Juin 2000

La proposition de l’Ordre concernant un programme menant à la compétence se fonde sur les programmes d’assurance de la qualité que divers ordres professionnels de l’Ontario et des organismes régissant la profession enseignante ailleurs dans le monde ont réussi à mettre en œuvre. Ces recommandations ont pour but d’assurer la compétence de la profession enseignante et reflètent l’engagement des enseignantes et enseignants de l’Ontario envers le perfectionnement professionnel tout au long de la carrière.

 

Maintenir, assurer et démontrer la compétence de la profession enseignante Réponse à la requête de la ministre de l’Éducation sur un programme d’évaluation du personnel enseignant

En proposant un programme menant à la compétence en 15 recommandations, l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario a répondu à la demande de la ministre de l’Éducation Janet Ecker de lui donner un avis sur la proposition du gouvernement d’établir un programme d’évaluation du personnel enseignant menant à la recertification.

Ce plan de 15 recommandations a été élaboré à la suite d’une vaste consultation avec le public, les membres de l’Ordre et les partenaires en éducation. Il se fonde sur la recherche et les 22 options présentées dans Document de consultation : Formuler une réponse à la lettre du 10 novembre 1999 de la ministre de l’Éducation sur un programme d’évaluation du personnel enseignant.

«Nous croyons qu’ensemble, ces 15 recommandations répondent aux cinq paramètres mis de l’avant par la ministre dans sa demande à l’Ordre», a expliqué la présidente de l’Ordre Donna Marie Kennedy après la ratification des recommandations lors d’une réunion spéciale du conseil le 10 avril. «L’avis de l’Ordre se base sur un examen approfondi de la recherche et sur une vaste consultation. Ces recommandations répondent aux critères utilisés par l’Ordre pour évaluer toutes les options possibles : elles sont réalisables au plan administratif et économique, crédibles aux yeux du public, acceptables au plan professionnel et défendables du point de vue juridique.»

Elle a ajouté : «L’Ordre propose un programme menant à la compétence qui assure l’évaluation continue des compétences et connaissances des enseignantes et enseignants tout au long de leur carrière.»

La ministre de l’Éducation Janet Ecker avait demandé l’avis de l’Ordre le 10 novembre 1999 relativement à la mise en œuvre d’un programme d’évaluation du personnel enseignant.

LA RECHERCHE
L’Ordre a commencé par étudier ce qui se fait de mieux ailleurs pour maintenir la compétence professionnelle. La recherche a permis de conclure que de nombreux territoires de compétence ont mis au point des moyens pour s’assurer que les nouveaux venus en enseignement répondent aux normes professionnelles et que les enseignantes et enseignants d’expérience tiennent à jour leurs compétences et connaissances. Toutefois, aucun territoire de compétence n’a été en mesure de mettre en œuvre avec efficacité un test écrit qui mesure de façon exhaustive et précise les connaissances et les compétences des enseignantes et enseignants d’expérience.

Plutôt, les ordres professionnels ont mis au point des programmes fiables d’assurance de la qualité intégrés au processus d’éducation, de formation et de certification des membres. Ce processus se complète souvent par un perfectionnement professionnel qui garantit que les personnes qualifiées demeurent au courant des développements récents dans leur profession.

À l’image d’autres territoires, l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, depuis sa création en 1996, a adopté la méthode fondée sur les normes. L’Ordre a élaboré des normes d’exercice et un code de déontologie et proposé un cadre de formation qui décrit très clairement les normes élevées de compétence que les enseignantes et enseignants doivent respecter.

Dans l’étude sur les ordres professionnels en Ontario, il a été constaté que presque tous ceux qui font passer un test le font à la fin d’un programme de formation, à titre d’exigence aux fins de l’inscription ou, dans de rares cas, après un stage supervisé. Cependant, aucun organisme n’exige de ses membres inscrits d’être testés pour maintenir le droit d’exercer leur profession.

