des aspects que la profession, à notre avis, veut changer.»

Le premier projet vise l’examen des facultés d’éducation; en effet, le ministère de l’Éducation et de la Formation ne s’est pas prêté à cet exercice depuis le début des années 80.

Le programme d’agrément de Janice Thomson examinera attentivement la formation initiale à l’enseignement. «Tous les programmes universitaires comptent d’excellents éléments. Mais nous voulons nous assurer que chaque faculté offre aux étudiantes et étudiants une formation conforme aux normes.»

«Ensuite, nous demanderons aux enseignantes et enseignants associés et aux directions d’école si les diplômées et diplômés possèdent bien les compétences nécessaires. Nous leur demanderons s’ils reçoivent une formation qui leur permet d’entrer dans une classe et de donner aux élèves de la province les meilleures possibilités d’apprentissage.»

La profession doit se poser des questions difficiles, indique Linda Grant. «Une faculté d’éducation doit-elle admettre une personne qui ignore comment mettre un ordinateur en marche. Doit-elle former une personne à l’enseignement des mathématiques si cette personne n’a pas suivi de cours de mathématiques depuis sa 10e année?»

Joe Atkinson dit qu’il espère que trois projets pilotes, dont au moins un en français, seront en cours dans les facultés ontariennes d’ici la fin de l’année dans le cadre du projet d’élaboration des critères de formation à l’enseignement.

Compétence en supervision

L’équipe aimerait également que l’Ordre entame un projet dans un autre domaine, celui de la qualification des agentes et agents de supervision.

Le ministère a élaboré une ligne directrice à ce sujet en 1990 et Joe Atkinson prétend qu’il s’agit d’un des programmes les plus originaux qui existent en ce moment.

«Les agentes et agents de supervision ont déjà entamé un examen et nous pourrions travailler avec eux à ce chapitre. C’est un domaine qui est déjà en bonne position et nous pourrons peut-être nous inspirer de ce processus pour créer des modèles pour l’élaboration de normes et l’agrément dans d’autres domaines.»

Recherche active

Enfin, le projet qui suscite le plus d’enthousiasme au sein de l’équipe des questions professionnelles est celui de la formation continue, soit la «recherche pédagogique» ou «recherche active».

«Nous avons des enseignantes et des enseignants, des chefs de département, des directrices et des directeurs d’école qui font de la recherche, ou qui aimeraient en faire, dans le cadre de leurs tâches quotidiennes, dit Atkinson. Peuvent-ils faire reconnaître ce travail de recherche? Vaut-il quelque chose? Notre profession peut-elle trouver un moyen de reconnaître le travail accompli lorsque trois collègues se rassemblent pour discuter d’un problème et le régler?»

«Ce projet, plus que tout autre, met en valeur le travail que les enseignantes et enseignants font déjà.»

«Encore une fois, il existe déjà certains groupes qui se penchent sur la question. Nous aimerions appuyer leur travail et connaître leur opinion sur les normes de l’Ordre.»

Lorsqu’on lui demande ce qu’il espère que les enseignantes et enseignants tireront de cette entrevue, Joe Atkinson répond du tac-au-tac : «Nous voulons qu’ils sachent que leurs opinions nous importent, que nous tenons à travailler avec eux. Plus ils participeront à nos initiatives, meilleure sera la réussite de l’Ordre.»

Pour en savoir plus long sur les questions professionnelles ou pour répondre aux questions affichées par l’Unité des normes d’exercice et d’éducation ou l’Unité d’agrément, cliquez ici.

 

La voix de l’expérience aux
questions professionnelles

 

Joe Atkinson

À l’emploi pendant de nombreuses années de la FEEPO, Joe Atkinson est coordonnateur de la Division des questions professionnelles. Il a été détaché à l’Ordre de son poste de directeur des services de perfectionnement professionnel à la fédération.

Joe Atkinson a été premier de classe l’année de l’obtention de son diplôme du Lakeshore Teachers’ College en 1966. Il a d’abord enseigné en milieu défavorisé au Conseil scolaire de la communauté urbaine de Toronto aux cycles moyen et intermédiaire; il a également enseigné les programmes d’éducation au plein air, de douance et d’éducation aux adultes.

Il s’est joint au personnel de la division du perfectionnement professionnel de la fédération en 1974 et a en été nommé directeur en 1991. La FEO lui remit le titre de membre associé en 1992 en reconnaissance de sa contribution au perfectionnement professionnel du corps enseignant en Ontario et en Amérique du Nord.

Il détient un baccalauréat ès arts en psychologie de l’Université York et une maîtrise en administration scolaire de l’IEPO de l’Université de Toronto. Bénévole dévoué dans sa communauté, il a été président de Centraide Ajax-Pickering, président du conseil d’administration de l’hôpital local et est conseiller municipal d’Ajax depuis 1985.

Janice Thomson

Janice Thomson est chef de l’Unité d’agrément de l’Ordre. Elle est responsable de l’élaboration des critères d’évaluation des programmes de formation initiale et de perfectionnement professionnel et du processus d’agrément.

Elle a commencé sa carrière en éducation voilà 17 ans dans les écoles secondaires de Hamilton. Elle s’est jointe au ministère de l’Éducation en 1987 et a travaillé comme agente de liaison auprès des conseils scolaires, des groupes d’intérêt, et a participé à l’élaboration de la politique en matière d’éducation autochtone.

Elle a travaillé au projet d’ordre professionnel de la profession enseignante dès 1995. Elle est coauteure du manuel scolaire du niveau secondaire intitulé Canada: History in the Making publié en 1986; elle a aussi participé à la création de séries télévisées pour la CBC et TVO.

Elle a obtenu son brevet d’enseignement après ses études à la faculté d’éducation de l’Université de Toronto et reçu son certificat d’agente de supervision en 1987.

Linda Grant

Linda Grant est chef de l’Unité des normes d’exercice de la profession et d’éducation. Elle est responsable du volet recherche et développement des normes d’exercice ainsi que du cadre de formation qui s’étend sur la durée d’une carrière en enseignement, de l’admission à une faculté d’éducation à l’accession à un poste d’agent de supervision.

Auparavant, Linda Grant occupait à la FEEPO le poste de chef à la division des services professionnels depuis 1987. Elle a commencé sa carrière dans les écoles de Hamilton; elle a enseigné, a été enseignante-bibliothécaire, directrice adjointe, directrice d’école, chargée de cours et employée du ministère de l’Éducation et de la Formation.

Linda Grant a reçu de nombreux prix pour ses réalisations en éducation, notamment des prix de la FWTAO, de la FEEPO et du Conseil ontarien de recherche pédagogique. Elle détient un baccalauréat ès arts de l’Université McMaster, une maîtrise en éducation de l’Université Brock et un doctorat en éducation de l’IEPO de l’Université de Toronto.