Une journée dans la vie...

Bunny Karen Wei, Markham

Randall Public School
Conseil scolaire de district de la région de York, 3e année
Certifiée en 1996
Institut d’études pédagogiques de l’Ontario de l’Université de Toronto
de Peter Alexander

C’est la première journée pédagogique de l’année et Bunny Karen Wei se concentre sur ce qui l’entoure — tout est nouveau. Elle vient de se joindre au personnel de la Randall Public School à Markham et apprend à connaître ses collègues. Bien qu’elle en soit à sa sixième année d’enseignement, elle enseigne la 3e année pour la première fois. Elle doit donc intégrer de nouvelles exigences du curriculum dans ses plans de leçon. Elle a été embauchée par un nouveau conseil scolaire; deux semaines après le début de l’année, on l’a affectée à une nouvelle classe.

Elle se réjouit à l’idée que sa classe se trouve dans le bâtiment principal plutôt que dans les portatives qui servent aussi de garderie. Le bruit et le brouhaha qui règnent dans la garderie après 16 h ne l’aidaient pas à faire ses corrections ou ses plans de leçon. Il sera donc plus facile d’en faire plus avant de rentrer chez elle vers 19 h 30.

Ce matin, le personnel se réunit brièvement dans la salle du personnel où l’on souligne le départ d’un collègue. Puis, Wei, en compagnie du concierge, déménage ses affaires dans sa nouvelle classe. Elle traîne un sac de jouets de gymnastique dans le corridor, agrafe aux tableaux du matériel instructif et décoratif, puis place les bureaux des élèves.

Wei dispose les bureaux en rangée en début d’année. Elle les mettra en groupe plus tard dans l’année. Cela les aide à se concentrer et à demeurer plus sérieux pendant les premiers mois. «Nous avions beaucoup de problème de discipline à mon ancienne école, c’est pourquoi je prends toutes ces précautions», dit-elle.

Wei a appris que l’acquisition de bonnes habitudes en classe dès la première journée d’école rapporte plus tard dans l’année. Il importe aussi de donner l’exemple. À cet âge, dit Wei, les enfants veulent imiter les adultes. «Si vous faites preuve d’organisation, vos élèves en feront tout autant. Il en va de même avec le respect d’autrui.»

À 10 h 30, Wei participe à la réunion du personnel enseignant de la 3e année. Ils tentent de trouver la meilleure façon d’utiliser les ressources pour l’enfance en difficulté et d’équilibrer les avantages pour les élèves de passer leur temps dans une classe ordinaire par rapport au temps passé avec une enseignante-ressource pour l’enfance en difficulté.

La Randall Public School offre un programme d’appoint pour l’apprentissage individualisé de la lecture. En préparation pour ce programme, le personnel enseignant revoit les instruments servant à évaluer les compétences en lecture des élèves pour s’assurer d’obtenir une évaluation impartiale et non d’enseigner en fonction du test.

Le groupe discute ensuite du lancement d’un programme en mathématiques et en sciences intitulé Structures qui favorise l’acquisition de compétences grâce à des activités pratiques. Les enseignantes et enseignants mettent en commun des idées pour trouver les fournitures dont ils auront besoin pour le programme. N’y a-t-il pas quelqu’un qui possède un autre chariot pouvant transporter le matériel? Nous pourrions probablement obtenir de l’aide de la communauté. Le magasin de photographie a beaucoup de contenants en plastique de surplus. Pourquoi ne pas utiliser des bobines pour les poulies?

Une deuxième réunion du personnel enseignant du cycle primaire a été reportée dans deux jours. Ainsi, Wei se rend à la bibliothèque pour lire ses courriels et établir sa connexion électronique.

Plus tard, elle rédige un test de mathématiques. Ils devront passer les tests en mathématiques et en langue cette année. Elle conçoit donc tous ses plans de leçon en prenant bien soin d’y inclure les attentes du curriculum provincial. Wei a décidé d’exposer ses élèves le plus souvent possible à une situation de test et ce, bien avant l’administration du test au printemps. Ainsi, ses élèves passeront un test écrit chaque vendredi. Et il y a toujours la paperasse : chacun de ses élèves reçoit un rapport provisoire par écrit chaque semaine que les parents doivent signer et retourner.

Wei prend aussi le temps de lire le dossier scolaire de chaque élève pour mieux connaître les élèves qui seront sous sa responsabilité. Elle reprend cet exercice au début de chaque année scolaire pour détecter tout problème d’importance chez ses élèves ou pour savoir lesquels ont des besoins médicaux particuliers. Habituellement, elle attend que deux semaines s’écoulent pour d’abord observer ses élèves avant de lire leur dossier. Elle ne veut pas avoir d’idées préconçues concernant ses élèves. De cette façon, elle accumule des données subjectives et objectives sur chaque élève.

«Ce que j’essaie de retirer de la journée pédagogique, c’est de pouvoir mettre des connaissances en commun avec mes collègues», dit Wei. Elle retient toujours des exemples de leçons et d’activités qui ont fonctionné dans le passé et les transmet à ses collègues. Ces mêmes collègues lui remettent aussi leurs idées. Mais pendant une journée scolaire ordinaire, Wei a bien peu de temps pour parler avec ses collègues. Il y aura trois autres journées pédagogiques cette année, mais elles seront principalement consacrées aux rencontres individuelles avec les parents.

Pendant l’année scolaire, Wei participe à de nombreux clubs, équipes et événements spéciaux. Elle admet «avoir une tendance à vouloir en faire trop». À l’école où elle travaillait auparavant, elle s’occupait du spectacle de variétés, des équipes de soccer et de volley-ball, du groupe francophone, du club d’échecs, de l’équipe de balle-molle féminine, des clubs de cuisine et d’informatique, de l’activité Future Aces, de la danse hawaïenne et du défilé de mode multiculturel. «J’adorais ça!»

Elle connaît toutefois ses limites. «Ma vie tournait strictement autour de l’enseignement et je commençais à m’en ressentir.» La directrice adjointe de son école lui a dit qu’elle en faisait peut-être trop. Wei est à même de constater à quel point son travail peut s’en ressentir. «Rendu au vendredi, plus rien ne fonctionne. Il faut retourner à la maison et se reposer, autrement, il est impossible d’offrir le meilleur de soi-même aux élèves.»

«Je donnais des cours d’été aussi. Je le fais encore. Je me suis dit qu’il fallait que je trouve un certain équilibre. Je m’assure donc de prendre deux semaines de vacances chaque année. Chose que je n’ai pas faite pendant mes deux premières années en enseignement.» Elle rit, un peu gênée. «Avant de devenir enseignante, j’étais normale.»

Cette année, Wei s’est imposée quelques règles. Elle doit passer au moins 15 minutes avec ses collègues à l’heure du midi. Elle s’attend à être à l’école de 7 h 30 à 19 h 30 chaque jour, mais s’est promis de n’apporter du travail à la maison que les week-ends.

Bunny Karen Wei
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