À l’étude d’organismes semblables ailleurs dans le monde, l’Ordre a constaté qu’en Australie, en Nouvelle-Zélande, en France, en Écosse, en Angleterre et au Pays de Galles, les organismes de réglementation de la profession enseignante ont adopté une méthode fondée sur les normes pour favoriser la compétence. Aux États-Unis, on note une nette tendance à s’éloigner des tentatives d’élaboration de tests normalisés des années 70 et 80. Un test écrit fait habituellement partie du processus de certification initiale en enseignement et la plupart des états ont des normes en place qui définissent le perfectionnement professionnel.

LA CONSULTATION
Le conseil a mis en place un comité spécial composé de cinq membres élus et de quatre membres du public qui s’est chargé d’élaborer Document de consultation : Formuler une réponse à la lettre du 10 novembre 1999 de la ministre de l’Éducation sur un programme d’évaluation du personnel enseignant. Ce document renfermait 22 options qui ont servi de base à la consultation avec les partenaires en éducation nommés par la ministre de l’Éducation et l’Ordre, et avec les membres de l’Ordre et du public.

L’Ordre a invité les partenaires en éducation et autres à formuler des commentaires sur les options et à en proposer d’autres.

Le personnel du ministère de l’Éducation a reçu une présentation sur le document et le processus de consultation. Le document a aussi été transmis aux directrices et directeurs de l’éducation et aux membres de la législature ontarienne. Il a été affiché dans le site web de l’Ordre, permettant ainsi aux membres de l’Ordre et du public de le commenter. Les bibliothèques publiques et scolaires de l’Ontario, les chambres de commerce, les écoles indépendantes, les associations professionnelles d’intérêt pédagogique et les bureaux régionaux du ministère de l’Éducation ont reçu une lettre et une affiche sur la consultation, ainsi qu’une invitation à formuler leurs commentaires.

La consultation ne visait pas le consensus. Plutôt, elle avait pour objet de recueillir des renseignements de manière uniforme de toutes les sources à la disposition de l’Ordre. Pour organiser ses données, l’Ordre s’est servi d’un modèle qui permettait d’indiquer là où il y avait entente et divergence sur les options et où des options avaient été proposées.

Les données proviennent de trois sources :

  • séances de consultation dirigées avec les partenaires en éducation
  • énoncés de principe des groupes désignés en éducation et réponses d’autres organismes
  • site web, télécopies, courriel et réponses remises en personne.

«Les renseignements recueillis ont été très utiles aux membres du conseil dans la préparation de leur réponse à la ministre de l’Éducation. Au nom du conseil, je tiens à remercier toutes les personnes qui ont participé à nos délibérations, a souligné Kennedy. Nous avions un défi de taille à relever dans un délai très serré, mais je suis convaincue que nos recommandations sont, tel que promis, complètes, précises et fiables.»

La présidente du conseil a mentionné que même si les échanges à la réunion spéciale du conseil le 10 avril dernier étaient souvent intenses, «les membres et le personnel de l’Ordre ainsi que les membres du conseil savent que ces recommandations reflètent ce qui se fait de mieux dans notre profession et dans d’autres professions. Ce document, Maintenir, assurer et démontrer la compétence de la profession enseignante : Réponse à la requête de la ministre de l’Éducation sur un programme d’évaluation du personnel enseignant constitue un programme solide et complet.»

RECOMMANDATIONS
1. Que l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, en collaboration avec les partenaires en éducation et le public, continue d’améliorer les politiques et processus d’agrément des programmes de formation initiale à l’enseignement et de perfectionnement professionnel pour s’assurer qu’ils répondent aux exigences réglementaires décrites dans la Loi sur l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, ainsi qu’aux normes d’exercice et au code de déontologie de la profession enseignante adoptés par le conseil de l’Ordre.

2. Que les facultés d’éducation de l’Ontario soient tenues de démontrer pendant l’exercice d’agrément mené par l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario que des politiques et des processus sont en place pour appuyer les étudiants en éducation qui connaissent des difficultés à répondre aux exigences du programme, y compris aux exigences en matière de compétence linguistique et de maîtrise de la langue d’enseignement, et pour s’assurer que les étudiants qui continuent de connaître des difficultés quittent le programme.

