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Décembre 1999

Un prix du Gouverneur général gagné «sans effort»


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Alan Skeoch aime étudier les mystères de l’histoire.

de Lois Browne

Alan Skeoch a bouclé une remarquable carrière en enseignement en septembre en gagnant le Prix du Gouverneur général de 1999 pour l’excellence en enseignement de l’histoire canadienne.

L’enseignant à la retraite a été retenu parmi un groupe de 13 finalistes de partout au Canada. Ce prix est remis pour célébrer l’histoire du Canada et pour encourager et reconnaître l’excellence de l’enseignement de l’histoire du Canada.

Pour recevoir le prix du Gouverneur général Roméo LeBlanc, Skeoch s’est rendu à la citadelle de Québec, site riche au plan historique, situé juste à côté des Plaines d’Abraham. C’est là que le premier ministre Mackenzie King a rencontré Winston Churchill et Franklin Roosevelt pendant la Deuxième Guerre mondiale.

«Cet événement m’a beaucoup marqué, a dit Skeoch. Je n’étais jamais allé à la citadelle avant et je me sentais un peu gêné, à titre d’historien canadien, d’en connaître si peu sur ce sujet. On peut se tenir sur les lieux même où se sont trouvés Wolfe et Montcalm et admirer la vue imprenable sur le Saint-Laurent. J’étais fier d’être Canadien.»

Skeoch a été nommé par la directrice de l’école Forest Hill Collegiate où il avait accepté de délaisser temporairement la retraite pour enseigner à trois classes d’enfants immigrants de 10e année dont bon nombre parlaient à peine l’anglais. «Il les a fait rire et leur a enseigné l’histoire sans effort, car il possède cet incroyable talent de rendre l’histoire canadienne importante aux jeunes Néo-Canadiens», ajoute la directrice Marilyn Shanoff, dans sa lettre de nomination.

CRÉER DES LIENS

Skeoch a commencé l’année en demandant à ses élèves d’interviewer leurs parents et d’écrire un texte sur leur vie quand ils étaient adolescents. «Les élèves s’en sont donnés à cœur joie, a-t-il ajouté. Une jeune fille s’est beaucoup amusée du fait que son père revenait à la maison le soir et l’amenait, elle et son enregistreuse, dans la salle à dîner et n’arrêtait pas de parler. Élèves et parents ont pu créer des liens très solides; ils ont pu produire un document qu’ils conserveront leur vie durant.»

Deux autres élèves ont décidé d’écrire un texte sur la vie d’Oscar Peterson, musicien pour lequel ils avaient une profonde admiration. «Ils ont fait la recherche et rédigé sa biographie et ont fait écouter sa musique dans la classe», a ajouté Skeoch qui leur réservait une surprise. Par coïncidence, Peterson était voisin d’un ami de Skeoch qui lui a demandé de corriger la biographie. «Certains renseignements tirés de l’Internet étaient incorrects, ce qui leur a donné une autre bonne leçon.»

LES ÉLÈVES INTRIGUÉS

«Je n’aime pas étudier l’histoire comme une série de dates et d’événements, précise-t-il. Il faut connaître ces choses, mais je préfère étudier les mystères qui se cachent derrière chaque événement et qui suscite la curiosité des élèves.» Cette méthode provoque des discussions animées et soulève des questions comme “Y a-t-il une fin possible à la haine?” et “Pourquoi John A. Macdonald a-t-il permis la pendaison du chef Métis Louis Riel?”.»

Pour ce qui est de sujets plus conventionnels, comme les origines de la Première Guerre mondiale, Skeoch se sert de l’une de ses métaphores préférées : celle de l’oignon. Ce n’est qu’après avoir soulevé toutes les pelures que l’on peut arriver à son centre. «Il n’y a jamais qu’une seule cause à l’origine d’un événement; en fait, tout survient pour des raisons multiples.»

L’intérêt d’Alan Skeoch pour l’histoire du Canada remonte à ses grands-parents, des agriculteurs qui avaient peu de moyens mais dont les terres arides lui avaient toujours semblé mystérieuses quand il était jeune. «Mon grand-père était un menuisier qui semblait tout connaître et avoir tant de choses intéressantes sur la ferme. Tout ce qu’il me montrait menait à quelque chose. Ce n’est que plus tard dans la vie que j’ai réalisé que les choses qui m’intéressaient menaient toujours à des personnes. Et c’était ces personnes qui m’intéressaient.»

L’intérêt de Skeoch pour l’histoire lui a permis de connaître de nombreuses carrières. Il est un auteur prolifique – trois ouvrages sont déjà publiés et deux autres devraient l’être au cours des prochains mois. L’un porte sur John A. Macdonald, personnage important au Canada qui, d’après Skeoch, mérite un meilleur traitement de la part des historiens. Skeoch est aussi chroniqueur radio à la CBC, rédacteur et producteur de vidéos historiques. À l’occasion, il continue à enseigner et travaille comme conseiller. Il a également reçu d’autres prix pendant sa carrière en enseignement : le Prix d’excellence en enseignement Marshall McLuhan pour les communications, ainsi que la Bourse Paul Harris.

Le Prix du Gouverneur général est accompagné d’une bourse de 5 000 $ en argent et d’un autre montant de 5 000 $ pour l’achat d’un ordinateur. Skeoch a divisé la deuxième bourse entre les écoles Parkdale Collegiate et Forest Hill Collegiate.

AUTRES PERSONNES NOMMÉES

Quatre autres membres de l’Ordre ont été mis en nomination pour le Prix du Gouverneur général de 1999 pour l’excellence en enseignement de l’histoire canadienne. Les voici :

  • Nick Brune, qui enseigne l’histoire à l’école secondaire Iroquois Ridge à Oakville
  • Paul Delaney, qui enseigne l’histoire en 4e et 5e années à Victoria Harbour
  • Garfield Newman, qui enseigne à l’école secondaire Vaughan à Thornhill
  • Herns Pierre-Jérôme, qui est chef du secteur d’immersion française et qui enseigne l’histoire à l’école Lawrence Park Collegiate à Toronto.

Vous trouverez plus d’information sur le Prix d’excellence du Gouverneur général en enseignement de l’histoire canadienne à www.gg.ca.