3. Que toute personne faisant une demande d’inscription à l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, en plus de répondre aux exigences scolaires et du stage, soit tenue de réussir un examen écrit, sur le curriculum de l’Ontario et sur la législation et les politiques en éducation, qui convient aux débutants avant leur entrée dans la profession en Ontario.

4. Que tout employeur soit tenu d’offrir un programme d’initiation de deux ans dont les principaux éléments seraient définis par l’Ordre à tout débutant qui a un emploi régulier pour s’assurer qu’il continue de faire l’acquisition des connaissances et compétences requises de tout membre de la profession enseignante.

5. Que soit créé un programme d’orientation à l’intention de tout membre de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario qui suit son programme de formation à l’enseignement à l’extérieur de l’Ontario et que la réussite à ce programme soit signalée en vue de l’inscrire sur la carte de compétence.

6. Que soit créé un programme de retour à l’enseignement pour tout membre de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario qui revient à la profession après une période d’au moins cinq ans où il n’aurait pas travaillé en éducation en Ontario et que la réussite au programme soit signalée par le fournisseur en vue de l’inscrire sur la carte de compétence.

7. Que tout fournisseur de programmes de perfectionnement professionnel agréé par l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario soit tenu de démontrer pendant l’exercice d’agrément mené par l’Ordre qu’il a mis en place des politiques et des processus qui assurent un appui aux candidats ayant de la difficulté à répondre aux exigences du programme et qui prévoient qu’un candidat qui continue à avoir de la difficulté doive quitter le programme.

8. Que les exigences pour l’agrément de tout cours menant à une certification professionnelle inscrit au Règlement 184/97, pris en application de la Loi sur l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, comprennent une disposition bien définie concernant l’évaluation des candidats qui s’y inscrivent en fonction de critères élaborés et approuvés par l’Ordre.

9. Que la ministre de l’Éducation, en collaboration avec les partenaires en éducation et le public, étudie l’usage des aspects du Règlement 298 pris en application de la Loi sur l’éducation portant sur l’affectation d’une enseignante ou d’un enseignant à un programme, une matière ou un poste pour lequel cette personne ne détient pas la qualification, telle qu’il est décrit dans le Règlement 184/97 pris en application de la Loi sur l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, et qu’elle révise ces aspects, au besoin.

10. Que la ministre de l’Éducation, en collaboration avec les partenaires en éducation et le public, étudie l’usage des aspects du Règlement 298 pris en application de la Loi sur l’éducation portant sur l’évaluation du rendement des membres de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario de manière que les éléments clés de l’évaluation du rendement soient définis par le ministère de l’Éducation.

11. Que tout membre de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario prépare un plan de croissance professionnelle qui ferait partie du processus d’évaluation du rendement mené en vertu du Règlement 298 pris en application de la Loi sur l’éducation.

12. Que tout membre de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario tienne un portfolio professionnel dont les composantes seraient déterminées par l’Ordre et qui mettrait en valeur le perfectionnement professionnel et les réalisations dans son domaine de responsabilité, et que le statut du portfolio soit signalé à l’Ordre aux cinq ans en vue de l’inscrire sur la carte de compétence.

13. Que la ministre de l’Éducation, après consultation des partenaires en éducation et du public, revoit le Règlement 298 pris en application de la Loi sur l’éducation pour s’assurer que le processus d’évaluation du rendement inclut l’examen régulier du portfolio professionnel.

14. Que la ministre de l’Éducation s’assure que tout employeur fournit l’appui et des modes de règlement à tout membre de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario quand survient des différends entourant la compétence dans le cadre de l’évaluation du rendement.

15. Que soit modifiée la Loi sur l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario pour s’assurer que tout employeur de membres de l’Ordre est tenu d’informer l’Ordre de la mise à pied d’un membre pour des raisons d’incompétence.

Organismes qui ont remis un exposé lors de la consultation
  • Agents de supervision – Conseil scolaire de district de Peel
  • Assessment Training Consortium représentant les conseils scolaires de district de Durham, Halton, Lakehead, Ottawa-Carleton, Toronto et la région de Waterloo
  • Associations des élèves des écoles secondaires de l’Ontario
  • Catholic Community Position – Ontario English Catholic Teachers’ Association, Ontario Catholic School Trustees’Association, Ontario Conference of Catholic Bishops, Ontario Catholic Supervisory Officers’ Association, Catholic Principals’ Council of Ontario
  • Chambre de commerce de l’Ontario
  • Conseil scolaire de district catholique d’Ottawa-Carleton
  • Conseil scolaire de district de Thames Valley
  • Fédération des associations foyer-école de l’Ontario
  • Fédération des enseignantes et des enseignants des écoles secondaires de l’Ontario
  • Fédération des enseignantes-enseignants des écoles élémentaires de l’Ontario
  • Hamilton Secondary Unit, Ontario English Catholic Teachers’ Association
  • Learning Disabilities Association of Ontario
  • Ontario Association of Deans in Education
  • Ontario Association of Parents in Catholic Education
  • Parent Network Ontario
  • Parents partenaires en éducation
  • Réseau éducatif de l’Ontario/Education Network Ontario
  • Taxpayers’ Coalition Halton Inc.
  • University of Western Ontario: Graduate Education Course

 

L’American Federation of Teachers recommande des tests et des normes rigoureuses pour les enseignants

L’American Federation of Teachers (AFT), le deuxième syndicat d’enseignants en importance aux États-Unis, recommande des tests rigoureux pour les étudiants à la formation initiale en enseignement et des modifications importantes aux programmes de formation.

C’est ce que propose Building a Profession: Strengthening Teacher Preparation and Induction, rapport diffusé le 1er avril par l’AFT qui représente plus d’un million de membres aux États-Unis. Ce rapport renferme bon nombre de recommandations qui correspondent à celles comprises dans l’avis que l’Ordre a donné à la ministre de l’Éducation Janet Ecker sur un programme d’évaluation du personnel enseignant en Ontario, plus particulièrement en ce qui a trait à un test pour l’entrée dans la profession et à un programme d’initiation.

Les modifications proposées par l’AFT visent à améliorer les normes et l’estime de la profession à un point tournant de son histoire. En effet, de plus en plus d’enseignantes et enseignants prennent leur retraite et de nombreux états américains connaissent des pénuries, tout comme l’Ontario.

Voici quelques-unes des recommandations de l’AFT :

  • établissement de cours de base en formation générale et en sciences pour les étudiants de première et de deuxième années afin d’être admis à un programme de formation à l’enseignement
  • rehaussement des exigences d’admission aux programmes de formation à l’enseignement, soit avoir une moyenne initiale de 2,75 et la faire monter à 3,0
  • réussite à deux tests – le premier s’adressant aux étudiants de première année d’études postsecondaires et le deuxième avant d’entrer en classe; chaque enseignante et enseignant devrait démontrer des compétences de niveau postsecondaire en mathématiques, sciences, anglais, histoire et géographie
  • établissement d’un programme d’initiation pour tout nouveau venu en enseignement et amélioration de la formation des mentors
  • mise en œuvre d’un curriculum de base national sur ce que les enseignantes et enseignants doivent savoir, leur permettant ainsi d’être certifiés pour enseigner partout aux États-Unis
  • exigence pour chaque enseignante ou enseignant d’être qualifié dans sa matière et augmentation du nombre d’années du programme de formation à l’enseignement à cinq ans – il est de quatre ans actuellement – où, pendant la cinquième année, le stage pratique et l’observation à l’école constitueraient les éléments principaux.

Vous pouvez vous procurer le rapport de l’AFT dans son site web à www.aft.org/higher_ed/reports/k16report.html